lundi 7 juillet 2008

Inquiétude & Certitudes - lundi 7 juillet 2008


Lundi 7 Juillet 2008
G 8 peur du public
Comment travaille un président
Qu'importe ce que l'on boit pourvu qu'on ait le flacon : futur "sommet méditerranéen"
Les usagers indemnisent les recalés du permis de construire selon la loi littorale
Etre recevable parce que l'honneur d'un pays est celui de chacun de ses citoyens
Prier… [1] à sa grandeur, il n’est pas de limite. Le passage d’Osée, malheureux dans sa propre vie conjugale, est célèbre. Mon épouse infidèle, je vais la séduire, je vais l’entrainer jusqu’au désert, et je lui parlerai cœur à cœur. Dieu, séduisant ? non pas tel que nous l’imaginons, dans nos désirs de perfection, d’absolu (que je n’ai pas mais que beaucoup, évoquant leur vocation, les femmes souvent… disent avoir éprouver à leur adolescence), mais selon Lui et surtout selon son action. Une action amoureuse. Dans ma jeunesse, je ne demandais l’amour qu’aux jeunes filles parmi lesquelles j’esswayais de discerner celle qui m’était, croyè-je, réservée, préparée. Ai-je demandé à Dieu l’amour, son amour et l’amour de tout, la capacité d’amour. Dieu se révèle, à longueur de ma vie, cet époux de mon âme. Tu m’appelleras ‘Mon époux’ et non plus ‘Mon maître’… tu seras ma fiancée, et je t’apporterai la fidélité, et tu connaîtras le Seigneur. Le Dieu aussi de l’Islam : le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour. L’évangile accomplit l’Ancien Testament et est conforme aux intuitions du psalmiste : guérison de l’hémorroïsse et résurrection d’une jeune fille. Jésus répond, dans l’instant-même aux demandes et démarches, il change son programme, il est disponible.

Le G 8 au Japon, dans une île. Après la conférence de Gênes, il y a huit ans et les gigantesques manifestations réprimées avec violence et qui fut suivi d’un exercice au Canada, dans un endroit tel que les participants au « sommet » soient inatteignables, il semble qu’on ait craint – cette fois-ci – des débordements encore plus puissants, et donc des répliques peu déagogiques et peu bénéfiques pour les opinions publiques respectives de chacun des chefs d’Etat ou de gouvernement…

Ces précaires puissants commencent par subir les Africains. Promesses d’aide à hauteur de 28 milliards de dollars, non tenues. Les crédits annuels américains pour soutenir la guerre en Irak et en Afghanistan sont de 160 milliards. Les Européens – majoritaires au G8 en nombre de tête – y arrivent avec une honte que seules les opinions publiques nationales semblent ressentir. Vote du Parlement européen, le 18 Juin, sur les reconduites de sans-papier et leur rétention (18 mois sont possibles, ce dont s’est glorifié la présidence slovène… en faisant observer que la règle commune périmera des législations qui n’établissaient, dans l’Est européen, aucune limite dans le temps)… et maintenant engagement d’un « pacte européen sur l’immigration ». Question de cours en économie pour le bac. : « le banquet de Malthus », parabole aussi célèbre que « la caverne de Platon », mais qui a des auteurs dans les hauteurs des « sommets ». Excusez le plat jeu de mots.

D’avance, il est annoncé que rien ne sera « fait » ni « décidé » sur le climat. Ainsi, ce sera le climat qui décidera pour nous. De notre vivant.

Le président français croit maîtriser le sujet en réclamant dans un quotidien japonais la transparence pour tout ce qui touche le pétrole : réserves, flux commerciaux, investissements, structures des prix, et évidemment en demandant que soit augmentée la production. Il ne lit les notes qu’on lui prépare qu’en notice d’exploitation. Sa pétition correspond aux probables paragraphes d’une synthèse de poche.

Dans mon village breton, les propos du président de la République sur les grèves ont été plus retenus que son texte à la coupée de l’avion dont descendait Ingrid Bétancourt. Et depuis qu’elle a été lancée, je n’ai jamais eu un écho sur la campagne télévisée à propos du pouvoir d’achat. Les affiches des « grandes surfaces » sont moins simplistes.

Relations internationales : Nicolas Sarkozy fait le compte de ses 44 invitations au « sommet méditerranéen ». L’acceptation d’Abdelaziz Bouteflika lui paraît conclusive. La photo d’affiche le 13 Juillet lui suffit. Du contenu de la conférence, il se désintéresse à juste titre ; elle ne sera pas menée par nous, mais qu’importe comme pour la retentissante libération de jeudi dernier, il aura figuré, et même aura été l’hôte.

Une chronique sur la protection de notre littoral et les lacunes d’application de la loi pertinente tant les élus locaux sont vulnérables, m’apprend le paradoxe. Faute que les préfets soient vigilants – les responsables du « mitage » de nos côtes sont des personnalités notoires – la seule contre-attaque vient des associations qui parfois l’emportent en Conseil d’Etat. Les élus dénoncent alors le gouvernement des juges. Mais la conséquence en est que les promoteurs ont droit à indemnité, que celle-ci est à la charge des communes, d’autant plus petites que leurs paysages sont rares, immenses et (donc) beaux, et que c’est donc le contribuable qui paie les manquements à la loi. Pourquoi ne pas condamner l’Etat à indemniser ? ou décider que les promoteurs ou les recalés du permis de construire invoquent leur turpitude, leur intention avérée d’enfreindre la loi, et donc n’ont droit à rien.

Pour Marina Petrella, j’introduis donc en Conseil d’Etat un recours dont tout l’enjeu n’est pas le fond – ses conseils ont déposé pour elle un recours contre l’extradition, après s’être battu en chambre d’instruction à Versailles l’automne dernier – mais la recevabilité. Mon honneur personnel est atteint parce que celui de mon pays l’est, faute que ses dirigeants actuels honorent la parole donnée par leurs prédécesseurs. Si ce raisonnement est admis, le citoyen en France, le plaignant en France – quel que soi sa nationalité – pourra attaquer des décisions aussi efficacement que l’exception d’inconstitutionnalité, quand elle existera chez nous, permet uin contrôle de légitimité de la loi et du règlement. Il en est temps puisque les dirigerants européens vont donc s’accorder – par un curieux amalgame – sur le droit d’asile en même temps que sur la régulation des flux migratoires.

Déjeunant tête-à-tête (je crois), Ingrid Bétancourt et Dominique de Villepin s’en sont plus dits que la même à Nicolas Sarkozy. Elle a même dû donner quelques munitions à son ancien maitre de conférences à Sciences-Po. face au vainqueur du moment.

[1] - Osée II 16 à 22 passim ; psaume CXLV ; évangile selon saint Matthieu IX 18 à 26

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