mercredi 30 juillet 2008

Inquiétude & Certitudes - mercredi 30 juillet 2008

Mercredi 30 Juillet 2008

Israël et Turquie, des démocraties que nous ne sommes pas

La France condamnée pour ses pratiques contraires aux droits de l'homme

Nicolas Sarkozy, le chinois

Nos parlementaires tolèrent

La France n'a pas su présider l'Union européenne pour clore à l'unisson la négociation commerciale mondiale



Prier… dans l’écoute et le dénuement, et je n’y suis pas seul. Jésus, nos morts, mes proches, les miens… nous y sommes tous… ils te combattront, mais ils ne pourront pas te vaincre, car je suis avec toi pour te sauver et te délivrer. Je t’arracherai à la main des méchants, je te délivrerai de la poigne des violents. Ceux qui moquent et harcèlent plus faible ou vulnérable qu’eux, ceux qui s’y prennent mal avec leurs « inférieurs », des dialogues de ces jours-ci présents à mon esprit, mais aussi quel combat et pour qui ? si c’est pour soi, pourquoi Dieu s’en mêlerait-Il ? il me semble pourtant qu’Il ne fait pas notre détail du profane et du spirituel et que le tout de nous L’intéresse quand nous sommes simplement et selon le possible de nos forces d’âme, tournés vers lui : si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est méprisable, tu seras comme ma propre bouche. Dialogue avec Dieu d’un malheureux dont la situation de dépressif semble toute psychologique : Pourquoi m’avoir enfanté, moi qui suis un élément de contestation et de dispute pour tout le pays ? Je ne suis le créancier ni le débiteur de personne, et pourtant tout le monde me maudit. Rappel des paraboles du trésor et de la perle fine. Le choix dans nos vies est celui de préférer ou pas. Pour certains, c’est la constatation qu’hors Dieu, tout est néant. Pour d’autres, le chemin est moins déductif, Dieu, plénitude d’attrait. Ceux-ci et ceux-là ont leur voix et leur visage, nous en avons parlé, raison qui résume une personne. Pour moi, parmi d’autres encore, le désir dont je ne sais l’origine d’aimer Dieu, absolument, d’aimer, et de ne savoir m’y prendre, de ne savoir être pris. On est alors évidemment très loin de l’agnosticisme ou de l’athéisme. Personne inexistante ou construite pour tant, personne ou idée ou réalité sans influence sur quoi que ce soit. On rencontre, j’ai rencontré de tout. Il semble que le point commun reste que la question se pose dans toute vie et à tous. Certains l’appellent la question du sens de la vie. Pas moi, car Dieu m’habitant ne me protège pas, ne m’a jamais protégé du ressac du désespoir ou de la dépression, mais de ces états de quelques jours ou semaines, il y a une dizaine d’années maintenant, ou de l’instant comme souvent – quand l’aile noire de je ne sais quoi, ou je ne sais qui fait passer sur moi, en moi, son ombre – ou d’une nuit comme j’en garde encore le souvenir à mes vingt-cinq ans. Mais le fait est que j’en suis toujours sorti, et pas par moi-même, car Dieu, même dans le trou ne me quitte pas. Alors, dans la mort, sûrement pas non plus Tu as été pour moi un rempart, un refuge au temps de ma détresse. Dieu s’éprouve, Dieu parle, Dieu vient, toute l’Ecriture le dit. Elle n’est pas un manuel de philosophie ou de prière unilatérale. Le Dieu de mon amour vient à moi. [1] Plus intensément, plus silencieusement, remercier pour prier. le plus grand possible pour un homme, recevoir de prier. Au-delà de toute demande ou action de grâces, n’être que là devant Dieu, en désir d’être là devant Dieu et cela s’accomplit, est donné.

Les pays démocratiques. Israël… le Premier ministre en place contraint de quitter le pouvoir, sans doute pas des sommes extravagantes mais une corruption avérée, des campagnes électorales au financement douteux. En France ? Turquie… une politique non-conforme à l’un des principes constitutionnels fondateurs de la Turquie moderne et républicaine est un motif d’interdiction d’un parti, fût-il au pouvoir avec 46% des voix. Sans doute la Cour constitutionnelle n’a-t-elle pas pris cette décision faute d’une majorité qualifiée, mais la majorité « simple » a existé. Il existe donc des contrôles objectifs de l’exercice du pouvoir et de sa conformité à ce qui fait le pays et son Etat. En France ?

Précisément est publié le rapport du Comité des droits de l’homme des Nations Unies. D’abord, la France avait cinq ans de retard pour fournir le rapport statutaire. Ensuite, les blâmes et observations sont ceux qui courent les rues en France – à preuve les manifestations de rue – le traitement des sans-papiers, les camps de rétention, la condition carcérale, cela pour les principaux chefs d’accusation. Première réaction officielle à Paris, cela sera examiné et traité en interministériel et cela va demander du temps.

Nicolas Sarkozy, le chinois. Rien n’est systématique, rien n’est mis en cohérence, mais tout fonctionne comme si progressivement l’expression publique, le journalismes, les médias étaient strangulés, le réseau des influences croisées du pouvoir sur des oligarques d’entreprises tendant à la transmission héréditaire, et de ces oligachies sur le pouvoir politique en retour étranglaient la conscience et la protestation publique. Le récri est le même à Pékin. Le cynisme. Un projet de loi sur la condition pénitentiaire, censé mettre fin à la surpopulation dans quatre ans, tout est toujours axé sur 2012, année du jugement qu’on éludera par l’urgence d’avoir à voter contre les ringards et les incompétents (les oppositions de gauche et leur candidat(e)…). Les statistiques économique truquées et des textes éradiquant le chômage légalement : les deux refus, au point qu’on finira par accepter un emploi au RMI pour ne pas devenir SDF… mais il y a une différence entre la Chine et la France, c’est que la France est encore un pays libre, multipartite et avec des juridictions indépendantes – à tel point que le Conseil supérieur de la magistrature, peut-être un peu corporatiste en l’affaire, n’est pas suivi par la garde des Sceaux en ce qui concerne le juge de Boulogne-sur-Mer (Outreau mais aussi circonscription de Jack Lang). Et que les parlementaires ont les moyens – cf. François Bayrou ont droit et moyens d’interroger le pouvoir. Le Parlement pourrait s’opposer à la dérive de la République française en monocratie – la démonstration et les prophéties de Robert Badinter pendant le débat en deuxième lecture au Sénat pour la révision constitutionnelle. Les parlementaires ne risquent pas leur vie, pas même leur carrière, s’ils s’opposent en conscience à un projet gouvernemental : les tests ADN par exemple pour les regroupements familiaux, ou bien l’abandon du legs institutionnel du général de Gaulle. Or, les parlementaires depuis treize mois tolèrent ce que les Français ne tolèrent pas : la vie privée du chef de l’Etat mise en scène et en presse, la politique économique et sociale. La machine fonctionne légalement mais dans un désaveu majoritaire, selon tous les sondages et les conversations de rue ou de comptoir. La presse est libre mais les sources sont recherchées, l’Agence France Presse, en dépit de son statut – article 2 – est menacée et des états-généraux se préparent sur le sujet. La télévision publique est menacée elle aussi, parce qu’en notre pays les agents publics tiennent davantage tête au pouvoir politique que les salariés d’entreprise soumis au chantage et victimes – pour les plus jeunes de leur acceptation d’être sans cesse mis en compétition les uns avec les autres.

La République n’est pas une série de valeurs, celles-ci sont humanistes et françaises depuis longtemps. Elle est un système abolissant l’hérédité et interdisant la monocratie – dans sa version avancée, celle du général de Gaulle, mais à l’entendre en campagne, celle proposée par Ségolène Royal, elle est la participation et la démocratie sociale. Or, notre régime est monocratique, obtempérer à la révision constitutionnelle, il y a huit jours, était ratifier le mode d’exercice du pouvoir par Nicolas Sarkozy : chacun le savait, et il fallait une mauvaise foi insigne ou une foi puérile pour lire un texte – énorme, éparpillant et se contredisant d’une ligne à l’autre – qui, proposé par le pouvoir, aurait limité ce pouvoir dans la pratique qu’il affiche depuis sa mise en place. Nicolas Sarkozy, le chinois parce que le cynique, mais les Chinois n’ont pas accès à la liberté d’expression ni à l’information et leurs parlementaires sont nommés. Les Français – eux – sont informés, leurs élus – eux – ne sont pas menaçables et le consentement est aussi général que l’insatisfaction.

Le rapport des Nations unies est accablant pour un pays s’affichant la patrie des droits de l’homme. Tous ces chefs d’Etat ou de gouvernement qui dans huit jours seront à Pékin pour des Jeux olympiques qui peuvent fort bien se dérouler sans leur présence, absolvent un régime, tuent politiquement les dissidents et pour avoir engagé quelques semaines une semi-épreuve de force avec un régime, avant tout sensible, à ne pas perdre la face, la perdent – eux. Heureusement, les opinions publiques ont sauvé l’honneur et presqu’aucune n’approuve le déplacement de son représentant à Pékin. Ce sera en plus la fête du dopage et de l’eugénisme, puisqu’on peut gager que la Chine remportera un pourcentage de médailles largement supérieur au nombre de ses victoires passées, ailleurs, ou à venir, ailleurs. Tout est truqué, tout le monde le sait, comme en France toutes les soit-disant élites politiques et économiques savent la corruption intellectuelle et financière du régime. Sans doute, n’a-t-on, en termes de corruption, accompli seulement un changement d’échelle ; Jacques Chirac avait commencé, et les socialistes en leur temps aussi. J’ai regretté que Pierre Bérégovoy ne fasse pas en Novembre 1992 anticiper les élections législatives – qui auraient été moins catastrophiques qu’elles le furent, tenues à leur date constitutionnelle, si elles avaient porté sur le refus parlementaire de voter la loi sur el financement des partis. Les purs se suicident, mais leur geste est forcé.

Marina Petrella mourante, son avocat décédé d’une maladie certes avérée, mais le chagrin n’a pas aidé sa lutte, vnérable Jean-Jacques de Félice. J’ai écrit au Premier ministre, j’ai écrit au président de la République, jack Lang et Elisabeth Guigou m’ont écrit qu’ils intervenaient. Je n’ai pas eu connaissance de question orale avec débat dans l’une ou l’autre de nos assemblées. Elles ont chacune voté les camps de rétention et les prolongations à vie des détentions, elles ont ratifié les textes ADN. Le ministre de l’Immigration a reçu le rapport Mazeaud comme un document mis en œuvre avant sa lettre et a joué sur les mots, quotas, contingents, etc… je n’ai pas compris que Benoît XVI accueille un divorcé à deux reprises et l’inspirateur – il était ministre de l’Intérieur – des projets de loi les plus répressifs en matière d’immigration. Je ne comprends pas que Simone Veil ait présidé le comité de soutien à la candidature de Nicolas Sarkozy et qu’horrifiée, a-t-elle publié aussitôt, par les propositions insensées du président de la République au dîner du C.R.I.F., elle ait aussitôt ensuite accepté de participer à une mission sur la mémorisation de la shoah, puis de présider une commission de réécriture du préambule de notre Constitution.

Je ne comprends pas et j’ai honte.

Bilan de l’échec – provisoire ou définitif du cycle de Doah, six ans de négociations pour des dispositifs et désarmements qui ont déjà inspiré tous les engagements bilatéraux fondant juridiquement le partenariat euro-méditerranéen depuis 1995 à Barcelone, tout le processus des accords de partenariat économique depuis 2000 à Cotonou – bilan de cet échec, la présidence française de l’Union n’a pas su établir un consensus européen à Genève. La menace d’un veto français – en méconnaissance complète du caractère irréversible d’un mandat donné à la Commission – a donné à neuf Etats membres l’exemple de la dispersion. Ignorance de Nicolas Sarkozy des procédures européennes, relevée il y a un mois en conseil des ministres par Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire d’Etat à ces questions, relevée hier par Michel Barnier remarquant en ancien commissaire européen et en ministre de l’Agriculture que l’Organisation mondiale du commerce n’est pas le lieu pour proposer le partenariat mondial pour l’agriculture et l’alimentation que concocte l’Elysée pour le milieu de cet été, signé, peut-être, d’Henri Guaino, discours fondateur.


[1] - Jérémie XV 10 à 21 passim ; psaume LIX ; évangile selon saint Matthieu XIII 44 à 46

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