vendredi 18 avril 2008

Inquiétude & Certitudes - vendredi 18 avril 2008

Vendredi 18 Avril 2008



Burkina et pédagogie de la petite enfance
Jean-Louis Gergorin : qui peut répondre de vous ?
Succession d'Edgar Faure dans le Haut Doubs : qui vous envoie ?
Les morts d'anciens Premiers ministres : composition des cabinets, affection ou arrivisme

Prier …
[1] c’est à nous tous que ce message de salut a été envoyé. En effet, les habitants de Jérusalem et leurs chefs n’avaient pas su reconnaître Jésus, ni comprendre les paroles des prophètes qu’on lit chaque sabbat. En profondeur et historiquement, le christianisme est une révolution, pas tant dans la société ou la politique dde l’époque, ni, à présent depuis la Pentecôte, en n’importe quelle époque, il est une révolution culturelle et mentale. Ce qu’il y a de religieux, inné ou acquis dans l’homme, et cela peut valoir pour n’importe quelle religion ou morale (la manière dont Paul sur l’Acropole prend et comprend les Grecs là où ils sont et comme ils sont religieusement…), est appelé à un développement bouleversant, et qui bouleverse les vies individuelles d’abord. Nos croyances, nos convictions ou nos désespérances qui n’ont d’appui qu’en nous-mêmes et dans nos habitudes, nos conformismes ou nos révoltes, so,nt soudainement confrontées à un fait qui se raconte et qui a été vêcu par quelques gens, à une époque donnée. L’incarnation du Fils de Dieu, sa passion et sa résurrection. Pour les Juifs, c’est l’accomplissement des promesses, mais pour chacun désormais, où qu’il soit et dans quelque culture qu’il soit, c’est la reprise de tout ce qu’il est et vit, y compris religieusement, dogmatiquement, traditionnellement, toute son identité d’âme et toute sa généalogie, et l’aboutissement de tout. Innée en nous, l’appétit désespéré ou confiant de la vie éternelle, de la communion universelle… Jésus l’apporte. Désinstallation évidemment des puissances installées, notamment religieuses. Comme dans le système de Mao. à partir de 1996-1967 (la révolution culturelle), l’Eglise doit vivre qu’elle véhicule, par l’évangile, les écrits les plus anticléricaux qui soient, et un appel aux plus grandes remises en question, aux plus fortes radicalités. Désinstallation de nous-mêmes, de moi si je me crois dans la bonne voie ou en bon équilibre. Moi, je suis la Voie, la Vérité, la Vie. Jésus part toujours de la lettre-même des questions scandales et postures de ses premiers disciples pour les élever, les enlever jusqu’à la réalité. Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ? Si Jésus est la vie et le chemin-mêmes, il l’est pour y être suivi et la démarche religieuse foncière n’est donc pas : Dieu où es-tu ? mais Dieu, où vas-tu ? pour que je te suive. Ne soyez donc pas bouleversés… pour aller où je m’en vais, vous savez le chemin. Grâce aussi d’une mort, pour moi, pour tous ceux que j’aime et qui m’aime, grace de nos morts en chacun si nous pouvons passer ainsi du chemin désiré mais invisible, peu praticable à la grande voie de l’accueil définitif, de l’accomplissement. La promesse que Dieu avait faite à nos pères, il l’a accomplie pour nous, leurs enfants en ressuscitant Jésus, c’est ce qui est écrit au psaume deuxième : Tu es mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré. L’attente messianique, devenue très politique et matérielle, de tout un peuple et d’une histoire très ancrée dans les esprits et la société, est – serait donc – comblée par un fait historique et une annonce dogmatique qui littéralement n’ont rien à voir avec elle. Ainsi, de la résolution de nos vies, et la « clé » de tout bonheur.

« Mon » journal – grand quotidien du soir – ne paraissant pas, la radio que je n’ai pas « prise », quelle actualité peut me parvenir ? Un spectacle que des enfants de cinq ans au plus préparent avec deux Burkinabé, chacun plus ou moins costumés, rythmes et danses de là-bas, le racisme perd toutes racines s’il devait en avoir. Notre fille de trois ans six mois les pratique depuis huit jours avec ses contemporains de la « petite section » de maternelle. Musique sans doute, percussions de toutes sortes, mais quelle langue française ! et une idée illustrée sur Blaise Compaoré et l’ivoirité… aux deux danseurs en pantalons de paille qui cherchent une mensualisation quelconque pour rémunérer leurs animations en milieu scolaire, j’envoie internet des notes de 1997 et 2002 sur la relation franco-africaine dont je n’eus accusé réception ni du Quai ni de Matignon. Je crois qu’ils vont pouvoir faire affaire au cabinet de Christine Boutin. Les banlieues que cela tourne à l’incendie ou à un nouveau respect de quelque chose, ressortissent de la magie, et cela l’Afrique, surtout d’aujourd’hui, le maîtrise fort bien.

Lettre de Dominique de Villepin à ses juges que met « en ligne » Marianne. La victime prétendue étant maintenant au pouvoir, j’ai tendance que la pose l’a favorisée et qu’elle l’avait peut-être choisie. Je ne comprends pas que l’ancien Premier ministre n’en ait pas appelé dès le début à la Haute-Cour ni que le candidat de Jacques Chirac à l’élection présidentielle ne se soit pas rabattu pour attendre 2012 sur la circonscription d’Evreux, celle de Jean-Louis Debré, refilée au directeur de son cabinet, Lemaire, qui fait même maintenant partie – en prête-nom ou pour compte propre – des dosages d’allégeances, courants et tendances à la direction collective de l’U.M.P. Ce que je sais, c’est l’expérience que je vêcus il y a plus de vingt ans avec le protagoniste essentiel. Me recevant rue de Tilsitt au siège de Lagardère – dont il disait être partenaire sur le court de tennis chaque dimanche matin – Jean-Louis Gergorin marchait dans un bureau minuscule, à son exacte échelle. Je voulais rencontrer son patron, quelques idées à lui soumettre tant pour des opportunités en commerce extérieur que très simplement pour la partie audio-visuel, le cinéma alors, de son empire. Impossible d’accéder au maître et je ne voulais pas donner mes « inventions » à quelqu’un qui s’en parerait pour avancer encore plus. Cela tourna en rond deux ou trois fois, jusqu’à ce qu’il me soit demandé qui pourrait répondre de moi… j’avais quarante-cinq ans, plusieurs postes de conseiller économique et commercial dans nos ambassades, et, il n’y avait pas encore longtemps, Le Monde me publiait souvent : c’était notoire. Je ne sus que répondre.

Je me souvins d’un maire – très jeune – à Saint-Point, la commune du lac jurassien que domine le fort de Joux où était enfermé Toussaint-Louverture, de là, on voit par-dessus la Suisse romande, les Alpes françaises. Je tentais, en candidat que finalement ni le parti socialiste ni le jeune R.P.R. ne soutenait contre celui qu’avait adoué Valéry Giscard d’Estaing, d’obtenir la succession d’Edgar Faure. J’apprenais le système de celui-ci, puisque sans siège parlementaire, h’omme prodigieusement intelligent et immoral n’eût pas existé en politique nationale. Le jeune franc-comtois, que je démarchais pour atteindre ses administrés et m’en faire connaître, l’interrogea : qui vous envoie. La démocratie et le gouvernement des entreprises – années 1980 ? seulement, ou de tout notre temps ? – par recommandation mais jamais par équation personnelle… celui que je visitais donc, rue de Tilsitt, me parut malsain physiquement, trop pâle et le visage mou de joues et de cou. Il passait pour le stratège du groupe, avait député auprès de Thierry de Montbrial au Centre d’analyse et de prévision, mis en place par Michel Jobert en 1973-1974. Il me paraissait piètre mais assuré de sa place et de son influence sur le maître. Pierre Messmer, la dernière fois qu’il me reçut, la veille que ni lui ni moi, ne savions de son hospitalisation ultime, me dit, en colère : c’est un salaud. J’ai approuvé, ma sensation avait été physique. Au cabinet de Dominique de Villepin, au Quai ou à Matignon, si j’en avais été membre, je l’aurais dit.

La mort de Pierre Bérégovoy – deux livres sur lui en quelques semaines, maintenant, bientôt autant que pour Carla Bruni ou Cécilia ex-Sarkozy – a pour moi une cause psychologique certaine : le ministre puis le Premier ministre n’avait pas su s’entourer, en cabinet ou autrement, de gens qui vraiment l’aiment et donc le protègent. Toutes les méfiances de Pierre Bérégovoy et il m’en confia quelques-unes qui portaient sur de gros chiffres, n’étaient que personnelles, ses conseillers ne le prévenaient pas. Dominique de Villepin n’a pas même – semble-t-il – ces intuitions. Et en sus, il a eu un chef qui se défausse, Alain Juppé, avant lui, l’a éprouvé.

[1] - Actes XVII 26 à 33 ; psaume II ; évangile selon saint Jean XIV 1 à 6

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