samedi 5 avril 2008

Inquiétude & Certitudes - samedi 5 avril 2008

Samedi 5 Avril 2008

Prier pour tous et pour moi… les pays qui se débattent, le Zimbabwe et le Tibet, ceux qui pourraient alléger la souffrance ou le fardeau des autres et ne le font pas, par aveuglement, distraction ou par cynisme, ceux et celles qui accompagnent d’autres et les sauvent du désespoir. Il est fidèle en tout ce qu’il fait. Il aime le bon droit et la justice ; la terre est remplie de son amour. Jésus dit : soyez parfaits comme votre Père est parfait. Le programme est là, l’imitation de Dieu puisque nous sommes appelés à participer à sa divinité, que nous en avons la ressemblance et l’étincelle, mais en sommes-nous l’image ? Il est proche du cœur brisé, il sauve l’esprit abattu. Les prisonniers que ce soit « justice » ou pas. Pour l’Eglise primitive, mûe par lEsprit Saint, c’est la conversion des hiérarchies, comment a-t-elle pu par la suite devenir l’un des principaux vecteurs de l’antisémitisme ? La parole du Seigneur gagnait du terrain , le nombre des disciples augmentait fortement à Jérusalem, et une grande foule de prêtres juifs accueillaient la foi. Organisation du matériel, institution des diacres. Non content d’avoir multiplié les pains et les poissons, Jésus marche sur les eaux. La version donnée ce jour ne met pas en scène Pierre, imitant son maître, puis prenant conscience et peur de ce qu’il lui arrive, proche de couler. Harrassement des apôtres après une telle journée, retour à la rame par grand vent. Accompagnement du Christ…. Prier [1]. Nous sommes rejoints là où nous sommes.

Je rêve de deux procès – décisifs, à mon sens – celui de la CIA depuis au moins la Grande Guerre (14-18) : ce qui sera faire l’histoire d’une démocratie quand elle se projette à l’extérieur sans le moindre doute de ce qu’elle appelle ses valeurs, mais qui sont en réalité sa sécurité et ses intérêts – et celui des responsabilités dans la politique économique de la France depuis 1986 (reprise du pouvoir par la droite, version Jacques Chirac, dont nous ne sommes pas encore sortis) : comment nous nous sommes endettés, pourquoi, à quels moments précis ; dans quelles circonstances et selon les décisions de qui (pluriel ou singulier), avons-nous laissé partir de notre patrimoine nos grandes entreprises ou les avons-nous laissé aller à la déconfiture ou les avons-nous démantelé ? comment Vivendi, le Crédit Lyonnais, Péchiney, Elf… notre imagerie médicale, nos efforts informatiques, le textile, la sidérurgie nous ont-ils échappé ? des faits, des noms, des motifs, d’éventuelles prises d’intérêts… Cour pénale internationale pour la CIA, haute cour ou l’équivalent pour ceux qui ont dilapidé l’avoir national. Procès putatifs sans doute, mais savoir, et amener à la modestie et à la considération qu’ils peuvent à tout moment être amenés au grand jour ceux qui aujourd’hui ne se conduisent pas autrement que ceux d’hier. Avec les mêmes mots pour nous faire tout gober.

Colère…

Le rideau de fumée, la propagande organisé depuis hier : les coupes dans divers budgets. Christine Boutin donne la première récitation ce matin sur France-Infos. pas de rigueur, ce serait une réduction aveugle et linéaire de toutes les lignes budgétaires, elle (c’est-à-dire « son » budget) en est la preuve. Refus de donner le moindre chiffre d’économies projetées, ce serait appeler à la révolte de ceux qui reconnaîtront la perte de ce qu'ils avaient pris pour leur dû. Affichage de la plus haute ambition : plus de crise de logement en 2012, rythme de la construction, 500.000 logements par an plus (ou dont ? ce n’est pas clair) 100.000 logements sociaux. Objectif déjà atteint en 2007 (contradiction, elle n’a été au pouvoir que sept mois, alors elle ? ou les prédécesseurs ?). C’est le vocabulaire qui édifie : modernisation, dépenser mieux, mettre fin à des gestions surannées, ne pas traiter la question du logement en termes de lutte des classes. Modernisation : intitulé de la loi de dérèglementations économiques en gestation – habillage de la révision constitutionnelle dont personne ne voit la nécessité puisqu’il n’y a qu’un point faisant l’unanimité, un changement de manière du président régnant – réintégration de l’OTAN, ce qui est on ne plus passéiste.

Le pouvoir actuel est détesté des fonctionnaires, des enseignants, des militaires (il est vrai qu’enseignants et militaires sont agents publics), des étudiants, des lycéens. Il est redouté des bénéficiaires de prestations sociales quelles qu’elles soient du logement au minima d’insertion ou de subsistance. Il n’a plus la confiance du patronat qui hait le touche-à-tout et redoute l’instabilité sociale quand trop de monde est mis au défi ou mécontent. Alors ?

Ce qui est obtenu de lui : un conditionnement théorique de la participation du président de la République à l’oiuverture des J.O. de Pékin, ne l’est que sous la pression. Bernard Laporte en donnait la réalité hier en évaluant que le port d’un badge pacifiste par nos sportifs en Juillet prochain était la meilleure manière de lutter pour les droits de l’homme, en tout cas la manière suffisante ! Economies budgétaires, droits de l’homme, le président de la République ne recule que devant des démissions trop voyantes : Martin Hirsch, Rama Yade. Pourquoi Michèle Alliot-Marie, à propos de notre retour dans l’OTAN, ne se mettrait-elle pas sur la liste ?

Notre consentement à un système concentrant tellement la décision et soumettant celle-ci si peu et si mal au débat, est-il moderne ? digne de notre histoire, surtout la plus récente ?

[1] - Actes VI 1 à 7 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Jean VI 16 à 21

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