dimanche 11 mai 2008

Inquiétude & certitudes - mardi 29 avril 2008

Mardi 29 Avril 2008


L'écoute de Sarkozy, la semaine passée
La chronique quotidienne des licenciements
Bernard Laporte
La loi de modernisation économique
La réforme selon les deux Xavier : pas de concertation, le droit divin
L'impudeur présidant les assises pour Fourniret

Prier… uniquement. Comme la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le craint ! il sait de quoi nous sommes pétris, iol se souvient que nous sommes poussière. La mort et l’amour, la même totalité. Marthe et Marie, la scène si connue, mystérieuse, car sans Marthe, la maison ne tourne pas et Jésus n’aurait rien à table et son linge, son lit ne seraient pas faits. Place de Marie, celle-là, dans l’évangile et dans « la légende dorée ». Comme pour le sacerdoce universel ou particulier (la vocation missionnaire et sacerdotale de Thérèse de Lisieux, explicitement dite), l’Eglise et ses commentateurs sont en fait embarrassés. Disons – pour moi ou selon moi – tout simplement que les deux sœurs sont mutuellement aimantes et qu’elles sont parfaitement naturelles et elles-mêmes devant Jésus qu’elles accueillent. C’est d’ailleurs Marthe qui accueille… et Marie, tranquillement, boit les paroles du Seigneur. Chacune fait et donne pleinement ce qu’elle peut et sait faire. Il réclame ta vie à la tombe et te couronne d’amour et de tendresse. L’essentiel est là, notre regard n’est pas sur nous, sur nos contemporains de condition identique à la nôtre, mais sur Dieu aimant. Si l’un de nous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père : Jésus Christ. Qui lui-même nous envoie ce défenseur par execellence qu’est en nous l’Esprit-Saint. L’enseignement sur le péché est du même ordre que la mise en présence l’une de l’autre des comportements, devant Dieu, de Marthe et de Marie. Ce n’est pas tant le péché qui compte, ou ce que l’on prodigue de mouvement ou d’activité dans la vie qui nous est donnée, mais notre relation à Dieu, car il pardonne toutes tes offenses et te guérit de toute maladie. [1]

Ma postière n’avait pas écouté Sarkozy, mais ma kiné. si ! et en compagnie de sa mère. Il est vrai dans l’instant, mais ensuite… sa mère, à l’exemple de son mari défunt, ingénieur atomiste à Pierrelatte, n’opine que bien après coup. Elle – native d’Orange, la ville qu’a tenue un moment le Front national avec Bompard – , elle le juge plus équilibré et plus rangé depuis qu’il y a Carla. « Avant, c’était tout ce que l’on veut »…

La chronique quotidienne des licenciements : DMC, surtout en Alsace, fil et textile depuis deux cent cinquante ans : Louis XV, Mulhouse avant la « Réunion ». Good Year à Amiens. Total cumulé : deux mille emplois. Une habitude qui se prend, l’entreprise, surtout si elle est déjà multinationale, met le marché en mains au comité : davantage d’heures ouvrées, pas forcément mieux payées, sinon la délocalisation. – Confirmation de ma thèse des temps « sarkoziens » dont la diplomatie serait innovante et concrète. Une diplomatie consiste non pas à s’adapter selon l’état existant des relations internationales – c’est aux pays, qui eux sont permanents, qu’il faut s’adapter, à nos partenaires, pour les comprendre, « se mettre à leur place » - mais à anticiper les changements soit probables soit souhaitables, et à pousser à la roue. Modifier les relations internationales, scruter le possible. En l’occurrence, il est clair qu’il faut changer les règles de jeux commerciaux, sinon la tendance est à vider de toute appareil de production les pays européens et à réduire leurs habitants à la seule fonction de consommation.

Bernard Laporte, non professionnel de la politique au sens de l’élection, des organigrammes de partis et de ministères, est un homme excellent de communication, son dialogue avec France-Infos. est un sans faute prudent et imagé. Il ne cache pas son jeu et prophétise que ceux – olympiques – de Pékin seront les plus beaux de l’histoire déjà vêcue. Il en sera…

Le débat continue – imperturbablement et sans remords gouvernemental – sur ce que l’on appelle maintenant la LME (loi de modernisation économique). Tout est présenté en termes de statistiques macro-économiques et de comparaisons (notamment franco-allemandes), comme si le choix de laisser désormais s’implanter librement les « grandes surfaces » commerciales et aussi les « hard discount » (en centre-ville), obéissait à une seule logique : triomphe de la méthode pour un choix économique, présenté essentiellement comme le service du consommateur. Naguère, on récitait que la dévaluation du franc dopait nos exportations et rétablirait la balance commerciale, on oubliait les décalages dans le temps, les rattrapages de l’inflation et le renchérissement de nos importations, qu’augmentent depuis deux décennies notre désindustrialisation. Les gouvernants récitent aujourd’hui que le pouvoir d’achat, c’est la baisse des prix (pas question d’augmenter les salaires autrement que d’un demi-point de temps à autre…), et que pour parvenir à celle-ci, l’arme absolue c’est la libération de la concurrence à tout-va. L’expérience du consommateur comme celle de l’historien du tissu économique est que la concurrence appelle les coups fourrés, au mieux les ententes entre les mieux placés ou les plus forts, et plus généralement la concentration, la domination et donc la hausse des prix… La loi Galland abolie, prochainement par le législateur, mais depuis longtemps par l’exemple donné d’un ministre du Commerce devenant, pour la France, le représentant-démarcheur de Boeing.

Les deux Xavier (Darcos et Bertrand) manifestent l’essence de ce gouvernement : on ne négocie pas, on fait part d’une décision a priori et l’on recueille au mieux les observations, pour y répondre sans bouger de sa position. Aucun des deux n’a vraiment concerté sa réforme. Sur le fond, chacun se heurte pas seulement à l’hostilité de ses administrés, mais à un sophisme de fond, rendant illégitime leur projet.
Dans l’éducation, la question n’est pas de maintenir un ratio enseignants/élèves, mais de l’améliorer puisqu’on prétend s’en prendre à l’échec scolaire et à ses conséquences sociales et pour le maintien de l’ordre. Le civisme, le retour à la morale, les repères à retrouver, il me semble qu’on leur tourne le dos en diminuant l’histoire et la géographie, l’histoire, le meilleur vecteur et le plus neutre, en même temps que le plus objectif pour enseigner morale et civisme : notre passé est notre creuset. La géographie, c’est aussi le civisme, puisque c’est l’aménagement du territoire, l’évaluation des atouts et handicaps de chacune de nos régions, l’expérience typique des nécessaires solidarités nationales. Celui – directeur des programmes dans l’enseignement rue de Grenelle – qui propagande ces changements, accumule les fautes de français…
Pour l’énième phase de la réforme des retraites, il manque rituellement l’exposé des apports et des perspectives de lma réforme en terme d’équilibre financier du système, puisque c’est de cela qu’il s’agit. Commentaires et discussions portent sur des modalités, qui opposent les protagonistes, et pas du tout sur l’objectif. L’évidence qu’avancent à juste titre les syndicats, c’est que personne, avec l’allongement de la durée de cotisations, n’ira jusqu’à l’âge légal et aux 41 ans, voire 42 ans maintenant demandés. Puisque tous les départs à la retraite, censément volontaires dans les plans sociaux, voire les licenciements « secs », mettent les gens au chômage et à la préretraite autour de cinquante ans, sauf précisément les hautes rémunérations avec retraites complémentaires et « retraites-chapeau » ou autres. Ceux qui demandent sacrifices, efforts et changements d’habitude ne se les appliquent pas pour eux-mêmes. Plus qu’au « paquet fiscal » qui sans doute doit se discuter, disposition par disposition, je suis attaché à cette augmentation, non refusée par les parlementaires, des émoluments d’argent de poche du nouveau président, à peine élu. Nicolas Sarkozy aurait donc demandé les livres de compte dès son entrée à l’Elysée ? Du colonel qui renversa Moktar Ould Daddah, en Mauritanie, on dit qu’il demanda aussitôt au comptable combien le fondateur emportait d’argent chaque fois qu’il allait à l’étranger… la réponse sur le désintéressement et l’honnêteté proverbiale est devenue une référence, rarissime en Afrique. Moussa Traoré, à son propre procès au Mali, l’a dit publiquement : mais tout le monde le fait (la corruption) sauf Moktar Ould Daddah.

L’interrogatoire de la compagne-complice de Michel Fourniret : un verbatim est donné, scandaleux. Sujet, les éléments générateurs du plaisir sexuel de la dame, selon le président de l’instance : vous y avez donc pris du plaisir… (à aider l’assassin à revivre les scènes de viol ou de défloration que concluaient ses meurtres). Insistance autant du magistrat que de la journaliste…

[1] - 1ère lettre de Jean I 5 à II 2 ; psaume CIII ; évangile selon saint Luc X 38 à 42

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