lundi 16 juin 2008

avant d'ouvrir ce blog - trois mois de rédaction en exercice préalable - du lundi 24 décembre 2007 au vendredi 28 mars 2008


Lundi 16 Juin 2008

Je donne ci-après mes pages d’entrainement à la rédaction de ce blog – du lundi 24 Décembre 2007 au vendredi 28 Mars 2008.
Si le blog. avait été ouvert dès ces dates, ils auraient été assortis de ma méditation quotidienne des textes de la liturgie catholique – ce que je fais depuis l’ouverture.
Les dépêches d’AFP que je comptais placer en note, auraient trop alourdi et alourdiraient trop la lecture cursive de ma rédaction quotidienne. Je n’en citerai que rarement, dans le cas où elles sont par elles-mêmes – leur libellé ou la conséquence de leur publication – significatives au-delà de leur contenu.

Sans être un journal politique – lequel ne peut être publié au jour le jour sauf censure permanente par discrétion vis-à-vis d’interlocuteurs qu’il n’y aura pas, dans plusieurs années, d’inconvenance à citer – ces notes reflètent au jour le jour ce qu’un citoyen parmi d’autres peut savoir et penser de « l’actualité ».

Lundi 24 Décembre 2007

Je commence aujourd’hui ce « journal ». J’y attacherai des dépêches de l’AFP.

Je suis très inquiet, angoissé pour notre pays et par l’état de notre monde. Pourquoi ?



Jeudi 10 Janvier 2008

La conférence de presse du président de la République, texte intégral donné sur le site de l’Elyése et commentaires des uns et des autres, ainsi que la revue de presse de l’AFP.

Les « fondamentaux » français et la récession commencée.

Une analyse psychologique du nouveau président ne vaut qu’en situation française et non par rapport à lui-même. C’est parce qu’il a acquis le pouvoir sur le thème de sa psychologie – démontrée place Beauvau et vis-à-vis du président régnant qu’il était intéressant dès son élection : premier du genre à être élu sur sa manière de réagir et de présenter des solutions, chacune d’apparence ponctuelle. Mais neuf mois d’exercice du pouvoir chargent le tableau, y ajoutent même et beaucoup, sans cependant que le consentement du pays, et surtout de ceux qui pourraient border le pouvoir tel qu’il est exercé, cessent au contraire. La France est inquiète d’elle-même mais pas de la manière dont elle est gouvernée, puisqu’elle n’est plus présidée. Le président, sous la Cinquième République, est un recours, un arbitre : s’il a tant de prérogatives en propre, c’est pour cet exercice. Le gestionnaire du quotidien et des ministres, est le Premier ministre. Nicolas Sarkozy n’a pas aspiré à lui et à l’organisation de l’Elysée, les fonctions de Premier ministre, il les a prises mais il laisse vacantes les fonctions de président de la République. Accessoirement, il a anéanti les fonctions du ministre des Affaires étrangères. La seule inconnue dans le fonctionnement à venir des institutions est le Premier ministre pas seulement sa fonction, mais la personnalité de François Fillon.

Reprenons.

L’opposition, quoique composite et désunie, à l’instar de son principal parti, a changé. Jusqu’à la dernière élection présidentielle, elle était de gauche et d’extrême droite, aujourd’hui elle est de gauche, l’extrême ou celle représentée au Parlement, et elle est du centre. Pas seulement le Modem de François Bayrou, mais sur beaucoup de sujets, le Nouveau centre, beaucoup moinsatellite en début du nouveau mandat que ne le fut l’UDF en 2002. Surtout, elle sait se définir fonctionnellement et elle se révèle inventive, même si une bonne part de sa créativité n’est ni concertée ni même politique, au sens habituel du terme.



Vendredi 11 Janvier 2008

Je lis Ségolène Royal, son dernier livre.

Et ma femme lit l’autobiographie de Simone Veil.



Samedi 12 Janvier 2008

Et s’il mentait ? (Nicolas Sarkozy - parfois abrégé ci-dessous en NS - comme de Gaulle DG - Georges Pompidou GP, etc.)

Bernard Kouchner

Il y a pourtant un espace qu’il pourrait occuper. A son avantage.iLa conférence de presse du président de la République, texte intégral donné sur le site de l’Elyése et commentaires des uns et des autres, ainsi que la revue de presse de l’AFP.

Raymond Devos. La compilation Master serie 1986 et 2003. « Parler pour ne rien dire », le faire savoir. La situation en général et en particulier, la catastrophe pour demain.

Couvertures de la presse hebdomadaire, pas seulement « people » :


Dimanche 13 Janvier 2008

Quand les Français se réveilleront…

Scenario possible d’un dénouement. Le communiqué Guéant.

La nouvelle diplomatie française manque de professionnalisme, diagnostic il y a quinze jours de la presse égyptienne.



Lundi 14 Janvier 2008

Je commence de lire l’autobiographie de Benazir Bhutto [1] . Quand Itshaak Rabin a été assassiné, j’ai espéré que François Mitterrand irait aux obsèques, je ne le savais pas malade au point que ce soit inenvisageable. Roland Dumas m’avait laissé entendre que peut-être, puisqu’il écrivait sur de Gaulle, il me recevrait. La belle improvisation, sans commentaire et sans accompagnement de presse, avec les seuls photographes en poste au Pakistan, aurait que Nicolas Sarkozy y aille. Sans un mot non plus. Au lieu que ce soit le ministre des Affaires étrangères et que notre parole soit une proposition de coopération policière, que bien entendu Scotland Yard, sans représentant de commerce, était mieux placée que nous pour que l’accueil y soit empressé.

La réélection de Jacques Chirac, en 2002, était si médiocre – je n’ai jamais voté pour lui, quoique longtemps j’ai eu de l’amitié, une certaine affection, une admiration aussi pour ce qui était de la franchise et du naturel : il était dans l’opposition, il était maire de Paris, non sans moyens, et au deuxième tour de 2002, si Le Pen l’avait emporté, la démonstration aurait été doublement faite de son incapacité à obtenir une majorité parlementaire et de son inaptitude à la moindre cohabitation qui aurait été de gouvernement U.M.P. ou de gouvernement socialiste, aucun risque donc à ne pas voter Jacques Chirac – une réélection si médiocre que la grandeur ne pouvait plus venir que de l’assassinat, dont le simulacre nous a été donné dès le 14 Juillet de cette année, ou de la démission – à la de Gaulle – le soir du 29 Mai 2005. Les précautions que bien avant son élection, Nicolas Sarkozy prend pour sa sécurité physique (l’abandon du G.I.G.N. et l’inobservation du décret relatif à la sécurité présidentielle, des équipes policières recrutées au temps de la place Beauvau) me paraissent un pressentiment – quoiqu’il y ait des lacunes, ainsi aux obsèques de Raymond Barre et de Pierre Messmer, y étant je les ai expérimentées. Plus précisément encore, cette hâte en tout, ce flot de textes, cette volonté de marquer sur tous les sujets et tous les jours et cette « proposition » que soit limité à deux mandats consécutifs l’exercice de la fonction présidentielle, comme si l’avenir ne faisait pas question parce qu’il n’y a pas d’avenir pour lui, pas même une postérité. Propos à rapprocher de ce scenario de la maladie, évoqué par la pratique nouvelle qu’il n’y aura plus de communiqué en bilan de santé qu’annuel, puisqu’il est acquis que le Président se porte bien. Le système, totalement verrouillé tant que l’U.M.P. ne se voit pas d’autre chef et donc pas d’autre avenir électoral que de suivre, appelle des dénouements extraordinaires. Il est vrai que la vitalité de Jacques Chirac, l’image d’énergie étaient telles qu’en 1995 qui aurait imaginé qu’un radical-socialiste, expert de l’immobilisme, accédait au pouvoir et ferait perdre douze ans au pays. Nous vivons maintenant quelque chose de tout autre, mais dont le temps est absent, puisque tout doit être fait, vêcu, appliqué, imaginé, proposé dans l’instant – vie publique et privée du Président – réformes de substance, tenue de scène internationalement. Il me semble que les Français et leurs médias retardent en croyant ne vivre qu’un cours, certes nouveau, mais normal. Ce n’est pas le degré actuel de personnalisation du pouvoir politique qui nous fait entrer dans l’aventure et l’inconnu de l’exceptionnel, c’est ce déroulement hors du temps et si précipité qu’il n’y a plus même de rythme, qu’une course vers une fin que nous ignorons encore tous, et que personne ne peut souhaiter. N’a le droit de souhaiter.

Décalés en politique économique, en diplomatie, en exercice de la démocratie interne, celle des rouages de l’exécutif et du législatif, nous sommes fascinés par une fatalité qu’illustrent – à mon sens – des conversations de hasard aujourd’hui ou d’il y a quelque temps.

Je reviens au livre de Benazir Bhutto et en associe la lecture aux voyages jumeaux de Bush dans l’ensemble du proche-Orient, davantage croisade contre l’Iran que réelle pression pour que le « processus d’Annapolis » et surtout un Etat palestinien prennent consistance, et de Sarkozy aux Emirats et en Arabie saoudite, lui aussi parlant renforcer les sanctions contre l’Iran – tous deux à contre-temps puisque, comme en 2003, il y a dialogue entre l’A.I.E.A. et l’Iran. Il me semble que tous deux commettent la même et unique faute. Le problème au Proche-Orient reste sans doute le refus fondamental d’Israël de négocier autre chose que sa sécurité, mais tant que les Etats-Unis ne menaceront très concrètement de retirer leur financière et leur protection militaire, rien de conséquent ne se passera. En revanche, ce n’est pas l’Iran qui est un foyer possible de terrorisme ou un point stratégique sauf à continuer comme pendant tout le XXème siècle à résumer les relations internationales à la conquête des matières premières ou au contrôle des sources et des flux de pétrole. L’Iran n’exporte pas le terrorisme comme l’ont fait (ou le font) Libye et Syrie (et peut-être les Etats-Unis selon les dénis de souveraineté, notamment en Europe orientale, de la C.I.A. et la Russie). Il n’est pas contagieux. L’Irak de sadam Hussein, hors l’affaire du Koweit dont il est acquis, je crois bien, qu’elle a pour fait générateur un mot mal placé de l’ambassadeur américain en poste là-bas en 1990 (décédée en accident de la circulation quand quelques années plus tard elle se rendait au Sénat pour y témoigner…). En revanche, le Pakistan est névralgique. La situation afghane en dépend, il y a osmose et extra-territorialité d’Al Qaïda, si l’organisation est bien le bouc émissaire. Sans doute, aujourd’hui, mais Ben Laden n’a-t-il pas été « fait » par les Etats-Unis et l’Arabie saoudite pour contrer, grâce à l’Islam, l’avancée soviétique vers l’Océan Indien ? L’assassinat de Benazir me paraît aussi décisif et calamiteux – pas seulement sur le plan de la politique intérieure pakistanaise – que celui du commandant Massoud. Dans l’un et l’autre cas, nous n’avons pas su reconnaître la personnalité capable de créer une situation nouvelle : stabilité et démocratie. Il n’y eut, en France, que Nicole Fontaine, alors présidente du Parlement européen, pour recevoir Massoud. L’Europe et la France, en particulier, ne se sont pas mêlés de la crise pakistanaise ces trois dferniers mois, et les Etats-Unis n’ont posé aucun ultimatum à Musharraf. Autant d’erreurs, que celles naguère ayant consisté, Français et Américains d’accord là-dessus, ce que regrette aujourd’hui V.G.E., à lâcher le shah et à mettre en selle, sinon même à légitimer (Neauphle-le-Château) Khomeiny…

Deux voyages à côté du sujet, une appréciation commune franco-américaine du « danger » iranien calamiteuse et aussi peu fondée que le diagnostic du Pentagone sur l’Irak. Sauf à vouloir en découdre avant la fin du mandat de Bush – ce qui paraît difficile aux Etats-Unis à tous égards si puissants soient-ils – et ce qui serait pour Sarkozy un geste tellement à l’encontre du sentiment dominant en France que le cours du mandat en serait paralysé. Celui-ci le sent puisque son moment en Afghanistan a été peu exposé. Et sujet, toujours non traité : le Pakistan, avec la connexité de l’Inde. On tient pour acquis que l’Inde ne peut connaître que des troubles très limités dans le temps et dans l’espace, l’assassinat de son premier responsable du moment. Je ne connais pas ce pays, les Britanniques parvinrent à le dominer avec, semble-t-il, assez peu de moyens et de mise de fonds mais je pense que la minorité musulmane et les disparités ethniques et linguistiques sont autant de facteurs d’imprévision.

Blair et l’U.M.P. Indication par la bande que l’ancien Premier ministre, déjà casé comme porte-parole de je ne sais qui ou quoi d’européen ou du Quartet en tant que tel, serait candidat à l’inauguration des fonctions de président du Conseil européen. Si ce devait se faire – et Nicolas Sarkozy lui aurait donné son soutien – ce serait un double scandale : l’homme qui divisa les gouvernants européens à propos de l’Irak alors que les populations et l’opinion européenne étaient unanimement hostiles à l’intervention américaine – et le pays qui aura été depuis la dernière guerre, le moins européen de tous, démolisseur de toute personnalité politique européenne indépendante, démolisseur d’un droit commun européen sans les multiples exceptions aujourd’hui actées, après n’avoir été que tolérées… ce soutien français est scandaleux, un défi de l’actuel pouvoir à toute l’intelligence et la conviction françaises, qui en l’occurrence peut signifier toute l’opinion européenne.

Les carnets de Goebbels – édités dans leur intégralité depuis peu en Allemagne – sont procurés par une école historique munichoise avec l’appui… de la Russie et la traduction française, quoique de présentation très belle, n’est que de « longs extraits » : le produit de la vente du livre (éditeur Tallandier) allant à la Fondation pour la mémoire de la shoah. J’ai en allemand les derniers carnets, il faudra que je compare avec le français pour les coupes. Le but avoué par l’éditeur est de mettre en évidence le cheminement qui produisit concept et exécution de la « solution finale ». Je m’attendais à plus d’impartialité et de « désintéressement », mais ayant retardé l’achat de la collection que je crois maintenant complète en français, je ne peux encore me prononcer.


Mardi 15 Janvier 2008

Michel Rocard entend démontrer qu’il serait désastreux que les socialistes choisissent dès maintenant leur candidat pour 2012 et que le futur Premier secrétaire doit avoir pour mission exclusive : faire accoucher le parti d’un projet, d’un programme, etc… conclusion attendue : Ségolène Royal est inapte au premier secrétariat. Moins de brio factice, pas de marque du président en place « à la culotte », mais de la solidité et de la cohésion. Le raisonnement de Michel Rocard me paraît mal fondé et faux de bout en bout. D’abord, le postulat qu’il n’y a rien à faire contre le pouvoir en place jusqu’en 2012, la pétition du renouvellement de son mandat. Je crois au contraire – de plus en plus – à l’accident précipitant l’élection présidentielle : problème de santé, assassinat, retournement de l’U.M.P. L’argument – ensuite – qu’un choix prématuré mettra pour quatre ans le candidat sous les feux de la critique médiatique, et que celui-ci, comme le parti et donc la gauche, y perdront beaucoup, pour arriver démonétisés à l’échéance, ne me paraît pas valable. Tout le parcours de François Mitterrand démontre le contraire : Michel Rocard, compétiteur à tous les congrès depuis son adhésion aux assises de 1974, en sait quelque chose. Un leader continu et peu contesté était devenu l’alternative physique et visible à trois présidents successifs : seize ans pour gagner. Il ne s’agit ici que de cinq ans, il faut répondre du tac au tac, et surtout on ne peut attendre que le candidat crédible et visible à une élection de plus en plus personnelle – tant de la part de l’électeur que de l’élu potentiel – ne soit que l’exécutant d’un programme débattu en salle. Au contraire, le désigner à l’avance (c’est bien ce que souhaita et obtint le « candidat naturel » des socialistes de son départ de Matignon à sa déconfiture aux européennes suivantes) permet que le programme soit débattu et mûri entre lui et les militants, les cadres aussi. Ainsi, sera-t-il à l’aise pour défendre un programme dont il aura inspiré en très grande partie le contenu. Enfin, Michel Rocard a une conception passive de l’opposition – rôle actuellement dévolu par les urnes au parti socialiste. Ce n’est pas d’attendre cinq ans en concoctant, isolé des événements et de l’opinion, un prgramme. C’est au contraire de saisir « au vol » chaque circonstance, requérant en général l’opinion, ou chaque décision ou lacune gouvernementales, coller à cela et donner la leçon de l’alternative. Proposer sans cesse l’attrait de la succession à mesure du quotidien, et non à terme en quelque chose de compact. En fait, parler les langues des Français, selon leurs préoccupations, et du gouvernement qui les déçoit, et répondre en ces langues et immédiatement. Le programme ne sera que la synthèse et l’exposé de la structure sous-jacente des réponses accumulées, des engagements. Stratégie de communication et anticipation de l’échéance dont il n’y a aucune certitude qu’elle n’ait lieu que dans cinq ans.

Michel Rocard et la démarche que rapporte Ségolène Royal dès les premières pages de son récent livre : désiste-toi, c’est moi le meilleur, je suis ta chance. Cela continue. Je n’ai lu, jusqu’à présent, « contre » Ségolène Royal que le livret d’Eric Besson et je ne le regrette pas. Claude Allègre a peut-être raison mais étant au pouvoir, et rompu aux questions d’éducation et d’enseignement au moins universitaire, il a mis plus qu’en danger le gouvernement Jospin. Quant à Lionel Jospin, lui-même, que de fautes dont il doit s’expliquer avant de critiquer la candidate de 2007 : cinq ans d’exercice du pouvoir sans décision et de résultats que la portance de la conjoncture, avec comme héritage les 35 heures (auxquelles je suis favorable encore aujourd’hui, mais dont je reconnais que c’était plutôt une médication pour économie fermée sur l’extérieur et disposant encore d’outils industriels faisant l’essentiel de son produit brut), enfin cette démission au soir du premier tour de 2001. Eric Besson apprend beaucoup sur l’affectivité du débat interne au parti socialiste et sur la plupart des rôles principaux. Sa mise dans l’ombre gouvernementale démontre avec éclat qu’il aurait eu bien plus de rayonnement et de fécondité en restant au P.S. surtout maintenant pour contrer le programme du pouvoir en place, puisque celui-ci a toute la macro-économie contre lui et que ce domaine est celui d’Eric Besson. En revanche, j’admets que Jack lang, hors d’un gouvernement quel qu’il soit, a peu de rayonnement et de fécondité. De ce point de vue – qui n’est que de personne –, ses dénégations qui sont une continuelle candidature à de nouvelles fonctions ministérielles, ont du fondement.

Mercredi 16 Janvier 2008

L’élu du 6-Mai à plus de 53% est depuis hier en fin d’après-midi, selon l’AFP rapportant le sondage BVA-Orange, « arithmétiquement impopulaire ». Cela pose trois questions.
La première est la cause de cette désaffection qui a commencé de se prononcer dans les sondages en Septembre.
La seconde est de savoir si elle est durable, si le rebond et le retour à une majorité d’appréciations positives sera mécanique ou le fait de Nicolas Sarkozy au cas où ils auraient lieu, ce que je ne crois pas.
La troisième – la seule qui importe vraiment – est : comment gouverner quand on est impopulaire, surtout que rien n’a encore été accompli en termes de promesses. Beaucoup de discours et de phrases en continuité de ce qui fut proféré place Beauvau et commenté, répété en campagne électorale, mais des faits et des réformes, des résultats ? non. La macro-économie est désastreuse, le thème du pouvoir d’achat qui n’avait pas été programmé, s’est imposé, par logique, dans la négociation sur les régimes spéciaux de retraite au point de forcer une autre conclusion que celle prévue oar le président de la République pour son entretien


Le Premier ministre est censé s’en « sortir mieux », en tout cas il le fait savoir. Arguments habituels… mais je remarque que depuis le début du quinquennat, François Fillon ne s’est distingué que de deux manières, qui ne sont pas glorieuses. La première a été de surenchérir sur les messages présidentiels, sur les points de programme qui choquent le plus la morale (ainsi avant-hier à Marseille, se donner, en doublant le ministre compétent, de fixer le chiffre d’expulsions pour 2008.

MAM de même surenchère.


Vendredi 18 Janvier 2008

Trois mises en perspective.
La réconciliation européenne, aussi bien dans ses clivages d’avant-guerre mondiale que pendant la guerre froide.
La politique américaine sur cent ans et surtout les héritages de Wilson et de Roosevelt, fondateurs d’ordre mondial rapporté aux pratiques de ces vingt dernières années.


La décote de Sarkozy n’aura d’influence, d’abord que marginale sur la politique concrètement mise en œuvre par le gouvernement, mais des points-phares vont certainement être refusés par l’U.M.P. Premier cas d’application : le soutien à une candidature de Blair à la présidence de l’Union européenne. C’est une quasi-unanimité chez ceux qui s’expriment d’ordinaire. Second cas probable – et c’est heureux – la révision constitutionnelle.

Sociologie française : comment dans la succession des partis, initialement gaullistes, se fait la prise de pouvoir par une mise à mort lente du chef vieilli et réputé perdant et la cooptation d’un nouveau chef ? Avant tout la culture du chef, du pavois, de l’acclamation, donc de la rétention de pensée et de la langue de bois. De l’effet de meute qui en cinquante ans est devenu réflexe de haine et de mépris

En regard, la gauche, guère davantage plurielle, est démocratique de fonctionnement


Samedi 19 Janvier 2008

La logorrhée et le mime de l’efficacité. Le redémarrage de tout en France est la reprise économique et une croissance annuelle significative. Les moins de 2% auxquels nous sommes désormais – et péniblement – abonnés ne sont pas une croissance mais des effets d’indices. Nous stagnons à tous égards. Or, que fait le pouvoir démocratiquement élu et démagogiquement gouvernant ? Des lois, des textes, des discours et des commissions. D’aucun discours gouvernemental ne ressort la sensation que ceux qui nous gouvernent connaissent les ressorts de l’anticipation confiante des entrepreneurs, les ressorts de l’investissement. Même ce qui devrait etre d’expérience commune, les facteurs d’une propension à consommer leur échappe. Ils sont bien plus fonctionnaires que les agents publics qu’ils daubent avec constance, la politique est une profession, l’élection une formalité dont le préalable qu’est l’investiture par une machine de parti importe bien plus que le libre choix et l’examen approfondi par les électeurs.
Donc, parole… parole… à ce jeu se donne quotidiennement – et sur des thèmes qui ne devraient être traités qu’avec maturité et circonspection – un homme pourtant sans don de plume personnelle et sans talent oratoire sauf la magie dont est autmatiquement revêtu n’importe quel orateur ayant le pouvoir de nomination et la position qu’on révère tout autour. De ce véritable bottin de toutes les questions du jour – dont presqu’aucune ne touche les changements et modifications qui vraiment réjouiraient ou aideraient les gens – ressort un portrait psychologique et l’indication d’une pensée. Simpliste. La dernière ajoute à la vision qu’a Nicolas Sarkozy de notre histoire contemporaine, les mensonges depuis trois décennies. Paraphrase du Maréchal Pétain, d’une part, ajout de dix ans à la période initialement sous revue, ce qui englobe le gouvernement de Raymond Barre. Or, s’il y a bien quelqu’un qui ne mentait pas et qui avait quelques notions de l’économie et de son cadre, c’était lui. Personne ne relève ni ne crie… Non seulement, c’est un aveu – peu voulu – d’inculture, quoique cet aveu ne coûte pas à Nicolas Sarkozy : celui-ci ne se targue pas de culture et on ne lui en prête pas, il avoue même son porte-plume et s’en fait fierté. Mais c’est surtout

Les dépêches sur les vœux au corps diplomatique, j’étudierai le texte dans quelques jours. Religion et climat seraient les thèmes de notre XXIème siècle, bien plus sûrement que rétrospectivement nous disons que le XXème fut celui des idéologies. Le rapport de l’idéologie à la politique, selon le tenant du pouvoir.


Monarchie ? interroge Le Point… ? ou infaillibilité pontificale ? la première interrogation a correspondu à presque chacun des présidents de la Cinquième République.

La presse suisse sur une affaire compliquée de casinos dont l’autorisation d’ouvrir aurait été conditionnée par Sarkozy, ministre de l’Intérieur, et Devedjian (une complicité qui expliquerait donc une carrière…).


Dimanche 20 Janvier 2008

Rapprocher Nicolas Sarkozy du général de Gaulle fait mieux voir où nous sommes.


Lundi 21 Janvier 2008

Krach ou récession ? Des causes simples, des remèdes aussi « impossibles » que pour le changement climatique. Référence américaine construisant de partout l’hégémonisme des Etats-Unis. Symbole, aujourd’hui, le maximum des craintes et des anticipations pessimistes, sinon catastrophistes : Paris retrouve son niveau d’Août 2006 en perdant 6,83%, les autres bourses à la même enseigne, à travers le monde, alors que Wall Street n’a pas ouvert – mémoire fériée de Martin Luther King.

Le jeu – ou le particularisme ? – de la C.G.T., seule centrale significative à ne pas signer l’accord avec le patronat sur « la modernisation du marché du travail ».

Vocabulaire. "L’accélération du ralentissement". "Un Grenelle" : une prise de conscience.


Mardi 22 Janvier 2008

Comédie, suite (et vocabulaire). Le « plan Marshall » pour les banlieues, avec une secrétraire d’Etat qui assure que le président de la République et le Premier ministre conservent sa confiance mais qui brode sur l’ensemble dans lequel s’inscrit nécessairement tout plan : une autre « gouvernance de l’Etat ». Le plan lui-même, ce sera l’homme de sa confiance qui le commentera sous quinzaine, elle, elle va dans la banlieue où celui-ci était attendu Vaulx-en-Velin tandis que les quartiers inoffensifs de Sartrouville (donc pas le « plateau » avec ses 40% d’oisifs) sont honorés d’un dialogue avec lui. Paradoxe, la secrétaire d’Etat donne les grandes lignes et orientations et le chef se réserve le détail ! Autre paradoxe, s’il y a un sujet qui mérite d’être réfléchi et documenté consensuellement et « à la base », c’est bien celui-là. Pourquoi n’avoir pas organisé les choses comme on l’a fait pour l’environnement ?

Mécanique… même si elle a des fondements spécieux. Wall Street ouvrira sûrement en baisse, mais c’est la clôture qui compte. La FED a abaissé à 3,5% son taux directeur ; les commentateurs parlent du pari que fait ainsi la banque centrale jouant sa crédibilité. Pendant le compte-à-rebours, notre régie des tabacs ancestrale passe sous contrôle britannique et les Allemands, dix fois plus chers que les Roumains, ne fabriqueront plus de téléphones portables Nokia. De part et d’autre du Rhin, des gouvernants, acquis au laisser-faire sont acculés par leurs opinions à interenir, à chacun son Mittal. Ainsi, loprogresse l’Europe, ce qu’elle a va ailleurs et c’est d’ailleurs que se décide son destin puisqu’il est attendu qu’il n’y a de croissance que d’importation américaine. Et que celle-ci cet après-midi fait question. + 15 heures

Conversation entre universitaires d’occasion, qui ne savent quels vœux échanger en début d’année…

L’interrogation-réponse se répand donc : est-ce un déséquilibré ? Un ancien ministre du général de Gaulle me courielle et Lionel Jospin est, pour une fois, très inspiré. Un prix littéraire reprend la Chronique de la cour pour raconter – et bon critiquer ou brocarder les premiers mois du quinquennat.

Acheté le livre (traduction en français) d’OBAMA. Son charisme tient-il aussi à une novation des thèmes de la politique proposée à l’Amérique et donc au monde ? Hillary ne changera sans doute rien à la politique extérieure des Etats-Unis, alors ? lui ? Ce qu’apporterait à la France un président carrément métis… ou à l’Eglise un pape indien ou noir…

+ 23 heures – Titres et commentaires, rien de décisif

Mercredi 23 Janvier 2008

Les deux faits que sont la remise formelle du rapport Attali au président de la République : « Libérer la croissance », et la prise de position de Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, me font réfléchir ainsi.

Une encore jeune Japonaise, longtemps à la Banque mondiale (au siège) et passée à l’état-profession de sculpteur : matériau, le cuivre, thème, le sexe, rapporte à un de mes amis arabo-africain qui me le répète… à propos de sa faible propension à écrire. Il faut écrire, ma petite, pour monter en grade à la Banque, lui dit un jour de ses supérieurs. Elle lui répond : au Japon, quand on a quelque chose à faire, point besoin de le dire, on le fait.

De Sylvie Pierre-Brossolette (L’Express), en dialogue avec Laurent Joffrin (Libération) : « Sarkozy, un autocrate corrigé par les sondages ». L’autre ouvre moins de pistes en évoquant l’ « ubris » du pouvoir. Ce n’est pas d’avoir été élu qui révèle Sarkozy, c’est son élection (et notre tolérance aux suites de celle-ci et envers la personnalité qui maintenant nous domine) qui nous révèle, révèle les Français et met en cause notre image dans le monde…

Jeudi 24 Janvier 2008

France-Infos… André Santini, secrétaire d’Etat à la Fonction publique.
Michel Voisins et d’autres, appelés à réagir à un article du général Cuche, chef d’état-major de l’armée de terre, publié par Le Figaro ce matin.
Daniel Bouton, le PDG de la Société générale : atterrant d’infériorité à sa fonction et d’incapacité totale à la communication par évidente méconnaissance des métiers et manières de travailler de sa banque.

Elle est originellement à gauche, par révolte personnelle, par lucidité sur les cas qu’elle constate ou qu’elle traite, par situation professionnelle mais elle est sensible à tout, même à ce qui ne « colle » pas avec son opinion de fond. Globalement hostile à Nicolas Sarzkozy, elle retient d’une part – surtout quand il n’ »était que candidat bien avant la campagne puis pendant la campagne – sa capacité de vraiment séduire et envelopper ses auditeurs en discours, et d’autre part que Bolloré ou divers, qu’est-ce que cela peut faire ? puisque ce n’est pas l’argent du contribuable. Le regardant dans son entretien télévisé de l’autre mois, elle l’a trouvé vulnérable et fatigué sur le plan psychologique. Exactement ce qui avait paradoxalement fait sa force le 2 Mai 2007, face à Ségolène Royal. Certains animaux font le mort pour être épargné par celui qui paraît l’emporter…
Je reçois par courriel – chaîne qui a commencé quand ? – « offert par FreeBiker.net » une série de treize nus : photos de charme de Carla Bruni, du genre Play Boy et pour une, de David Hamilton. Une quatorzième photo. avec bulle de texte, légende le tout : Sarkozy assis à un bureau familier, pièce et décor presque étudiants… « Non, mais t’as pas bientôt fini de mater ma nouvelle copine ! Allez, retourne au boulot ! Fainéant ».

Vendredi 25 Janvier 2008

Route de retour en Bretagne et France-Infos… A



Samedi 26 Janvier 2008

Le double piège, Carla Bruni et le pouvoir d’achat.

Le président – manifestement – ne sait pas avoir le geste de profondeur. Le voyage indien est sans sens, trop court, sans objet et n’avait guère d’enjeu que de travailler une fois de plus pour l’un des deux derniers grands groupes français (Areva et Anne Lauvegon, l’autre étant Suez et Gérard Mestrallet). Que n’a-t-il fait l’étape-surprise d’aller au Pakistan se recueillir sur la tombe des Bhutto ?

L’affaire Société générale trouve sa dimension.

Après l’affaire de ce journaliste poursuivi pour qu’il livre ses sources, celle de deux haut-fonctionnaires mis à pied

Cela sur fond très inquiétant d’une restructuration du Monde, bien plus profonde qu’une mise en selle plus ferme d’Eric Fotorino. L’actionnaire de référence, jusques là, véritable garant de l’indépendance du journal, la société des rédacteurs, se voit dsacrifier son président Jean-Marie Dumet. Tout peut-être craint désormais, et d’abord la main-mise de l’argent…

Ma femme, en deux quarts d’heure, lit le livre-événement-choc sur Cécilia ex-Sarkozy. Qu’on puisse faire un livre sur une telle nullité… diagnostic. Le fond est sans doute là : le peu de consistance des personnages et l’immaturité du seul qui, fonctionnellement, doive importer aux Français. La logorrhée sur les sujets les plus graves – ainsi la recherche – ou les interventions dans les domaines qui demandent le plus de pondération : notre Constitution, la loi de séparation des Eglises de l’Etat, le décrédibilisent à trois points de vue, chacun décisif. Traiter sans approfondissement, sans la sensation d’une réflexion très partagée, documentée, ruminée et surtout dite dans une circonstance précise où il est indispensable qu’elle soit dite. Le volume et la cadence sont tels qu’aucun lecteur-auditeur ne peut en suivre l’exhaustivité. Enfin, d’un point de vue d’efficience et d’action politique, c’est montrer, a contrario, que les sujets – importants et que les conjonctures évoquent le plus : l’économie –, ne sont pas vraiment son registre. Le patronat et les milieux dirigeants de finance et d’entreprise ont fait élire un champion qui ignore leur discipline, cela ne les arrangera pas durablement, car l’élu aura de plus en plus besoin de démagogie et de distributions gratuites ou factices pour survivre dans l’opinion. La délégation à Jacques Attali prend à rebrousse-poil la majorité en place qui n’accorde aucun crédit intellectuel ni moral à l’ancien conseiller de François Mitterrand. Une majorité dont beaucoup d’électeurs « bien pensants » la remonte à propos de la « vie privée » : l’argument selon lequel les médias sont responsables, ne peut tenir.

Samedi 26 Janvier 2008

Les deux morts du jour ou de la veille. Habbache et Suharto. Le premier représente pour moi le réalisme à venir de la solution au conflit israëlo-palestinien. Le second est l’exemple renouvelé avec constance du « mariage » de l’antgicommunisme, de la prospérité économique et de la protection américaine : comme Pinochet, il meurt sans avoir été jugé et va garder ses nostalgiques. Trente deux ans pour détournert quelques cinq milliards de dollars. Jérôme Kerviel, sans dictature, mais pas à son profit personnel, en fait autant en quelques mois…


Lundi 28 Janvier 2008

Christine Lagarde et Edouard Balladur au secours de Daniel Bouton. Thèse de Lagarde et de l’Autorité des marchés financiers : rien de contraire aux règles. Mais précisément celles-ci ne s’appliquent pas aux fonds propres d’une banque, jouant donc contre ses actionnaires.

Jacques Attali, ses éditoriaux dans L’Express. Les « boîtes à idées » qui ont pignon sur rue, et celles qui ne l’ont jamais ou rarement. Les recrutements par François Mitterrand de mes contemporains : Jacques Attali donc et Laurent Fabius. J’étais reçu à la même époque par le chef de l’opposition et – selon Moktar

La finale de Melbourne opposait deux joueurs de ving-deux et vingt ans respectivement. De plus en plus jeunes, de plus en plus puissants physiquement, du matériel de mieux en mieux adapté, mais de lallure, du style et de la grâce, de moins en moins. Jean Mauriac, à 83 ans, un livre de souvenirs écrits par lui sur semi-stimulation d’un conversant de paille. Hervé Bauchau, 95 ans, romancier belge au plus vif sommet de son talent, selon la critique du Monde. Notre espèce progresse, sauf en raison collective, mais on pouvait aussi avoir cent ans ou presque d’une pensée décisive – Fontenelle – aux XVIIème et XVIIIème siècles.


Mardi 29 Janvier 2008

Pagaille de tous à propos de la Société générale – au sein de celle-ci – entre membres du gouvernement, le président de la République n’étant pas parvenu à mettre ses gens à l’unisson ni entre eux ni sur lui, mais pas entre ceux qui « connaissent » : Michel Sapin, Elisabeth Guigou, Peyrelevade opinent chacun pour que l’on ne fasse pas démissionner Bouton avant que soit revenu le calme ; c’est aussi l’analyse et le souhait des syndicalistes de la banque. L’équipe gouvernementale ne donne pas davantage une impression de compétence. Détaillons…

La vente aux enchères d’effets personnels de François Mitterrand dont Danielle Mitterrand escomptait 90.000 euros en rapporte 150.000…

Communication. La déception des défenseurs des sans-abri : on retient la différence entre les fonds disponibles et les besoins ( ), mais il n’a été donné qu’une fois le propos que je crois essentiel du Premier ministre. La part des logements sociaux passerait de 20 à 30% et les préfets auraient le droit de préempter pour forcer les communes à s’exécuter. Ce qui me paraît une révolution.

Les réflexes. Nicolas Sarkozy et le protectionnisme, ce qui le met hors des réalités et des possibilités, et également le place en contradiction avec le monde de l’entreprise. Michel Sapin et le jeu, la dimension européenne. Continuité – sur ces sujets – entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy.


Mercredi 30 Janvier 2008

La question de la crédibilité du si jeune élu président de la République ne se pose pas seulement devant l’opinion – et je ne pense pas qu’elle se reconstitue puisque les « résultats » ne seront pas là – mais au sein de ses troupes. Deux points d’accrochage patents. Sa réaction trop irréfléchie et démagogique dans l’affaire Société générale : réclamer implicitement la démission de Daniel Bouton, contre l’avis de tous les banquiers et anciens banquiers en France et à l’étranger ; il a montré qu’il ne connaissait ni ce monde ni ce domaine. François Hollande l’a marqué ce soir avec grande habileté. Le rapport Attali auquel il a attaché d’entrée la valeur d’un programme à faire intégralement sien. Les parlementaires de base, dressés dans la critique primaire des socialistes et de François Mitterrand leur éponyme, prennent l’ancien conseiller à l’Elysée et l’éphèmère président de la BERD pour un « gugusse ». Les ministres, eux, se réunissent à Matignon après-demain pour « passer à la moulinette » lesdites propositions, et donc en reprendre le moins possible au compte du gouvernement.

Dérèglement de l’ardeur « réformatrice » qui ne porte que sur du papier : des textes, encore des textes (et des discours-fleuves ou des lettres de mission préjugeant de l’entier des enquêtes et résultats prescrits). Dans l’affaire Société générale, ni l’Autorité monétaire des marchés, ni la Commission bancaire n’ont joué leur rôle. Défaillance d’institutions d’importance majeure (et timidité devant des chantages dont l’un au moins est patent : pas d’enquête sur un délit d’initié, l’actionnaire américain a dû faire savoir qu’il allait vendre à tour de bras ses quelques 3% de participation si on le chatouille…). Tandis que l’on maintient trop de cadres pour le goût des chefs d’entreprises, on en enlève trop pour que les salariés se sentent bien dans les futurs contextes législatifs et réglementaires de leur vie socio-professionnelle.

J’ai – par hasard – cherché dans les actes d’un colloque franco-hongrois si les ambitions présidentielles de retoucher la loi de 1905 pouvaient avoir quelques racines familiales dans les relations entre la religion et la politique dans la Hongrie du XXème siècle. Dans ce que j’ai lu : fausse piste. En revanche, l’abus de sens est admirablement dénoncé dans Le Monde par Régis Debray.


Jeudi 31 Janvier 2008

Deuxième mois consécutif de sondages négatifs pour le président de la République et pour le Premier ministre : 41% et 43% respectivement d’opinions favorables. Chute de vingt points pour Nicolas Sarkozy. François Hollande juge que la cause en est dans le comportement de l’impétrant au pouvoir ; diagnostic lui permettant d’éluder la question de la pertinence des réformes – beaucoup de démarches et propositions n’étaient-elles pas analogues dans les programmes des deux candidats au deuxième tour du printemps dernier. Impopularité qui n’a de précédent sous la Cinquième République – si peu de temps après l’élection – que celle de jacques Chirac et d’Alain Juppé en 1996, à ceci près qu’à l’époque c’est le Premier ministre qui avait entraîné vers le bas le président de la République, tandis qu’aujourd’hui, c’est évidemment le contraire. – Débat là-dessus entre Hervé Gattaigneau et Guillaume Malaurie sur France Infos. ils ne mettent pas en cause la vie privée du chef de l’Etat et son étalage, mais essentiellement l’absence de résultats et la perception générale dans l’opinion que les dernières interventions présidentielles sont de l’illusionnisme ; ils expliquent les propos sur la religion, tenus avec insistance ces dernières semaines, comme une tentative sans débours aucun de rattraper les « personnes âgées ». Incidemment, la compétence-même et la possession des dossiers par Nicolas Sarkozy sont mises en doute, son peu d’éclat à la rencontre de Londres mardi. Malaurie le compare à un secrétaire d’Etat aux Transports, s’étant trompé de réunion et dont aucune proposition n’est agréée. Les deux journalistes abondent aussi sur une déception qui ne concerne guère que leur profession : la modernisation de la politique, le style « monarchisant » de l’exercice actuel du pouvoir plomberait son tenant principal.

Jean-Pierre Raffarin admet que le mois qui finit

Il est vrai aussi que la conjoncture économique n’est pas « porteuse ». Le CAC 40 enregistre une baisse de 13% dans le seul mois de janvier, ce qui ne lui était jamais arrivé en dix ans à ce point. La Banque centrale européenne qui a fait de la rétention de l’inflation son combat-même, est en train de le perdre : + 3,7% ce mois-ci.

Le « sarkozysme » – étudié et qualifié en période triomphante – donne donc lieu à des publications décalées, celle d’Esprit. La définition de François Hollande (encore lui, si terne d’apparence, il excelle dans les mots qui se retiennent) : un narcissisme. Je le vois comme le culte – nouveau en France – d’une personnalité selon des mots et des images dont jusqu’à présent le candidat puis l’élu avait la maîtrise. Culte d’une virtualité et non d’une msychologie ou d’une méthode avérées. Personnalité qui n’a émergé que par défaut et qui est en train de se révéler comme étant sans relais, hors ceux de l’Etat conquis par voie élective. Ce qui est bien le contraire du libéralisme.
Hommage posthume d’Edgar Faure à Georges Pompidou : anti-portrait de son lointain successeur.

La violence en milieu scolaire. Le sort disproportionné de cet enseignant en technologie et un débat sur les expressions violentes à l’école.

Les fonds de dossiers : X rapports sur la croissance depuis celui de Michel Camdessus et ceux du Conseil d’analyse économique. Une flopée de livres : « questions vives sur la banlieue » sur la crise de nos périphéries urbaines, avec d’ailleurs l’erreur relative d’avoir une qualification géographique et terriroriale de la question, alors qu’elle est sociologique – donc du domaine politique – mais plus encore psychologique et appelant l’observation et la réflexion sur les structures familiales. Le gisement est complet, exploité, il fournit continûment, nous nous connaissons nous-mêmes mais cette connaissance de soi ne pèse pas dans l’élaboration de la décision. L’administration peut gérer, elle a du mal à concevoir, elle déçoit, en t

Le choix de l’effigie de Marianne pour le timbre-poste courant est une prérogative exclusive du président de la République. Le progrès vers la démocratie et vers le parlementarisme serait le retour à la monarchie…


Vendredi 1er Février 2008

« Cà » continue. Etal des kiosques à journaux.



Samedi 2 Février 2008

Les rebelles, ayant commencé de pénétrer à Ndjamena en début de matinée, sont maîtres de la capitale en trois heures de combat rapporté comme violent. L’armée française, sur place depuis 1986, ne bouge pas : les insurgés avaient l’avant-veille demandé à Paris la neutralité. Nous n’avons fait que sécuriser nos ressortissants, mille cinq cents. Quarante ans exactement que nous intervenons sans succès dans ce pays : notre engagement commençant un samedi-dimanche d’Août 1968, sans doute pollué par le second coup de Prague, à la seule initiative de Jacques Foccart qui mit de Gaulle devant le fait accompli. Pour Pierre Messmer, le pays n’est pas viable parce qu’il est totalement artificiel. Je n’ai pas d’opinion. Les choses sont-elles uniquement nord-sud, ethniques ? sont-elles le fait de Libye, calme maintenant ? du Soudan, qui prétend le contraire ? Je vois dans l’événement la seule lecture qui vaille de l’affaire « arche de Zoé » : une zone troublée de partout et bien au-delà des seuls Tchad et Darfour et dont ne peuvent répondre les usages et les diplomaties ; un pouvoir qui ne tenait que par nous et qui a su faire de l’affaire un répit pour se rallier, sans aucun frais que la crédibilité du nouveau président français, le nationalisme d’opinion. La grâce sera-t-elle plus facile à obtenir ? puisque selon les conventions franco-tchadiennes, les réductions de peine dépendent de la partie qui a prononcé la sentence. Procès bâclé et instruit à charge là-bas, Rama Yade sur place se portant fort de la culpabilité de nos compatriotes – et notre ambassadeur, forcément aux ordres et mis en posture d’implorer le pardon du dictateur quoique celui nous doive tout – ce qui légitima d’avance le scenario judiciaire et ce qui s’est perpétué en parodie de transposition du jugement chez nous.

Quant à la lecture de la chute de Debi, elle est aisée et elle montre ce que gagne Nicolas Sarkozy à se dire l’ami des Américains. Ceux-ci nous avaient consulté, depuis deux ans, sur la manière de traiter le Tchad et nous les avions – difficilement – convaincu que Debi n’avait pas d’alternative valable. Or, au Darfour d’où vient la rébellion, les Etats-Unis alimentent tout ce qui conteste les gouvernements en place tant à Khartoum qu’à Ndjamena. La nouvelle diplomatie jaugée, l’opération européenne – sous commandement irlandais – de soutien de la paix au Tchad et en Centrafrique sur le point d’être enfin à pied d’œuvre, l’Amérique a ouvert ses vannes. Demain, l’Afrique ne sera plus un enjeu qu’entre Washington et Pékin. De quoi s’entretient Nicolas Sarkozy avec ses homologues, quand il n’attend pas de SMS ? et quelle image propagent de lui, du président de la République française, les presses étrangères quand elles doivent l’accueillir ?

Troisième mariage de Nicolas Sarkozy, célébré ce matin dans l’intimité de l’Elysée… une vingtaine d’amis… le maire du VIIIème arrondissement avec dispense de publication des bans, accordée par le procureur de la République de Paris. La « nouvelle » à France-Infos. en milieu d’après-midi, peut-être véhiculée plus tôt. Elle explique que la réunion de nos responsables de la défense et de la diplomatie, hier, sur le Tchad ait été « présidée » par Claude Guéant – ce qui m’avait choqué mais n’est pas la première usurpation ou le premier déplacement de fonction du secrétaire général de la présidence de la République.

Factuel et complaisant, le maire du VIIIème, un François Le Bel précise que les « papiers » ont été remplis il a « une dizaine de jours environ », que la cérémonie a duré comme le prévoit la loi, une vingtaine de minutes et que comme le veut l’usage, il a été invité au verre d’orangeade qui a suivi. Pas de précédent sous la République, mais Napoléon III et Napoléon Ier. Pour moi, c’est Léopold III, roi des Belges, qui s’impose : un trône perdu pour avoir convolé tandis que ses sujets (compatriotes) souffraient l’occupation allemande.

Je prends le journal tenu de Beauvau à Matignon par Bruno Le Maire [2]. Présentation : « … est député de l’Eure. Il est l’auteur d’un récit Le Ministre publié chez Grasset ». Député de l’Eure, l’aurait-il cru si on le lui avait prédit ? comme Manuel Valls passé de Matignon, lui aussi, à la députation-mairie d’Evry. Démocratie élective ? mais les parlementaires – surtout les députés – votent-ils en conscience, et élective ? tout ce que j’ai vu pendant trente cinq ans et de près, c’est un système de parrainage et de cooptation, d’appareil en tout cas pour tous ceux qui ont fait carrière à partir de leur « élection ». J’étais Jacques Vendroux, au lendemain du referendum semi-manqué de la saint-Georges (le 23 Avril 1972, autant d’abstentions que de oui pour l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun), il était question de quelque chose à partir de ce quasi-désaveu pour Georges Pompidou, l’organisation des fidèles… (en réalité, c’était fait, mais pas dans l’esprit de rupture que nous envisagions, avec Présence & action du gaullisme de Pierre Messmer qui, trois mois plus tard, serait Premier ministre) et Michel Debré fut au téléphone, demandant pour son fils : Jean-Louis, la succession à Calais du beau-frère du Général. Il en advint que la circonscription d’Evreux fut plus propice ou disponible : celle qui était offerte à Dominique de Villepin, à son sortir de Matignon, par le nouveau président du Conseil constitutionnel. Le Premier ministre, ayant d’autres projets ou d’autres points de chute (ce que je ne compris pas, car sa prestation de serment comme avocat, le - même s’il prétend réaliser le rêve de sa vie… ne me paraît ni un projet ni un établissement…), son directeur de cabinet a eu le siège et désormais l’avenir, sans doute gouvernemental. Camarade de promotion… Méditation à deux entrées. Quel de mes propres camarades m’a jamais aidé, encore moins pourvu ? De coups de main, que de quelques supérieurs hiérarchiques dans mon administration de sortie d’école ou de quelques collègues, tous devenus des amis. Recrutement par quelqu’un de pouvoir ? jamais. Je commençai d’être reçu par François Mitterrand (un 16 Mai 1977 – centenaire du coup de Mac-Mahon – et trente ans avant la prise de fonctions de notre président actuel, une date donc) à la même époque que Laurent Fabius… au chef de l’opposition, de la gauche unie me demandant ce que je pensais des nationalisations, je répondis que le statut des entreprises est indifférent pourvu qu’elles jouent le jeu de la France. Le savait-il ? mais je lui dis qu’Elf, ce qui pouvait s’admettre quand il s’agit de pétrole, et Renault, ce que je ne comprenais pas, géraient comme Michelin, leurs devises en Suisse. Avais-je tort de croire que je pouvais lui apprendre quelque chose, ou que je ne vaudrais à ses yeux – ou plutôt pour le bien commun – qu’en étant perçu comme un esrit indépendant et non encarté. Je n’ai plu que peu, disponible mais facultatif. Qu’aurai-je vu, compris, écrit ? si j’avais – comme tant de rédacteurs de journaux en situation – ainsi approché ou exercé le pouvoir ? mais eût-ce été moi, celui que je suis devenu – précisément – en n’étant jamais recruté ? Seule circonscription qui me fut proposée : Thionville à la fin de 1980, Jacques Chirac et Jacques Toubon, se tutoyant et appréciant ma tentative en solitaire dans le Haut-Doubs pour succéder à Edgar Faure passant, par prudence, au Sénat. Je ne voulais pas m’opposer aux communistes qui tenaient alors la circonscription mais seulement à des giscardiens, je n’eus donc rien, ce qui rétrospectivement montre bien que Jacques Chirac ne s’opposait pas carrément au président sortant alors mais voulait simplement s’en assurer – à droite – toute la succession. Ce qui a constitué son seul succès pérenne.

Si je reprends les propos de Dominique de Villepin, hier soir… cette confrontation – pour le mieux servir – avec le président qui régnait et augmentait continûment ses promotions, n’a pas été fructueuse : l‘immobilisme est la caractéristique rétrospectivement reconnue par tous des douze ans de règne de quelqu’un en piste depuis au moins vingt ans et porté par des espérances militantes sinon fanatiques (François Mitterrand attendit encore davantage, mais le plus souvent dans la solitude et l’aléa et au pouvoir, il ne fut pas statique), elle n’a pas produit ni en tactique (la dissolution) ni en stratégie (la rigueur selon Alain Juppé, les réformes selon Jean-Pierre Raffarin) des fruits avérés et elle a au contraire permis que Nicolas Sarkozy s’impose. D’expérience personnelle, il apparaît aussi que le secrétaire général de l’Elysée évitait, pour lui-même, de subir la même maïeutique. Jacques Chirac qui correspondait avec moi et me reçut jusqu’en 1995, eut pour moi et pour d’autres, porte fermée quand il en donna la clé à son secrétaire général.


Dimanche 3 Février 2008

Hervé Bonin – car il a la méthode historique en économie comme Jean-Marcel Jeanneney, fondateur de l’Observatoire français des conjonctures économiques, comme la pratiquait en philosophie Paul Ricoeur – rappelle les évidences que nous ôtent de l’esprit les structures techniques et logiques de l’information contemporaine. L’amnésie dans le gouvernement du pays, dans celui des entreprises et dans tout le commentaire. Jérôme Kerviel a tout de même fait gagner un milliard et demi d’euros à sa banque en 2007… Je le lis depuis dix ans. Pour lui, la question


Les conventionnels européens de 2001-2003 ont fait procéder leur projet, adopté par consensus (représentants des gouvernements et membres des parlements européen et nationaux, y compris ceux de la Grande-Bretagne… avec observateurs notamment turcs et polonais) du rappel de Thucycide : « Notre Constitution… est appelée démocratique parce que le pouvoir est entre les mains non d’une minorité, mais du plus grand nombre » II, 37.


Lundi 4 Février 2008

H


Mardi 5 Février 2008

Deux pronostics… électoraux. En Italie, la certitude est générale chez les commentateurs français : Silvio Berlusconi revient, le dernier effort de Napolitano, le Président de la République, anciennement communiste, a fait long feu, les centristes ne jouent pas la transition ou la réforme électorale, mais la droite pure et dure, sans doute achetés déjà par « le cavaliere ». Je pronostique que la gauche peut se relever et une coalition hostile à Berlusconi, se former, encore avec Romano Prodi ou avec le maire de Rome (plus à gauche mais sachant manier les foules et les partis). Etats-Unis, « Obama et Hillary au coude-à-coude » pour l’investiture démocrate tandis que Mac Can a partie pratiquement jouée chez les Républicains. Je pronostique un vote rejet soit de la femme soit du noir ou du métis, qui fera le succès par défaut de Mac Cain, lequel avec l’expérience de l’âge et semble-t-il un peu de charisme opèrera le changement américain.

Carla Bruni ne sera pas fidèle – le contraire serait surprenant – à son énième mari, qui doit être difficile à supporter (des effondrements et du sado-masochisme y compris dans ce qu’il y a d’intime quoique général dans un couple encore jeune : psychisme vrai à l’inverse de l’affiche hautaine et assurée, tous les dictateurs ont été ainsi à ce que l’on sait d’eux ensuite, pour lui maintenons les guillemets quelque temps encore), mais elle a de l’habileté et une distance assez grande avec son nouveau rôle, précisément parce qu’elle a du métier (Cécilia n’en avait pas et le rôle lui pesait, l’homme aussi…). Donner les 60.000 euros du procès contre Ryanair est bien ; elle va dans un premier temps être plus populaire que son nouveau mari. – Le correspondant italien à Paris (depuis plus de vingt ans et nous connaissant donc parfaitement : Toscano ?) laisse entendre sans que son interlocutrice de France-Infos. relève que le père de Carla Bruni, mari de sa mère et père de sa sœur, n’est que son « père officiel ». – Cécilia n’ambitionnait rien, je crois, elle était honnête en couple, accompagnait quoiqu’elle avait ses têtes, elle a certainement « lancé » Rachida Dati, mais en tout cas elle n’était pas femme de pouvoir. C’est ce qui sent en la rapprochant d’Hillary Clinton : celle-ci n’a compromis avec son mari que pour rester, elle-même, à la Maison-Blanche puis courir maintenant sa chance toute personnelle. Carla se mêlera-t-elle des nominations ? aura-t-elle des « hobbies » politiques ? on va le savoir, mais pas forcément très vite. La mouche est fine et organisée, elle a en commun avec son nouveau mari d’aller vite de l’idée à l’exécution.

Nicolas Sarkozy peut « rebondir » dans les sondages, mais pas dans l’esprit des Français. Rebondir statistiquement parce que les Français se seront habitués à son « style », plutôt à son comportement, sans que les fameux résultats soient d’ailleurs là. Ce seront une « popularité » d’indifférence, les Français se seront retirés ; mais nous allons subir sa manière de gouverner/présider. Elle est – par une sur-activité, une prétention à l’ubiquité (la brièveté extrême de ses voyages à l’étranger, donc du vase clos de ses déplacements) – en réalité très floue, parce que sans cohérence : c’est une parole non d’orientation et d’envoi en mission, non de conclusion de longues délibérations et de longues enquêtes, c’est une parole qui se veut exécutoire. D’où le cafouillage sur le Tchad et les incohérences et approximations sur le site lorrain d’Arcelor.




Mercredi 6 Février 2008


Sarkozy corrigé dans son propos de lundi sur l’aciérie d’Arcelor et l’ensemble de notre politique industrielle (si nous en avons une depuis vingt ans… ce que je ne crois pas, puisque ce sont deux décennies de démantèlement et d’abandon), par Christine Lagarde mardi : pas question de subventionner (Mittal fait 8 milliards d’euros. de bénéfices en 2007), puis ce matin par François Fillon : des interventions de transition, tout au plus.

La « Françafrique » : proclamée morte par Sarkozy depuis… Bucarest, plus vivace que jamais. Hervé Morin ce matin affiche notre soutien, sur place, à Idriss Déby. Qui en pâtit ? les Africains. Et même les Français, l’arche de Zoé…

Edouard Balladur continue dans le rôle de mauvais génie de la Cinquième République : nous lui devons le quinquennat, la cohabitation, l’engouement pour les privatisations et la dérglementation (avec en accessoire la « trahison » des élites formés selon les cabinets ministériels et le secteur public : Daniel Bouton après Gérard Mestrallet et Messier. Le voici qui commet : Pour une Union occidentale entre les Etats-Unis et l’Europe …

. . .

Ce soir, Chérèque (CFDT) donne une leçon à son hôte de l’Elysée dans l’après-midi : disposer de caisses dont le gouvernement n’a pas la clé en promettant des gratifications pré-électorales (les deux cents euros aux « bénéficiaires » du minimu-vieillesse dont le montant est vulgarisé : 622 euros par mois). La prime serait un à-avoir sur le début de la revalorisation de 25%, mais qui finance sinon les régimes sociaux de gestion tripartite. Etudier les financements avant d’annoncer les versements.

Idriss Déby n’exclut pas de grâcier les condamnés de l’arche de Zoé, si cela lui est demandé. C’est bien le moins de sa part et aussi de nos gouvernants.

« Super-Tuesday » : donc Mac Cain.

Le rapport Attali commence d’être lu par le gouvernement : François Fillon n’en appliquera pas la proposition de « déréglementer » les taxis. Le brillant auteur avait simplement oublié que le pécule dans la profession dont les retraites sont maigres, tient au numerus clausus des plaques. Paradoxalement, la déréglementation aurait supprimé l’économie du marché de ces plaques…



Jeudi 7 Février 2008


Sarkozy corrigé par ses ministres Arcelor et qui avait prévu de recevoir les buralistes, valide et réforme le Premier ministre en recevant lui aussi les chauffeurs de taxi mais en s’exprimant différemment. Probable malentendu qui commence.

Vingt-quatre heures à l’Elysée pour comprendre le donnant-donnant d’Idriss Déby. Le commentaire officiel évoque une réponse à la volée, je l’ai trouvée tardive. Il est maintenant admis que nous avons donné un coup de main pour desserrer l’étreinte des rebelles et l’assertion de leur porte-parole (un admirable français sans le fréquent accent africain – tout dépend d’ailleurs d’une seule génération d’instituteurs ou d’administrateurs et cela varie donc suivant les pays, le Tchad me paraît en tête) serait vraie, j’y ai d’ailleurs aussitôt ajouté foi : canardage de marché notamment.

L’Express… « la déception »

Le Point… « ce qui cloche »

L’habituel commentateur des sondages pour France-Infos attribue sobrement et sans originalité le « trou d’air » présidentiel à la question angoissante et non résolue du pouvoir d’achat pour les revenus modestes et au changement inattendu du style de vie à la présidence de la République. Des commentaires sont donnés, sans guillemets, par Jean-Pierre Raffarin qui depuis sa lettre ouverte d’Avril est d’une perfidie de plus en plus efficace : « il est dans un autre monde » et d’évoquer un repas au Bristol avec Clara qui lui a donné cette sensation, la sortie par une porte de côté avec chacun une paire de lunettes de soleil à la star de cinéma était surréaliste. Xavier Darcos estime que le Président doit retrouver les « cultivés ». Jean-Marie Rouart qui, au temps du Général, devait être de ses adversaires, assure que les Français veulent un saint Louis . de Gaulle . missionnaire de la réforme et rappelle que Sarkozy avait laissé entendre qu’il ferait retraite à la Pierre-Qui-Vire au lendemain de son élection. L’éditorialiste du Figaro – peu cultivé sur son sujet – aurait pu faire allusion à l’essai de l’impétrant sur « Georges Mandel, moine de la politique ».

J’écoutais hier Jean Charbonnel – chez lui – pour évoquer notamment Pierre Messmer mais en fait toute sa relation avec Georges Pompidou d’une part, et tout son parcours « à la gauche du Général ». Puis Bertrand Renouvin, dans son local de la rue des Petits-Champs, qu’il appelle « maison ».

Commerce extérieur.

. . . et « cela « continue donc. L’Observateur fait l’objet d’une plainte du président de la République pour avoir mis en ligne sur son site le texte d’un SMS qu’aurait envoyé Sarkozy à son ex-femme Cécilia, une dizaine de jours avant son remariage : si tu reviens, j’annulle tout ! Démenti absolu de l’avocat, payé pour cela. Le problème est que vrai ou faux, le message sonne juste et c’est tant mieux pour son auteur : le public préfèrera le cœur d’artichaut au volage ou au débauché. Mais l’observation se vérifie déjà, notre homme n’est pas occupé que par son devoir d’état.

La Société générale à ramasser à la petite cuiller. Ni la Deutsche bank ni le Banco de Santander n’en veulent. La B.N.P. va l’acheter pour l’euro symobolique. Et y gagner – largement – rien que par le patrimoine immobilier.


Vendredi 8 Février 2008


La journée et le plan pour les banlieues (on dit maintenant « les quartiers ») caractérisés par ce dialogue, à Villoiers-le-Bel. L’enquêteuse : Le garçonnet : à Paris, comme Nicolas Sarkozy.

Jérôme Kerviel, coffré.

Tchad. Polémique entre La Croix et


« Dédé » C. cuisinier de la Marine nationale en retraite, de lecture guère que « le journal », en l’espèce Ouest-France, mais je vivais le même phénomène avec l’Est Républicain, que le maire subi par son prédécesseur et nos colistiers appelait « la presse » et interpellait comme telle pendant les conseils municipaux… a voté Bayrou, croit-il, aux deux tours. Sur Sarkozy… un coupo à droite, un coup à gauche, il enfile sa chaussette à droite et puis le soir ou le lendemain, c’est à gauche.

Samedi 9 Février 2008


François Bayrou


Dimanche 10 Février 2008


Le Journal du dimanche : deux pages sur le SMS de Sarkozy à son ex-épouse.

France-Infos. a le titre dès le milieu de la journée et passe la chose en boucle jusqu’en fin de ce domanche : psychodrame à Neuilly. Hier soir, la rumeur : David Martinon renonce à briguer la mairie. Début de matinée, tandis que je roule avec notre fille vers l’église de notre recteur d’adoption
Le fils – déjà en politique… Louis et Henri avaient attendu une dizaine d’années. Sa voix exactement celle de son père.

Ce soir, annoncé seulement dans la journée, discours « en direct » à vingt heures du président de la République, à la suite de l’autorisation parlementaire de ratifier le traité de Lisbonne. Factuel et plat, de commande pour ne pas minorer encore l’événement et la procédure, le texte est révélateur : notre homme n’a pas le don de créer l’événement. Il n’a pas encore montré – sauf dans les banlieues en Novembre 2005, ce qui ne fut pas concluant – s’il a le don de répondre aux événements ou de tenir devant eux. Cette lacune – considérable quand on dirige un pays à une époque aussi médiatisante (et médisante) que la nôtre – et la conscience qu’il en a probablement, explique sa ténacité à tout mettre en calendrier, en échéances et en interminables discours censés de fond Pallier le manque d’événements, remplir cependant les éphémérides pour ôter toute place – physiquement, dans les médias – à un événement hors programme. Or, il s’en produit et il va s’en produire de plus en plus puisque – en dehors de ceux inhérents à toute vie politique d’un pays foisonnant et aux relations internationales, peu contrôlables et de moins en moins prévisibles – Sarkozy a introduit plusieurs paramètres, générant l’inconnu et le non maîtrisable : les femmes, la manière de gouverner en rapportant tout à soi et peu aux autres.


Lundi 11 Février 2008


Neuilly, suite et fin.

L’A.I.E.A. moins divisée sur le diagnostic de la posture nucléaire de l’Iran, que sur les conséquences à en tirer. On est exactement dans le scenario de 2002-2003, sauf que cette fois la France est faucon (et l’Allemagne aussi).

A cha ud, le porte-parole de l’U.M.P. amené à réagir sur le sondage IPSOS-Le Point à paraître cette semaine. Pour la première fois, sous la Cinquième République, un écart de treize points entre le Président et le Premier ministre et en faveur du second : 39% d’opinions favorables à Sarkozy et 52% à François Fillon. Yves Jégo rame, adepte de la langue de bois à un point aujourd’hui risible. L’impopularité est le signe que le Président est en première ligne, ce qui correspond à l’attente des Français. Il faut seulement continuer et donner réalité aux promesses faites, les tenir. Mais cette posture, il la nie aussitôt qu’il s’agit du désistement de David Martinon : on ne peut servir un projet en se cramponnant et en ignorant le désaveu. Et a contrario, joue les « tout va très bien, madame la marquise » pour la mairie du VIIIème où a ét é parachuté Pierre Lellouche qui ne peut avoir celle du Ixème (qualité extrême de Bravo, que j’avais rencontré lors du pot de la


Mardi 12 Février 2008


Psychodrame, imbroglio, dernière en date pour le pouvoir… les commentateurs, les titres dans l’audiovisuel se concentrent sur une pantalonnade. Il y a plus que le fait local mais symbolique nationalement puisque c’était la mairie tenue par le président de maintenant depuis 1983… non seulement Sarkozy s’est effondré dans les sondages et n’est donc plus la locomotive électorale, il ne l’avait pas été autant qu’escompté aux législatives suivant son élection, mais il n’a pas le flair tactique, la bonne connaissance du terrain, pourtant le sien. En sus, il renouvelle une faute qui lui est coûtmière, traiter nos affaires les plus locales et internes depuis l’étranger, quoique – il est vrai – la Guyane ne soit pas l’étranger. Il semble cependant que le parterre était mixte franco-brésilien.

Déroiulement des faits, mais les causes. Nature et scenario de la candiature du fils. Comment s’est fait le « parachutage » de David Martinon, le sifflé ? Claude Guéant, mouillé, ils sauteront tous ou bien mourront avec le patron qu’ils auront largement contribué à faire faux pas à répétition, et à tomber.

Présence réussie, équilibrée, pondérée, efficace de Michel Sapin. Il sait ramener les ambiances et les situations à l’économie, terrain sérieux dont il manifeste qu’il a une connaissance sérieuse et communicative. Ségolène Royal comprend que c’est le vrai adversaire et intervient ce soir.


Jeudi 13 Février 2008


Jean-Marcel Jeanneney que je visite depuis 1970, se prête une nouvelle fois à mes questions. Lui et Edgard Pisani, chacun à l’aise devant leur ordinateur et à leur messagerie, sont les modèles – de vieillesse, seulement mais n’ayant pas eu leur carrière ni leurs rencontres ni leur talent, ce modèle-là me mobilise – que j’ambitionne

Jean-Pierre Le Goff, à la Nouvelle Action royaliste


Jeudi 14 Février 2008


Carla Bruni

Neuilly, suite et fin, tous les jours. Le maire sortant, point fort, est exclu de l’U.M.P. qui a décidé de soutenir un dissident refusant a priori son étiquette.

Tiberi


Xavier Darcos, spontanément
Le prix des loyers

L’accord des personnels aériens et la clause de rendez-vous pour le bilan des organisations testées



Vendredi 15 Février 2008


Revue de presse. L’unisson, mais c’est France-Soir (malgré sa médiocre et bien faible version, si l’on se souvient de Pierre Lazareff et des parfois deux millions d’exemplaires) qui tape le plus fort : « il est inquiétant ».

Deux annonces de François Fillon, détestables.


*
* *



Tournant du mandat de Nicolas Sarkozy qui n’en est pourtant qu’à son neuvième mois…
Un désaveu – fondamental – va avoir un retentissement immense en France et dans le monde : Simone Veil, qui était au dîner du CRIF mercredi soir, « mon sang se glaça », elle est sur le site de l’Express ce soir et passe en boucle. Je l’avais pourtant interrogée pendant
De même, plus ou moins accentué selon le présentateur, de quart d’heure en quart d’heure, un « appel à la vigilance républicaine » - que je n’osais pas attendre, et qui dit tout. Signé de beaucoup dans Marianne mais surtout de Dominique de Villepin s’étant joint à Ségolène Royal, François Bayrou, Bertrand Delanoë.
Le fond est évidemment le « décrochage » de Sarkozy dans les sondages, resté populaire, eût-il été attaqué par ce « front » ? mais le point de rupture est le discours religieux du nouveau président. Simone Veil, quoique n’étant pas signataire, en accroît la force.
François Fillon a donc signé « un pacte avec le diable », sa réplique en substance : en démocratie, ceux qui n’ont pas été élus n’ont qu’à se taire et attendre le rendez-vous électoral suivant, 2012, et ils sont illégitimes quand ils cherchent à déstabiliser le président de la République, d’autant que notre démocratie marche parfaitement bien et que nous réformons… En somme, en démocratie – version de maintenant et autorisée – le débat n’a lieu que pour élire le chef.
La question n’est pas posée et est encore moins commentée est à mon sens – tristement sinon dramatiquement – celle-ci. Le mécanisme de l’élection au suffrage universel direct ne produit-il pas une campagne aussi déviante que celle de 2007 et ne peut-il porter au pouvoir un véritable fou ?


Samedi 16 Février 2008

Manque de concertation et improvisation-boîte à idées sans source identifiée crée la solitude et révèle la solitude


Dimanche 17 Février 2008


Pierre Nora enfonce le clou, avec tranquillité. Les improvisations sure des sujets qui ne sont pas de la compétence présidentielle. Sarkozy ne peut perdre la face et en même temps la proposition est détestable. – Hier soir, Emmanuelle Mignon, énarque et polytechnicienne, avoue être l’auteur du discours au CRIF et admet des aménagements, non plus un enfant pour un enfant (ce qui est d’ailleurs impossible puisqu’il n’y aurait « que » 11.000 enfants déportés, chiffre que j’ai peine à croire, si la rafle a été systématique, ce serait le décuple… et qu’il y a plusieurs millions d’enfants en CM2) mais pour un groupe d’enfants.

Retombées de la même méthode : la fin de la publicité dans l’audio-visuel public, annoncée sans concertation ni réflexion apparente, par Sarkozy, dans sa conférence de presse le 8 Janvier.

L’affaire du SMS de Cécilia. Pas de photos de Sarkozy ni maintenant de Carla Bruni sans portable à la main ou à l’oreille, comme le Général avait à la main gauche ses lunettes… excuses de Jean Daniel sur le fait d’avoir publié, mais maintien au total de la véracité du contenu.

L’indépendance du Kosovo – entre 15 heures et 15 heures 40 – proclamée par le Premier ministre nouvellement élu (ou était-ce un renouvellement victorieux), les larmes aux yeux.
Beaucoup de questions…


Lundi 18 Février 2008


Sarkozy essaie de revenir aux origines de sa popularité, mais il est décalé de plusieurs années. Ni la vis serrée aux immigrés et aux sans-papiers, ni la « répression » dans les banlieues, on dit aujourd’hui les « quartiers » ne lui apporteront de voix supplémentaires. La France est entrée en réflexion sur ces sujets et craint plutôt le smplisme. Or, on y était en plein ce latin à Villiers-le-Bel, plus de mille policiers et surtout les médias. Le maire (socialiste) court-circuité et Alliot-Marie également, puisque ce n’est pas elle qui a fait courir la rumeur pour les médias, et qu’elle l’a même désavouée autant qu’il lui a été possible. Peu importe qu’on lait su, l’important est qu’on l’ait fait.

La gauche a inventé le leadership de l’opposition : François Mitterrand, ce qui suppose du texte, du charisme, de la carrure, et une stratégie (l’union de la gauche et non le rapprochement au centre, version Gaston Defferre en 1965 et ce qu’esquisse Ségolène Royal, mais sans répondant encore) puis après lui, le mode de désignation du patron et ensuite du candidat à l’élection présidentielle. La droite n’a inventé que le dévoiement des institutions et du legs du général de Gaulle, sur lesquels elle a donc perdu tout droit d’héritier.

Mort d’Alain Robbe Grillet, décalque des commentaires sur la déêche de l’AFP, faute que l’écrivain ait été lu par ceux qui parlent de lui ; éloquent silence de l’inculture, rien des politiques de l’Elysée à Matignon et à la rue de Valois. Philippe Sollers : « une langue assez pauvre, mais obsessionnelle et un souci extrêmement précis de la composition », le nouveau roman, c’était surtout un ensemble d’auteurs contre le roman de mode, celui qui a gagné aujourd’hui et à chaque automne. Je l’ai – quant à moi – peu lu mais j’ai le souvenir d’ambiance et aussi de quelqu’un qui puisait dans son fonds. Pour moi, le « nouveau roman » a été davantage Nathalie Sarraute et surtout Butor, que j’ai lu.

Qui recule ? En méthode, Sarkozy reçoit les mutualistes et les syndicats de la santé avant de définir les réformes à intervenir d’ici l’automne prochain, tandis qu’hier il n’invitait les syndicats de l’audiovisuel public qu’une heure avant la création et la première réunion de la commission chargée de trouver des financements alternatifs à la suppression de la publicité. Sur le fond, Simone Veil accepte de faire partir de la commission créée par Xavier Darcos pour mettre en œuvre la proposition présidentielle sur la mémoire de la Shoah confiée aux enfants de CM2, elle qui avait si fortement réprouvé l’idée. Pierre Mazeaud, passant pour l’un des derniers grands illsutrateurs du gaullisme, notamment au plan juridique et constitutionnel, accepte de faire partie de la commission révisionniste, présidée par Edouard Balladur, pas une ligne d’opinion dissidente à point de lire pour telle des observations succinctes sur le mode de scrutin – puis accepte de faire partie de la commission créée par Hortefeux pour introduire dans la Constitution les quotas à l’immigration.

Moins que jamais la politique extérieure commune : les Etats membres de l’Union européenne ne s’entendent pas sur le Kosovo ; on pourrait au minimum décidé d’attendre et, si l’on a un peu de souffle, d’ébaucher des propositions conditinnelles d’adhésion à la Serbie en même temps qu’au Kosovo : « le toit commun », ce qui était déjà la stratégie alternative à la guerre de Yougoslavie dans son ensemble. On ne le fait pas, et l’on est allé aujourd’hui – à la suite des Etats-Unis dont le drapeau était agité à Pristina au milieu de ceux rouge frappé d’un aigle bicéphale noir – vers des reconnaissances en ordre dispersé.



Mardi 19 Février 2008


Alain Robbe-Grillet : « Je suis connu pour ma notoriété ».

Message de carême de Benoît XVI

L’atterrant – pour le bon sens et le contrôle « citoyen » de la politique menée en notre nom – est que les sondages maintiennent un haut degré d’estime pour Sarkozy stature internationale, haut stratège de nos politiques et relations extérieures. Comment – hélas ! – ne pas constater tout le contraire. Il est vrai que les Français depuis de Gaulle croient toujours que nos politiques extérieures et notre diplomatie volent de succès en succès, sans d’ailleurs que soit claire la définition du succès, en soi.

Mardi 19 Février 2008


Alain Robbe-Grillet : « Je suis connu pour ma notoriété ».


Vendredi 22 Février 2008


La saga « Dallas sur Seine » ou « l’Elysée en bandes dessinées à épisode », côté intime ou côté gouvernement de la France, c’est toujours Nicolas Sarkozy qui est en cause, mais il n’a plus l’initiative. Aujourd’hui, SMS à Cécilia « Si tu reviens, j’anulle tout », suite. Roulier, hier entendu à la suite de la plainte déposée contre lui, aurait « précisé » avoir écrit son article sans avoir lu le message, mais en connaissance du contenu selon une source fiable. Aujourd’hui, l’avocat ou l’avocate de Cécilia Albeniz indique que sa cliente répondra à la convocation des enquêteurs, mais ne laisse pas augurer de la réponse : vrai, faux ? reçu ? un professeur à l’Institut national des télécommunications ou quelque chose d’approchant assure que la loi sur le communications numériques fait obligation aux opérateurs de conserver les messages une semaine au moins, passé ce délai, sauf mise en mémoire volontaire, le texte n’est plus accessible, mais le fait et la date du message subsistent. Le problème est donc double : 1° comment l’Observateur s’est-il porocuré le texte ? 2° si celui-ci a existé et est authentique, qu’est-ce que cela nous apprend sur la psychologie du président régnant ? Question de sources et de leur protection. La santé présidentielle, tabou sous Georges Pompidou et secret d’Etat couvert par le mensonge sous François Mitterrand, doit-elle seulement être considérée selon la physiologie ? et non la psychologie ? la passion amoureuse ou quelque autre complexe affectif constituent-ils une diminution des facultés, du libre-arbitre et de la disponibilité intellectuelle du président de la République ?

L’Express aurait battu ses records de vente avec l’entretien de Carla Bruni. Numéro suivant, la franc-maçonnerie avec Xavier Bertrand en couverture : ce qui coûte à l’intéressé toutes ses espérances de Matignon. Avant-hier, les syndicats de cheminots avaient coulé Anne-Marie Idrac par une lettre ouverte, mettant en cause ses méthodes répressives depuis les conflits et négociations de Novembre : la présidence de la SNCF en renouvellement lui a été ôtée.
« Affaire Clearstream » : dossier bouclé.

L’ambassade américaine à Belgrade brûlée hier soir, en conclusion de la manifestation des Serbes contre l’indépendance du Kosovo. Bruxelles et les Nations Unis indignées… sur place, les quatre premiers jours d’indépendance sont ceux d’une tension dont tout n’est pas dit : les postes frontières attaqués, des violences à Mistrovica et les forces de l’OTAN et de la K-for interviennent. Seulement en faveur de la paix inter-ethnique. Objectivement et subjectivement. Objectivement, l’Union européenne d’une part n’est pas arrivée à une position commune des Etats-membres et à sa position en tant que telle, les Etats hostiles ou réservés n’ont pas été étendus, on s’est précipité pour reconnaître cette indépendance, avec pour résultat que les Européens sont amenés à épouser les éléments d’une guerre civile. Magnifique résultat de nos institutions de concertation qui ont maintenant seize ans (Maastricht) et de la politique américaine qui est à la fois d’empêcher les Européens d’être unis et qui est de marquer des points contre la Serbie puisque la Russie est derrièere celle-ci. Peu efficacement. Subjectivement … je ne suis pas « pour » cette indépendance, même si celle-ci est probablement irréversible développer L’expérience de dix ans de guerre yougoslave et même de deux guerres continentales, dégénérant en guerres mondiales, n’a pas instruit les Européens.

La Turquie déploie dix mille hommes dans le nord de l’Irak à la recherche du PKK. Le communiqué, assurant que l’opération est très limitée dans le temps (mais rien n’est dit pour l’extension géographique de cette action) est celui du commandement américain. Là encore, beau travail des Etats-Unis. Grande-Bretagne et France empêchées à Suez, il y a cinquante deux ans… pratiquement refusée d’accueil dans l’Union, la Turquie est seule avec ses démons, le séparatisme kurde, la poussée intégriste : c’est logique, il n’y a d’antidote au nationalisme en Europe que l’unification européenne. Qu’on en est loin. Qui constate une évidence : pas de partie du monde qui n’ait connu ces quinze dernières années autant de bouleversements de frontières et de guerres d’émancipation que l’Europe. Asie, Amérique latine, Afrique au regard de l’Europe – pourtant donneuse de leçons de paix et de démocratie – sont des modèles de stabilité, rapportées à nous.

Samedi 23 Février 2008


Comme s’il fallait en rajouter – à un jour de saga succède rituellement depuis des semaines un jour de politique pure…

Développement de la loi sur la détention à vie, même leur peine purgée, pour les criminels jugés irrémédiablement très dangereux. La décision – il y a deux jours – du Conseil constitutionnel, peu courageuse en elle-même puisqu’elle n’a invalidé que la rétroactivité du principe, mais pas le principe, n’est pas de nature à désarmer le président de la République monté hier soir en première ligne : la Cour de Cassation est priée de trouver une manière de contourner la décision pour que s’applique dès maintenant et donc rétroactivement la mise en rétention. Le tollé provoqué par les voies et moyens de faire mémoriser la Shoah par les enfants du primaire, n’est pas encore éteint. Il faudrait une révision constitutionnelle pour défaire la place du Conseil constitutionnel au sommet de toutes les hiérarchies juridictionnelles et politiques chez nous. Dans l’ambiance actuelle, qui peut dire que la majorité parlementaire l’accepterait, et surtout trouverait les appoints nécessaires au Congrès. Le peuple est bien le souverain, même quand le referendum lui est refusé : c’est parce que les sondages ont crié que le roi est nu et que la plupart des élus nationaux sont également des élus locaux, en demande d’être renouvelés dans trois semaines, que la majorité est maintenant rétive. Comment Nicolas Sarkozy peut-il ne pas s’en rendre compte ? Il en appelle à son électorat du quinquennat précédent : les victimes de dangereux récidivistes qu’on avait laissés en liberté. Mais… la priorité de cet électorat n’est plus la sécurité, c’est le pouvoir d’ahat dans un contexte mondial avéré d’inflation.

Même persévérance dans les affaires européennes, alors que nos gouvernants, toute cette semaine, entendent leurs hypothèses budgétaires, déjà loin des critères de convergence, démenties par les sources les plus autorisées : Fonds monétaire et Commission européenne. La présidence semestrielle qu’exerce la Slovénie sur l’Union européenne est comptée pour rien, et comme au moment du fiasco qu’a été le traité de Nice en 2000, nous proclamons à l’avance que notre présidence – à nous – sera fondatrice, notamment de la nouvelle politique agricole commune, en chantier difficile depuis 2003 pour prendre effet en 2013. Mais… il n’y a pas, sur un sujet pareil, prenant encore plus du tiers du budget de l’Union, de politique qui ne soit concertée et faite de compromis, dans la discrétion et avec art.

Défi sur défi.

Lundi 25 Février 2008


François Fillon est – effectivement – le chef de la majorité. Georges Pompidou inaugura ce rôle dès la campagne référendaire puis législative de l’automne de 1962. Il a donné le ton et l’argument en réplique

Yves Jégo, le porte-parole de l’U.M.P. va cependant plus loin.

Le premier président de la Cour de Cassation obtenpère et accepte de réfléchir, ce qui préjuge au moins une réponse, même entortillée, au lieu de la fin de non recevoir que Badinter souhaitait qu’il oppose à Sarkozy.

Lundi 3 Mars 2008


Laurence Parisot m’est devenue sympathique depuis qu’elle affronte l’U.I.M.M. et sur le bon terrain, Eric Woerth



Mardi 4 Mars 2008


Karoutchi et la langue de bois, mais s’il se dit assailli d’appels de partout, sympathisants U.M.P. ou élus nationaux en gestion de candidatures locales, lui disant tous que depuis quinze jours, cela frémit, tant les attaques contre NS sont outrancières, il admet qu’à Bordeaux, Alain Juppé, à Périgueux, Xavier Darcos, et à Paris, Françoise de Panafieu.
Même laideur, DGS et l’UIMM au lieu de dire : pacte sunt servanda, l’accord de décembre, si scandaleux qu’il paraisse quand la lumière est dessus, reste acquis. On mégote devant la vox populi. Lâchement. Mais bien évidemment le scandale est énorme d’autant que mon camarade de promotion – à vérifier – reste salarié de l’UIMM (20.000 euros, ce que touche aussi Roussin, à près de 75 ans, malgré ses différentes mises en examen)
Je passe une petite heure en réunion que donne la liste d’opposition dans ma commune.

Mercredi 5 Mars 2008


Avant l’aube…

Aux Etats-Unis, les dés ont dû rouler dans le camp démocrate. Hillary Clinton ne devrait pas gagner assez pour enrayer Barak Obama, celui-ci est davantage par sa personne (son ethnicité) un gage de changement pour le pays. C’est sans doute aussi celui qui donnerait quelques inflexions en politique extérieure, mais depuis la guerre du Vietnam, sinon le plan Marshall, les Américains ont des relations internationales bipartisanes, et les mandats présidentiels ont toujours été solidaires les uns des autres. Les ruptures ne sont venues que de l’extérieur, la principale a été la prise d’otages à Téhéran sous Jimmy Carter, aussitôt réduit, par cela, à l’impuissance. En quoi Al Qaïda a très mal joué : son terrorisme a augmenté l’hégémonisme et cimenté l’alliance euro-américaine, divisé et rendu très vulnérable le monde musulman et tout le Moyen-Orient – tandis que le chantage aux otages aurait fait tout tourner autrement. Mon pronostic final demeure la victoire de Mac Cain (on ne votera pas « black »), et donc le maintien de tous les axes de Bush mais d’une manière plus élégante.

Je diffuse des offres de collaboration à des cabinets d’avocats d’affaire parisiens. Pas un qui ne soit filiale anglo-saxonne, la France dépossédée d’elle-même en une petite vingtaine d’années. Sujet qui n’est abordé ni par le rapport Attali, ni dans la campagne municipale, ni vraiment dans le discours gouvernemental.

. . . plus tard, la journée entamée. Hillary Clinton gagne dans trois Etats, Texas, Ohio et Rhode island. Mais en nombre de délégués, elle reste distancée. Le commentaire est qu’elle a cassé la dynamique Obama, fondée sur onze victoires consécutives, qu’elle le dominerait sur les sujets économiques, et que les hésitants quand ils se déplacent vont plutôt à elle. Fétichiste, elle répète que personne n’a gagné la Maison-Blanche sans avoir gagné l’Ohio. Je ne la vois pourtant pas gagnante, il y a le rejet des Clinton, il y a son vote de la guerre d’Irak, il y a cette prétention à l’expérience. Ce que nous entendons de notre côté de l’Atlantique ne donne rien des programmes, c’est une course de chevaux regardée depuis les tribunes bon marché. Je continue de pronostiquer Mac Cain.

Nicolas Sarkozy persiste à s’emmêler. L’affaire Ingrid Bétancourt se complique chaque jour davantage et l’ensemble de l’histoire, les motivations initiales de son enlèvement, les causes de la guerre civile en Colombie, ce sur quoi Uribe a été élu, rien n’est vraiment mis à plat. Existe-t-il un livre donnant la synthèse ? En tout cas, une lumière commence de se faire, les hostilités réveillées au nord-ouest de l’Amérique du sud entre plusieurs Etats qui ont peu en commun, du moins selon leurs élites et selon les choix américains. Se mettre en avant dans un tel entrelacis est dangereux.

Même erreur, vouloir affirmer et faire affirmer que les municipales ne sont qu’un scrutin local et que la détermination du gouvernement à réformer ne changera en rien, et en même temps réintervenir : demain, un entretien ou un article dans Le Figaro. Evidente timidité, du texte qui aura été lu, relu, réécrit. NS commence de douter d’une spontanéité qui a été souvent désastreuse et il ne peut que savoir qu’en discours direct à la télévision, il n’a pas d’impact. Parti comme il est, ne pas intervenir poserait question, et intervenir le fait encore plus dépendre de ce qui – en l’état actuel des projets et du calendrier – est le seul scrutin intermédiaire de son mandat d’ici 2012. Les sénatoriales n’étant que des partielles et n’ayant comme enjeu que la présidence de la Haute Assemblée, donc le destin de Jean-Pierre Raffarin, ennemi très subtil et d’autant plus efficace, de NS.



Jeudi 6 Mars 2008


L’entretien donné au Figaro est peu relayé dans les médias. J’y relève un mensonge cynique, la qualité de la relation avec Angela Merkel, et un entêtement faisant foin du tollé des juristes à propos de la tentative de contourner la décision du Conseil constitutionnel. Sans doute, sur ce dernier point, NS est de plus en plus compliqué et se modifie-t-il, mais le point est qu’il ne supporte pas d’être contré. Il prend les choses en défi personnel. L’hommage et la liaison avec lui sont confirmés puisqu’il était impossible qu’il en fût autrement, mais la formulation est telle que le Premier ministre continue, dans son esprit, et dans la lettre de son dire, d’être un exécutant. L’homme ne change donc pas.


Lundi 10 Mars 2008


Les platanes, les éoliennes

Jean Sarkozy

La victoire de Zapatero

Denis Gautier-Sauvagnac, le révélateur, quel est le patronat ?

Je lis Robbe-Grillet et Zinoviev



Mardi 11 Mars 2008



NS sur les municipales en marge du discours de Toulon.

François Hollande – Ségolène Royal : l’alliance ou pas avec le MODEM. Le faux problème, le vrai choix.

J’entends successivement Ségolène Royal et Marie-George Buffet.

Edgard Pisani, il y a dix ans (texte et conférence pour Politique autrement)

Je lis Aminata Traoré.


Mercredi 12 Mars 2008



La stratégie du MODEM suite. Marseille où l’on se dit trahi et Bertrand Delanoë opinant en général mais raisonnant sur des cas particuliers.

Paris…

François Fillon à Tarbes, tout en protestant que la décision et même l’annonce appartiennent au président de la République, prend fermement position contre un remaniement ministériel. Il souligne l’exception française : changer si fréquemment de projet politique depuis plus de vingt ans aboutit à n’en avoir aucun, les autres grandes démocraties choisissent leur gouvernement en même temps que leur projet pour quatre ou cinq ans. Pourquoi pas nous ? désormais. L’homme est habile. Son soutien et sa présence à des endroits névralgiques, ce commentaire le montrent en chef effectif de la majorité. La candidature de la droite en 2012 se joue, manifestement, en ce moment : le Premier ministre la gagne. Il est vrai aussi qu’un remaniement n’aurait pas de sens, de politique que celle définie, énoncée, écrite et revendiquée par Nicolas Sarkozy, d’échec donc ou de succès que les siens. Le cap étant censé ne pas changer, quel ministre ou secrétaire d’Etat alors renvoyer ? sauf ceux qui vont opter pour leur mandat de maire, ainsi Estrosi s’il est élu (à Nice). L’homme a déplu à ses fonctionnaires et nous met dans l’embarras en Polynésie.

Hillary Clinton n’a pas inversé la tendance : en Mississipi, son adversaire renoue avec la victoire.
La journée en boucle mais avec des variantes et des précisions pour la mort du « dernier poilu », Lazare Ponticelli. En fait, une honte française, cet Italien engagé dans la Légion à seize ans, ne reçoit la nationalité française qu’en 1938.

Les licenciements du jour, statistiquement peu nombreux mais névralgiques.

Les statistiques tenues par des filiales anglmo-saxonnes mais pour le national, chez nous

Je vais lire . Acheté . Le rayon Mai 1968 grossit, il aura bientôt le volume de celui disposé pour l’élection présidentielle, il y a juste un an.


Jeudi 13 Mars 2008



Un semestre dans la collection de La Croix : Février à Juin 1996…

Daniel Cohn-Bendit – si pauvre en dialectique et en témoignage, en charisme – dans un colloque au Parlement européen (Strasbourg) avec « les jeunes » sur Mai 1968. Le peu qui en est retransmis me fait opiner sur l’événement tel qu’aujourd’hui il est souvenu, par ceux qui ne l’ont pas vêcu. Notre époque excelle aux exercices de mémoire reconstituée, et qu’elle rate avec constance. La bonne volonté ne fait pas défaut, les matériaux et souvent les témoins ne manquent pas, ce sont les structures d’accueil et les appétits qui ne fonctionnent pas, le passé ennuie, il n’existe pas, il n’est pas considéré comme de la vie – aussi vive que celle du présent – mais seulement décalée et maintenant intangible, quoiqu’il y ait toujours énormément à explorer. La culture fait voir et vivre des analogies d’époque en époque ou de lieu en lieu, de situation en civilisation, elle est école de tolérance et pourtant d’identité.


Vendredi 14 Mars 2008

D’un colloque, salle Colbert de l’Assemblée nationale sur Pompidou et Mai 1968, je retiens des éléments qui m’importent et des mises au point qui me semblent définitives.

Les municipales. En principe, la dernière donne électorale nationale qu’ait à subir Sarkozy d’ici la campagne pour sa réélection. Le reflux de l’U.M.P., assez normal du fait que 2001 avait été un immense succès (contre la gauche de Lionel Jospin), était tellement attendu que si elle se maintient à Toulouse et à Marseille, comme je le crois et manque de déquiller Darcos à Périgueux, ce que je crois aussi, elle paraîtra n’avoir pas perdu. Pourtant que de villes tangentes, et pas négligeables. Mais ces élections et la baisse subite et profonde du président élu il n’y a pas dix mois ont une conséquence certaine, les institutions ont retrouvé l’aplomb que Sarkozy voulait leur enlever. Le Premier ministre s’est révélé indispensable comme chef concret – et maintenant presque charismatique – de la majorité parlemetaire quand celle-ci affronte ce qui concerne chacun de ses membres : le statut local. Il a poussé son avantage (dans les sondages) en opinant par avance sur l’éventuel remaniement ministériel. Il continue de développer la même thèse sur le scrutin fondateur unique qu’est le second tour de 2007, dont aucun appel n’est légitime ni légal avant le renouvellement du mandat courant.

Le Point détaillant la stratégie à venir de Sarkozy : Il me semble que la vraie manœuvre l’installant décisivement au pouvoir et le situant enfin, autrement que par rapport à ses dires et à ses analyses personnels, véritable ancre flottante sans référence indiscutée serait qu’il propose au referendum ses projets de révision constitutionnelle. Autant un referendum sur l’Europe aurait été perdu n : la sanction, plus l’anti-européisme, autant un panachage de mesures diminuant en apparence ses propres pouvoirs et surtout la longévité d’un élu à l’Elysée et redonnant au Parlement une meilleure représentativité et plus de moyens sur le gouvernement, aurait de bonnes chances d’aboutir. Au total, je crois à son rebond dans les sondages, malgré les absences de résultats économiques et les tensions sociales.

France-Allemagne. Bonne communication de Sarkozy en marge du sommet de Bruxelles, pour réfuter une désastreuse synthèse de l’AFP sur ses rapports détestables avec Angela Merkel. A l’actif du couple, le traité simplifié pour l’Europe, la nouvelle gouvernance d’EADS et hier soir l’Union méditerranéenne. Ils communqueraient par texto et SMS : VGE est battu qui téléphonait dans une tierce langue et ne dictait aucun compte-rendu. Ici, tout est en clair pour l’étranger, c’est-à-dire les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Je ne crois pas à cette entente qui, « de mois en mois, de semaine en semaine »… de comportement, d’égocentrisme, de moeurs étalées, « notre » président ne peut que déplaire à l’opinion moyenne allemande.


Samedi 15 Mars 2008

La justice… La cour d’appel de Colmar. Gautier-Sauvagnac – dans une affaire qui impose une relecture de trente ou cinquante de vie sociale, et ébranle toute l’organisation du patronat actuel – reste en liberté. Un commissaire divisionnaire convaincu de vendre les fichiers de police à ceux qui pourraient être inquiétés, reste en liberté. Kerviel, pour lequel la décision sera rendue mardi, va demeurer sous clé. La Société générale le veut… gagner du temps, consolider sa version à laquelle aucun connaisseur ne peut adhérer : même si le « trader » semble plus génial en informatique (son recrutement putatif acquis, en garantie de représentation pour son éventuelle libération) qu’en finances et connaissance des marchés et valeurs. Le parti pris de docilité au « pouvoir », prêté (par le Canard notamment) au procureur général Marin n’est qu’une explication.

Le Tibet s’agite et même plus, comme jamais depuis la sinistre année 1989. Les Etats-Unis et l’Union européenne appellent à plus de retenue et demandent à Pékin de ne pas user de la force. Evidemment, les Chinois ne se gênent pas, les Américains ont vitalement besoin d’eux et viennent de les déclasser dans leur liste de contrevenants aux droits de l’homme. Quel pays donnera le branle en refusant d’aller concourir aux J.O. ? La France s’honorerait en donnant ce signal : elle ne le fera pas.



Dimanche 16 Mars 2008


Début de la journée… chez nous : le deuxième tour des municipales et des cantonales. Beaucoup de destins et de carrières personnels et aussi la gestion de beaucoup de prérogatives propres aux départements, dont l’emploi de quelques soixante milliards d’euros. Equipement et social en dépendent pour l’essentiel, ce qui se voit, et se vit.

Le contexte international est difficile, mouvant et réclame une observation et une réflexion très attentive. Je doute que le dispositif français actuel en soit capable – un président « hyper-actif », sollicité de poartout puisqu’il est acquis qu’il décide de tout et solitairement, cyclique dans ses centres d’intérêt et ses degrés d’implication, un ministre certainement peu en phase avec ses services et un outil diplomatiquement probablement à la dérive puisque ni le président ni le ministre ne sont des repères et qu’on ne peut plus savoir si la France reste dans des axes traditionnels ou si elle innove sujet par sujet, sans fond de dossier que l’actualité.

Une Amérique à la dérive par sa longue intersession du pouvoir (les velléités d’intervention en Iran, lequel vient de conforter son pouvoir nationaliste, la gestion en parole d’une récession économique certaine aux répercussions mondiales et pas seulement financières, la relation déséquilibrée et vassale avec la Chine, cf. l’attitude à propos de la crise tibétaine, et sans boussole avec la Russie, seule l’Europe, parce qu’elle n’a ni voix ni consensus, est docile, donc prévisible dans son inexistence), une Russie et une Chine chacune renforcée dans sa stabilité propre. Le baril à 111 dollars, l’or à 1.000, l’euro à près de 1.60 et pourquoi pas à 2 dollars d’ici l’été, l’inflation à peu près partout revenue comme dans les années 1980.

En France, les choses sont beaucoup plus claires. Le pouvoir doit être et sera partagé partout. Sans doute, François Hollande et Ségolène Royal – je persiste à croire à la possibilité de ressouder le couple, peut-être même sentimentalement, en tout cas par intérêt commun plus encore que mutuel – sont à égalité de présence (et d’efficacité médiatique), mais cela ne présage pas la succession éventuelle à la tête du parti socialiste. Je ne crois pas à un cumul possible pour Bertrand Delanoë : mairie de Paris, ambition présidentielle et direction du parti. A droite et au pouvoir, c’est l’évidence : le groupe parlementaire UMP veut être entendu et ne votera plus au canon, même si l’absence d’échéances électorales diminue la crainte d’un désaveu local ; Jean François Copé a raison, sa commission sur les médias publics est psychologiquement indépendante ; le jeu essentiel se noue entre président de la République et Premier ministre. A la manière de Georges Pompidou de 1965 à 1968, parce qu’il a dirigé de fait, en thèmes et en déplacements de soutien aux candidats, François Fillon est le chef de la majorité. Il a su discerner le besoin de repère et aussi de stabilité psychologique que ne satisfaisait pas Sarkozy. Son avance dans les sondages le légitime. Sa fonction n’est plus discutable et cela plombe évidemment tout le processus de révision constitutionnelle dans sa version initiale. Il va y avoir des réajustements pratiques, donc un conflit ouvert avec l’Elysée, qui n’a qu’une carte de rechange, mais pas plus maniable : le retour d’Alain Juppé, observé par tous les commentateurs. Reste à ce dernier à retrouver un siège au Parlement, mais s’il était Premier ministre, il pourrait attendre 2012. Singulier retournement de situation. Gestion collégiale ou multipolaire à gauche comme à droite. C’est pour ne pas savoir vivre à plusieurs et en débat que François Bayrou n’arrive pas à convaincre la classe politique et perdra ses électeurs, pas tant faute de déboucher vers le pouvoir, mais pour des raisons de caractère personnel : mes correspondances et interrogations pendant la campagne de l’an dernier étaient, entre autres, sur ce pressentiment, il est confirmé.

Manipulation dans la communication : Sarkozy n’est pas gratifié d’un blanc-sein pour son Union méditerranéenne, et il dépend – dans la dialectique du pouvoir européen – de plus en plus d’Angela Merkel. Situation sans précédent dans les fonctionnements européens et dans le rapport franco-allemand (au plan politique).

Sarkozy ne peut reprendre la main sur ces plans intérieur, franco-allemand et européen que par un referendum en France, et des imaginations industrielles franco-allemandes. Il a des intentions mais pas de dessein global. Il a échoué dans la conduite des municipales, l’affaire de Neuilly en a été le révélateur. Il ne peut reprendre quelque prestige ou emprise vis-à-vis des professionnels de la politique qu’en changerant le champ de son évaluation et en coupant court aux sondages. Bien entendu, tout nouveau coup médiatique sur sa vie privée, serait cette fois mortel, parce qu’il se confirmerait qu’il jouit de sa fonction sans s’y consacrer mentalement en totalité.

Mais ce recours et cette victoire – que je pense probable si le texte est bien balancé, et s’il est porté par beaucoup – n’effacera pas les deux soupçons fondamentaux qui pèsent sur son exercice du pouvoir. La puissance des couloirs : les conditions de la décision de supprimer la publicité à la télévision publique, et maintenant les manœuvres pour privatiser la Banque postale et diminuer encore les outils de la poste et des services publics de proximité. Le respect des libertés publiques et individuelles : les incarcérations selon les personnes, la protection des sources journalistiques, les états de santé des différents quotidiens nationaux, la liste peut se détailler et surtout s’allonger.

Milieu de la soirée…

Toulouse, Angoulême, Quimper, Reims, Saint-Etienne, Périgueux, Strasbourg passent à gauche ou y repassent, les choses se font à quelques dizaines ou centaines de voix, Bockel réélu, Bayrou (340 voix) et Darcos (113) battus de la sorte. Marseille reste à Gaudin, Jean-Louis Bianco dont la présidence était tangente est réélu. Le discours de Hollande et celui de Ségolène Royal est plat, celui de François Bayrou est obstiné, convenable à entendre mais ne tiendra pas demain avec le constat que son mouvement ne gère aucune ville importante, mais cet échec sera loin dans le passé en 2012 pour les électeurs, il peut cependant décider de la réélection ou non de Sarkozy. Les centristes pencheront à mon sens vers la gauche et Ségolène Royal, c’est toute la stratégie de celle-ci, parfaitement conséquente, que de déjà les travailler. Le discours de droite a été écrit en « haut lieu », la droite ne s’est pas mobilisée, on y est déçu parce que les réformes ne vont pas assez vite ni assez loin, sondage à l’opinion, les Français plébiscitant les réformes, c’est-à-dire la nécessité des réformes. C’est la langue de bois et c’est une erreur totale. Les réformes, oui, mais le contraire de celles en cours. L’abandon du service public, la mûe individualiste de la protection sociale, les Français ne le veulent pas, les réformes actuelles du « bouclier fiscal » aux palinodies sur la justice et l’éducation, les Français ne les suivent pas s’ils les comprennent.

Lundi 17 Mars 2008


Marie-Eve Malouine (chef du service politique à France-Infos.) est la meilleure porte-parole de Sarkozy.
A onze heures… Nicolas Sarkozy avait anticipé les résultats et laisser « fuiter » qu’il n’y aurait que des ajustements pour le gouvernement. Il a déjà changé de style, plus sobre, ce n’est plus l’hyper-président, discret : ce matin, l’hommage au dernier poilu, cet après-midi place Vauban, un discours pour honorere les combattants de la Grande Guerre, hommage à la Résistance demain aux Glières, jeudi, le lancement d’un sous-marin, bref il est élyséen.
A quinze heures… après une bataille qui ne le concernait pas, réorganise cependant son entourage, la communication, Franck Louvrier bien connu pour sa relation avec la presse, Jean-David Lévitte le diplomate pour la communication concernant les affaires étrangères, Claude Guéant conservant une certaine liberté de parole, Henri Guaino et le projet méditerranéen amendé par les partenaires européens, parlera moins, la directrice de cabinet qui souhaitait partir il y a quelques semaines, finalement reste. Seul, Jeran-Marc Benammou part, il va à la Villa Médicis.
Un réajustement du gouvernement mineur, quelques nouveaux secrétariats d’Etat et le remplacement d’Estrosi qui a choisi de lui-même : l’économie numérique, le « Grand Paris ». Plus d’infléchissement que prévu, quoique le président soit au-dessus. Pour Jean-Pierre Raffarin, le rapport Attali est la cause du recul. Pour Jean-François Copé, changer de méthode et associer davantage les parlementaires. Patrick Devedjian reste à la tête de l’UMP, le chef de l’Etat lui a renouvelé sa confiance. Une machine électorale totalement dévouée à Nicolas Sarkozy.

Bref, le pouvoir tient un discours thématique en deux propositions : pendant la campagne, il ne s’agit que d’élections locales et la droite avait fait un bond sans précédent en 2001, il est normal qu’elle perde du terrain. Et dès les résultats, le syllogisme : la déception et l’abstention signifient un plébiscite pour les réformes qu’on attend plus que jamais et une confirmation du cap choisi en 2007 par l’élection de Nicolas Sarkozy. La parole a été celle de François Fillon, l’ajustement est le fait de Nicolas Sarkozy, mais aucun changement de politique, aucun axe nouveau ne s’annonce.
Il est sans précédent, sous la Cinquième République, que la conséquence immédiate et la plus visible d’élections locales soit le remaniement de l’entourage direct du président de la République, aveu donc que cet entourage compte davantage que le gouvernement-même…

L’analyse de la gauche me paraît bien donnée par Claude Bartolone, vainqueur des communistes en Seine-Saint-Denis : la présidence du conseil général leur échappe après trois quarts de siècle, les mairies de Montreuil et d’Aubervilliers aussi, victoire qui me paraît aussi malsaine dans la perspective de 2012 ou d’avant que celle remportée à Pau contre François Bayrou. Pour l’ancien ministre de la Ville, qui aura brillé davantage par le texte que par les résultats, le bon bilan ne suffit pas, la qualité du candidat non plus, on les avait pour la présidentielle de 2002 et en 2007, pas de personnalité de gauche plus populaire que Ségolène Royal. Ce qu’il faut, c’est un projet.
Pour moi, la gauche était en position de challenge contre le pouvoir, elle n’a contré celui-ci qu’en paraissant protectrice et capable de limiter Sarkozy. Mais l’écart national n’est que d’un point et demi, quelques villes sont « tombées », mais il n’y a pas, à mon sens, de véritable poussée ni de raz-de-marée. Les abstentions sont très conséquentes, et à Paris Bertrand Delanoë se maintient sans gagner de nouveaux arrondissements. Jean Tibéri garde « sa » mairie, probablement parce que Line Cohen-Selal n’est pas une candidate gagnant vraiment les coeurs.
La véritable conséquence de cette campagne et de ce scrutin – tenant en bonne partie au fait que la chute de Sarkozy dans les sondages a coincidé – est la montée en puissance immédiate et en espérance d’avenir de François Fillon.
Deux débats devraient se nouer et se poursuivre, en parallèle. A gauche, c’est la discussion ouverte depuis le premier tour de l’élection présidentielle : s’allier ou pas avec le centre, manière Bayrou, et c’est aussi le débat : le projet précède-t-il la candidature ou la candidature doit-elle déterminer le projet. François Mitterrand avait dominé ces deux alternatives par sa personnalité, par la légitimité que lui avait donnée son combat contre de Gaulle et parce que, incontournable, sa candidature ne faisait presque pas question et l’alliance avec les communistes était naturelle puisque ceux-ci avaient alors un poids considérable. La réserve de voix de la gauche n’est plus à l’extrême-gauche mais au centre, quand celui-ci répudie la droite. A droite, c’est sans doute très feutrée la réflexion sur un éventuel chef de rechange mais avec tout le temps d’en décider puisque, sur le papier et selon la stratégie de Sarkozy, prince régnant, il n’y a plus d’échéance électorale avant la prochaine présidentielle. En revanche, il n’y a pas de discussion sur le projet : les réformes. Celles-ci sont résumées par le désengagement de l’Etat, la tonalité est d’éluder l’Europe. Sarkozy est sous surveillance, davantage des siens, que de l’opposition à nouveau centrée sur elle-même.

Evidence aussi que manifestent autant la persistance des cumuls de mandats et de fonctions, que l’augmentation régulière des rétributions et facilités d’exercice pour ceux-ci : la professionnalisation du politique, avec une dominante qui est l’art de communiquer, et de contrôler son image. Nicolas Sarkozy en donne l’exemple : le remaniement pour lui, c’est la redistribution des fonctions de communication et d’expression à l’Elysée.

Le vrai sujet de préoccupation est la finance mondiale. Les faillites de banque se succèdent manifestement : celle de la en Grande-Bretagne cet été et cet automne, celle du Fond Carlyle aux Etats-Unis il y a huit jours et celle de , maintenant. Sans doute, on habille cela autrement : rachats, nationalisation provisoire, etc… Alan Grenspan se donne le plaisir de diagnostiquer une crise d’une ampleur sans précédent depuis 1945, c’est-à-dire depuis 1929 (liquidée seulement par la guerre), Strauss-Kahn avance que la récession américaine durera un an et la baisse boursière actuelle un bon semestre. Les conséquences sont prévisibles : l’alliance euro-américaine va se resserrer plus encore, et au détriment de l’Europe, dépendante en expression et en susbtance, tout en fournissant les moyens. Cela se traduira par une gouvernance commune et une parité fixe entre euro et dollar, et les guerres commerciales se solderont par une entente ou une fusion Boeing-Airbus tandis que la concurrence, dans l’aéronautique n’émergera que du fait de la Chine et peut-être de la Russie. Pour le quotidien de chacun : inflation et chômage, y compris aux Etats-Unis.


Mardi 18 Mars 2008


Deux « fronts » pesant sur la gestion gouvernementale et que ne relient ni le discours présidentiel ni les commentateurs.

L’économie mondiale, la politique intérieure française.

La crise économique mondiale n’est pas seulement financière ou monétaire. Ni la crise dite des subprime depuis l’été aux Etats-Unis et un peu ailleurs, ni la relation complexe euro – dollar ne sont la cause essentielle. Celle-ci me semble résider dans une crise du « management » des grandes entreprises, y compris les bancaires, mais pour celles-ci c’est au second degré au sens où elles ne remplissent pas correctement leurs responsabilités vi-sà-vis de l’économie générale, du bien commun en somme. La liste peut se faire des pertes de grands groupes industriels : EADS, Siemens, Toshiba, et ainsi de suite, et ces pertes me semblent dûes à des erreurs de stratégie. ET cela se vérifie dans tous les secteurs et dans tous les « grands pays », comme si la surabondance des dispositifs dze contrôles et de l’information avaient un effet négatif sur les prises de décision et sur les évaluations de perspectives et d’opportunité. Sans doute est-on à ces niveaux obnubilé par les cours de bourse et les profits (qui en principe devraient n’être que des conséquences d’une gestion heureuse) et pratique-t-on partout la corruption.
Ce phénomène fondamental – sans doute encore plus criant en France que chez nos principaux partenaires et concurrents –produit une erreur et une absence d’imagination face aux deux faits nouveaux dans les relations économiques internationales : la disparition de l’alternative et de la réserve de marché du monde communiste, les Soviétiques et la Chine populaire – l’émergence de pays jouant le jeu capitaliste sans la moindre considération de ses coûts sociaux, l’Inde et la Chine au moins. Seul sujet à peu près bien traité, dans sa part strictement économique (mais pas du tout dans son revers politique) : les mûes planétaire, environnement, pollutiuon, amenuisement des réserves d’énergie fossile et d’eau.
Trois champs de bataille commerciale, pas assez liés par des pouvoirs publics voulant redresser nos balances : l’aéronautique (et les transports physiques), l’équipement domestique électronique (comprenant aussi l’audiovisuel et tout le « portable » ou « mobile »), l’électricité nucléaire. Où l’on voit, que dans son tréfonds, la France ne perd quand même pas la main : la multiplication des éoliennes (très élégantes et à l’échelle dans nos paysages) mais dont je ne sais si elle atteste une avance technique et une indépendance de production et de conception industrielle.

Politique intérieure. Les municipales consacrent le tournant amorcé par les sonsdages de Janvier.
Voici Nicolas Sarkozy encadré. Fondamentalement par l’opinion populaire à qui il a déplu par sa vie privée et ses comportements – ne cadrant pas avec l’idée généralement cultivée que l’on se fait en France de la fonction présidentielle (retour du sacré et de la nostalgie monarchique, chez nous si forte). Cela se traduit par une confirmation dans les urnes, et cela se manifeste concrètement dans le dispositif censément « majoritaire ». François Fillon, Jean-Pierre Raffarin, Jean-François Copé vont être les principaux agents de cet encadrement : Nicolas Sarkozy s’est trompé et l’ensemble de la droite avec lui, sur la nature de l’élection présidentielle, qui est un test de personnalité adéquate ou pas pour conduire le pays et ses affaires, et non pas un referendum sur un programme figé ensuite pour cinq ans quoiqu’évoluent les circonstances et l’opinion, mais il s’est surtout trompé personnellement en croyant recevoir de ses partisans quand il a été élu candidat de l’UMP sans contradiction, un banc-seing et une consécration personnelle irréversible. De tous les présidents de la Cinquième République, c’est le moins sacré, il n’a été porté à la position de chef qu’en attente de résultats. Ses prédécesseurs avaient chacun – plus à raison de leur passé, que de leur élection (qui ne crée que la légalité) – une légitimité personnelle. Parcours et portrait de chacun le démontrent.
Ton hésitant désormais du discours public. Les réformes continuent, certes,mais lesquelles : celle de l’Etat, mais pour quoi ? faire des économies, est-ce un vrai gisement pour cela ? ou pour que l’usager et le citoyen soient satisfaits, qualité du service, participation. Apparition d’une démagogie à très court terme, parce que ne pouvant donner lieu à résultats : la bataille pour l’emploi et le pouvoir d’achat. Slogan…



Mercredi 19 Mars 2008


Matin…

La France, le monde, notre époque : un pays où l’on ne répond pas, aux gens, aux attentes, aux circonstances. Ceux qui répondent, même censément au pouvoir ou en ayant eu l’expérience, partagent, au mieux, l’impuissance des demandeurs… Je parle pour moi, mais pour tant d’autres. Parcours des ex-grands : ces banquiers se convertissant dans le caritatif, l’humanitaire, l’éthique, le développement durable, les fondations… Alan Greespan dont le diagniostic catastrophiste sur les temps actuels confirme la pensée courante que nous sommes en train d’entrer dans un « nouveau » 1929 avec certainement des effets et des répercussions inattendus puisque les imbrications, techniques, modes de réponse et facilités de contagion ont changé… Il y aura des actions de banques centrales, des apports de liquidités… mais les politiques économiques intérieures ne changeant pas, le libéralisme façon de ces vingt dernières années restant un dogme, que même l’Eglise ne sait plus analyser ni conditionner… on ne va pas s’en sortir d’une manière classique comme en 1987.

La situation du pays après les municipales.

Statistiquement, elle est insaisissable. Les comptages du chômage et de la création d’emplois ayant changé, il n’y a plus de références. Ls déficits publics, tantôt ils sont supérieurs aux annonces antérieures ou prévisiuons, tantôt supérieurs, cf. budget, cf. sécurité sociale, cf. indemnités-chômages. On ne sait plus où l’on en est.
Des batailles de personnalités, ultra-âpres et pas forcément contributives au bien commun : Gaudin émergeant pour la présidence du Sénat déjà briguée par Raffarin, avec Juppé possible à l’automne prochain ; le flou au parti socialiste si Ségolène Royal n’est pas nettement en avance (ce dont je n’ai aucun indice). Un déplacement des ambitions comme si la scène nationale était trop incertaine – du fait de l’incertitude désormais installée sur les chances de succès et de postérité, de stabilité du « système Sarkozy : Muselier, Estrosi, pour les plus voyants dans l’instant, préfèrent l’ancrage dans « leur » ville.
Le débat-combat-complicité Fillon-Sarkozy n’a de précédent – mais pas du tout à la même échelle et sans enjeu national véritable – que la différence-concurrence Pompidou de Gaulle en 1968-1969. Sarkozy a humilié Fillon pendant huit mois, celui-ci l’humilie par les sondages qui ont une force – leur publicité – que les dires du prince quand il était au faîte n’avaient pas autant. Mais, ce qui me paraît fondamental, Fillon et Sarkozy ont le même diagnostic sur la France, sur les Français, ils ont le même acharnement dogmatique et illuminé pour un certain type de « réformes ». Je ne sais – n’étant pas parlementaire – si Fillon est davantage ouvert à la participation et à la consultation des élus que Sarkozy. L’avenir immédiat est conditionné par les égards que l’on aura ou pas pour les parlementaires. Jean-François Copé tient la corde, alors que lui-même – cumul de ses mandats avec l’emploi lucratif chez Gide et Loyrette – est changeant, sauf dans son ambition. Le « pôle politique » confié à l’Elysée à une journaliste dont le rayonnement au Point ne m’est jamais apparu, est un élément supplémentaire de court-circuit de Matignon et du secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement. L’Elysée ne change pas : trop d’émission de paroles, textes et explications.
Les ajustements gouvernementaux compliquent les en-tête de courriers ministériels et les dorages à la feuille aux frontons des bâtiments publics. Ils n’introduisent rien de nouveau. Jack Lang, Jacques Attali et Claude Allègre en sont pour leurs attentes et leurs dénégations : ils auraient d’ailleurs pour les deux derniers, ajouté aux réticences et répugnances des parlementaires de la majorité.
Le vrai des municipales me paraît l’écart faible en voix au plan national entre les deux partis dominants : feu la « bande des quatre » qui induisait un jeu plus pluraliste dans notre vie politique. Me parait aussi dans le taux d’abstentions : près de 36%, qui n’est pas exceptionnel mais qui montre que les Français n’ont pas une réaction très forte au cours des politiques et événements. Enfin, la réduction à rien statistiquement aussi bien des "extrêmes" à gauche (la chute de "bastions" communistes), même si la LCI et les Verts continuent d'exister, et à droite (le Front national et l'échec de Marine Le Pen) et surtout le Modem ; mais je ne crois pas que François Bayrou soit "fini", d'une part parce que son analyse est juste et d'autre part parce qu'il est tenace et sera donc présent, en 2012 en personne et par une analyse que beaucoup partagent. Mais la suite ne dépend pas de lui : elle dépend du succès ou pas de Ségolène Royal dans sa course pour la direction du PS et de l'attractivité ou pas de François Fillon, comme rechange pour les électeurs "modérés" d'un Sarkozy qui désormais inquiète par son imprévisibilité. Et aussi par ses manifestes hésitations en tactique électorale.
Je ne vois pas comment la suite peut fonctionner sans plus de consultation nationale d’ici 2012.

Les épaules de Christine Lagarde – qui arbore une canne au Conseil européen de Bruxelles, jeudi dernier – me paraissent étroites et fragiles alors qu’elle porte toute la politique économique. L’organigramme, qui n’est pas à sa main, est trop complexe : industrie en secrétariat d’Etat, budget et comptes publics en ministère délégué tenu par une personnalité forte et entêtée, peu dialoguante. Jouyet, le chargé des affaires européennes, paraît en retrait. Nous ne sommes pas concentrés sur une harmonisation européenne des budgets et des fiscalités et sur l’invention d’une politique industrielle commune.
Il y a des personnalités fortes et intéressantes en France – celle tranquille et très informée-expérimentée de Michel Sapin, recrue de Pierre Bérégovoy m’intéresse beaucoup – mais il n’y a pas d’autorité morale proposant synthèse du moment et des lieux, aux plans national et international, ni de centre du pouvoir. La crise au patronat est bienvenue et pour le bon motif, mais elle désarme encore plus le pays, elle met directement en cause la crédibilité des têtes syndicales. L’ambiance – de l’Elysée aux chaumières – est plutôt le sauve-qui-peut et les rames rentrées dans l’embarcation tandis que nous sommes sur des rapides pas explorés avant l’avance.
Le gouvernement Yves Leterne, formé en Belgique à l’issue d’une crise qui aurait dû nous requérir puisque c’est une phase de plus de l’enfoncement des francophones – disons des Français de Belgique, comme de Gaulle disait des Québécois, les Français du Canada – libère pour une candidature à la présidence du Conseil de l’Union européenne, le très populaire et ingénieux Guy Verhostadt. Alors que nous n’avons pas encore placé nos champions et même – Sarkozy… mis dans un premier temps comme s’il était le nôtre, Tony Blair.

Tout se passe – malgré les pétitions de transparence, tant à la mode – dans la coulisse. Les jeux de pouvoirs locaux : conseils généraux et grandes villes, pesant certainement sur l’exercice du pouvoir central. Le façonnage des nouveaux centres de décision en Europe : présidence du conseil, renouvellement de la Commission d’ici un an. Et bien sûr, le secret des grandes entreprises, les comptes et bilans, les marchés par corruption.

Soir…

Rivalité de deux cynismes. Nicolas Darkozy fait remarquer au premier conseil des ministres réunissant le gouvernement augmenté de neuf secrétaires d’Etat qu’aucun gouvernement, depuis 1958, n’a davantage agi… les commentateurs reprennent une comparaison inspiré : le ni-ni (ni plan de rigueur, ni ralentissement du rythme des réformes) de Sarkozy à l’instar de celui de Mitterrand. – Pékin, bien plus sensible que dans nos raisonnements, à la menace de boycott des Jeux olympiques, réalise que « l’Occident » ne bougera pas et parle désormais (tranquillement) de lutte à mort avec la clique du dalaï-lama. Celui-ci appelle « la communauté internationale » à œuvrer pour que la Chine n’emploie pas la manière forte, il répète ne pas vouloir l’indépendance.

Débat : boycotter les Jeux olympiques de Pékin ?

Je reçois par une amie journaliste un courriel circulaire établissant qu’une société étrangère (américaine)

Chantal Sébire, retrouvée morte : c’est nous tous qui l’avons tuée. Il n’y a pas eu euthanasie, ce qu’elle demandait, mais assassinat, au moins moral, par la société telle qu’elle fonctionne et prétend légiférer.

L’ajustement du gouvernement… utilisation de la jeunesse pour la vitrine ou éloge de la jeunesse ?



Jeudi 20 Mars 2008


Matin…

La crise au Tibet (ou du Tibet – ou : pour le Tibet) est à triple théâtre.

Je mets au net les notes que j’ai prises – La relation entre le président de la République, le Premier ministre et les mouvements politiques. – Le fond du problème et de la crédibilité dans le fonctionnement d’un Etat : le chef du pouvoir politique a-t-il une autorité, un prstige personnels dépassant celui de sa fonction et des institutiuons, en sorte qu’il renforce personnellement celles-ci au lieu de les épuiser en étant soutenu par elles. Comparer Georges Pompidou en Mai 1968 et Nicolas Sarkozy en Janvier-Mars 2008 donne la réponse à notre mal-être et à l’inefficacité des « politiques publiques ». – Edouard Balladur a opiné publiquement – presque sur le moment, et sans se mettre lui-même en scène – qu’en 1995 les Français avaient élu quelqu’un d’insuffisant. L’observation vaut maintenant pour 2007 : ce n’est pas plus compliqué que cela, les défauts auraient pu être rachetés par des qualités, mais il y a au fond de la personnalité de >Nicolas Sarkozy plus que des nuisances, une certaine incapacité d’être à la hauteur pas seulement de la fonction par le mime auquel il va maintenant se consacrer (tant qu’il ne l’oubliera pas), mais par caractère et par don de la synthèse et de la perspective. Le coup d’œil. Les Français voient et jugent le président de la République au regard qu’il a sur les choses et gens à gouverner. Le regard.

Un bon point – le premier vraiment sans réticence, à lui décerner, selon une lecture « gaullienne » de nos institutions : Sarkozy garde les ministres et secrétaires d’Etat qu’ils aient été élus à ces municipales, ou battus. Après de Gaulle, il est le premier à le faire. Pompidou avait inauguré la jurisprudence contraire en se séparant, en 1973, de Maurice Schumann et de René Pleven, Pierre Messmer aidant et ayant ( ?) oublié ce dont il avait bénéficié en 1967 en même temps que Couve de Murville.

Les femmes de ce gouvernement. Rachida Dati appréciant les résultats de Colombes et commentant que Rama Yade doit en tirer les conséquences. Ségolène Royal s’était déplacée pour celle-ci. Qui maintenant brille par son silence à propos du Tibet. Rachida de son côté change d’avis quotidiennement sur l’euthanasie et le débat ranimé par Chantal Sibère… elles ont en commun toutes deux de parler trop vite – avec peu d’information et sans le recul d’une réflexion concertée – et de ne se laisser aucun échappatoire.

Les entretiens révèlent alors que ceux qui y sont conviés, croient qu’ils gagnent à être connus. Hier, Guillaume Pépy, le nouveau président de la S.N.C.F. par plusieurs détours ou silences, montre le peu de cas qu’il fait des syndicats. Ce soir, le nouveau secrétaire d’Etat à la francophonie et à la coopération n’a pas un mot – pour expliquer sa nomination (la rencontre de Sarkozy à Vesoul avant le premier tour) – sur le Premier ministre ; il montre par ailleurs une totale méconnaissance deds sujets dont il est maintenant chargé. Notamment, un Google à la française ou à l’européenne n’est pas une idée de Jean-Marie Biockel, son prédécesseur, mais de Jean-Noël Jeanneney, bien avant d’être évincé de la bibliothèque François-Mitterrand : le projet a sa date puisqu’il fut exposé à Jacques Chirac et alors évalué, discuté.


Vendredi 21 Mars 2008


Matin…

La nomination d’un chargé de mission à l’Elysée pour observer ce qui se dit du maître sur la toile… Cela, après les projets de réforme de l’audiovisuel public et les procédures à répétition pour offense au chef de l’Etat à raison de sa vie privée, donne un tour imprévu au soupçon d’atteinte aux libertés publiques, qui étaient – pour moi et tant d’autres – un des arguments majeurs pour ne pas élire Nicolas Sakozy à la présidence de la République. – A suivre… mais la vigilance de beaucoup est acquise.


Soir…

S’emparer de tout sujet en prétendant le mettre à jour ou lui apporter une solution, après qu’elle ait été refusée ou éludée ou se soit révélée introuvable par tous les prédécesseurs : Nicolas Sarkozy, « chef suprême des armées », précisent les commentateurs officiels, définit donc notre politique de défense, notamment nucléaire. Ses matériels – missiles et avions - seront à leur tiers, mais le budget global de la défense ne sera pas diminué. A Bruxelles, il est proposé de débattre de la contribution française à la défense européenne. Pour donner l’exemple de la transparence, le nombre de nos têtes nucléaires est publié : trois cents. Mon commentaire : je me souvenais d’autres chiffres au temps de Mitterrand en conférence de presse au Québec – toute discussion sérieuse sur le militaire et a fortiori le nucléaire militaire se fait dans la discrétion et la patience, d’abord entre militaires et ensuite au sommet et à huis clos – qu’est-ce que Bruxelles, surtout en matière de défense ? à qui propose-t-on ce débat sinon à nos partenaires, et n’avons-nous pas déjà les enceintes et groupes, notamment l’Union de l’Europe occidentale, visée dans tous les traités depuis Maastricht jusqu’à l’actuel traité de Lisbonne ? – le comble : rendre notre dissuasion uniquement défensive, comme si elle ne l’était pas par nature, sauf à prendre au sérieux les allusions de Jacques Chirac, déjà mort politiquement, discourant en Janvier 2006 à l’Ile-Longue sur une réponse nucléaire au terrorisme… et que fera-t-on de ces économies sur le nucléaire dans le budget militaire ? de l’humanitaire encore et encore, ou de la gendarmerie en casque blanc ou bleu, nos soldats se faisant tirer comme des lapins au Liban par Israël et au Tchad par les Soudanais, armés par les Américains ?

MacCain à Paris, l’homme que je pronostique à la Maison-Blanche dans neuf mois, qui a eu l’intelligence d’aller en Irak voir les choses. Comme Nixon mit fin à la guerre du Vietnam, comme ont toujours su négocier les Israëliens avec les Palestiniens quand tout était devenu impensable, c’est un faucon seulement qui peut sortir les Américains (et le monde) de l’erreur irakienne. Mais l’image de bonheur – intense – que donne Sarkozy de lui-même raccompagnant le candidat à l’investiture républicaine sur le perron de l’Elysée, la mimique d’admiration et d’imitation de la sensation de bonheur du chef, que l’on lit sur les visages des collaborateurs en arrière-plan, sont hideuses.

Importance que les Français doivent découvrir dans leur vie quotidienne : l’élection présidentielle peut tout bouleverser sdans rien changer cependant. Sarkozy est expéditif sur les immenses sujets qu’un consensus de plusieurs décennies avait consacré : la dissuasion nucléaire, la relation franco-américaine, nos institutions, mais sur ceux de société qui nous habitent jusqu’à la douleur, nous sommes encore plus incapables qu’avant : les marins-pêcheurs toujours pas aidés pour compenser la hausse du gazole, remettent le blocus de ports exactement comme à la venue du président, il y a deux mois… le débat sur l’euthanasie à n’en jamais finir ni conclure sans que concrètement la société et les pouvoirs publics soient inventifs d’un geste de compassion pour la victime du sort, au contraire on est dans le cycle répressif, l’autopsie pour qualifier le crime…


Samedi 21 Mars 2008


Petit matin…

Le discours à Cherbourg en inaugurant notre nouveau sous-marin lanceur d’engins, le Terrible. Aucun rappel [3]qu’il est le deuxième du nom, et que le premier fut lancé par le général de Gaulle entre les deux tours de 1967, élections législatives ô combien difficile, et dont on voit rétrospectivement qu’elles furent grosses de toutn : les événements de Mai 68 et la prise de pouvoir de Pompidou sur l’opinion au détriment non seulement du Général, mais de l’élan et des axes d’alors… aujourd’hui perdus en dynamisme et en mémoire-même. Le discours de Cherbourg est à rapprocher de deux faits coincidants : la visite de MacCain, probable successeur de Bush, et autrement efficace que celui-ci : mêmes options mais un savoir-faire et savoir-présenter que n’avait pas l’autre, au contraire de son propre père d’ailleurs. Et du rapport Bauer bouleversant toutes nos organisations du renseignement, de la formation de nos élites aux pensées stratégiques, et autres : le pot commun de toutes les sécurités et insécurités. Tout cela à lire, ligne à ligne, comme il a fallu le faire pour les projets constitutionnels et les propositions du comité Balladur. Bauer et Balladur, d’ailleurs, inaugurent une méthode intellecuelle – sans précédent – qui consiste à fonder la réflexion sur une commande présidentielle, elle-même articulée dès avant la prise de fonctions. Le nouveau secrétaire d’Etat à la francophonie et à la coopération a procédé de même : les écrits de Nicolas Sarkozy ne valent pas seulement à compter du 16 Mai dernier, mais de tous temps et notamment depuis le début de sa brigue.

Edouard Balladur, inspirateur du quinquennat proposé par Georges Pompidou pour faire pièce au Programme commun de la gauche et se correspondre lui-même avec un état de santé imposant un mandat plus court et un renouvellement anticipé de celui déjà reçu ? et fndant son rapport de révision constitutionnelle sur les effets du quinquennat dans l’ensemble de nos institutions. Edouard Balladur qui a commis à la fin de l’année dernière, un petit livre non commenté, passé inaperçu, qui propose une union des Etats-Unis et de l’Union européenne. Boucler la boucle, mise en forme du dessein sarkozien ? ou bien inspiration du jeune homme par le mentor que l’ancien conseiller de Pompidou voulut être pour Jacques Chirac dès 1980 ? Edouard Balladur, l’inspirateur ? réponses en partie dans le livre « écrit entre les mois de juin et de novembre 1999 » par Nicolas Sarkozy, en traversée du désert : Libre, paru en 2001, deux éditions de poche en Janvier 2003 et en Août 2006. Là, quelques passages [4] – en sus du récit sobre de ses désaccords tactiques et formels, puis de sa réconciliation avec Edouard Balladur pendant et après la campagne manquée de 1995 – disent beaucoup, sinon tout. Le reste y est aussi, du traitement de la télévision à la politique pénale.

Commenter la politique française – seulement, par l’étude de la psychologie ou de la psychopathie du prince régnant, et par ses écrits divers, antérieurs à sa prise de possession ? De la vie privée étalée pendant dix mois, manière condamnée par les sondages de l’opinion, on passe à la contagion de proche en proche de toutes les structures publiques françaises par une pensée qui ne structurent rien mais prétend innover et débloquer en tout. Débloquer… dans le langage courant… Il est vrai que les opposants tout occupés à leur trajectoire pour 2012, opposent peu… pourtant, il y a de la réserve, bien plus dense que les écrits parus à gauche ou au centre ces deux années-ci. Paul Quillès et les excellents travaux de sa commission de défense à l’Assemblée nationale vers 2000 sur notre relation atlantique, Laurent Fabius et son argument-fort (mais qui ne changea pasmon vote favorable « malgré tout » au projet de Constitution européenne) qui était la référence à l’OTAN dans le projet de traité, Michel Sapin enfin pour tout le domaine fiscal, budgétaire et macro-économique. Je ne cite que ceux qui se font connaître par leurs analyses et propositions de fond.

Le drame est que cette agitation discoureuse et commandeuse – le Premier ministre est à nouveau « oublié » au point que Dutreil se lâche à le dire peu convaincant dans sa volonté de réformes, rapportée à celle du président en titre … – peut changer jusqu’au délire nos axes de politique extérieure et de défense, sans pour autant rien faire bouger dans le traitement quotidien des choses qui importent aux Français et à leur société. Quousque tandem abutere, Catilina, patientia nostra ? quem ad finem sese effranata jactabit audacia ?

La présentation du Terrible, hier, précède juste le voyage officiel en Grande-Bretagne. La logique serait que le président s’entretienne du nucléaire et de la défense européenne par ce moyen avec les Anglais. Redite des entretiens de Rambouillet en 1962. Qui lui en aura parlé, aura-t-il lu les compte-rendus de l’époque, et surtout le commentaire qu’en donne Etienne Burin des Roziers, dans le seul livre qu’il ait commis : Retour aux sources. Il assistait à ces entretiens qui furent capitaux et continuent de nous déterminer quarante-six ans après… Début de lecture du « discours de Cherbourg », il commente le texte qu’on lui fait lire : Mon général, pourquoi je dis mon général ? il doit y en avoir plusieurs… cela en démarrage pour les salutations…


Fin de matinée…

Les prix à la consommation en grande distribution ont augmenté de 4,7% en un an, le pouvoir d’achat des caissières, smigardes et à temps partiel a régressé. Une « action » en Février dernier n’a abouti à rien, réédition aujourd’hui… peu de mobilisation attendue par les syndicats. Expérience à la portée de tous, parler avec le personnel aux caisses ou dans les rayons. Là où j’habite ou plutôt là où je m’approvisionne le plus, explications le mois dernier… convocations à la direction, menaces et admonestations, pressions, une vingtaine dehors sur le parc de stationnement, celles proches de la retraite pour ne pas risquer la rétorsion. Les esclavages modernes. Une gréviste d’aujourd’hui à la radio. sur l’action du mois : on a seulement la fierté d’être restées dehors pendant qunze jours. Aperçu – aussi – sur la condition féminine : de Rama Yade et Rachida Dati aux caisses de « grande surface ».

Chantal Sébire… je ne m’accorde ni avec Laurent Fabius ni avec le cardinal Vingt-Trois, président de la conférence des évêques de France. Le premier évoque le droit à mourir dans la dignité, le second estime que la loi Léonetti suffit : les médecins ‘nont pas à décider de la vie ou de la mort. Ces dires sont complètement hors situation. De qui s’agit-il ? du malade, du mourant, de celui qui souffre à ne pouvoir périr ? ou de l’entourage, de la société, des professionnels, de la logique et de la cohérence des messages religieux ? Bien évidemment de celui qui veut mourir. Ce n’est pas un discours religieux ou moral qu’il y a à lui tenir, mais un secours à lui apporter, sa liberté et sa volonté – tout ce qu’il lui reste – à respecter. Que certaines religions estiment ou jurent que la vie de chacun ne lui appartient pas, mais appartient à Dieu, ou aux siens (problème de compagnies d’assurances), ou à la société (les systèmes totalitaires), c’est leur affaire et celle de leurs adeptes (jusqu’à ce qu’ils connaissent ce genre d’épreuve !). Je suis de ceux qui professent que toute vie vient de Dieu et va à Lui, mais – dans la souffrance et l’atrocité, si les techniques modernes ou le savoir-faire ancestral permettent le soulagement radical, j’ai fait l’expérience en début de péritonite appendiculaire du quasi-évanouissement que rpovoque automatiquement l’excès de douleur, le seuil passé du tolérable, mais celui qui ne peut s’évanouir ou qui se réveille de douleur ? – je crois donc que le seul problème – à mes yeux – est de vérifier qu’il y a volonté expresse du souffrant et que son expression est libre. C’est cela – et cela seulement – qu’il y a à organiser, juridiquement pour que l’aide apportée soit l’exécution d’une volonté et non une contrainte et un acte contraire au souhait de celui qui n’en bénéficie pas, mais le subit. Bien entendu, comme pour la pratique de l’avortement, nul médecin ne peut être obligé de pratiquer l’euthanasie, cela aussi est à organiser. Rien de plus, mais tout cela.

Mille hommes de plus en Afghanistan, cadeau de Sarkozy à la veille de son voyage en Angleterre : selon le Times, repris par France-Infos. – qu’avons-nous à faire en Afghanistan ? et qui plus est sous commandement O.T.A.N. même si c’est missionné par les Nations Unies (version Conseil de sécurité, ce qui est juridiquement correct, mais pas forcément légitime : même dans une société de monstre, celle des Etats, l’Assemblée générale qu’ils composent est plus représentative). Les militaires – sinon l’armée – appréhendaient l’élection de Sarkozy dans la conviction où ils étaient et sont que si celui-ci avait déjà été président de la République en 2003, nous serions en Irak...


Mardi 25 Mars 2008

Le matin…
Bretagne.plus sans doute du groupe Matin.plus et donc du Monde à ce que je crois me donne le programme de mes réflexions du jour.
Alain Bernard.
Le conseil national du Parti socialiste
L’archivage numérique si fragile.

Le soir…

Tibet, la question du boycott des Jeux olympiques éclipse la recherche et l’information sur ce qu’il se passe là-bas. Fond des choses et écume française. L’écume est vite vue. Aucune concertation gouvernementale, Rama Yade redécouvrant sa compétence . Silence de Bernard Kouchner. L’Elysée ce matin n’excluant rien, et ce soir Sarkozy à Tarbes pour annoncer l’augmentation de l’allocation aux handicapés, semble soudain se ranger à l’avis de la solution la plus facile qui est soufflée depuis plusieurs jours par ceux qui s’égosillent et distinguent la « responsabilité » des sportifs de celle des politiques, aux uns les sports et la glane des médailles donc pas concernés par le pays où ils concourent, déjà une belle conception… et celle des politiques : boycotter la cérémonie officielle d’ouverture. Sarkozy ne l’exclut pas, pour ce qui le concerne. A noter… tiendra-t-il la position ? Je reviens auant à moi à ce qui aurait dû être décidé depuis longtemps : « les » Jeux en permanence à Olympie, sauf pour quelques disciplines, les sports de neige.
Le fond. Qui est le Tibet, mais aussi l’attitude à adopter vis-à-vis des situations de ce genre, et elles sont nombreuses mais pas toujours très notoires ou repérées.

Mercredi 26 Mars 2008

Pour la première fois dans l’histoire, sans doute, un couple présidentiel français fait l’ampour à Windsor, sous le toit de la reine d’Angleterre, horresco referens et Figaro-Madame donne la couverture-titre à « Carla, la discrète ». de fait, des deux parvenus, c’est elle qui la faveur de la presse outre-Manche. Le programme, plus encore que d’habitude, du côté français, réduit à rien les conversations de fond entre dirigeants et à tout le discours de Nicolas Sarkozy à Westminster et pour demain la conférence de presse conjointe, c’est-à-dire à la conversation-spectacle du Premier ministre britannique et du Président français sans qu’ils aient rien approfondi entre eux.

FED et BCE.

Jeanneney sur DG et 1969 – sur GP et 1968


Jeudi 27 Mars 2008

Acharnement thérapeutique d’un autre genre, et pas honteux de soi : les investigations continuent sur la mort de Chantal Sibère, non content de savoir qu’elle est décédé e d’une absorption massiuve de barbituriques, le procureur veutr savoir comme elle se l’est procurée. Elle s’est suicidée par désespoir qu’il existe une réponse vraie de la société française, et nous persvérons dans le refus de réponse. Bravo pour nous.

Couvertures d’hebdomadaires. Le Point …. Paris Match … avertissement s’il en est à Nicolas Sarkozy sur l’évident état de l’opinion à propos de l’envoi de nouvelles troupes françaises en Afghanistan. Il semble acquis maintenant qu’au prochain sommet de l’OTAN ou de l’Alliance atlantique – on ne distingue plus – le président français annoncera notre réintrégration de l’OTAN (sollicitera ? quelle doit être la forme juridique ? y a-t-il des délais et des formes ? est-ce combiné de longue date : héritage occulte de Jacques Chirac, c’est possible… qui en a été empêché de justesse en Juin 1997 par la gauche revenue inopinément au pouvoir). Il promet – de Londres, l’habitude prise des annonces de politique intérieure depuis l’étranger – un débat parlementaire (que laissent attendre aussi le rapport Balladur sur la révision constitutionnelle et la lettre du président de la République au Premier ministre), mais Hervé Morin – de Paris – le réduit à un débat à huis-clos en commission de défense à l’Assemblée nationale. J’ai couriellé à tous les députés l’évidence qu’un débat – préférablement de censure pour qu’il ait un sens – soit imposé au pouvoir actuel, quoiqu’ait été déposée ce matin devant la statue de l’homme du 18 Juin à Carlton Gardens une gerbe… Je ne doute pas du silence qui me sera opposé, mais considère que le non-vote aura la même portée de déshonneur pour les parlementaires que les votes de 1940. Il est vrai que la gauche et l’opposition de droite à de Gaulle s’étaient unies pour un débat de censure à propos de notre retrait de l’OTAN, il y a à peine quarante ans : nous avions planché sur l’échange de lettres avec Johnson en écrit de l’E.N.A.

Philips débauche une nouvelle fois à Dreux, l’héritier de la première industrie du jouet en France, sinon en Europe, en détention préventive pour recel de détournement de fonds de son entreprise en bande organisée. Voilà les mœurs de dirigeants capitalistes contemporains. Je sors d’une entretien passionnant avec la déléguée générale d’une O.N.G. de droit associatif français dont une des branches fait du micro-crédit, cela fonctionne sans garantie réelle, sinon les bijoux de famille… en Afghanistan, la réputation et l’honneur qui seraient mis en doute par le voisinage et dans toute la collectivité en cas de défaillance, suffisent à assurer le bon dénouement.

Les assauts de définition dans la nouvelle relation franco-britannique doivent édifier les Allemands : ils confirment la mauvaise relation franco-allemande actuellement pour des raisons de fond et de personne. Ils se fondent aussi sur l’allégeance envers les Etats-Unis. Un seul sujet aurait dû requérir Gordon Brown et Nicolas Sarkozy plusieurs heures : le nucléaire militaire et l’éventuelle dissuasion européenne que fonderait l’entente franco-britannique et des procédures précises de mise en œuvre ; le nucléaire civil au moment où le marché est de plus en plus concurrentiel.

Nicolas Sarkozy, se présentant comme homme de décision, n’excluait rien – en début de semaine – à propos du Tibet et envisageait le boycott personnel de la cérémonie d’ouverture des Jeux à Pékin. Il rétrograde et se rangera à l’opinion dominante des 27 quand il « présidera » l’Union européenne. George Bush a déjà fait savoir qu’il irait, dernières occasions de parader avec une retraite dont on ne sait comment il va l’employer.

La première journée d’un colloque sur l’accueil du tout petit et du très jeune enfant, organisée par les Semaines psychanalytiques de Paris me donnent des aperçus directs sur les lacunes de diverses de nos politiques sociales et me permettent des analyses par analogie de notre scène politique actuelle…

Boulevard des Capucines, une mendiante plutôt d’un certain âge, assise sur des paquets et entourée de paquets. Je lui donne un billet, elle est sans doute de l’Est européen, impossible de communiquer, le regard n’est pas triste, il est professionnel, quoique je sois gratifié d’un sourire. Vraiment isolée ? sans doute pas, postée là par une bande ? probablement, les bébés dans les bras en couloirs de métro ont disparu mais depuis deux ans, une femme dont on ne voit pas le visage, le dos totalement cassé, agite un gobelet quai Anatole France, vers la Caisse des Dépôts… porte de Saint-Ouen, avant le périphérique, des estropiés et manchots, maintenant appareillés font les voitures. Les questions-mêmes sont informulables. Tant il y en a de possibles. Tyrannie intestine des bandes, nature humaine et ses principes de domination – sans le moindre sentiment hors les règles ou traditions admises surtout par les victimes – des gestions de « ressources humaines » (comment a-t-on pu laisser s’installer l’expression maintenant courante pour direction du personnel ?) sont autant marquées par un certain sadisme des capos. eux-mêmes susceptibles d’être virés par d’invisibles maîtres.

Christian Blanc, enfin ministre (secrétaire d’Etat) à la ville ou à la région capitale. Coup tordu de la part de Nicolas Sarkozy pour avoir un pion dans un territoire et des procédures que contrôlent en quasi-exclusivité les socialistes. Coup tordu de la part d’un ambitieux qui depuis qu’il avait quitté Air France préparait aussi bien une candidature présidentielle qu’il soignait ses passages d’une appartenance politique à l’autre pour ne plus manquer davantage le pouvoir. Direct.soir lui accorde deux pages et demi de publicité rédactionnelle, en couverture il a la tronche de Daniel Auteuil en moins frais et intéressant, en texte on lui doit censément tout pour l’évolution de la Nouvelle-Calédonie dans les années 1980. Edgard Pisani n’est pas évoqué.



Vendredi 28 Mars 2008

Continué d’apprendre sur nous par analogie à ce qui a été découvert et mis au point par une des écoles psychanalytiques françaises, pour l’accueil et la prise en charge du tout petit et de ses parents.

J’apprends aussi en écoutant Jean-Pierre Raffarin, invité de France-Infos à 18 heures 15. L’homme est particulièrement habile, qui – pour accéder à Matignon – avait su coiffer tout le monde dans la plus grande discrétion en 2002. Il peut nommer tous les gens du moment, au pouvoir dans le gouvernement ou à l’U.M.P. sauf Jean-Claude Gaudin, son compétiteur pour la présidence du Sénat, et il attribue à son gouvernement les principes de la réforme de la sécurité sociale et de la durée de cotisations à 41 ans. Mais, bien plus qu’une étude en règle des circuits du pouvoir actuel, il donne tout le vêcu résultant des ajustements de ces jours-ci.

Titre du Monde en conséquence de la publication, de début du journée, de l’INSEE.

Michel Fourniret. – Les erreurs judiciaires, l’affaire des deux filles assassinées du côté de Sèvres et de Saint-Cloud il y a sept-huit ans.

Renaissance du bouddhisme en Kalmouchie, petite République autonome de la fédération de Russie : 150.000 de souche mongole, quoique située à pas 2.000 kilomètres au sud-est de Moscou.

[1] - Benazir BHUTTO – Fille de l’Orient . 1953-2007 . Une vie pour la démocratie
(éd. Héloïse d’Ormesson . Janvier 2008 . 596 pages)

[2] - Bruno LE MAIRE – Des hommes d’Etat (Grasset . Janvier 2008 . 450 pages)

[3] - en fait, le premier Terrible a été lancé un peu plus tard, et – à défaut des commentateurs – le président de la République, lui, cite le précédent du Redoutable et le date : dont acte

[4] - Pocket Robert Laffont . éd. Août 2006 . 415 pages – voir notamment pp. 196 à 200

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