jeudi 3 juillet 2008

Inquiétude & Certitudes - jeudi 3 juillet 2008


Jeudi 3 Juillet 2008
Ingrid Bétancourt remercie Jacques Chirac et Dominique de Villepin
Le Québec avec tous les ingrédients pour que la France soutienne la reprise fédérale
Des siècles plus tard... nous ne comprenons toujours pas l'Afrique
Des journaux sans journalistes, la femme de l'actuel ministre des Affaires étrangères employée


Prier… [1] le récit de la seconde apparition du Christ aux Onze, dédié à Thomas. Jumeau de qui ? des apocryphes et des romans là-dessus. Thomas faisait donc bande à part, pour n’être pas présent à la première apparition ? les disciples furent-ils croyants, mieux et plus vite que Thomas ? non, il leur fallut la première apparition précisément, et Jésus leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie à la vue du Seigneur [2]… autrement dit, Thomas ne fait qu’expliciter ce que tout autre disciple aurait dit avant toute apparition. Quelle est alors sa singularité – en dehors cette vocation à avoir parlé en notre nom à tous – elle est dans sa profession de foi et non dans son doute, qui est commun. Or, il semble (à vérifier) le premier à saluer pleinement le Christ, pas seulement Fils de Dieu, mais Dieu. Mon Seigneur et mon Dieu ! Alors que le texte ne dit pas qu’effectivement l’apôtre ait touché le Christ et fait les gestes que celui-ci lui commande (remarque de mon cher Denis). Il semble plutôt obéir à la dernière injonction : sois croyant. Il reçoit donc la foi. Jésus n’est caractérisé par les stigmates de sa passion et de sa mort que pour les incrédules. Paul conclut, chacun a sa place particulière, son itinéraire particulier dans la construction décisive, celle de la totalité de la création. En lui, vous êtes, vous aussi, des éléments de la construction pour devenir par l’Esprit Saint la demeure de Dieu. La Genèse fait habiter l’homme avec Dieu, la Rédemption fait habiter Dieu en l’homme, doublement : l’Incarnation, le Corps mystique, l’Eglise en fait.


Merveilleuse Ingrid Bétancourt. Evidemment d’avoir tenu, mais comme des centaines d’autres, évidemment d’être libérée – grâce à un président (le colombien) aux nerfs « gaulliens », insensibles aux conseils et aux pressions – mais surtout d’anéantir la mouche du coche, dans la circonstance… ne remercie-t-elle pas la douce France, oui, mais aussi ses amis et soutiens : nommément Jacques Chirac et Dominique de Villepin ? L’AFP ajoute à ce qui a a été entendu par tous le nom qui n’a pas été prononcé… et produit même une dépêche rappelant les initiatives de Nicolas Sarkozy, depuis son élection. Au passage, il est confirmé que le secrétaire général de l’Elysée a un rang protocolaire supérieur à celui du ministre des Affaires étrangères.

Quatre centième anniversaire de la fondation de la ville de Québec. Tout y est. Le Premier ministre français s’entretient – avant de se rendre à Québec – avec son « homologue » le Premier ministre fédéral Harper. Dans son discours, il classe le discours de Montréal, en 1967, comme un éveil par de Gaulle de l’attention des Français sur le Canada. Le gouverneur général – une femme, c’en était déjà une, et d’une telle distinction, lors de la visite de François Mitterrand en 1987 – parle de présence francophone, et non de présence française. Le Premier ministre fédéral considère que cet anniversaire est aussi celui du Canada en tant que tel. La noyade…

Cinquante, cent, trois cents ans de colonisation française en Afrique et nous ne comprenons toujours pas l’Afrique. Le sommet de Charm-el-Cheikh – en territoire géographiquement asiatique d’un des pays champions du panafricanisme autant que du panarabisme – trouve son ciment face aux pétitions de l’Union européenne : l’anti-colonialisme, les modèles institutionnels d’importation, l’ingérence dans les affaires intérieures du continent comme du Zimbawe. Quant à moi qui suis les éphémérides et les drames de la Mauritanie, après en avoir vêcu les succès, voire la gloire dans les années fondatrices (celles de Moktar Ould Daddah au pouvoir de1957 à 1978), je suis ce soir perplexe : un jeu parlementaire encore plus subtil que sous notre Quatrième République, une démission du Premier ministre pour éviter une censure, celle-ci signée du partie de la majorité et d’une partie de l’opposition, un discours présidentiel à la Nation appelant à la concertation sinon au consensus, une re-nomination à la de Gaulle du gouverement démissionnaire, le tout dans l’ambiance d’un possible retour aux tutelles et arbitrages de l’armée.
Presse écrite. Le secret de sources journalistiques, mieux protégé au Sénat qu’à l’Assemblée nationale. De moins en moins de journalistes dans les journaux. Moins deux-cent cinquante au Los Angeles Times, moins cent trois au Monde et moins soixante-et-onze au Figaro.


[1] - Paul aux Ephésiens II 19 à 22 ; psaume CXVII ; évangile selon saint Jean XX 24 à 29

[2] - Jean XX 20

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