jeudi 10 avril 2008

Inquiétude & Certitudes - jeudi 10 avril 2008



Jeudi 10 Avril 2008

Prier… [1].Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu : je vous dirai ce qu’il a fait pour mon âme : quand je poussai vers lui mon cri, ma bouche faisait déjà son éloge.. venir, l’Apocalypse, le dernier livre de l’Ecriture, se termine par ce mot. Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé, ne l’attire vers moi. Attirance et venue sont la résurrection-même. Pain de vie, corps supplicié et donné, si l’on reste en termes d’image, et Jésus ne prend que celle, acessible et simple, du pain tandis que sa chair donnée pour que le monde ait la vie, il ne la décrit ni de la détaille, l’ensemble, qui est un même monument spirituel, est notre mystère. La résurrection des corps en découle. Je pense qu’il faut tranquillement rester autour, la vie, notre vie humaine qui passe et coule et se termine, de son début à sa fin, nous en donne des aspects différents, selon la langue que nous nous parlons intimement à nous-mêmes, faite de nos expériences, de ce que nous comprenons et vivons des autres, faite aussi de la grâce de Dieu et de la compréhension, de l’accueil qu’Il nous procure des divers événlments qu’Il nous donne. Nous ne sommes pas enseignés au-dessus de nos moyens propres. Les Apôtres recevaient sans comprendre mais purent tout propager. Leçon particulière que donne – tout intellecuellement en apparence – le diacre Philippe convertissant et baptisant sur sa demande, un haut fonctionnaire éthiopien. Début sans doute de la si ancienne église d’Ethiopie. Encore, fallait-il que celui-ci soit curieux des Ecritures juives, puis que Philippe soit là. Banalité de la lecture, exceptionnalité de l’envoi du disciple à sa rencontre. Il s’y prend comme Jésus avec les disciples se rendant à Emmaüs, le soir de sa résurrection. Jésus apparaît d’abord à celles qui sont venues au tombeau, puis à ceux qui fint le contraire et s’éloignent des lieux de sa mort. Il apparaît à ceux qui bougent. Ils seront instruits par Dieu lui-même. Intution forte de l’Islam et insistance du Coran. N’instruisons autrui et le monde que selon Lui, en nous effçanat devant Lui, au lui de nous imposer avec des supériorités politiques ou pédagogiques. Commençons par nous-mêmes, surtout. Béni soit Dieu qui n’a pas écarté ma prière, ni détourné de moi son amour.

Communication… la première erreur est qu’elle place constamment le président de la République, en première ligne, donc sans appel ni recul sauf abdication ou flou. Cf. le Tibet. Déjà, il est acquis que le Premier mnistre britannique, intimidé par les manifestations chez lui, et Angela Merkel depuis le début des événements – de ce printemps – au Tibet, n’iront pas aux J.O. Le secrétaire général des Nations Unies, non plus.

Mais l’ensemble de la geste gouvenementale a au contraire une grande continuité. Déplaire aux Français, catégorie par catégorie, référence par référence. La fameuse réduction « famille nombreuse » dans les chemins de fer (dans mon enfance, elle valait aussi pour les transports en commun urbains) est menacée, au profit d’offres commerciales. Rien que le prêche est un défi, mais si tous les Français le ressentent, les auteurs ne donnent aucun signe depuis des mois de se rendre compte des défis qu’ils lancent… En pas huit jours, l’annonce de fermer trente garnisons et de dissoudre dix régiments, puis donner à lire le rapport Larcher sur les hôpitaux uniquement en termes de suppression de lits et de fermeture de sites, est un chef d’œuvre. Cela pour suivre le marathon de Rachida Dati supprimant, sans concertation les tribunaux de tous degrés, et accompagner les lycéens dans le compte qu’ils font des suppressions de postes dans chacun de leurs « bahuts ». Enfin, couronnement … la rumeur, qui ne peut être démentie, qu’une partie des parlementaires de la majorité actuelle sont intéressés au vote sur les O.G.M. tandis que Monsanto annonce une progression de 107% de ses bénéfices en 2007.
Une communication qui révèle - avec constance - un système tenant à la psychologie du principal acteur, au lieu d'appeler au dialogue et à la connaissance mutuelle de l'opinion et des gouvernants. Et pas un mot d'esprit ou pour rire. Même Georges Pompidou en trouvait dans quelque "dictionnaire des idées reçues" ou "foire aux cancres", à défaut d'être inventif ou de croquer les partenaires à quoi excellait de Gaulle. Les dires du président font autant balle contre lui. Ceux du Premier ministre ont eu, pour celui-ci, au moins l'avantage de la crudité, faisant voir - par contraste aux chants de la volonté et du cramponnement - l'âpreté de la situation. François Fillon voudrait démontrer que le programme présidentiel et son ajout hebdomadaire ne sont pas pratiquables, qu'il ne s'y prendrait pas autrement. Sa popularité - relative - tient au rôle qu'il s'est ainsi, par force, trouvé.

Cohésion gouvernementale… l’affaire Kosciusko-Morizet (l’hérédité en République, mais ce n'est ps le ssujet) n’est pas sur le fond une histoire de fidélité au « Grenelle de l’environnement », mais bien de lutte déclarée entre le Premier ministre – marqué à l’U.M.P. par l’institution du triumvirat pour Devedjian, désormais encadré par deux ministres sarjozystes dont la secrétaire d’Etat – et le président de la République menacé de démission par au moins trois membres du gouvernement : Rama Yade, Martin Hirsch, Fadela Amara. Fragiles dans leur obédience, Bernard Kouchner conscient qu’il joue l’image de sa suite et fin de vie, Jean-Marie Bockel désavoué dans sa tentative de mûe (souhaitable) de nos présences et de nos politiques en Afrique. Silencieuse mais pesante dans les débats sur l’Alliance atlantique et les orientations militaires, Michèle Alliot-Marie. Nicolas Sarkozy n’est pas tant fragilisé par les sondages que par les conséquences de son système d’exercice du pouvoir. Immaturité personnelle, trop brève expérience politique dans le temps. Il n’y a que son visage qui vieillisse à vue d’œil, agenda qui l’expose et ne le renforce pas.

Economies budgétaires. Ce n’est pas aux définitions du déficit des comptes publics qu’il convient de s’attacher mais à la globalité des dépenses financées par des prélèvements obligatoires. Abîmer tant de choses dont l’Education nationale, le logement social, la couverture-maladie pour sept et cinq douze milliards d’économies en trois ans, et en perdre déjà le tiers par de mauvais placements du Fonds de réserve des retraites qu’en sus l’Etat, contrairement à ses engagements, a cessé d’abonder. Pas dix pour cent du capital prévu. L’Etat brocardé par la droite a perdu ce qui faisait sa continuité quand changent tous les dix-huit mois les ministres (la Cinquième République pour beaucoup de portefeuilles est moins stable que les Troisième et Quatrième…) : une véritable idéologie, au sens noble. Ce qu’en catastrophe Jacques Chirac et Dominique de Villepin, en 2005, ont appelé le modèle français sans savoir le définir, et en le concevant d’une manière très restrictive. L’Etat pourvoyeur de sécurité autant que de solidarité, garant d’impartialité et d’indépendance…

En regard, solidité de la mobilisation lycéenne, bien plus structurée et sans doute appelée à durer, que celle des étudiants contre la loi Pécresse. Tout simplement parce qu’il ne s’agit pas d’organisation ou de financement, mais très concrètement de postes d’enseignants. Parents, enfants, professionnels se tiennent et soutiennent. A trois semaines du quarantième anniversaire des « événements de Mai ». Or, la commémoation tourne à un certain éloge de l’état du pays à l’époque et donc de ses gouvernants, surtout si l’on regarde les choses d’hier avec les critères de maintenant : la poésie aux manifestants, donc aux inutiles, l’efficacité aux gouvernants. Cela pour 1968. Les rôles s’inverseraient aujourd’hui : les revendications sont concrètes, l’action peut être efficace, critère, le rétablissement des postes.

Enfin, rien ne change de la manière du président de la République. Claude Guéant au Gabon, accessoirement accompagné du secrétaire d’Etat compétent. Le secrétaire général de l’Elysée est reçu d’abord seul en tête-à-tête par le président Bongo, dont l’hôtel particulier à Paris vient d’être placé sous scellés judiciaires. Puis, le sous-ministre et la délégation… La Françafrique encore plus solide sous le nouveau règne, que sous les précédents ! Complexe de la France autant à Pékin qu’à Libreville. Peur de quoi ? Statut des ministres dans le système actuel ?

[1] - Actes VIII 26 à 40 ; psaume LXVI ; évangile selon saint Jean VI 44 à 51

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