dimanche 31 août 2008

Inquiétude & Certitudes - dimanche 31 août 2008

Dimanche 31 Août 2008


… prier [1] croire en un Dieu si vivant qu’Il s’est incarné, en la personne de son Fils, à une date précise et a vêcu et déchaîné des événements précis. Nous ne croyons pas à un parcours symbolique et réinterprêté, à une personne évanescente, nous ne sommes pas non plus adeptes d’une théorie compliquée d’un Dieu si relationnel qu’Il est en trois personnes bien distinctes, nous croyons en Jésus-Christ qui nous a appris qui Il est et nous a fait relire en conséquence aussi bien l’Ancien Testament qui nous L’annonce, que nos vies à chacun et la dialectique de l’Histoire. Tellement incarné et contingent que ses disciples, totalement attachés à Lui de foi et d’admiration, d’affection sans doute aussi, refusent évidemment l’horreur de la Passion. Jésus n’en discute pas mais demande à être suivi, imité : acceptation suprême de cet itinéraire qui révolte ses disciples… qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera. Réponse de l’âme contemplative que nous n’avons que si épisodiquement : Ton amour vaut mieux que la vie. Et conseil de Paul, d’expérience spirituelle et d’expérience de vie : transformez-vous en renouvelant votre façon de penser… Jérémie résiste : Je me disais : je ne penserai plus à lui, je ne parlerai plius en son nom. Mais il y avait en moi comme un feu dévorant, au plus profond de mon être. Je m’épuisais à le maîtriser, sans y réussir.



Afrique du sud. L’A.N.C. renonce à son projet de réforme agraire, consistant à confisquer les terres appartenant à des Blancs, soit les deux tiers des terres cultivables. C’est renoncer – sagement – à l’exemple du Zimbabwe. Le pays me semble hésiter entre l’héritage de Nelson Mandela fondé sur un compromis avec les Afrikaners en leur laissant l’essentiel du bien sinon du pouvoir économiques, et une voie radicale. Zuma semble contraint de suivre la ligne de Thabo Mbeki, il le fait avec plus de cohérence que celui à qui il va succéder, souvent tenté par cette « réforme ».

Deux manifestations mauritaniennes à Paris. L’une, hier, hostile aux putschistes. L’autre aujourd’hui, les soutenant mais à la condition qu’ils rétablissent au plus vite le régime constitutionnel et quittent le pouvoir

Retour du Biafra ? un mouvement de libération du delta du fleuve au Nigeria.

La fin de l’université socialiste à La Rochelle. L’exercice – qui n’est pas propre aux mouvements de gauche, puisque l’U.M.P. a son campus prochainement et que le parti radical de droite qui s’est donné à Jean-Louis Borloo, avait aujourd’hui sa réunion, naturellement avant-gardiste – me paraît ridicule à deux points de vue. Est-ce vraiment un travail ? il y a des « ateliers » qui sans doute tiennent en haleine les sections locales, pour leur préparation. Ou est-ce l’organisation d’une caisse de résonnance pour les « ténors » en direction des militants, censés élire le nouveau Premier secrétaire en Novembre prochain ? et en direction des medias. Jeu permanent à l’U.M.P. : ne pas parler de soi mais des socialistes pour caricaturer leur ensemble et se choisir parmi eux des répondants. Patrick Devedjian, ainsi, s’il était au PS, préfèrerait comme chef Martine Aubry, tout en remarquant que François Bayrou fait aussi ce choix.Que valent fondamentalement ces gens ? Président du conseil général des Hauts-de-Seine mais désavoué par l’Elysée dans sa querelle avec les Balkany et avec Charles Pasqua ? Ou bien une intervention dans l’espérance que le président régnant sera à l’écoûte par hasard et trouvera cela bien : Jego et Châtel ont, me semblt-il, conquis leur portefeuille respectif en faisant les mouches du coche pendant les conflits de l’automne dernier.

La télévision perdrait de l’audience au profit de la radio. Je comprends ce soir pourquoi, écoutant la retransmission d’un débat sur Radio France International – l’Afrique en direct… sur mon ordinateur portable, tout en prenant des notes sur ce que j’entends et en couriellant aussi.

[1] - Jérémie XX 7 à 9 ; psaume LXIII ; Paul aux Romains XII 1 à 2 ; évangile selon saint Matthieu XVI 21 à 27

samedi 30 août 2008

Inquiétude & Certitudes - samedi 30 août 2008



Samedi 30 Août 2008

Mauritanie : que se passe-t-il quand il ne se passe rien ?




Prier… [1] vous qui avez été appelés par Dieu… ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion ce qui est fort… L’évangélisation, la présence de Dieu, nous en somms chargés, et précisément à raison de nos lacunes et de nos inconsistances, nullement de nos talents (supposés par les hommes ou par nous…). Choisi pour détruire ce qui est quelque chose, afin que personne ne puisse s’enorgueillir devant Dieu.. .à chacun selon ses capacités. La parabole des talents (sans jeu de mots à l’époque), encore que peut-être cela soit venu de l’évangile ? La manière de fructifier n’est pas en cause, elle n’est pas dite par le maître, sinon que les deux premiers serviteurs « gagnent » de quoi doubler le capital. Nous sommes tout à fait dans les logiques de maintenant : comment passer la crise, comment investir … au pis, le placement, que le maître reproche au « mauvais » serviteur de n’avoir pas même fait. Ce qu’il est lui reproché est plus subtil, c’est l’idée erronnée qu’il se fait de son maître et la peur qui en résulte, que lui reproche son censeur. Nos idées de Dieu, nos peurs de la « vie ». Comme nous sommes, comme je suis mal f… et nous prenons nos idées et nos peurs pour de la science exacte : Seigneur, je sacais que tu es un homme dur. La conclusion du Christ, qui m’habite depuis des décennies, tant elle est violente et, en même temps, si tristement vérifiée dans nos parcours humains, terrestres, sociaux : celui qui a recevra encore, et il sera dans l’abondance. Mais celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a. Et bien entendu le cumul des peines… réflexe après une telle râclée, prier : nous attendons notre vie du Seigneur, il est pour nous un appui, un bouclier, la joie de notre cœur vient de lui.


Mauritanie… bientôt un mois de régime putschiste. Pas de reconnaissance internationale du fait accompli, pas de ralliement des opposants, pas de formation d’un gouvernement. Rien que la consultation du site officiel de l’Agence mauritanienne d’information montre qu’il ne se passe plus rien de dicible : pas même les motions ou les marches de soutien des quinze premiers jours. A la date d’aujourd’hui, deux nouvelles, des audiences du Chef de l’Etat » déjà donnée il y a deux jours… Demain, réunion du Haut Conseil d’Etat auto-proclamé par les militaires…

[1] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens I 26 à 31 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Matthieu XXV 14 à 30


journal - jeudi 29 août 1968




+ Jeudi 29 Août 1968


un peu avant minuit et de me coucher

Tchécoslovaquie :
l’équipe qui avait réveillé le pays et lui promettait
la liberté est contrainte par les Russes de museler le pays .
Situation qui ne peut qu’être transitoire
Plusieurs hypothèses
– l’équipe refuse de se trahir . elle-même .
et les Russes prennent l’affaire en main
– l’équipe est balayée par les libéraux et le peuple
– l’équipe se durcit d’elle-même devant les ultra-libéraux
De toutes façons .
. remous à l’Est
. vis serrée en Tchécoslovaquie
. rien n’a bougé à l’Ouest . y compris la France .
Tout le monde accepte les deux camps .
Pas de communisme en France : accord URSS . Mai 1968
Pas de liberté en Tchéco : accord USA . Août 1968
Il est vrai que l’appui US eût été le meilleur moyen
de réconcilier Tchèques et Russes . ou d’écraser les Tchèques

USA .
Candidatures désespérantes pour les USA et le monde . Encore
quatre ans de perdu . Alors que rien ne se rattrape .

Inquiétude & Certitudes - vendredi 29 août 2008

Vendredi 29 Août 2008

Chef d'oeuvre de Nicolas sarkozy en diplomatie et en stratégie : quatre coups d'un seul
L'évidente accolade de l'E.N.A. à l'Elysée : deux "poulains" de François Mitterrand
Fleurus et Tricastin, deux communications nucléaires
Prier… premier aniversaire de la mort de Pierre Messmer, à la saint-Louis, c’était celui de Raymond Barre, martyre de saint Jean Baptiste. [1] Seigneur, mon Dieu, tu es mon espérance. Réponse divine, une mission redoutable : je fais de toi… ne tremble pas devant eux, sinon, c’est moi qui te ferai trembler devant eux….mais ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi pour te délivrer. Pourtant Jean Baptiste meurt dans son cachot, décapité, apparemment pas du tout la « bonne cause » mais selon le caprice de deux femmes, et malgré la protection du roi de l’époque… Les promesses humaines, celle d’Hérode, très différentes de libellé de celles de Dieu : Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai, même si c’est la moitié de mon royaume. Dieu inspire nos demandes, accorde son salut, n’exauce que selon une relation de foi. Ce n’est jamais un échange, ce n’est pas une rétribution. Hérode fait exécuter Jean alors même qu’il en connaît l’innocence, la droiture, la sainteté., il le fait contre sa conscience. Le péché est toujours l’aveu de notre faiblesse, il est un rapport aux hommes et non à Dieu, Dieu alors perdu de vue, de contact, de prière. Ce qui m’introduit à la prière, celle que Dieu veut.

Chef d’œuvre… quatre coups d’un seul. Nicolas sarkozy en désavouant aujourd’hui Bernard Kouhcner, son ministre des Affaires étrangères qui évoquait hier des sanctions contre la Russie qui se maintient en Géorgie, reconnaît les séparatistes et couvre un début de « nettoyage ethnique » en Ossétie du sud, 1° indique aux Russes qu’on tolère ce qu’ils font, 2° anticipe à lui seul et sans doute sans consultation, et évidemment sans jamais mettre en valeur Javier Solana, censément « haut représentant pour la politique extérieure et de sécurité commune », ce que sera ou ce qu’aurait pu être le sommet européen extraordinaire du début de la semaine prochaine, 3° fait s’absenter l’Europe de ce théâtre et de toute dialectique avec les Russes, ce qui rend la main totalement aux Américains, 4° humilie son ministre au lendemain juste de la conférence des ambassadeurs. On ne pouvait faire mieux. Dans le « couple » de Gaulle-Couve de Murville, il y a eu des occasions où l’un surprenait l’autre, le croyant dans l’anticipation de ce qu’il faisait ou disait en bonne logique de la concertation hebdomadaire, et quand c’était le cas manifeste d’un écart possible, jamais il n’y avait de démenti public ou l’ombre d’une nuance de la part du ministre surpris.

Beau coup du « couple » Hollande-Royal. Le baiser de paix sinon de réconciliation à La Rochelle, en « université d’été ». J’ai couriellé X fois aux deux depuis le 6 Mai 2007 qu’ils ont et garderont partie liée, et qu’ils doivent la garder. Entendu : non … lu : je ne sais pas, je n’ai toujours rencontré ni l’un ni l’autre malgré mes demandes et, en retour, les acceptations de principe. Bertrand Delanoë avec habileté est le seul « ténor » à asister au discours de Ségolène. Celle-ci ne s’est pas attardée (en quoi, elle a eu tort – il y a en elle le syndrome d’Ahmed Ould Daddah, en Mauritanie – ne cultivant pas assez les psychologies, vite à vif en politique, ni les alliés). Incidemment, la rumeur que Martine Aubry avait voté (et fait voter) François Bayrou.

Grave alerte à une pollution de radio-activité à Fleurus (Belgique) : un liquide (fluor ?) radio-actif s’échappant d’un laboratoire. On n’a, chez nous, pas le fin mot pour Tricastin, encore.

[1] - Jérémie I 17 à 19 ; psaume LXXI ; évangile selon saint Marc VI 17 à 29

jeudi 28 août 2008

Inquiétude & Certitudes - jeudi 28 août 2008

Jeudi 28 Août 2008

Se revendiquer sans précédent

L'imprévisibilité

Comment fléchir Sarkozy pour Marina Petrella ?



Prier… [1] quel est donc le serviteur fidèle et sensé ? devoir de vigilance et tout le contraire de la prédestination. La logique d’un comportement et la logique d’une rétribution. Des pleurs et des grincements de dents pour le mauvais serviteur, comme pour celui qui n’avait pas mis la robe de noce, alors qu’il avait été invité par raccroc au banquet. Une vigilance qui se manifeste par du travail. Là aussi ce n’est pas le primat d’une contemplation ou d’une vie éthérée dans l’attente de la parousie. Relation de confiance éprouvée et constatée, évaluée entre un serviteur et son maître. Relation de satisfaction mutuelle. C’est lui qui vous fera tenir solidement jusqu’au bout. … la grâce qu’il vous a donnée dans le Christ Jésus … aucun don spirituel ne vous manque. Nous sommes dotés au présent et, pour l’avenir et notre accomplissement, nous sommes, par Dieu, appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus Christ, notre Seigneur. Tranquillité de notre ensemble avec Dieu.

Le point décidément commun de toute initiative, toute décision, toute apparition de Nicolas Sarkozy, c’est de se présenter, de s’organiser et de se vouloir sans précédent. Quel chef de gouvernement ou président de la République chez nous a dit avant lui, en commentant une mesure proposée par un membre de second rang du gouvernement : j’ai beaucoup fait pour le développement économique du pays ? Maillé et « son » massacre oublié des Français, peut-être mais pas des Allemands qui avaient pris l’initiative de l’enquête sur place au printemps dernier, encore une première. La Syrie, la semaine prochaine, aussi, et ainsi de suite. Rien n’est collégial ou au moins bilatéral.

Je soutiens que la « guerre froide » est de nouveau à nos portes, j’indique que les meilleurs connaisseurs de la Russie et sans doute les seuls européens que craignent d’une certaine manière les gens de Moscou, ce sont les Allemands : le président français perdu temps à ne pas être allé déjà les voir, et n’y a-tg-il pas aussi le sommet européen à préparer, ne serait-ce que pour sa gloire ?

Aucune prévisibilité pour les mois à venir sur quelques sujets que ce soit. L’élection présidentielle américaine sera très serrée. La ratification du traité de Lisbonne est douteuse avant les prochaines élections européennes. La croissance ou la récession américaine peut chaque mois être différemment prophétisée. Quant au futur premier secrétaire du Parti socialiste, il est soit élu par une coalition si disparate que ce sera d’abord un négociateur à huis clos et non le porte-parole de toute l’opposition à Nicolas Sarkozy, soit "il" s’appelle Ségolène Royal, et l’élection de celle-ci puis sa candidature pour le renversement de Nicolas Sarkozy appellera probablement une scission au Parti socialiste ou le désistement de toutes responsabilités nationales, de ses principaux compétiteurs et aînés. Le président régnant ajoute encore à l’imprévisibilité par une manière qui ne change pas, qui ne structure rien puisque les sujets n’ont de lien entre eux que la chronologie, et surtout par la tendance à une démagogie prennt à contre-pied ses partisans (le MEDEF et une bonne part de l’U.M.P. à propos de son revirement pour le financement du revenu de solidarité active). Imprévisible, "gauchisant" sur des points précis et onéreux, Nicolas Sarkpozy maltraite la droite encore davantage que la gauche : est-ce voulu ? ou bien sa clientèle et ses parlementaires sont-ils tous masochistes ?

Au Caucase et au Zimbabwe, le cynisme paye.
Je reçois de M° Irène Terrel le mémoire ampliatif déposé au Conseil d’Etat. Marina ne va pas bien du tout et l'objectif aujourd'hui à atteindre est l'adoption par l'Etat français, au plus haut niveau, de la clause humanitaire prévue par l'article 1er §2 de la Convention de 1957, et cela indépendamment du Conseil d’Etat qui, effectivement, compte tenu de sa jurisprudence restrictive, nous est plutôt défavorable. Elle ne désespère pas de parvenir à une solution humanitaire, car c'est la seule "honorable" et digne, et vous remercie de votre aide : il faut continuer à user de pédagogie et à tenter de convaincre nos interlocuteurs. Et oici la belle et lumineuse mémoire de Jean-Jacques de Félice son époux. Leurs combats ensemble. Jean-Jacquses de Félice a toujours été un modèle de persévérance et de patience dans les combats justes, il nous faut continuer dans ses traces. Persévérance, patience, je retiens.

Quand j’avais étré reçu par eux, il y a douze ans (c’était à propos de l’Abbé Pierre, embourbé jusqu’aux narines dans « l’affaire Garaudy » donc dans le procès le plus piégé qui soit depuis 1945, chez nous, le procès-soupçon d’antisémitisme)… la modeste rue Lacépède où habita mon arrière grand-mère entre les deux guerres que ma mère allait visiter, adolescente, à pied depuis la rue de Rennes, en montant puis dévalant la montagne Sainte-Geneviève depuis le jardin du Luxembourg,… j'avais eu deux sensations fortes. Le couple si simple qui me recevait, lui : la bonté, la capacité d'être scandalisé, donc un "mélange" de maîtrise de soi et d'attention à autrui, avec des explosions, au moins intérieures, toujours possibles, et alors de grande efficacité contagieuse, quoique pas du tout calculée. Je lis ce mémoire avec émotion et passion. Mais comment fléchir Nicolas Sarkozy. Là se donne l’identité du personnage, et probablement son secret. Pour être si inflexible, ou entêtée ce qui est tout différent des grands ancêtres qu’il ne se donne pas, puisqu’il ne se reconnaît aucun précédent : Richelieu, de Gaulle. Fermeté et résolution n’est pas rigidité, nos deux grands hommes furent des prodiges de souplesse et ils se définissent dans notre histoire par les perscpectives qu’ils voyaient et voulaient à la France. Ces perspectives, on ne les sait pas de Nicolas Sarkozy, il ne les énonce pas. Implmicitement, c’est devenir comme les autres, comme ceux qui réussissent. Parabole pour lui-même : arriver, car aucun pays n’est comme les autres, et le chemin pour un peuple à mobiliser n’est pas de lui indiquer la voie des autres. Le Japon puis la Chine en adoptant des institutions pour l’un et le libéralisme économique en partie pour l’autre, font chacun œuvre nationale, cela crève les yeux. Comment fléchir Sarkozy pour Marina Petrella ? Quelle prise ? j’y réfléchis, m’imbibant de ce mémoire…


[1] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens I 1 à 9 ; psaume CXLVI ; évangile selon saint Matthieu XXIV 42 à 51

Iquiétude & Certitudes - mercredi 27 août 2008


Mercredi 27 Août 2008

Consensus : le revenu de solidarité active

Rupture : la Russie signifie aux Européens et aux Américains qu'elle cesse de reculer

Prier… éviter tous ceux qui vivent dans l’oisiveté ce qui ne signifie ni la pauvreté ni la mendicité, aucune des situations d’obligation, mais ceux qui se laissent aller à un état de vie dangereux. La médication contraire étant le ora et labora [1]. Nous avons travaillé pour n’être à la charge de personne, constatation et même revendication qui devrait clore toute la question des prêtres-ouvriers. Mais celle-ci, comme aujourd’hui l’accueil empressé de vocations tardives qu’assortit en général une expérience de la vie ensociété et surtout du « monde du travail » qui peut faire défaut à l’Eglise hiérarchique, était posée en termes de contamination possible par le marxisme et les idéologies de lutte des classes L’oisiveté n’est donc pas d’abord un risque psychologique (la mère de tous les vices, selon le fabuliste), elle est un déni des autres à la charge de qui l’on se laisse tomber. Paul ajoute, ce qui est maintenant le cas des clercs : nous en aurions le droit, l’évangélisation est un travail qui ouvre un droit à rétribution. Ce n’est pas dit comme cela, c’est de la peine, du temps, de l’énergie, une occupation bien plus exclusive mentalement et physiquement que bien d’autres et elle n’a pas son code. Signature de Paul, évidente affirmation d’authenticité. Que sont devenus les originaux, ils ont dû pendant quelques siècles être précieusement conservés, pour disparaître où et comment. La salutation est de ma main à moi, Paul. Je signe de cette façon toutes mes lettres, c’est mon écriture. L‘écriture de Paul qui l’a donc vue. Une religion, une prédication dans l’histoire factuelle, événementielle. Jésus, en revanche, incarné et événementiel s’il en est, reprend tout au plan spirituel, les apparences et l’intériorité, et le défi qu’il lance aux religieux de son époque est bien sûr social, puisqu’il dérange et conteste un monopole de l’enseignement et de la législation, mais il est d’abord spirituel, il sera mis à mort pour le spirituel. Les deux pôles, celui du travail et de la vie quotidienne, très pratique, celui de la vie spirituelle. Et comme toujours, la facilité des jugements rétrospectifs et le manque de discernement au présent.

Consensus … le revenu de solidarité active, à l’ordre du jour de la session extraordinaire de Septembre, ne serait plus financé par un prélèvement sur la prime à l’emploi, mais par un 1% sur les revenus mobiliers et fonciers. Satisfaction de la gauche quinvotera le texte dans ces conditions : un milliard et demi d’euros seraient ainsi levés. Protestation du MEDEF : financer une bonne idée par une nouvelle taxe. Discussions sectorielles, les revenus d’assurances diverses sont le fait des classes moyennes. Bon point en tout cas que j’attribue à Eric Woerth et à Martin Hisrch qui ont su, ensemble, inventer et s’accorder. Ce sont incontestablement avec Jouyet les milleurs éléments de l’équipe actuelle. Naturellement, Nicolas Sarkozy a fait communiquer qu’arbitrage et décision sont son fait. Soit… François Fillon, à nouveau silencieux, mais quatre points de plus au sondage IPSOS à araître dans le Point. Et surtout, Nicolas Sarkozy « en nette hausse » : plus cinq points, ce qui le porte à 44% de satisfaits, toujours loin derrière le Premier ministre et toujours impopulaire statistiquement.

Rupture… thème et illustrations revendiquées par le président régnant devant les ambassadeurs, réunis – à leurs frais personnels de déplacement – pour leur exercice annuel. J’ai participé aux deux premiers, invention de bon aloi par Alain Juppé : 1993 et 1994. C’était alors le huis-clos, y compris à l’Elysée. A titre personnel, j’ai filmé-video une partie de l’intervention de François Mitterrand, je savais que c’était la dernière : il s’est agi du Rwanda dont personne je crois – sauf le président sortant, certainement, puisqu’il s’en justifiait longuement – ne soupçonnait que ce serait un boulet à traîner pour nous quinze ans après. Rupture donc. En matière européenne, nous étions au ban de l’Europe, assure Sarkozy, quand il a pris le pouvoir. Réintégration de l’O.T.A.N. sans mention selon les médias (je n’ai pas encore lu le texte intégral) de la conditionnalité des précédents discours, à savoir un progrès dans la défense proprement européenne. Et l’Afghanistan évidemment, le recul du terrorisme dans les démocraties occidentales s’opèrera à Kaboul et environs. Fort bien… fermeté (est-ce une rupture et vis-à-vis de qui ?) dans l’affaire géorgienne, la Russie doit intégralement appliquer le texte signé par elle, par la Géorgie et par l’Union européenne à leurs plus hautrs niveaux respectifs. La réponse est connue depuis que la Russie – j’allais écrire l’URSS – a refusé les résolutions au Conseil de sécurité qui reprenaient textuellement cet accord. Et d’affirmer, devant les ambassadeurs donc… qu’il n’est pas envisageable ni acceptable de revenir à la guerre froide. Pâle réponse de quelqu’un qui n’a pas connu la période de la vraie « guerre froide » et l’a encore moins gérée. En revanche, le terme employé par Medvedev hier a été relevé par le meilleur connaisseur possible : Mikhaïl Gorbatchev.

Pour moi, l’évidence est que la rupture est là, et pas du tout à l’initiative de Sarkozy. La Russie a décidé de signifier au reste du monde et à ses deux principaux partenaires, les Américains et les Européens, qu’elle cesse de reculer comme elle l’a fait depuis 1989. Il est probable que selon notre réaction au dépècement de la Géorgie – sur provocation de Tbilissi, c’est-à-dire sur imprévoyance ou présomption américaines – la Russie va avancer de nouveaux pions et dévoiler de nouveaux objectifs. Personne, actuellement, sauf les Allemands, n’a la culture voulue pour évaluer la détermination russe et deviner les prochains objectifs.


[1] - 2ème lettre de Paul aux Thessaloniciens III 6 à 18 ; psaume CXXVIII ; évangile selon saint Matthieu XXIII 27 à 32

Inquiétude & Certitudes - mardi 26 août 2008

Mardi 26 Août 2008

les crises internationales ne sont plus gérées ni prises au sérieux

une auyre analyse de la crise géorgienne

Mauritanie : Messeoud Ould Boulkheir, le courage et la politique


Prier…[1] vous avez négligé ce qu’il y a de plus grave dans la Loi : la justice, la miséricorde et la fidélité. Les apostrophes du Christ, définitives et féroces. Mais il y a de ces scribes et pharisiens qui seront séduits par Lui ou par la grâce, Nicodème, quelques-uns au Sanhédrin, puis après les événéments, Paul le crac de sa génération, formé à la meilleure école, comme autrefois Daniel. Vous enlevez le moucheron avec un filtre, et vous avalez le chameau. Comment le prendre pour soi, car pour les autres, les gouvernants, les puissants, les enseignants, voire notre Eglise, on voit une facile application, la caricature et la malédiction restent d’actualité, sans effet cependant, les puissants et les enseignants ne changent pas, de génération en génération. Purifiez d’abord l’intérieur de la coupe, afin que l’extérieur aussi devienne pur. Avant de regarder et critiquer autrui, les mœurs contemporaines et tout le cours des choses, quelle en est ma part ? mes impatiences, mes inconsistances, mes projets sans suite… et cet examen fait, rester léger et confiant : laissez-vous réconforter par notre Seigneur Jésus-Christ lui-même et par Dieu notre Père, lui qui nous a aimés et qui, dans sa grâce, nous a pour toujours donné réconfort et joyeuse espérance ; qu’ils affermissent votre cœur dans tout ce que vous pouvez faire et dire de bien. Paul donne surtout une leçon de discernement et de stabilité mentale, toutes les attentes de la venue de notre Seigneur Jésus Christ et de notre rassemblement auprès de lui. L’agitation de nos jugements et de nos crédulités.

Medvedev scelle, sur « demande » du Parlement, la reconnaissance des indépendances de l’Abkhazie et de l’Ossétie du sud, des relations diplomatiques vont s’établir incessamment. Paris (Bernard Kouchner) : décision regrettable, Berlin : inacceptable et le moindre sans fondement, Londres : inacceptable. Nous tranchons donc par la modération. Le « signal » donné à Moscou par l’Union européenne, risible en soi, a donc produit son effet. Medvedev ajoute qu’il ne craint pas la « guerre froide ». Excès de mollesse d’un côté, excès de parole de l’autre. A l’évidence, les crises ne sont pas « gérées » tout simplement parce que personne ne les prend au sérieux, que les victimes directes, en l’occurrence les Géorgiens dont le président a été léger et imprudent. Il est d’ailleurs contesté depuis un an… tout cela résulte d’un processus que nous avons consenti vis-à-vis de Moscou, nous les Européens. Une relation insuffisante avec la Russie, malgré les sommets et les accords de partenariat. Le bouclier anti-missile, les adhésions à l’O.T.A.N. des anciens satellites en sus de leur entrée dans l’Union : c’était trop et trop vite. Vers quoi allons-nous ? Rien de terrible, sauf pour les Géorgiens, le prochain acte sera le renversement de Saskachvilli.

Je reçois par internet des bribes d’analyse de la crise géorgienne avec lesquelles je me sens tout à fait d’accord. La prétention de l’O.T.A.N. à englober, sinon le monde entier, du moins territorialement beaucoup plus que sa vocation initiale et ce qui reste son intitulé, provoque la crise géorgienne, la présence américaine, non évaluable, a induit en erreur un président, dont l’arrivée au pouvoir puis le maintien malgré beaucoup de contestations qui étaient certainement davantage pro-démocratiques que pro-russes, doit beaucoup aux Américains. L’expansionnisme américain, aussi redoutable que l’isolationnisme de certaines époques. L’excès de ce genre de communications – une des précédentes prônant une alliance avec la Chine et l’Asie centrale contre les Etats-Unis – est de suggérer des manichéismes et surtout un engagement de l’Union européenne dans l’un des camps ainsi identifiés. Je crois au contraire – pour l’Europe – à un non-alignement et donc à une position arbitrale en stratégie et d’autorité morale en reconstruction du système des relations internationales.

On est très loin – dans la sphère (petite) des décisions françaises – de ces discernements. L’évolution très rapide en Afghanistan, et peut-être en Irak, autant du fait des populations intéressées désavouant les tolérances et alliances de leurs gouvernants vis-à-vis de l’étranger (pas seulement ni nommément les Américains, mais malheureusement tous leurs accompagnants, donc nous…) que du probable changement de cap à Washington, fait bafouiller nos ministres : Kouchner et Morin font attendre de nouvelles pertes, paradoxe de la prudence, ne pas se laisser surprendre par ce qu’il faudrait pourtant éviter à tout prix, puis nouvelle déclaration de Kouchner, contraire des affirmations de Sarkozy, une décision qui ne peut être guerrière… on va enfiler de telles perles d’ici le débat au Parlement à la fin de Septembre.

La dialogue américano-russe à propos du fait accompli en Géorgie est intéressant, chacun croit – par ses moulinets – atteindre l’autre dans ce qui l’intéresse le plus : l’adhésion à l’O.M.C. pour la Russie, la relation de l’O.T.A.N. avec la Russie pour les Etats-Unis. C’est dire que le champ des menaces est complètement hors sujet et que par conséquent le vrai terrain – les Républiques séparatistes de Géorgie – a été évacué autant par les Géorgiens que par nous tous. Les réactions les plus senties sont les allemandes. L’Allemagne connaît ataviquement la Russie et le plus concrètement.

Bertrand Delanoë, candidat pour la tête du P.S., l’annonce sans la moindre surprise. Maintenant, tout le jeu est celui des candidatures de « rassemblement » contre Ségolène Royal. Rien que cela montre que Ségolène a la majorité relative, et que les autres ne pourront la vaincre qu’en coalition ce qui me fait prédire leur défaite. Quant au texte de Delanoë, il est faible comme future alternative à Nicolas Sarkozy.

Mauritanie… appel téléphonique de Messeoud Ould Boulkheir. Il tient à être mieux situé par rapport à Ahmed Ould Daddah, c’est-à-dire à éviter deux simplifications qui sont – de fait – infondées. Tout autant, et même plus que celui-ci, il a droit au titre d’opposant historique. C’est lui qui, au moment où le dictateur militaire s’habille en civil et promet des élections générales, fonde un front des opposants avant toute autorisation de partis politiques, et il prône le boycott, consigne que renverse par sa candidature Ahmed Ould Daddah, de retour au pays, et Messeoud lui cède au bout d’un an la première place dans son parti, qu’il quitte alors. Second fait, c’est d’abord un homme politique et le président de l’Assemblée nationale. Et le présenter comme le porte-parole des anciens serviteurs et affranchis, même si c’est pour vanter son courage, son option légaliste et sa foi en l’unité mauritanienne malgré tant d’injustices de classe, est réducteur. J’en conviens, mais perçois surtout qu’il est vital que lui, Ahmed Ould Daddah et Sidi Ould Cheikh Abdallahi s’allient, loyalement et fortement, non seulement pour faire rentrer dans leurs casernes les militaires, mais surtout pour gouverner ensuite sans plus jamais donner prise ou prétexte à leur énième retour.

[1] - 2ème lettre de Paul aux Thessaloniciens II 1 à 17 passim ; psaume XCVI ; évangile selon saint Matthieu XXIII 23 à 26

Inquiétude & Certitudes - lundi 25 août 2008

Lundi 25 Août 2008
"Obamania" et communautarisations françaises
Risible politique extérieure commune aux Etats-membres de l'Union européenne
Laurence Ferrari : du journalisme contemporain, l'événement ne commande pas, il est subordonné aux envies, projets et carrières ?
Plus de troupes étrangères en Irak et en Afghanistan, faute de consentement des populations...
Mauritanie : Ahmed Ould Daddah démasque les militaires


Prier…[1] communion avec tous ceux qui prient à cette heure, demande de la foi, d’une foi, totale, intense, de communion à Dieu, à Son dessein, à Sa présence dans notre monde. Les malédictions du Christ. Vous fermez à clé le Royaume des cieux devant les hommes ; vous-mêmes n’y entrez pas, et ceux qui essayent d’y entrer, vous ne leur permettez pas d’y entrer. Cela ne s’invente pas, c’est vêcu de la part de Jésus, c’est pris au vol par l’évangéliste, c’est marquant. Nous sommes tous de faux et mauvais enseignants de vie, nous vivons mal et rétrécis s’il s’agit de pratiquer notre foi, nous sommes victimes de notre propre regard sur tout, sur nous-mêmes, sur les autres, sur notre époque et notre monde. Le souhait de l’Apôtre est tout le contraire : que notre Dieu vous trouve dignes de l’appel qu’il vous a adressé… ainsi, notre Seigneur Jésus aura sa gloire en vous, et vous en lui. Paul aux Corinthiens… pourtant la métropole la plus typique de son époque : les grands progrès de votre foi, et la croissance de l’amour que chacun d’entre vous a pour tous les autres. Une pastorale envers ses convertis comme un regard sur lui-même, il sait évaluer où en sont ses ouailles, où il en est lui-même. Simplement, parce qu’il est habité de Dieu, pénétré de Lui et que c’est à Lui qu’il rapporte ce qu’il évalue.

Matin…

L’ ”obamania” qui gagne les Français noirs… je découvre qu’eux aussi – à l’instar des Français juifs ou des Français muusulmans – disposent d’un conseil représentatif. La communaurisation n’est donc pas seulement sociale ou géographique – ou tout simplement raciste – elle est institutionnalisée. Bonne intention mais rédaction qui serait malheureuse, il est question d’inscrire la diversité dans la Constitution. Ledit conseil fait cependant avec raison observer que sans avoir l’obsession des quotas ou d’une coincidence entre la compoisition de notre population et sa représentation élue, il est choquant que sur 35.000 maires en France, il n’y ait que trois Français noirs (en « métropole » s’entend), 600 conseillers municipaux sur quelques 520.000, un seul député et pas de sénateur. L’ « obamania » serait un signal de ces Français pour questionner la France en tant que telle. Si critique des Etats-Unis où l’on lynchait encore les Noirs il y a cinquante ans, où en est-elle aujourd’hui quand peut entrer à la Maison Blanche un métis afro-américain ? Dans cette interrogation, je comprends deux choses. La première est que nos discriminations positives – recette de Nicolas Sarkozy – échouent : Rachia Dati, Fadela Amara et Rama Yade sont des albis mais ne rapprochent pas la chose publique de ceux d’entre nous qu’il faut promouvoir davantage et mieux connaître-reconaître. Ces trois femmes – femmes de scurcroît, si je puis écrire – ne changent pas le mode d’exercice du pouvoir, ni les positions du gouvernement français : les manières expéditives pour refaire la « carte juridiciaire », régler les questions pénitentiaires et légiférer au rebours de deux cent ans de tradition, et surtout d’’expérience, nationale sont exemplaires place Vendôme. Quant à Rama Yade, on la voit sur le dossier tchadien, dans l’affaire sino-tibétaine ou tout simplement pour l’extradition de Marina Petrella. La candidature de Barack Obama sera excellente pour l’image américaine dans les premiers mois d’exercice éventuel du pouvoir de l’heureux élu, je suis convaincu qu’elle décevra vite : Condoleeza Rice n’a en rien infléchi la politique extérieure de Bush junior ni maintenant apporté une amélioration de l’image des Etats-Unis dans le monde et surtout dans le « Tiers-Monde ». Je persiste – au demeurant – à croire au succès de McCain et le voit – parce qu’il est censément « faucon » - capable d’une politique réaliste au Moyen-Orient, et donc d’un retrait physique d’Irak et d’Afghanistan. Au contraire, Obama a renchéri sur l’Afghanistan, réclamant autant que Bush junior des renforts européens : tonneau des Danaïdes…

Géorgie-Russie selon l’Union européenne d’aujourd’hui. Ce serait à rire s’il ne s’agissait des relations extérieures d’un ensemble dont les rapprochements mutuels depuis cinquante ans avaient pour fin explicite de vraiment peser pour l’avenir dans le monde… Sarkozy donne satisfaction aux Etats membres qui souhaitent un sommet, comme si la présidence dans les usages et traités européens pouvait se dérober à ce genre de formalité, une convocation… cela dans huit jours, alors que le déni de signature à Moscou aura trois semaines… la France met l’Europe au moule de ses dérives parlementaires : un débat sur les morts en Afghanistan la semaine dernière aura lieu à la fin de Septembre. Les Troisième et Quatrième République, si décriées, auraient collé le gouvernement au mur dès le lendemain des faits et très probablement l’auraient privé de majorité. Par cette réunion à venir, dont il faut augurer un communiqué de trente pages et pas la moindre mesure pratique, l’Union européenne « envoie un signal » à Moscou… les Etats-membres montrent d’ores et déjà « leur détermination à prendre leurs responsabilités » (dans la sémantique française actuelle, cela veut dire : décider, mais comme précisément il n’est pas question de décider quelque chose de concret, et d’ailleurs quoi ?…). Mieux : ils se donnent « la possibilité d’avoir une diplomatie ferme avec les Russes ». Tout est dans la possibilité. Je suis vraiment soulagé de n’être plus en poste.

Laurence Ferrari. J’apprends que le « 20 heures » de TFI serait le « JT » le plus regardé d’Europe… je l’écoute, interrogée par France-Infos. Le mot qui revient, répétitivement : voilà, et voilà… Je prends au vol : continuité… projet collectif, projet éditorial… j’ai vraiment envie de pouvoir… une audience pour 50/60 ans et en en diminution quoiqu’encore de quelques huit millions de téléspectateurs… leur donner des clés de compérhension. Le nombre de sujets en augmentation de 40% ces dernières années mais le temps d’antenne de seulement 10%. Casser la monotonie, ces sujets qui se suivent… j’ai envie de… Mettre en valeur (200 journalistes)… on déroule notre journal… on va l’installer. – Je suis stupéfait. Il me semblait que le journalisme de grande information et de grande écoute a pour maître l’événement. L’événement n’est pas une matière à la disposition et au choix de ceux qui l’exposent ou l’expliquent, il est l’essentiel, c’est lui qui devrait déterminer la présentation et la durée qui lui est impartie. Ce renversement de tout, même l’actualité est un spectacle modulable par des professionnels selon les goûts qu’ils supposent à leur public (leur clientèle aussi, les annonceurs et les patrons). La vie privée de la « nouvelle star »… protestation du droit sur la vie privée, mais allusion à son physique autant par l’interrogatrice que par l’impétrante. Maîtresse de Nicolas Sarkozy en l’absence de Cécilia. Un métier travesti, une nomination ajustée.

Après-midi…


Accord Irak Etats-Unis. Plus aucune troupe étrangère en Irak à la fin de 2011. Deux désaveux. L’immédiat puisqu’évidemment les Américains, sous quelque manière – la leur – et quelque régime – celui subi par les Irakiens mais à titre national – que ce soit, ne sont souhaités là-bas. A terme, évidemment, il y aura au-delà de 2001 des troupes étrangères, mais sans doute sous mandat des Nations Unies, le désordre et la guerre civile étant certains au départ des troupes étrangères. L’Afghanistan – première version – réclame le départ des troupes étrangères : les quatre-vingt morts de la semaine dernière sont de trop à Kaboul alors que nos dix ne le sont pas à Paris et ne le seront pas à l’Assemblée nationale ! selon une seconde version, ils réclament une renégociation des modalités et missions de cette présence étrangère, preuve s’il en est qu’elle n’est pas davantage souhaitée par les Afghans que par les Irakiens. C’est d’autant plus net que les régimes qui réclament ces départs ont été mis en place par l’invasionn étrangère, l’une illégale, l’autre légale, mais pour les populations subissant les dommages collatéraux », la belle différence ! Le plus cocasse est qu’il y a huit jours, pas même, Sarkozy clame qu’il est impérieux d’être là-bas et d’y être de plus en plus. Le Canard enchaîné rappelait – citation datée à l’appui – la semaine dernière qu’entre les deux tours de l’élection présidentielle, l’an dernier, il était au contraire très sceptique… Source Quai d’Orsay ? comme le loupé de protocole, la signature de l’accord Géorgie-Russie par télécopie puisqu’oubliée dans la conversation ? Roland Dumas est bien placé pour savoir que les diplomates sont experts dans les vengeances subtiles, quand ils sont de carrière. Quant à Obama, qu’on est en train d’introniser, il lui faut revoir sa copie. François Fillon, que je comptais encourager par écrit à en adopter une tout autre que ses conseillers recopiant Lévitte vont lui proposer, a au moins un grand mois pour rédiger et s’adapter au jour le jour.

Les parlementaires russes réclament de leur exécutif la reconnaissance de l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du sud. Bernard Kouchner, as de la négociation et de la crédibilité, assure qu’il ne sera pas question de sanctions contre la Russie, au prochain « sommet » européen. Même attitude claire et courageuse que vis-à-vis de la Chine.

Chiffres… convention démocrate à Denver : 80.000 spectateurs, 15.000 journalistes, pluseirs millions de dollars pour les jus de fruits et les tréteaux (c’est moi qui improvise l’affectation de la dépense). Le commentateur « spécialiste des Etats-Unis » précise que Barack Obama n’a aucun donné aucun point de programme et que sa campagne est uniquement de vanter son parcours personnel et de persuader que le changement est possible. Deux sondages annoncent la victoire de McCain dont je n’ai jamais douté.

Le soir…

Mauritanie, Ahmed Ould Daddah a joué un coup splendide. Absent au moment du putsch, comme il l’avait déjà été en Juin 2003 lors de celui qui faillit avoir raison de Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya, aux manettes depuis près de vingt ans. Ses partisans le donnent depuis 1992 vainqueur à chacune des élections qu’il perd. Mais il est le seul des personnages politiques actuels à n’avoir jamais été ministre ou collaborateur du dictateur déposé en Août 2005. Contestataire de Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui l’a battu au second tour de l’élection de Mars 2007, il l’a – répétait-il publiquement et à moi en particulier – mis en garde. Il ne fait pas de détail à son retour de Tunisie, où il se trouvait en vacances familiales : le putsch est condamnable en principe mais politiquement compréhensible, le pays, etc… ce qui est aller au-devant des militaires. Il les voit, parle au nnom de quatre formations politiques, puis pose ses conditions : un calendrier précis pour le retour à la démocratie (il ne parle pas de légalité), un engagement des militaires de ne pas se présenter à la prochaine élection, de rester neutres dans le scrutin, un gouvernement de transition qui soit de consensus. Les militaires ont refusé ce matin, il leur apportait sa caution à l’international, ils se croient en situation de le négliger. C’est clair, ils veulent s’incruster et l’homme fort depuis dix jours entend certainement se présenter. Ahmed Ould Daddah les a démasqués, alors même qu’on pouvait croire (ou craindre, c’était mon cas) qu’il allait s’allier à eux pour enfin obtenir le pouvoir.


[1] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens I 1 à 12 passim ; psaume XCVI ;évangile selon saint Matthieu XXIII 13 à 22

Inquiétude & Certitudes - dimanche 24 août 2008

Dimanche 24 Août 2008
politiques volontaristes : leur utopie
France : sacralisation de l'exercice personnel du pouvoir
Prier… avant la messe proprement dite tout à l’heure à Damgan. [1] L’omnis potestas a Deo de saint Augustin. Ce qui peut aussi bien produire l’humilité du prince et sa position en conscience devant Dieu et selon cette référence devant les hommes, que la théorie du droit divin, qui n’est pas seulement celle de notre Ancien Régime : je la ressens trop dans notre France actuelle, le prince, censément électif, est aussi revêtu de l’infaillibilité et de l’omnipotente, toutes les formes de la démocratie n’étant plus que de façade dans un système de consentement, de résignation ou de tolérance universels. Conséquence aussi de l’investiture divine pour les mandataires, les « clés de saint Pierre » : je mettrai sur ton épaule la clé de la maison de David. S’il ouvre, personne ne fermera, s’il ferme, personne n’ouvrira. Paul insiste sur la position du prince, comme sur la nôtre : qui a connu la pensée du Seigneur ? Qui a été son conseiller ? Nous ne pouvons rien nous approprier. Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité, et tu élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole. Et nous l’attestons, psalmiste et apôtre nous exprimant du fond de notre cœur… Car tout est de lui, et par lui, et pour lui. Discernement pas immédiat quand Jésus questionne : Le Fils de l’homme, qui est-il, d’après ce que disent les hommes ? La profession de foi de Pierre, l’actualisation d’Isaïe pour bien davantage que la maison de David : je te donnerai les clés du Royaume des cieux. Qu’est-ce à dire si nous ne sommes pas saint Pierre ? l’important me semble la profession de foi, personnelle et au nom de tous, profession faite sur demande du Seigneur Lui-même, ce n’est pas une discussion entre les disciples, et la conséquence de cette profession, c’est la fondation de l’Eglise, celle-ci n’ayant de portée que parce que c’est l’Eglise du Christ.

Les politiques volontaristes. Leur utopie. L’analyse m’en vient de mon portable, le clic de la connexion et de la déconnexion. C’est le même son avec un ordinateur de bureau. Plus de métal, même si on en garde l’apparence et la couleur, promener une petite rondelle aimantée ayant soutenu une silhouette d’animal enfantin à fixer à une porte de frigidaire, le montre aisément. Du plastique, du pétrole, de l’énergie non renouvelable. Nous sommes déterminés par nos produits, par nos outils, par nos matières premières. Nous en dépendons. Prétendre inverser les choses, nous restreindre en niveau de vie, et choisir d’autres matières premières, les fameuses énergies renouvelables est intelectuellement juste mais psychologiquement impraticable. Ces changements se feront, certainement, mais par la contrainte des circonstances. Nous ne sommes qu’à leur seuil. Le volontarisme n’est pas du côté des hommes et des politiciens, il est du côté de la nature et du comportement des grands nombres. Nous ne préviendrons pas les changements climatiques, il est déjà trop tard. Nous serons modifiés par les changements climatiques, sans avoir à le choisir, en le subissant.

La sacralisation de l’exercice personnel du pouvoir. La tolérance générale des medias en France et de tout ce qui devrait participer à la décision, des « intellectuels » aux élus, est ce qui me frappe. Surtout, cet acquiescement général faisant qu’une personne quelconque du seul fait qu’elle est élue à notre « magistrature suprême », revêt l’infaillibilité même si elle est inculte, d’une organisation intellectuelle médiocre. Le mot est toujours du même, les contradictions, les contre-vérités, les forfanteries ne sont pas relevées.

Le bilan des Jeux… pour moi, la consécration politique d’un pays qui a imposé son rythme, ses manières, son régime comme aucun système totalitaire avant lui. Des qualités qui semblent nationales : les Jamaïcains, les Kenyans, certain type de compétition et de courses. Des aveux d’organisation sociale : des nations remportant régulièrement une certaine place au classement, comme si le sport était aussi affaire de niveau de vie. Enfin, quelques prouesses de l’espèce humaine : la natation, la course à pied. Rien d’extraordinaire dans les exercices de force genre lancer de poids, sauts divers.

[1] - Isaïe XXII 19 à 23 ; psaume CXXXVIII ; Paul aux Romains XI 33 à 36 ; évangile selon saint Matthieu XVI 13 à 20

[2] - Ezéchiel XXXVII 1 à 14 ; psaume CVII ; évangile selon saint Matthieu XXII 34 à 40

journal - vendredi 23 août 1968

+ Vendredi 23 Août 1968


23 h 30


Vêpres à En Calcat .
Montagne noire . comme dans mon roman . Mais j’ai
constaté qu’il n’y a pas de chataîgniers . et que
mon évocation n’est pas très fidèle . N’importe !

Opération confusion en Tchécoslovaquie ?
Svoboda . Président de la République . est reçu
officiellement à Moscou .
– pour rassurer la population soviétique ?
– pour le contraindre à former un Gouvernement
favorable à l’URSS ?

Svoboda va-t-il céder sur la question de
Dubcek . et accepter que ce dernier soit éliminé
Auquel cas . les Russes auraient eu gain de cause
au moins pour un temps .
Car Svoboda ne peut qu’exiger le départ
des troupes soviétiques . comme monnaie d’échange .
Va-t-il jouer les Benès . et accepter de céder .
ou va-t-il refuser sur toute la ligne .
S’il cède . c’est bien l’opération confusion .

Quoi qu’il en soit . la situation est difficile à
analyser .
Cernik
nom à vérifier . extrêmement populaire . a réussi à s’évader
et a parlé à la radio
Dubcek et Cernik seraient à Moscou .
mais le bruit courait aussi qu’ils auraient été tués .

Ce qui est certain . c’est que
– les Russes hésitent
– ils n’ont pas encore vraiment utilisé la manière forte
D’après les films que l’on présente à la TV .
aux tanks près . les manifestations font bon enfant
Il n’y a pas ces scènes de Juin 1953 à Berlin
ou de Novembre 1956 à Budapest .
– aucune équipe de collaborateurs ne se forme .
Habileté . courage . et discipline de la Tchécoslovaquie
qui fuit toute provocation .
continue de proclamer son attachement au communisme .
à l’amitié soviétique . tout en réclamant l’indépendance et
le départ des troupes soviétiques

_


Ce que l’on a retransmis du discours du Pape à Bogota
n’a rien d’extraordinaire . Il faudra le lire .
L’essentiel est peut être dit que ces mots tout simples en Europe
aient été dits en Amérique latine .

Inquiétude & Certitudes - samedi 23 août 2008


Samedi 23 Août 2008
l'"Occident", appellation impliquant la "guerre froide"
génération JO pour la Chine : près de vingt an
s de camouflage pour l'autre contrôle des esprits
les Verts se perdent et handicapent la gauche
destins : les personnes plus grandes ou plus petites que la proposition

Maintenant prier… au moins ai-je un communiant avec moi, même si faute d’informatique et surtout parce qu’il n’y tient pas, me l’ayant encore redit incidemment hier : mon cher aîné, le même fascicule au rebord de sa fenêtre, lieu de lecture, de prière, d’être à la manière de ces bancs de fenêtre du Moyen-Age, profiter au plus de la lumière du jour. [1] Vous n’avez qu’un seul enseignant et vous êtes tous frères. Inversion habituelle pour l’évangile de toutes nos hiérarchies, valeurs et habitudes, textes archi-connus mais si peu pratiqués, y compris quand nous sommes personnellement démunis et pauvres et donc sans la moindre qualité pour monter à quelque podium que ce soit : nous avons toujours quelqu’un à qui parler, sauf misère telle que le moindre regard sur nous ou geste d’attention, d’estime (plus encore que de compassion, car la compassion ne personnalise pas et gratifie davantage celui qui l’éprouve que celui qui la reçoit). Et c’est précisément en toutes circonstances de dialogue et de communion que nous n’avons pas à nous faire valoir, mais au contraire à aller, en compagnie de l’autre et grâce à lui vers quelque point d’âme et d’esprit qui ne nous seront rendus perceptibles et désirables qu’en reconnaissant précisément que nous n’avons qu’un seul enseignant… que dit Celui-ci ? le Seigneur donnera ses bienfaits et notre terre donnera son fruit. Un Dieu de gloire qui habite parmi les hommes. Lieu, temps, civilisation, culture sont pénétrés de Dieu. Le texte distingue la « bande-son » de l’image, et le prophète n’est pas seul dans l’épisode : l’envoyé du Seigneur est près de lui. Nos « anges-gardiens », tous ceux qui, dans nos vies, accompagnent…

L’Occident… de quand date ce concept, le livre du général Diego Brosset, les articles de Denis de Rougemont… les conférences à Quatre après la capitulation du Troisième Reich… la persistance ou la reviviscence du concept et des appellations : les Occidentaux, m’inquiètent. Naguère, c’était la solidarité américaine avec une Europe déficiente et coupée en deux, menacée physiquement mais cherchant les modalités de son unité, se donnant par avance des fins, les plus belles qui soient, inscrites dans les préambules de ses traités fondateurs. Aujourd’hui, ce semble un clan bien plus inféodé à l’Amérique, mentalement, que l’étaient les Etats vaincus tour à tour et ruinés par la Seconde guerre mondiale. Ce terme rappelle la guerre froide, pour un peu il l’appelle de nouveau.

La Chine, pendant vingt ans sous pression des Jeux olympiques. Un pays mais surtout un peuple, une génération entière consacrée aux jeux en propagande, en emploi du temps, en objectifs de vie personnelle et nationale : les J.O. ont été, à la suite 1989 et de Tien An Men, un élément supplémentaire de conditionnement : on a découvert ces trois derniers mois qu’avec l’argent motivant quelques-uns comme en Russie, les milliardaires du communisme, c’était en fait le ressort de tout un peuple. Qu’en tout cas, il fallait que cele soit. Pas de Tibet, pas de détail. Des naïfs ont donc calculé il y a près de dix ans que la nuée de journalistes venant commenter les longueurs de bassin ou les mètres au sauit à la perche, pénètreraient forcément la population, et qu’en prévision de ces dialogues, les Chinois se libéraliseraient, au sens politique du terme, spontanément et selon les autorités. Un changement de régime pour mieux paraître devant les médias. On a seulement vu une forme achevée du nationalisme et un système totalitaire se défendant à l’ancienne quand il est questionné. Quant à la sociologie chinoise, elle a été confirmée pour les analystes superficiels ; qui ne l’était pas, par force, pour ces co-parcourants politiques du journalisme sportif. Le milliard et demi, l’enfant unique sur qui tout repose, réussite par procuration des ascendants, susbsistance des aînés, tous facteurs d’individualisme. Mais en même temps le conditionnement nationaliste maintient le collectif. L’ensemble, sur lequel je n’ai plus lu depuis longtemps – j’en suis resté à des histoires diplomatiques de l’Extrême-Orient, à des recueils de Mao lui-même, et aux essais de Tibor Mende puis d’un autre genre, d’Alain Peyrefitte – ne me semble pas avoir été étudié de façon synthétique et convaincante, des essais à la Siegfried.

Les Verts se perdent en étant un parti et non un groupe de pression à l’échelle nationale, alors qu’ils le sont au niveau local. Ils pourraient, auraient pu réussir, ont réussi dans les années 1970 à faire ce qu’ensuite a tenté en solitaire Nicolas Hulot. Au lieu de cela, ils se cherchent des figures emblématiques, les trouvent chez les incasables : cette fin de semaine, l’université d’été avec Bové et Cohn-Bendit. Ils handicapent à mon sens le Parti socialiste. Du côté de celui-ci, pas d’unité, même le tandem Ayrault-Ségolène semble se disjoindre (la seconde n’aurait pas prévenu le premier qu’elle rencontrait le Dalaï-Lama, samedi dernier et sur ses terres… donc pas de réplique à Sarkozy.

Le Canard enchaîné m’apprend un déjeuner ou une rencontre au Bristol e Mai dernier de Sarkozy avec Villepin. Le premier aurait fait miroiter au second un « retour » au Quai d’Orsay ce que l’autre aurait gobé. Le dîner Chirac-Sarkozy en couple était pour remercier le prédécesseur de son silence, notamment dans l’affaire constitutionnelle : il y a en effet de quoi. – Même source sur la Géorgie. Les Américains ont re-fait le « coup » du Koweit : en Juillet 1990 ? leur ambassadeur à Bagdad, une femme, avait écouté sans broncher Sadam Hussein lui exposer son plan d’invasion et ce silence, voire quelques mots ambigus auraient pris pour un consentement tacite des Etats-Unis. A Tbilissi, les Américains auraient encouragé les Géorgiens à « attaquer » avec les résultats que nous voyons : les séparatistes l’étaient de fait, alors, mais pas encore en droit et les troupes russes ne les protégeaient pas encore. C’est fait maintenant. Sarkozy dans sa navette entre Tbilissi et Moscou avait oublié qu’un accord obtenu des deux parties, se signe. On aurait ébruité du Quai d’Orsay qu’il a fallu réparer la chose par télécopie…

Autre prix Nobel de la paix, la birmane enfermée depuis dix-huit ou vingt ans, en est au point de refuser de recevoir l’envoyé « spécial des Nations Unies ». Est-elle invité au « raout » qu’en Décembre prochain va sécher le Dalaï-Lama à l’Elysée, et pourquoi ne pas délocaliser l’exercice chez elle, à domicile ?

Je lis Jacques Delors dans ses mémoires. Son explication pour n’avoir pas été candidat à l’élection présidentielle de 1995 est très convaincante, il se peut son livre me le rende sympathique alors que je n’ai jamais éprouvé ce sentiment pour lui auparavant. Je le trouvais redoutablement centriste, c’est-à-dire attaché d’abord à la synthèse de tout, même et surtout des contraires, ce qui est sans doute comprendre la plupart des points de vue possibles mais amène soit à ne pas choisir, soit à choisir l’impossible. Je l’ai trouvé parfois peu courageux. Rationnellement, il avait raison de ne pas se présenter. Mais il est fascinant que le défi ne l’ait pas intéressé.

[1] - Ezéchiel XLIII 1 à 7 ; psaume LXXXV ; évangile selon saint Matthieu XXIII 1 à 12

journal - jeudi 22 août 1968


+ Jeudi 22 Août 1968


23 h 35

Adresse des émissions TV sur la Tchécoslovaquie
on arrive à y justifier toute la politique gaulliste
– dénonciation de Yalta
– force de frappe
– indépendance nationale
– nécessité de disparition des blocs

Les Tchèques résistent .
Si la partie militaire est gagnée .
la partie politique semble moins bien se dessiner
– une infrastructure politique se maintient
qui condamne les Soviétiques . et continue d’encadrer
la population : le PR est toujours en place . l’Assemblée Nationale
a voté des motions . et même le Congrès du Parti
(regroupant près de 1.000 personnes) a pu se réunir
clandestinement
– toujours pas d’équipe de rechange
– des radios libres continuent d’émettre

Le Pape est arrivé à Bogota .
La TV a admirablement rappelé les circonstances du voyage
Paul VI est d’un courage (et d’une foi) admirables .
Il vient dans un volcan
– misère matérielle et psychologique inouïe de ce continent
– imbroglio des dictatures et des influences impérialistes
(USA . Chine . Cuba . URSS)
– révoltes étudiantes et paysannes
– division dans l’Eglise .
Oui . le volcan . la fournaise .

_


Oui . que mon roman soit « pris » .
Je le désire et le souhaite de toutes mes forces .
Je ne peux l’expliquer . C’est très important .
C’est une porte ouverte . enfin .

_


Et aussi . mais de cela . je ne peux plus parler
Car c’est trop usé . trop ressassé . trop pleuré .
et cela a revêtu des visages trop nombreux .
et aussi que commerce
Ce qui me permettra de ne plus écrire ces cahiers .

paragraphe en fait illisible – sauf la première ligne

Il me vient cette pudeur de ne plus rien dire ou écrire .
j’ai espéré . j’ai prié . j’ai cru . j’ai aimé .
j’ai essayé . tout fait . tout espéré .
Et tout s’est creusé . embrouillé . emmêlé .
Le bonheur . comme la tentation et l’obsession du suicide
ont alterné . Rien ne l’a emporté . Je n’ai
jamais été le maître .
Ai-je la foi ? Ai-je aimé réellement ?
En ai-je jamais eu la possibilité

L’AMOUR PARTAGE EXISTE-T-IL ?

Mais l’espérer et l’attendre . oui . çà existe .
Et je ne vis que de çà .

Tant d’indicible . et d’inconnu .
à travers ce quotidien . et cette prison d’être seul
face à moi-même .
Seul sans toi .
Et qui est toi ?

Non . je ne veux plus reprendre ce chemin de l’obsession .
De celle que j’aime . et qui ne m’aime pas .
Qui est ma vie . et qui change de prénom chaque année .

Oui . me taire . attendre . prier . vivre .

Je ne sais . ce que j’ai ce soir . et d’autres soirs .
je voudrais entrer dans ma peau .
et je ne le pourrai que quand je serai heureux .
Et je ne le serai jamais . seul .

_

M’arracher à moi-même .
Faire confiance à Dieu .
Ne plus penser .

« Faire la planche » . Objectiver .

. . . le bonheur qui est tout près
et qui n’en a pas l’air ….
[1]

OUI



[1] - citation de mémoire du Grand Meaulnes

Inquiétude & Certitudes - vendredi 22 août 2008


Vendredi 22 Août 2008
Un débat parlementaire cinq semaines après les faits qui le nécessitent
Géorgie par téléphone
Le Dalaï-Lama consent à recevoir


[1] Je prophétisai, comme il m’en avait donné l’ordre, et l’esprit entra en eux ; ils revinrent à la vie, et ils se dressèrent sur leurs pieds : c’était une armée immense ! C’est nous : nos ossements sont desséchés, notre espérance est détruite, nous sommes perdus ! Réponse, la résurrection : je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez. Ossements desséchés, je vais faire entrer en vous l’esprit et vous vivrez. Aboutissement : la pleine connaissance de Dieu. Certains erraient dans le désert sur des chemins perdus, sans trouver de ville où s’établir. Ils souffraient la faim et la soif, ils sentaient leur âme défaillir. Mais à Dieu, notre réponse ? l’amour pour Lui et pour le prochain. Les commandements rappelés par le Christ sur la question de cours qui lui est posée. Les deux séries de textes s’éclairent l’une l’autre. Tout ce qu’il y dans l’Ecriture, - dans la Loi et les Prophètes, - dépend de ces deux commandements. Reste à savoir ce qu’est l’amour et comment aimer. Dieu nous l’apprend par la manière dont Il se conduit envers nous, par ce qu’Il est et qu’Il nous donne de connaître par bribes, avant que ce soit total, par ce qu’Il nous souffle selon l’esprit qui nous est insufflé. Tout cela, pour les uns, c’est de la théorie, de quoi embarrasser Dieu et les contemporains, pour d’autres, c’est la vie à quelque époque de l’humanité que ce soit et selon bien des religions et des approches, même agnostiques.

Présentation de « l’information » : France-Infos. Que serait-ce à « la » télévision ?
Afghanistan. Revue de presse, de Libération au Parisien, la discussion des circonstances de ce guet-apens d’il y a quatre jours. Pas de reconnaissance aérienne préalable, mais cela ne traite pas la rumeur d’une frappe de l’O.T.A.N. indiscriminée. Les talibans renseignés, leur edxcellente tactique relativement à nos imprudences, la colonne asusitôt scindée en deux, aucun couvert possible, le radio aussitôt abattu et les chefs premiers visés. Débat factuellement limité à la demande d’Hollande, hier, de clarifier nos objectifs. Concessions gouvernementales en deux temps, un débat en fin de Septembre, puis assort de ce débat d’un vote, jusqu’à ce que l’on s’aperçoive que tout cela est de droit puisque selon la révision constitutionnelle, toute prolongation de séjour de troupes à l’étranger au-delà de quatre mois doit être autorisé par le Parlement. Fillon joue les héros et les magnanimes en « décidant d’appliquer dès maintenant » la loi, comme si le texte dépendait pour être appliqué d’un bon vouloir gouvernemental. La présentation se corse : chiche pour l’opposition d’obtenir une majorité défavorable, et « occasion » pour le gouvernement d’ « enfoncer un coin » entre ceux qui tolèrent notre envoi de troupes et ceux qui veulent notre retrait. – La réponse à ces dires et présentations est donnée par les faits : le ministère de l’Intérireur afghan publie qu’une frappe aérienne des « forces de la coalition » a fait 75 morts civils dont la plupart sont des femmes et enfants, redondance à cette noce campagnarde canardée en Juillet, plus de quarante-cinq morts… D’ici la fin de Septembre, combien de morts parmi nos soldats ? Je pense que l’Afghanistan va être – plus encore que « le pouvoir d’achat » le point de rupture entre le pouvoir issu de l’élection du 6 Mai et ses manières, et l’opinion.

La défense étant le « domaine réservé » du Président de la République, articule-t-on avec solennité (pas de contrôle ni de collégialité et présomption de génie personnel), téléphone dont on fait grand cas entre Bush et Sarkozy sur l’évacuation des troupes russes en Géorgie. Celle-ci semble effective mais on joue sur les mots : les régions séparatistes ne sont pas concernées, les Russes ne le mentionnent pas et ni la Maison Blanche ni l’Elysée ne le précisent. On va vers l’état de fait, et la semaine prochaine il y aura le début orchestré d’une campagne à Moscou, avec débuts d’exécution parlementaire pour la reconnaissance juridique de ce fait. Belle fin de mandat pour Bush, belle présidence européenne pour Sarkozy.

Enflure du reportage en Languedoc : le Dalaï-Lama inaugurant un temple, plus de quatre-cent retraitants sur place pour trois ans. Entretien privé pour Carla auquel assistent Kouchner et Yade. Carla a le geste de joindre les mains en recevant l’écharpe blanche tibétaine dite de bienvenue. Mais dans le reste de la journée et ce soir, plus la moindre évocation de ce moment et encore moins de quelques conclusions que ce soit. Vague écho ce matin d’un dire de la veille du Dalaï-Lama : attente que Sarkozy fasse des demandes et propositions concrètes aux Chinois, assurance que la répression ne cesse pas. On persiste à parler de chef spirituel, on redit – ce qui est devenu un mensonge – que le souverain sera reçu en Décembre, en tant que prix Nobel de la paix, par Sarzkoy : en fait avec d’autres et selon une autre qualité que la sienne. Ce que le Dalaï-Lama a refusé, prétextant d’autres obligations. La lâcheté du président français ne trompe absolument personne mais les multiples alibis et trompe-l’œil permettent au gouvernement la langue de bois.


[1] - Ezéchiel XXXVII 1 à 14 ; psaume CVII ; évangile selon saint Matthieu XXII 34 à 40

journal - mercredi 21 août 1968

+ Mercredi 21 Août 1968



21 h 10


Profonde tristesse pour la Tchécoslovaquie .
C’est cela qui domine . Les souffrances morales et physiques .
Pauvre pays . Pauvres gens .

Emission à la TV . caractéristique
– tristesse poignante de la séquence tournée ce matin
à Prague . et les deux minutes de silence et d’immobilité
à midi
– inanité et impuissance des réactions dans le reste du monde
– mise en cause des accords de Yalta . du partage
du monde . de la politique des blocs . etc…

Ainsi . les Soviétiques ont sauté le pas .
Intervention militaire depuis 01 h 30 .
avec deux « couvertures »
– concours des alliés : Pologne . Bulgarie . Hongrie . All Est
– appel de l’intérieur : le SG du PC slovaque et
le directeur de Rude Pravo . pour que soient appliqués .
les accords de Bratislava .

Il va de soi que ces « couvertures » ne seront
acceptées que par ceux qui le veulent bien .

Il est probable qu’ils vont être peu nombreux
car – contrairement à ce qui se passait en Hongrie –
. le PC tchécoslovaque était nettement au pouvoir
. le changement d’équipe Novotny >> Dubcek
s’est fait dans la légalité communiste
. l’expérience dure depuis plusieurs mois . et
la population a visiblement appuyé cette expérience
. les dirigeants avaient pris grand soin de ne pas faire
les erreurs d’Imre Nagy
- maintien des liens avec URSS et pacte de Varsovie
- pas de remise en cause du socialisme

L’étonnant n’est pas que les Soviétiques interviennent
militairement .
mais bien qu’ils aient donné l’impression qu’ils
n’interviendraient pas .

Ils avaient le choix entre
– intervenir militairement
avantages : l’expérience est liquidée
inconvénients : l’opinion internationale est « contre »
(réédition de Budapest) . les partis communistes
occidentaux « lâchent » Moscou . la cause du
socialisme dans les pays où il n’existe pas encore .
est en dommage .

A vrai dire . – si l’on se place sur un terrain de
cynisme – les inconvénients ne sont pas grands
– les chiens aboient . la caravane passe
les événements de Budapest l’ont montré .
Washington ne bouge pas : il n’y a pas matière à
guerre mondiale . les Russes ne font que consolider leur zone
d’influence
– la solidarité communiste se reconstituera au bout de
quelques semaines . ou de quelques mois .

En effet :
– laisser faire l’expérience tchécoslovaque
c’était réellement condamner à terme le bloc soviétique
- contagion de l’expérience tchèque che les satellites
- contagion en URSS
- chute de Ulbricht
etc…

Les risques pris en laissant faire Dubcek – qui
consistaient à parier pour le socialisme à l’état
pur . sans le secours de la force – étaient infiniment
plus grands . que ceux courus par l’URSS
en intervenant militairement .
Cette intervention prouve au contraire combien l’URSS
s’est sentie menacée .

Ceci posé . quelles sont les conséquences .

– pour la Tchécoslovaquie .
il est douteux que les Russes fassent maintenant
machine arrière . Dubcek et Svoboda sont .
paraît-il déjà arrêtés . ils seront supprimés physiquement
faute de quoi ils reviendront au pouvoir
Une équipe « bidon » va être constituée . Il est déjà fait
allusion à Novotny . qui a sûrement encore des partisans .
(L’intervention a d’ailleurs juste lieu avant le Congrès
qui devait installer définitivement la nouvelle tendance).

– pour l’URSS
la tendance donc l’emporte . mais il semble qu’il y ait
de sérieux remous . et que Kossyguine . Souslov
et Chelepine seraient hostiles . et même que Kossyguine
aurait donné sa démission .

Le système ne peut être renversé de l’extérieur .
Il ne peut l’être que de l’intérieur . La preuve semble être
même faite qu’il ne peut l’être que de Moscou .
Chez les satellites . c’est insuffisant .
Si la Roumanie est laissée (provisoirement ?)
tranquille . c’est qu’elle n’a pas de frontière
avec l’Allemagne .
car 20 ans après . c’est toujours le problème allemand .
et le souvenir de Juin 41 qui hantent les Russes .

J’ai personnellement l’intuition cependant que les choses
ne vont pas se passer comme à Budapest .
et que après une brève réaction . et consolidation
du système soviétique . on va assister à un nouvel
élan de libéralisation . et pas seulement en Tchécoslovaquie
mais même en URSS . et à de nouvelles lézardes
du bloc de Varsovie .
Ce pourrait même être la dernière tentative d’éviter le
dégel – et la fin de cette coupure de l’Europe
pourrait être proche .
En effet
– la résistance tchécoslovaque va être vive
Il y a trop de corps constitués favorables à Dubcek
et il y a toute une jeunesse qu’il va être difficile de
mettre au pas
– l’équipe soviétique est divisée . profondément

Conséquence . dans le monde . et en France

– l’image traditionnelle du communisme qui tendait
à s’estomper . est pleinement rétablie : 12 ans après Budapest .
Prague une deuxième fois .
Aucun PC occidental ne peut tenir devant cela

– nouvel abaissement du prestige soviétique

– sur l’échiquier politique français
. confirmation de la campagne anticommuniste faite
par les gaullistes . après les événements de Mai (cf. Gorse)
. nouvelle mise en cause de la Fédération et de
Mitterrand . fondée sur l’alliance avec le PC .
les événements de Mai . l’échec de Juin . le deuxième
coup de Prague vont renforcer chez les SFIO
la tendance à s’écarter du PC . (déjà Guy Mollet
qui ne fait que se plier aux rapports de force
existant dans son parti . pour rester à sa tête .
a déclaré ce soir que les réactions aux événements actuels
seraient un critère) .
Donc ou bien le PC désavoue complètement Moscou .
Pour garder sa clientèle FGDS . Mais on ne le croira pas
et il n’osera pas faire schisme avec Moscou .
ou bien la F G D S est cassée .

– l’attitude du Général de Gaulle
. il juge l’affaire capitale
convocation de Couve de Murville et Debré
communiqué sans ambiguité et synthétisant toute la
politique européenne et mondiale de la France
condamnation de l’URSS
( comme crise de Berlin . et Cuba : fermeté totale
devant toute agression .
tout en maintenant but lointain d’unifiation européenne
et de coopération) .
commentaire de David Rousset . porte parole officieux

Chose curieuse – je ne sais si cela avait été fait
en 1956 pour la Hongrie – les Soviétiques ont avrti en
pleine nuit . les Grands occidentaux :
au moins Washington . et Paris .

L’intérêt politique immédiat va se concentrer – à mon sens –
non à Prague . où les choses sont provisoirement jouées .
mais à Moscou .
Il va y avoir des remous dans l’équipe dirigeante .

En tout cas . pauvres Tchèques .

Et monde faux et cynique
– réaction devant l’Encyclique et le magistère
– Biafra
– Vietnam .
– élections américaines .
où le vrai duel intéressant : Rockefeller c/ Mac Carthy
va être remplacé par ce lamentable duel Nixon-Humphrey .
vieux politicards sans imagination ni idéal

_


22 h 45

A . s . de mon roman .
S’il n’était pas « pris » . comme je le redoute
– voie d’expression ce qui m’est fermée
– goût d’écrire refoulé . frustration
– goût de lire . Pourquoi le roman que je lis a-t-il
été pris . et pas le mien ?

C’est bien élémentaire . Mais vraiment . j’ai
travaillé deux mois sur ce roman .
j’ai voulu y dire beaucoup .
Sans doute n’est-ce pas parfait . j’en suis le premier
bien conscient .
Mais – comme pour le bonheur – et l’amour –
je ne progresserai que si mon premier roman est accepté .

Et s’il n’était pas pris . j’aurai une nouvelle fois .
cette impression d’échec et d’impuissance .
que j’ai déjà tellement sur le plan familial .
affectif . et scolaire .

Oui . si ce roman était pris . . . !


23 h 15

Il semble que Dubcek . Swkowski (Pdt Ass Nat) .
ainsi que le Pdt du Conseil et les deux vice Pdts
sont arrêtés .
Par contre le Général Svoboda . semble garder
une certaine liberté d’action .
En tout cas . il incarne ce soir la légitimité et la liberté
en Tchécoslovaquie . plus que jamais .

_

Inquiétude & Certitudes - jeudi 21 août 2008

Jeudi 21 Août 2008

néant du Conseil de sécurité
les morts en Afghanistan - pour quoi ? car le comment ne fait pas question, c'est une guerre - 55% des Français sont contre cette guerre
Paris-Match ne donne pas sa couverture au Dalaï-Lama
Mauritanie : une caution décisive pour les militaires

Prier… communion indistincte avec tous, « mes » destinataires que je laisse en silence. La saint-Pie X, « mon » recteur, Denis M. assure, ce que je crois volontiers que sa canonisation doit beaucoup à la dette d’affection et de reconnaissance que Pie XII avait envers lui. Car en fait, c’est le « patron » des intégristes aujourd’hui et sa gestion de la séparation de l’Eglise et de l’Etat en France fut particulièrement malheureuse et crispée : la souplesse et le sens des perspectives sont restées nettement du côté de Paris, grâce à Briand et sans doute aussi à Combes, probablement une figure et une personnalité méconnue, caricaturée et à nuancer. Le repas de noces, le désistement des appelés et invités, parfois avec violence (expérience des fratries…), celui qui entre par raccroc mais n’a fait aucun véritable effort, pas la moindre marque de respect et de reconnaissance : son jugement, sa condamnation à l’identique des invités qui ont refusé de se rendre à la fête. Entrent dans la salle les mauvais comme les bons, l’évangile finalement ne distingue qu’un seul « mauvais », pour l’exemple sans doute. Rassemblement prophétisé aussi par Ezéchiel, avec en sus la solution à nos défaillances : je mettrai en vous mon esprit : alors vous suivrez mes lois, vous observerez mes commandements et vous y serez fidèles. Comme on continue de respirer après un temps d’arrêt pour mieux être à soi-même ou à ce que l’on voit, continuer de prier tout ce jour, en communion aux autres et à Dieu, par son Fils. [1]

Les batailles de textes s’apaisent dans le néant et l’irrésolution au Conseil de sécurité sur le conflit caucasien. Mais là-bas, la situation est parfaitement claire. Les Russes sont à trente kilomètres de Tbilissi, tiennent avec barrages les principaux axes vers l’Abkhazie et l’Ossétie du sud et ces deux provinces – affichant désormais leur séparatisme, dont le Sénat russe doit reconnaître le bien-fondé incessamment – sont fait détachées de la Géorgie. La semaine européenne a été courte, les Etats-Unis ont repris la main, mais les menaces ne sont que verbales, et il est assuré qu’elles le resteront : on n’évoque que la détérioration des relations. Pas d’intervention militaires européenne, atlantique ou onusienne. La partie est donc gagnée pour les Russes territorialement, prochain acte, gagner les élections présidentielles en Ukraine et faire basculer Saskhatchvilli. La Géorgie a eu le tort de ne pas attendre d’avoir été admise dans l’O.T.A.N. et dans l’Union européenne pour tenter de reprendre dans ses provinces séparatistes : nous aurions été acculés à la soutenir si la Russie avait riposté. Aucun traité ne la liant à nous, elle s’est trouvée aussitôt à découvert et à quelques mois de l’élection présidentielle américaine, aucune « partie au bord du gouffre » n’est concevable avec la Russie.

Les morts en Afghanistan. Vrai ou faux, le dossier est extrêmement mauvais pour Sarkozy. Celui-ci – plus inconscient encore que crâne – revendique non seulement la décision d’aller en Afghanistan bien plus conséquemment qu’avant, mais la solitude de sa décision, qu’il appelle responsabilité (ignorance chronique depuis des décennies que la responsabilité signifie contrôle et possibilité de sanction et que ce n’est donc pas synonime de décision). Or, cette décision et notre participation, qu’elle soit ou non en compagnie de la quasi-totalité des Etats-membres de l’Union européenne, sont contestées par 55% des Français, selon Le Parisien à paraître demain. Surtout, les parents des victimes avancent que nos soldats sont envoyés bien trop jeunes, sans expérience, et que dans l’affaire-même, ils auraient eu à tenir quatre heures sans renfort et que les appuis aériens de l’O.T.A.N. auraient fait des victimes parmi eux : toujours l’imprécision ravageuse et typiquement américaine des interventions du ciel (les bombardements à très haute altitude de la dernière guerre, l’apparition dans la guerre du Kosovo de la sinistre litote : dégâts collatéraux…). Les discours dans de telles circonstances sont désastreux : Sarkozy qui décidément n’a pas la culture de chacun des sujets qu’il traite ou des circonstances où il officie, parle de collègues aux soldats présents, l’évêque aux armées ose rendre grâce de tout ce que nous avons reçu de ces jeunes. Le silence de chacun eût été mieux… et les médias parlent pour la messe aux Invalides de « cérémonie œcuménique ». – Révision constitutionnelle aussitôt éprouvée. De débat, demandé par l’opposition de gauche mais aussi quelques parlementaires de droite, il n’est pas question avant la fin de Septembre. Je ne souhaite la mort de personne, mais si dans les cinq-six semaines qui nous séparent encore d’une explication publique et controversée de notre présene en Afghanistan, de nouveaux morts surviennent, les choses deviendront très difficiles pour le gouvernement. Il semble que Sarkozy ait songé à une intervention devant l’ensemble du Parlement, rodant ainsi sa nouvelle prérogative.

Paris-Match n’a pas eu le temps de faire une couverture sur Alain Bernard et ne la donne évidemment pas au Dalaï-Lama

Pendant ce temps-là… la récession s’installe alors même que les cours du pétrole, promis à aller d’ici Noël vers les 200 dollars le baril, sont descendus depuis plusieurs jours à 120… et que l’euro. Reste autour de 1,50 dollar.

Mauritanie… Projet d’une note vers l’Elysée, Matignon et le Quai depuis hier… parcours des dépêches de l’Agence mauritanienne d’information en rétro-chronologie, et je tombe en date du 18 sur une conférence de presse d’Ahmed Ould Daddah, mon ami de quarante ans, et l’opposant « historique » aux militaires depuis sa candiature présidentielle de 1992. Stupéfaction, ce n’est pas une analyse de situation et une prudente réserve sur le bien fondé des militaires, c’est une approbation, une mise à disposition d’une expérience de la démocratie et de relations diverses à l’étranger pour faire comprendre les choses au dehors. Donc le ralliement et même une pétition d’amitié avec le « chef de l’Etat » auto-proclamé. J’ai couriellé aussitôt mes sentiments, mais cela n’a pas trop teinté mon papier vers les hiérarchies françaises. Evidemment, cet appui est décisif pour les militaires. Au mieux, ils remboursent Ahmed et le font élire, mais ils le tiennent et il devient leur homme après leur avoir résisté pendant près de vingt ans très explicitement, au pis, ils le dupent et se présentant eux-mêmes au prochain scrutin, ils lui infligent une nouvelle défaite.

[1] - Ezéchiel XXXVI 23 à 28 ; psaume LI ; évangile selon saint Matthieu XXII 1 à 14

Inquiétude & Certitudes - mardi 19 août 2008

Mardi 19 Août 2008

Le prévisible et la folie

Géorgie : reconquête - une première dans l'ancienne Union soviétique

Faux fuyants et véritables objectifs : Français du Canada, souveraineté du Tibet

Ukraine-Russie : fond de l'affaire géorgienne




Prier… vous qui m’avez suivi
[1]. Ne communiquant plus ce moment à d’autres, ces jours-ci, sensation redoublée de solitude. La communion a besoin de signes. Des interrogations vêcues ensemble, même si chacun le fait selon son compte et son expérience sont à la fois plus fortes et plus solubles. Comment suivons-nous ? une psychothérapie, nos maux d’âme, nos demandes quand nous avons encore la foi d’en formuler ? Le riche, qui est riche ? Nous tous… moi… par encombrement, par incrédulité, par ce que je traîne avec moi. Pour Dieu, tout est possible. Pas la magie d’un changement de nos paramètres, mais un changement de toutes nos façons d’être, un changement fécond, un changement que Dieu appelle et valide. Le riche que nous sommes, l’inncrédule que je suis reçoit son portrait, extraordinairement fort, chez Ezéchiel : sous la main de ceux qui te transperceront, tu seras un homme et non un dieu. Tu mourras de la mort des païens incirconcis, par la main des barbares. Voici que l’enseignement modifie complètement sa perspective, je suis emmené au pied de la croix. Jésus tellement incarné, tellement homme pour nous rejoindre, nous pénétrer de Lui-même, meurt comme un homme, transpercé par les barbares… mais la caricature du puissant contemporain demeure : tu prends tes pensées pour des pensées divines…. Tu as multiplié ta fortune et à cause de cette fortune ton cœur s’est exalté. Mais moi je ne sais plus que ma faiblesse.


Le prévisible et la folie. Dix soldats français tombent en Afghanistan. Source proche de l’Elysée pour l’annoncer en début de matinée, promesse d’un communiqué de la Défense plus tard, sans que rien soit d’abord confirmé. Voyage de Sarkozy en fin de journée sur place. A cette occasion, il est dit que ce sont trois mille hommes et non les deux fois sept- cents à la suite des décisions de Février (et aussi du débat parlementaire auquel fut contraint le gouvernement) qui sont engagés là-bas depuis l’été… Argumentaire du Premier ministre, puis du ministre des Affaires étrangères, la sécurité de la France se joue à Kaboul. Fermeté de Sarkozy contre le « terrorisme ».

Alors que la guerre de Géorgie constitue une première pour l’ancien ensemble soviétique : tentative de Moscou de reprendre du territoire et de la souveraineté perdus en 1991, avec le prétexte des nationalités, des anciens passeports, etc… la France en vit une autre pour ce qui la concerne : elle s’engage résolument dans une guerre dont elle n’a pas défini les enjeux, dont elle accepte la motivation idéologique et dont elle paye le prix politique : la mise sous tutelle américaine de ses concepts stratégiques. L’issue n’est pas douteuse, seule l’est la date : combien faudra-t-il de morts français, d’élections présidentielles chez nous et aux Etats-Unis pour que les « Occidentaux » et « l’OTAN » évacuent ces pays : Itak, Afghanistan…

Le Dalaï-Lama consent à recevoir Kouchner cornaquant Carla Bruni, puis Rama Yade. Il a insisté à Nantes sur le soutien populaire qu’il ressent pour sa personne et pour son pays, et s’est abandonné à faire l’éloge de Sarkozy, sa jeunesse et la sympathie que celle-ci inspire…

Les faux fuyants et les véritables objectifs. Pendant que Fillon était au quatrième centenaire de la ville de Québec, il était question des francophones au Canada. Pendant qu’on discute du Tibet, on parle des droits de l’homme. Dans les deux cas, on est à côté de la question. Il s’agit au Canada, des Français du Canada, cf. de Gaulle qu’on rayait au même moment de parler de la Russie et non de l’Union soviétique. Il s’agit au Tibet de l’indépendance, ou – au moins, selon le Dalaï-Lama – d’une « autonomie véritable ».

Chine, au moins 3.800 morts – source officielle – l’an dernier dans les mines de charbon. Selon les connaisseurs, c’est très en-dessous de la vérité.

Toujours pas d’accord au Zimbabwe.

Pêle-mêle : dîner Chirac-Sarkozy dans la propriété familiale de Carla. Visite du général pustchiste mauritanien au président légitime qu’il a renversé.

La vraie question du jour est la relation Ukraine-Russie. La Russie a l’avantage pas tant par sa dimension, mais parce que dans toutes les anciennes République soviétiques, elle dispose d’une forte minorité ethnique, ainsi est-elle intouchable et ses visées stratégiques peu discutables en général et surtout en période électorale quand le pays en qu’elle met en question et en demeure tend vers la démocratie. C’est le cas de l’Ukraine. On vote dans un an, et les principaux candidats, donc les adversaires sont le président Youtchenko et la Première ministre Timochenko. Cette relation détermine, concrètement, les possibilités de résistance géorgienne, et donc l’adhésion de Tbilissi à l’Union européenne et à l’Alliance atlantique. Merkel, dont les considérants sont en Europe orientale – bien davantage que ses prédécesseurs depuis la « réunification » – vient d’opter.

[1] - Ezéchiel XXVIII 1 à 10 ; cantique Deutéronome XXXII 26 à 36 passim ; évangile selon saint Matthieu XIX 23 à 30