mercredi 9 juillet 2008

Inquiétude & Certitudes - mercredi 9 juillet 2008

Mercredi 9 Juillet 2008
Attaquer le décret du 3 juin accordant à l'Italie l'extradition de Marina Petrella car selon la garde ds Sceaux, confirmée par le Premier ministre, cela n'a rien de politique, pas plus que les faits à charge de la terroriste ne sont politiques
L'incident de Tricastin, trop longtemps caché, fragilise nos choix nucléaires
Visages du régime : les J.O. sans convenir de recevoir le Dalaï-Lama, les nerfs des autres quand leur appartement est mis à sac pour la seconde fois, les rapports de force deviennent la loi
Good Year comme Lip ?
Le visage non professionnel du président
Notre absence - et celle de l'Union européenne - dans la confrontation Iran-Israël et dans la crise russo-américaine provoquée depuis un an par l'installation du "bouclier anti-missile"



Tandis que notre frère spirituel « jubile en Dieu », se sent non seulement sur la voie de la guérison physique, si laborieuse jusqu’à ces derniers jours, mais en passe de recevoir l’appel tant attendu (sinon souhaité malgré une disponibilité intérieure qui se voudrait indifférence), et prie pour (son affirmation que la prière de louange est la plus efficace !),

nous retrouvons l’angoisse de l’immédiat et de l’inexorabilité des contraintes financières avec – contre nous – tout l’outil juridique et social d’aujourd’hui. Notre société n’est efficace que pour la contrainte et ce qu’elle appelle la répression ou l’application de la loi. Celle-ci n’est assénée que pour les uns, les déjà à terre. Elle est rédigée, amendée et votée dans des conditions de plus en plus discutables d’information et de conscience. Les élites, composées partout par des gens qui n’ont eu d’organisation méthodique que celle de leur conquête du pouvoir ou de la cooptation qui y mène, sont globalement responsables d’un monde de fous. Parmi elles, des individualités de bonne volonté mais qui ne s’affichent telles qu’à leur retraite, se convertissant dans la transparence, l’éthique et le développement durable et quelques fous – évidents dès avant leur élection mais qu’on ne pouvait alors dénoncer sans passer pour de parti-pris – qui accumulent les dégâts et en sont fiers. Nous vivons une tuerie sociale qui ne sauve même pas les entreprises, grandes ou petites. Quant à la spéculation, cf. le cycle pétrolier, l’ensemble des « opérateurs », y compris les Etats, assure qu’elle n’est pour rien dans les dérèglements de prix et de production. J’aborde dans l’angoisse – pour moi et donc les miens – et la rage – pour mon pays et notre monde – ce moment de silence matinal en Dieu, créateur, rédempteur et enseignant. Je sais que beaucoup de chréiens versent soit dans le catastrophisme d’une fin du monde datée (pour la énième fois) toute proche, soit dans l’irénisme et dans l’indifférence à un monde qui passe et n’est pas « l’essentiel ». Je ne connais pas de saints (ni de prophètes dans l’Ancien Testament) qui ne se soient souciés, parfois à en mourir de chagrin et d’échec apparent, vg. saint Bernard, de leur époque et du cours politique et économique des choses, vg. les écrits de Charles de Foucauld sur la colonisation et son esprit négateur.

Que dit le Seigneur, mon Seigneur, notre Seigneur ? Sur votre route, proclamez que le Royaume des Cieux est tout proche. Sur notre route particulière, physique… nous n’avons qu’un rôle d’annonce, le Royaume, c’est la présence de Dieu Lui-même dans notre époque, dans notre vie, mais nous recevons le pouvoir d’expulser les esprits mauvais et de guérir toute maladie et toute infirmité. Pouvoir déjà dévolu lors de cette mission globale de continuer la création, « dominer » le monde qui est confié à l’homme dans la Genèse. Et l’homme s’occupe de lui-même, de son rang (les démarches fondamentales d’Adam et d’Eve au Paradis) perdant le dialogue avec Dieu dont il prend peur, et ne prenant pas soin du monde, du vivant. Les disciples appelés et confirmés nommément dans leur mission. Faites des semailles de justice, récoltez une moisson de miséricorde, défrichez vos terres en friche. Il est temps de chercher le Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne répandre sur vous une pluie de justice. Et devant la défaite totale – possible – celui qui prie et reçoit ces paroles, regarde vaciller la flamme toute petite de l’espérance et plus intensément qu’auparavant, se remet à faire ce qu’il peut. La prière ne peut plus le quitter [1], elle ne lui fait pas oublier sa rage devant l’injustice pour le monde et pour lui, mais elle lui permet d’entrevoir leur utilité. La victoire, s’il plaît à Dieu, est possible, la résurrection a eu lieu, une fois pour toutes. Du mystère profond, agir à cette surface qui nous étreint, qui nous englobe, où nous vivons actuellement, de force, agir autant que nous pouvons tout en nous remettant à Dieu. Sur vous une pluie de justice.

Le décret accordant au gouvernement italien l’extradition de Marina Petrella… notifié le 9 sans que la malheureuse en signe le reçu : son ultime liberté. Signé le 3 Juin par le Premier ministre sur rapport de Rachida Dati, non publié, ce qui se peut pour des actes individuels. Pourquoi ne pas prévoir, pour l’avenir, l’obligation de publier – sauf raisons très fortes, approuvées par le Conseil d’Etat – tout acte d’importance ce que préjuge qu’il soit pris par décret ? Les libertés publiques ne se gèrent pas dans l’ombre. Plusieurs anciens gardes des Sceaux semblent ne l’avoir appris que par mes courriels aux parlementaires, et je n’ai moi-même réalisé la chose que par le billet quotidien de mon ami Olivier Brisson. Rien sur les ondes. Je ne suis pas asez documenté pour vérifier les visas ou évalués ceux qui manquent, c’est affaire des conseils de l’infortunée. Mais il saute aux yeux que l'attendu selon lequel "les faits n'ont pas un caractère politique" est une contre-vérité.

Sur le fond, un recours en Conseil d’Etat – j’ignore celui qui a été déposé, s’il l’est déjà – est assez facile : la qualification de la demande italienne est évidemment politique et la classification de la demande comme non politique tant par l'Italie que par la France, est arbitraire et contestable. Il s'y ajoute – tout juste depuis cet après-midi la possiblité de faire jouer, en matière de libertés publiques, la rivalité Cour de Cassation - Conseil d'Etat puisque la Cour vient de se déjuger en refusant l'extradition d'un génocidaire certain après avoir accepté celle d'une supposée criminelle mais sans que ce soit établi (le rejet du pourvoi de Marina Petrella contre la décision de la chambre d’instruction criminelle de Versailles, donnant raison au gouvenement italien). Le Conseil d'Etat pourrait ainsi donner une leçon de cohérence à la Cour.

L’essentiel est mon intérêt pour agir. André de Laubadère que j'ai beaucoup aimé et bien connu - son manuel de 1963, tome I § 859 et suivants – me met sur la piste. Bien sûr l'actio popularis du droit romain n'est pas la solution du droit français, mais elle peut le devenir. J'ai obtenu en 1997 qu'un acte de gouvernement soit annulé pour des raisons de forme - non consultation de l'intéressé. Mon cher maître soutient que "la lésion d'intérêts spirituels et moraux suffit à donner qualité aux requérants" § 861 et remarque que le degré d'individualisation de l'intérêt personnel ne peut être défini, mais seulement illustré par des cas... j'y vais donc. L'arrêt rejetant l'action populaire a porté sur un recours de contribuable contre des mesures financières 13 février 1930 Dufour - ma demande d’annuler le décret du 3 Juin 2008 ne lèse aucun intérêt financier. je vais donc travailler l'intérêt moral - chercher la définition jurisprudentielle de celle-ci et tâcher de raisonner juste et de convaincre. Raymond Odent, dont j’ai suivi l’enseignement à Sciences-Po, il y a plus de quarante ans et dont le polycopié d’époque me fut volé quai Branly où était encore mon administration d’origine, me donnera des exemples. Mais il faut aboutir vite. Cette femme se meurt, le cynisme de notre dirigeant principal – intervenant alors que personne ne le lui demandait au G 8, sinon l’Italie – peut avoir raison de l’élégance traditionnelle avec laquelle le gouvernement attend, même s’il n’y est pas obligé, la décision du Conseil d’Etat. La procédure en référé ? je pense qu'elle n'était pas l'intérêt de Marina de manière à ce que ses conseils puissent développer –ce qui a heureusement commencé dans Le Monde et dans Libération : assembler l'opinion publique (et les parlementaires dans l’ambance de la révision constitutionnelle, censée renforcer les pouvoirs du Parlement et la veille des libertés publiques…)

Le choix nucléaire de la France, depuis Pierre Messmer, Premier ministre, sur rapport de René Montjoie, nous a procuré un degré d’indépendance vis-à-vis du pétrole que n’atteint aucun autre Etat membre de l’Union européenne, sauf les producteurs. Mais il n’est soutenable que si nous diversifions nos sources d’uranium : nous le négligeons depuis des décennies et acceptons notre vulnérabilité au Niger, qui n’est pas le fait des Africains mais des Etats-Unis s’en rapprochant par le Darfour. Et que si la transparence pour la sûreté des installations, est assumée. L’incident de Tricastin, lundi soir – les douze heures de retard pour en faire part à la population riveraine, bien plus significatives que l’évaluation technique des atteintes à l’environnement – donne à penser que l’on ment, même si rien n’est catastrophique.


Visages du régime, c’est-à-dire de son chef.

Impitoyable avec les faibles, cynique avec les grévistes et les usagers, courbé devant les forts. Nicolas Sarkozy ne confirme sa présence aux ouvertures des Jeux à Pékin, qu’après que George Bush ait déclaré la siene : elle fut un moment douteuse. La conditionnalité d’une ouverture chinoise au dalaï-lama est oubliée : de source tibétaine, la seule qui compte, les pourparlers ne progressent en rien. Enfin, la « mise en garde » pour une éventuelle réception officielle du chef spirituel à l’Elysée est prise en compte : aucune intention manifestée de rencontrer le dalaï-lama, alors que depuis le début de l’année, l’occasion est datée : Nantes, au mois d’Août. Comme le souligne Laurent Fabius – qui eût le courage de marquer sa différence, même inopportune, avec François Mitterrand quand celui-ci recevait le général Jaruzelski (que rencontrait aussi Jean Paul II) – la France avec nicolas Sarkozy perd sur tous les tableaux : son honneur, la confiance des Chinois qui sait la vérité des sentiments de la majorité de l’opinion française (ils furent manifestés dès 1959 à propos du Tibet, souvenir de mon adolescence), la confiance des peuples opprimés quand leur oppresseur est d’importance. Bien entendu, les « fabuleux contrats » sont triplement ridicules puis que la Chine ne paiera que si elle le veut, qu’elle n’achète que pour copier, qu’enfin Areva est promis à la privatisation sans doute à Bouygues. Cause d’intérêt général, donc.

L’abaissement des comportements et l’abolition du sens critique. Les députés de la majorité ne se font pas faute de dénoncer la rédaction hative et les impropriétés nombreuses du projet de révision constitutionnelle, sans qu’il y ait même à examiner le fond, mais se révolteront-ils pour autant. Le haro – déclenché dès le début de 2007 contre Ségolène Royal : sa gaffe à propos du Québec quand elle reçut le chef du Parti québécois et communiqua sa solidarité en termes enrichissant même de Gaulle… les soi-disants épigones du gaullisme hurlèrent à un manque d’usage, donc de compétence, que viennent de dénoncer les journaux d’Ottawa à la suite des prudentes mais excellentes déclarations du Premier ministre à Québec. Haro – réitéré quand « la France présidente » met en garde Nicolas Sarkozy contre une « récupération » de la libération d’Ingrid Betancourt et marque le territoire, d’une façon qui n’a pu être contestée : la France, sa diplomatie et ses services ne sont pour rien dans l’heureuse issue. Et maintenant, Luc Châtel donnant des leçons de dignité et de maîtrise de soi « quand on aspire à de hautes fonctions » parce que celle qui incarne l’expression de toutes les oppositions, au jour le jour sur tant de sujets, sur tous les sujets, fait le « rapport » entre ses récents propos et la mise à sac, pour la seconde fois, de son appartement. La droite depuis 1981 – je l’ai moi-même vêcu en campagne municipale à Pontarlier où je fis la connaissance des simplismes et des brutalités pas seulement verbales des militants R.P.R. – a pour habitude de dénier à ses adversaires compétence et dignité, et donc de leur enseigner le comportement séant qui selon elle permettrait enfin à ses adversaires de l’emporter sur elle : c’est assez paradoxal. Le Figaro, en campagne, pour n’avoir pas à évaluer à mesure les propositions et les comportements de son champion, se consacra à plaindre les socialistes pour leur retard dans les sondages, leurs tristes querelles internes, leur incapacité à surmonter des faiblesses de programme. Pour éviter de parler de soi et d’avoir à s’illustrer, le pouvoir en place, se met donc dans le rpole de son adversaire et lui conseille ce qu’il doit être. Il sera plaisant de voir sa dignité dans la défaite, puis dans une opposition durable… c’est-à-dire mineure. Maîtrise des nerfs, alors que les échos presque quotidiens rapportent des colères et des apostrophes du président de la République à ses ministres notamment. Les indignations de Ségolène Royal en campagne l’an dernier, en face-à-face le 2 Mai 2007 ou maintenant, s’adressent à l’adversaire. Elle a le talent et la lucidité – le courage, copmpte tenu des précautions de ses compétiteurs au Parti socialiste et de la hargne des droites – d’indiquer la cible. Car l’art – actuel de Nicolas Sarkozy – est de dissimuler que la cause du mal-être français en ce moment tient à sa manière d’exercer le pouvoir et aux décisions rétrogrades qu’une tolérance générale lui permet de prendre… et maintenant d’inspirer même à l’Europe : le pacte d’immigration, les mises en demeure à la Pologne, à la Tchéquie de ratifier le traité de Lisbonne et aux Irlandais de s’amender. Nicolas Sarkozy, cause actuellement première, parce que les décisions prises ou annoncées, « déstabilisent » le pays, le désarmement, le dépouillent pas seulement des acquis sociaux, qui étaient le fruit de consensus avérés à leurs époques respectives, et surtout parce que tut occupé à de telles « réformes », il n’accomplit pas celles attendues par les Français, et celles que requièrent les évolutions du monde contemporain. De surcroît, il ne sait pas – malgré son égotisme qui y trouverait un début de justification, voire d’utilité pour le pays – analyser le cours des choses et les comportements des grands acteurs en économie et en relations diplomatiques pour appeler à des changements et montrer les perspectives souhaitables. Il est au mieux ponctuel et généralement il est désavoué, dès le niveau franco-allemand, et par conséquent à celui de l’Union européenne.

Et pourtant ce pouvoir, ce régime qui courbe les esprits et qui méprise ceux qui ne l’ont pas encore fait plier – les grévistes, les manifestants, l’armée se sentant totalement incomprise non pas sentimentalement mais dans les éléments qui lui sont objectivement nécessaires pour notre sécurité et notre rang, les opposants – ce régime légifère comme aucun gouvernement français avant lui. Même la Restauration respecta pour l’essentiel les conquêtes législatives de la Révolution et de l’Empire. Les débats et textes de ces jours-ci sur la durée du travail nous font reculer d’un siècle et demi, et revenir à l’individualisme absolu. La loi était la norme suprême jusqu’à hier matin, depuis hier soir ce sont les négociations – pas même collectives ou de branches – mais au sein de la seule entreprise qui s’imposeront. La quasi-unanimité des commentateurs et observateurs notent ce revirement fondamental du législateur national. Quant aux économistes, ils notent que tous les éléments de flexibilité dans les contrats individuels de travail, introduits de plus en plus nombreux depuis 2003, n’ont pas créé davantage d’emplois, en tout cas qu’il n’y a pas eu coincidence. Et la sensation générale est que s’en remettre aux lumières des dirigeants d’entreprise par les temps qui courent, ne garantit pas que les bonnes stratégies soient trouvées, puis mises en œuvre.

Je soutiens depuis trente ans que les comités d’entreprise – et c’est de plus en plus vrai, parce que l’information est de plus en plus accessible et discutée par tous – comprennent mieux les nécessités d’une entreprise et les manières de s’ouvrir des marchés que les dirigeants, de plus en plus embarrassés par les complicités de caste et obsédés par la dialectique des fusions-acquisitions-absorptions.

Je tiens maintenant que le conflit Good Year, Amiens, va avoir la valeur exemplaire de Lip, Besançon, il y a trente cinq ans. Ce qui, je le reconnais, n’est pas un gage de victoire pour les salariés.

Couverture du cahier du Canard enchaîné : « ces premières dames qui nous gouvernent », le couple présidentiel. Carla professionnelle de l’apparence, parfaite mais un peu trop petite fille heureuse et pouvant suggérer un mari nettement plus agé et paternel, et le président, les yeux flous, le visage se ravinant à la Chirac, mais avec dix-quinze ans d’avance. Seul François Mitterrand a pu rivaliser avec de Gaulle pour ce que vieillir ajoutait de noblesse au visage et au profil. Les autres se ressemblaient de moins en moins. Le visage du prince régnant, censé être heureux, me fait comprendre qu’il est entré dans une seconde phase psychologique de son règne. Après l’entêtement tous azimuts pendant quinze mois, ce sont des obsessions successives, avec un désintérêt manifeste de ce qui passe – par force en profits et pertes. Ainsi de la révision constitutionnelle. Défi qu’il ne soupçonnait pas tant à son avènement, le nouveau président était sûr de la docilité de « ses » parlementaires et de sa capacité à débaucher les quelques voix de gauche pour faire l’appoint au Congrès. Cette semaine, c’est le chiffre de 44 qui fascine, les participants au « sommet méditerranéen ». Et quand, à Bruxelles, peu bougera pendant une présidence amputée de quelques semaines par les vacances estivales annuelles, il y aura la ressource d’un tour de l’Amérique latine pour faire libérer les otages des FARC ; mais là-bas, les Etats et les opinions sont montées contre notre politique agricole commune et contre nos récentes législations anti-immigration.

Absence aussi de la France pour le fond des relations internationales. Deux crises persistent.

La crédibilité d’une attaque-surprise d’Israël, soutenue massivement mais en sous-main par les Etats-Unis contre les installations nucléaires de l’Iran, est telle que Téhéran ne peut que menacer la circulation maritime à son point le plus fragile : le détroit d’Ormuz. 40% du pétrole mondial y passe. Dégager le passage du feu iranien supposera l’intervention de la flotte américaine sans doute victorieuse, mais… tandis que l’Irak exige une date, même éloignée, pour le retrait des troupes américaines. N’avoir plus de base que la péninsule arabique ? Alignée sur les Etats-Unis, la France qui semble en avoir convaincu l’Allemagne et la Grande-Bretagne, a changé complètement l’attitude qu’elle avait avec Jacques Chirac et qui maintenait l’Europe en excellente situation d’arbitre entre Téhéran et Washington, avec l’appui technique de l’Agence internationale de Vienne pour l’énergie atomique.

La crise suscitée par le bouclier anti-missile américain se joue sans la France et sans l’Union européenne en tant que telle, puisque les membres de l’Alliance atlantique – en coincidence avec l’entrée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée – ont accepté cette décision américaine, et donc un défi encore plus marqué à la Russie. Celle-ci a eu berau jeu de proposer que le bouclier soit commun, en Asie centrale, s’il s’agit vraiment de se garantir contre l’Iran. Les Etats-Unis n’ont évidemment pas considéré la proposition. Le seul embarras va venir des pays et des opinions anciennement soumis à Moscou. L’empire ne s’est pas effondré pour qu’ils demeurent en plein champ de confrontation, le changement n’étant alors pour eux que d’être passés d’un camp à l’autre.

Notre représentant permanent à Bruxelles – qui dirigeait le cabinet d’Hubert Védrine sous Lionel Jospin – a eu le mot, qu’il faut supposer antérieur au cours actuel, d’autant qu’il est maintenant en poste où il se trouve, depuis plus de six ans : il n’y pas de politique extérieure si l’on ne peut pas l’exprimer.


[1] - Osée X 1 à 12 ; psaume CV ; évangile selon saint Matthieu X 1 à 7

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