lundi 22 septembre 2008

Inquiétude & Certitudes - lundi 22 septembre 2008

Lundi 22 Septembre 2008

c'est le service public audiovisuel qui a débusqué le papier OTAN

les députés à l'Assemblée nationale ne votent pas en conscience

l'apatridie de mode chez nos gouvernants les fait amnésiques

François Mitterrand manque à l'opposition, François Fillon prend la main sur Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy avec la Federal Reserve : bonjour et au-revoir

l'automne commence sans plus aucune analyse ni prévision

de Gaulle aujourd'hui en monuments comme Verdun était célébré sous l'Occupation



Prier… [1] il ne fait pas de tort à son frère et n’outrage pas son prochain. Notre pauvre et petite part à la remise d’aplomb de toute la création, de la société, la nôtre. Plus avant, l’authenticité de notre cœur : rien n’est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour. Enfin, seconde version de cette affirmation terrible du Christ, qui n’est d’ailleurs qu’une constatation : celui qui a recevra encore, et celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il paraît avoir. Explicitation, ces avoirs et ces retraits sont essentiellement, pour ce qu’il y a de plus vital pour nous, de l’ordre spirituel : faites attention à la manière dont vous écoutez. Modèles évidemment, les disciples tout balourds, peu instruits et encombrés de préjugés compréhensibles : une telle écoûte qu’ils sont parvenus à nous transmettre ce qui nous fait vivre et construit, une écoûte d’âme et une écoûte d’action (missionnaire mais aussi sociale, l’Eglise a été une société par elle-même pendant tant de siècles, au moins en Europe, y compris la société politique, et il est possible qu’en Afrique, en Amérique latine, en Chine, en Inde quand ces nouveaux chrétiens auront pris le pouvoir à Rome-Vatican, elle le redevienne). Jésus, si souvent, part de nous pour nous exposer l’essentiel, les manières d’être avec Dieu, son Père. Part de nous, les guérisons selon nos besoins à notre demande et par notre foi. Part de notre bon sens quotidien : Personne, après avoir allumé une lampe, ne la cache sous un couvercle ou ne la met en-dessous du lit… de fait ! Seigneur qui séjournera sous ta tente ? … le Seigneur a horreur des gens tortueux, tandis que les hommes droits sont parmi ses intimes. … Il se moque des moqueurs, mais il accorde aux humbles sa grâce. Donne-moi (donne-nous) Seigneur Jésus, aux côtés de ton fidèle Gaston, moine de Sainte-Anne de Kergonan, au regard toujours bleu de ciel, humble s’il en est, passeur d’âmes puisqu’il avait la charge des novices y compris d’une communauté entière de probables débutants, et qu’il en avait surtout, par humilité et attention, le charisme, donne-moi (donne-nous) cette humilité et cette attention qui nous font demeurer sous ta tente, dans ton intimité… Dom Gaston, gisant désormais dans la commune attente, qui fait ainsi demeure inébranlable. Tes fidèles, Seigneur, Gaston au premier rang précisément parce qu’il ne se faisait pas voir, se reconnaissent à leur regard.

Matin

Significativement, c’est le service public qui a débusqué le rapport O.T.A.N. montrant que nous sommes ridicules dans le dispositif, notamment vis-à-vis des Américains… Le débat parlementaire de cet après-midi sert à quelque chose puisque Hervé Morin, le dos au mur, admet l’existence dudit rapport mais en conteste la qualification, c’est un compte-rendu ? Georgelin, chef d’état-major général, vient à son secours : un compte-rendu à chaud, comme il est d’usage. Mais sert-il à autre chose ? commentaires, un vote positif ne fait aucun doute, simple occasion de débattre entre majorité et opposition (il ne vient pas à l’esprit que l’on va avoir des explicatons du gouvernement, lequel ne peut que s’enfoncer factuellement et se découvrir encore plus quant aux orientations nouvelles de notre politique étrangère – tout cela sent désormais l’éphèmère), et l’on met en valeur que c’est un nouveau « droit », la démocratie octroyée, et trop récemment pour être spontanément pratiquée par le président régnant.

Que représente le Parlement ? quand il approuve une politique que désapprouvent à 62% les Français, et quand il est entendu d’avance que le débat n’aura aucune influence sur le vote ? puisque les députés à l’Assemblée nationale ne votent pas en conscience.

Les commentaires viennent de l’armée. Ma kiné. qui a de la clientèle militaire et aussi des amitiés évoque un major de Saint-Cyr qui vient de démissionner dans la foulée de la fronde écrite de ‘Surcouf’ (Le Figaro du 19 Juin dernier) : il veut voir grandir ses enfants. Interrogé par France-Infos., un militaire de là-bas ou un de ses parents demande pourquoi on envoie maintenant du matériel et pourquoi il n’y en avait pas avant le 18 Août. En fait, l’option de Jacques Chirac pour la professionnalisation de l’armée ne s’est traduite que par la suppression du service national, pas du tout par des dotations en matériel ni une meilleure attention à l’entraînement. Les jeunes tués ressemblent à des bidasses, des appelés. Encore ceux qui firent la guerre d’Algérie étaient nettement mieux préparés.

Le Parti socialiste démontre une fois de plus combien François Mitterrand manque à l’opposition sinon à toute la gauche. Il est réputé se tâter entre l’abstention et le vote négatif cet après-midi. Pas de voix unique et prestigieuse, pas non plus de tactique parlementaire éprouvée.

Jean-Pierre Chevènement, élu sénateur de son terriroire, hier, à Belfort, est entendu à midi et quart. Elu contre l’U.M.P. et contre le P.S. (le président du conseil général qui vient d’établir le record du sénateur le plus éphémère, il l’aura été quinze jours sans doute par suite d’un décès, et n’a pas été « réélu » - il traitait l’ancien ministre, systématiquement dépouillé de tout depuis 2002 de monument historique, donc d’inéligible). Les propos de celui qui est presque mon ami et que j’ai vu à des moments névralgiques de nos parcours respectifs pourraient être les miens. Au Comité de liaison des cinq partis de gauche, il compte proposer une opposition résolue et coordonnée à notre réintégration dans l’O.T.A.N. et à l’extension de celle-ci vers l’Ukraine et la Géorgie, il souhaite aussi une élection primaire pour désigner un candidat commun et que ce choix soit offert non seulement aux militants encartés mais à tous les sympathisants. A très juste titre, il observe que les obligés des élus font un bon tiers au moins dans l’appareil du Parti socialiste.

Un ambassadeur dignitaire, qui a été beaucoup pour le « Québec libre ! », juge indéchiffrable la politique extérieure de Nicolas Sarkozy. Je la juge quant à moi, après quelques mois au bénéfice du doute ou du premier tâton de l’apprenti, destructructrice, exactement comme sa pratique de nos institutions. Son inculture me paraît s’expliquer par une amnésie – déjà pré-ambiante depuis quelques années de confusion avec Jacques Chirac, mais celle-ci avait encore des causes politiques. Ces causes sont aujourd’hui sociologiques, l’apatridie de mode chez nos gouvernants (leur appartenance à la « jet-set », à la troupe en scène du « people » ou leur ambition d’en faire partie) produit cette table rase, ce privilège de l’instant et de l’appréciation sans repère que l’adhésion à la mode. Celle-ci me paraît aussi dangereuse que passéiste, puisqu’elle a pour axe, à tous égards, l’hégémonie américaine, laquelle se défait de toutes parts et de plus en plus…

Soir

Sarkozy devait faire aujourd’hui un aller-retour à New-York pour y bachoter son discours sur la crise mondiale à prononcer jeudi à Toulon, et laisser le Premer ministre se dépatouiller sur un sujet qui pourtant ne lui appartient en rien … François Fillon a donné le « la » pour le revenu de solidarité, pour l’abandon du bonus-malus écologique et pour une refonte complète du décret régissant EDVIGE. Il défend la politique étrangère du président de la République, en lieu et place du ministre préposé. Et il a dix à quinze points de popularité de plus que Nicolas Sarkozy. Depuis son entrée en fonctions, il n’est pas – sauf erreur – descendu en-dessous de 50% d’opinions favorables.
A.F.P. Le maintien des forces (3.300 hommes) a été approuvé à l'Assemblée par 343 voix (UMP, Nouveau centre) contre 210 (PS, PCF et Verts). Deux UMP ont voté contre, quatre PS pour. Au Sénat, qui votait dans sa configuration d'avant renouvellement électoral, il y a eu 209 pour (UMP, centristes, radicaux) et 119 contre. Je retiens le vote positif de François Bayrou, qui le coupe de la gauche et va lui peser comme celui d’Hillary Clinton pour la guerre d’Irak. Et je note Jean-François Copé qui manifeste un étonnement démesuré que le PS ait voté contre notre maintien en Afghanistan – comme s’il voulait dicter à l’opinion nationale qu’elle manifeste une énorme désapprobation envers les socialistes.

La gauche a progressé de 24 sièges au Sénat. Primaire à l’U.M.P. entre Jean-Pierre Raffarin dont il est souvent dit que son père a été ministre, mais jamais précisé que ce fut de Pierre Mendès France (secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil, donc le coordonnateur de tout au nom du patron) et Gérard Larcher, présenté comme gaulliste, mais qu’est-ce que cela veut dire maintenant ? le physique en plus gonflé et en moins puéril de Philippe Noiret… il est l’auteur d’un rapport menant à la refonte de la carte hospitalière, sujet satisfaisant ! pour les élus locaux. Christian Poncelet espère constituer un recours. La jurisprudence est qu’une fois élu, on reste très longtemps sur ce trône. Et puis il y a l’intérim du président de la République.

Le pétrole à nouveau au-dessus de 110 dollars le baril, personne ne s’en plaint, l’euro. et les marchés repartent à la hausse.

Une dépêche de l’A.F.P. [2] doit rester dans les annales de la flagornerie. Nicolas Sarkozy est censément devenu méditatif depuis que le sujet est la crise financière (on ne dit pas : économique), il consulte avant de discourir : demain devant l’Assemblée générale des Nations unies, puis devant son bon peuple, à Toulon jeudi. Qu’est-ce à dire : un entretien d’une demi-heure, traduction comprise (depuis ses dialogues avec la reine Elisabeth d’Angleterre, le monde entier sait qu’il ne sait pas l’anglais et surtout qu’il n’avait pas été averti que la souveraine est parfaitement bilingue). Hauteur de vues du président français : il est seul à se battre pour moraliser le capitalisme financier, et ne fait que cela – au plan international, s’entend – depuis qu’il est élu, et il évoque le New Deal de Franklin Roosevelt. L’histoire lui a déjà donné raison, commente un de ses conseillers…
Je retiens la déclaration de Christine Lagarde, le risque systémique est derrière nous… et le commentaire du « proche collaborateur » de Nicolas Sarkozy, ayant garni l’encensoir du correspondant de l’A.F.P. : nous (les Européens, effet de torse du Français) ne sommes pas en première ligne, mais des ricochets pourraient nous atteindre ! Et surtout que le modèle français de la banque universelle sort renforcé de la crise. Lazard, banque d’affaires s’il en est, a levé le pied de Paris il y quatre ans maintenant. Rothschild, pour ses gestions de portefeuille, voit principalement la Chine et l’Inde. Lazard, parce qu’il n’y a plus rien à privatiser tout l’a été – en France, n’avait plus de commissionnements aisés à briguer puis à empocher, et Rothschild pratique la géographie économique par la statistique de type OCDE pour des économies dont la structure démographique nous échappe complètement, et donc les probabilités de consommation. Les analyses grouillaient au début de l’été sur le pétrole renchéri par l’appétit chinois. L’automne s’ouvre sans plus aucune proposition d’analyse ou de prévision de quoi que ce soit.

Nouvelles de source vive.

Réunion de parents d’élèves pour préparer une réunion en assemblée générale. Le ministère de l’Education nationale n’a rien prévu pédagogiquement pour réorganiser la semaine à la suppression du samedi matin. But selon le directeur de l’école (enseignement privé mais sous contrat) : une gigantesque économie pour l’Etat. Solution, rallonger chacune des journées résiduelles, les quatre. C’est une mutation pour les enfants. Un effort moins réparti et plus intense.

Inauguration incessamment prévue d’un bunker à Colombey, le mémorial de Gaulle. Plus il est trahi et perverti, moqué politique par ses épigones, plus on enfle ses musées ! Problèmes d’horaire, le même jour Nicolas Sarkopzy est engagé avec Angela Merkel, et – sachant le ridicule de ces enflures « monumentesques » – on n’ose proposer qu’ils s’accompagnent l’un l’autre pour la corvée et le concours de mime. Verdun célébré sous l’Occupation…

[1] - Proverbes III 27 à 34 ; psaume XV ; évangile selon saint Luc IX 16 à 18


[2] - NEW YORK (AFP) - 22/09/08 21:16
Sarkozy consulte avant de s'exprimer sur la crise financière


Le président français Nicolas Sarkozy a profité de son séjour à New York pour consulter lundi le patron de la branche new-yorkaise de la banque centrale américaine, avant de s'exprimer mardi devant l'ONU sur la crise financière internationale.

Après un discours lors d'un sommet de l'ONU sur les besoins de développement de l'Afrique, le président en exercice de l'Union européenne (UE) s'est entretenu à son hôtel avec Timothy Geithner, qui bataille depuis des mois pour éviter l'effondrement du système financier américain.
"Un bon échange" d'une demi-heure au cours duquel les deux hommes ont partagé leurs analyses financière et politique de la crise qui a secoué les marchés du monde entier, a commenté un conseiller du président.
Pendant une demi-heure, MM. Sarkozy et Geithner ont évoqué le déroulement de la crise, son impact ainsi que le plan de 700 milliards de dollars proposé au Congrès par les autorités de Washington pour permettre le redémarrage sur des bases saines du système financier américain, a ajouté ce proche collaborateur.
Cet entretien "était important pour nous, parce que nous (les Européens) ne sommes pas en première ligne, mais on peut avoir des ricochets", a encore expliqué ce conseiller.
Cette consultation devait également nourrir la réflexion du président, qui doit rompre mardi matin à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies le silence inédit, et très critiqué, qu'il s'est imposé sur les questions économiques depuis le début de la crise.
"Le président en parlera demain (mardi), forcément. Il ne peut pas faire autrement à New York", a commenté un de ses conseillers.
Selon son entourage, Nicolas Sarkozy devrait toutefois se contenter d'évoquer le sujet en termes très généraux, réservant l'essentiel de son propos pour le grand discours de politique économique qu'il doit prononcer jeudi à Toulon (sud de la France) lors d'une réunion publique.
Ainsi le président devrait-il insister à New York sur l'un de ses sujets favoris, la nécessaire "moralisation du capitalisme financier", déjà rôdé l'an dernier à New York devant la même assistance.
Plaidant pour un "New Deal économique et écologique", du nom de la politique conduite par le président américain Franklin Roosevelt après le krach boursier de 1929, il avait alors souhaité que le capitalisme financier se mette "davantage au service du développement et moins à celui de la spéculation". Il s'était également prononcé pour "une plus juste répartition des profits, de la rente des matières premières, des rentes technologiques".
"De façon un peu triste, on peut dire que l'histoire lui a donné raison et qu'en effet, il faut revenir aux fondamentaux des finances", a fait valoir un de ses proches conseillers.
Cette fois coiffé de sa casquette de président de l'UE, Nicolas Sarkozy pourrait toutefois modérer sur la forme son propos. "Le président va parler pour 27 pays", a ajouté ce proche, "sur un sujet comme celui-là, même si tout le monde est d'accord en gros sur le fond, il y a les mots pour le dire. Il faut que le président sache refléter le consensus".
Outre M. Geithner, le chef de l'Etat français s'est également entretenu lundi à son hôtel avec Bono, le chanteur du groupe U2, de l'aide à l'Afrique et avec le président colombien Alvaro Uribe, avant de participer à un déjeuner avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.
Son épouse Carla Bruni-Sarkozy, avec laquelle il avait débuté sa journée par un footing dans les allées de Central Park, a pendant ce temps déjeuné avec la Première Dame des Etats-Unis Laura Bush.

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