mardi 15 juillet 2008

Inquiétude & Certitudes - mardi 15 juillet 2008

Mardi 15 Juillet 2008

Une réussite par jour, l'esthétique dit le fond, la démocratie

Le Parlement n'a pas besoin de révision pour signifier pour ce qu'il est

Journée dans Paris - récit



Prier [1] si vous ne tenez pas à moi, vous ne pouvez pas tenir. Déjà, la parabole de la vigne et des sarments, mais donnée en clair par temps de guerre, comme le décisif message. Comment l’entendre ? une constatation ? un conseil de vivre et faire autrement ? Non, tu descendras jusqu’au séjour des morts… malédiction du Christ à Carpharnaüm où il séjourna si souvent, dans la famille de Pierre, et où il avait accompli tant de miracles. Effectivement, ville disparue et dont le site ne fut retrouvée que par hasard à la fin du XIXème siècle. L’attentat du 11-Septembre, pris comme une injustice terrible par les habitanst et le pays dont c’est la capitale de fait : y a-t-il eu réflexion sur le rôle mondial joué par tel pays. Ce ne fut que compassion, bloquant la réflexion et permettant toutes les suites, d’orientation totalement erronnée, puisque le monde vit depuis bientôt sept ans selon une seule règle, la vengeance. Nos textes d’aujourd’hui nous arrêtent là. Comment vivons-nous, raisonnons-nous en société, en relations internationales, en comportement personnel, en pensées particulières. Inconvertissables…

Une réussite par jour… et durable.

Monter ensemble sous l’arc-de-triomphe de l’Etoile les drapeaux français et européen, en géant. Cela donne deux pendaisons filiformes et ne pouvant prendre le vent, haubannées si visiblement que ce qui a été beau pendant cinquante parce que flottaient nos couleurs librement et souplement, est devenu rigide, affreux, que du trait noir … à la place d’un drapé épousant le ciel dans la persceptive qui nous énorgueillit. C’est réussi. Il aurait mieux valu faire au drapeau européen – mais à la date du 9 Mai – l’honneur mérité de l’accueillir, seul, au-dessus de la dalle sacrée, et trouver une combinaison de bouquets tricolores autour de l’arc ou de la dalle. Hier, aujourd’hui, avant-hier, c’est hideux. Et cela ne peut que donner – esthétiquement – raison aux « souverainistes », deux drapeaux sous l’Arc, ce n’est pas compatible.

Préparer six jours à l’avance l’opinion irlandaise à la sommation qu’on va leur porter, à domicile, le lundi 21, est d’une goujaterie sans pareil en relations internationales. Et de la plus grande maladresse diplomatique. Pas de referendum sur quoi que ce soit en France : révision constitutionnelle, traité européen (sauf pour empêcher la Turquie…), de referendum nulle part ailleurs non plus dans les Etats-membres de l’Union, et puisqu’il y a referendum en Irlande, les votants sont priés de voter jusqu’à épuisement, c’est-à-dire jusqu’à se renier et voter oui. Au nom de quoi, au nom de qui, un chef d’Etat étranger dicte sa loi ( et son appréciation si peu informée) à l’opinion d’un autre Etat-membre. Qu’aurions-nous dit si, le 29 Mai 2005, nous avions entendu le même langage de qui que ce soit, eh bien : qu’ils revotent pour dire oui. Nicolas Sarkozy se vante depuis son élection d’avoir trouvé quelque chose qui ne fasse pas revenir les Français sur leur non. Que l’Europe trouve maintenant quelque chose. Car bien entendu, toute manœuvre politique ou toiute procédure qui reviendrait à exclure l’Irlande de la suite n’a aucune chance d’être avalisé en Cour de justice européenne. Le traité de Nice, seul en vigueur avec les textes précédents qu’il modifie ou qui l’accompagnent, ne prévoit pas de clause de sécession. Les Irlandais veulent une autre Europe, les Européens aussi. Préparer ainsi le voyage du président exercice semestriel de l’Union – le voyage du président d’un pays qui avait la même responsabilité pour faire adopter le traité de Nice – est un coup de maître.

Décisifs débats parlementaires. Non parce qu’ils décident quoi que ce soit, mais parce qu’ils placent le gouvernement devant des responsabilités – qui ne sont pas selon la définition du président de la République : assumer impunément le monopole de la délibération et de la décision, mais selon la définition de la démocratie : celui qui a été élu pour proposer, trouver les éléments de solution, animer le consensus et le promulguer, s’il se trompe, est puni par son renvoi au plus tard au terme constitutionnel, et s’il a compris les institutions léguées par le général de Gaulle, son renvoi avant terme, parce qu’il aura posé la question de confiance.

On y est : hypothèses macro-économiques commandant les orientations budgétaires ; vote du Sénat en seconde lecture de la révision constitutionnelle.
Woerth et Lagarde ou bien sont fous, ou bien mentent sciemment. Il est impossible que l’on soit en 2012 aux grands équilibres qu’ils prétendent et que réclament l’application du traité de Maastricht, tous nos engagements et la vigilance de la Commission. Lagarde admet maintenant une croissance de 1,7% en 2008 alors que la Banque de France ne voit que 0,2% pour le second trimestre. Woerh, selon l’intitulé de son portefeuille – tâcheron mais exécutant comme Jean-Pierre Jouyet, dans les compétences voisine, les seuls sérieuses, l’Europe et les comptes – ne fait ni prospective ni poliique économique, exactement comme les dirigeants d’entreprise (rétributions mises à part, d’autant qu’il ne se voit de destin, depuis sa mairie de Chantilly, que politique, je crois, mais des PDGeries justeuses devraient tôt ou tard lui être proposées…). Woeth tape systématique sur le poste : masses salariales. C’est destructeur et sans résultat. Dans le cas de la fonction publique administrante, c’est aussi du mépris rétrospectif, vous n’étiez donc pas utile puisque vous ne serez pas remplacés. Le contexte – il est vrai – est dramatique. Le prix du pétrole a doublé en un an, or il induit tout. Révoltes des marins en Méditerranée et au Japon (200.000 bateaux immobilisés, la totalité de la flotte de pêche avec la crise de société nippone, on mange désormais davantage de viande et moins de poissons, écologie, normes internationales, tout s’emmêle). Inflation à 3,7% en Europe. Aux Etats-Unis, les nationalisations d’établissement de crédit immobilier sont évoquées par le Président,pour être rejetées, mais elles sont évoquées – solution britannique et il y a dix ans, solution japonaise pour dsauver l’entier du système bancaire qui ne pouvait plus suivre une industrie en mûe ou en détresse, je n’ai pas les éléments d’analyse, quoique cette évolution du Japon soit exemplaire et décisive, peut-être précurseure ? – féminin de cet adjectif ? Quel est ce capitalisme qui démantibule les Etats, les protections douanières et sociales, puis en dernier recours se laisse tomber dans le filet des pouvoirs publics à la charge du contribuable ? Quel est-il ? le nôtre. L’euro à un dollar soixante. Les hgypothèses du gouvernement donc pour 2009 : le pétrole à 1,25 dollar le baril, alors qu’il est probable qu’il aura dépassé les 2 dollars… et l’inflation à 2% alors qu’elle aura atteint les 4% dont elle est déjà proche. Nicolas Sarkozy, saluant les Français, comme s’il n’en était pas… pour leur ténacité, leur cohérence et leur mobilisation à soutenir Ingrid Bétancourt pendant six ans… a pourtant la solution au bout des doigts et de la langue. Mobiliser les Français. Ils y étaient prêts le soir du 6 Mai 2007 et encore à la Saint-Sylvestre, ils ont été pris constamment à rebrousse-poil, des mesures détestées, non concertées, simplistes, et dont chacun sait qu’elles n’opèreront pas. Ce n’est pas dans le détail – de surcroît douloureux et charcutant – qu’il faut opérer, mais dans le mouvement et avec élan.

Jean-François Deniau, porte-parole de Valéry Giscard d’Estaing pour le second tour de l’élection présidentielle en 1981, avait le bras dans le plâtre. François Fillon, pour défendre la révision constitutionnelle, version Assemblée nationale, a une sciatique… symboles. Il appelle à l’union de la droite et de la gauche pour l’essentiel : la revalorisation du Parlement. Mais celle-ci, si la révision n’obtient pas les 3/5èmes lundi prochain, coule de source. Le non du Parlement aux caprices et aux incultures de Nicolas Sarkozy, signifiera cette « revalorisation ». jack Lang plaide pour cette révision dans Le Monde. Que n’a-t-il mis au Premier ministre le marché en mains : cette publication mais vous libérez Marina Petrella. Et Ingrid Bétancourt recevant la Légion d’Honneur, devant les télévisions du monde entier, ne pouvait-elle évoquer la prisonnière politique ?

Good Year avec cynisme et violence, la direction passe ses nerfs sur la C.G.T. réfractaire au chantage et exécute son plan : quatre cent deux emplois sucrés, soit le quart ou le tiers, d’ici Septembre et pleurniche sur les méfaits du syndicat ruinant une région. Sud réplique : l’usine dans laquelle vous n’avez pas investi un cpeck depuis dix ans, vous rapportait des fortunes que vous avez placées en achetant des usines ailleurs et en vous préparant à délocaliser. Conclusion non dite : vous êtes immondes. Silence du gouvernement puisque cette pratique pour négocier en entreprise l’organisation et la durée du temps de travail, est la matrice de la nouvelle loi.

Une journée dans Paris – récit.




à compléter



[1] - Isaïe VII 1 à 9 ; psaume XLVIII ; évangile selon saint Matthieu XI 20 à 24

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