jeudi 30 octobre 2008

Inquiétude & Certitudes - jeudi 30 octobre 2008



Jeudi 30 Octobre 2008

C'est toujours le capitalisme

Sous la contrainte, la relance



Prier…[1] il faut que je continue ma route aujourd’hui, demain et le jour suivant, car il n’est pas possible qu’un prophète meure en dehors de Jérusalem. Nos misérables discussions sur la liberté, la grâce, la destinée individuelle, celle de la création – le Jansénisme que je ne connais que par quelques portraits et sa persécution par le grand roi – notre expérience à chacun, paulinienne, le mal que je ne veux pas faire et que je fais, le bien que je voudrais faire et que je ne fais pas, tout cela minuscule au regard de ce que le Christ, Jésus : Dieu fait homme, a vêcu. Non seulement la liberté et la grâce mais la divinité et ce « plan de toute éternité », la rédemption par ses étapes « nécessaires » de la mort et de la résurrection. Annoncée, exposée dans le détail par tout l’Ancien Testament, annoncée, expliquée, motivée par tout le Nouveau. Dieu abandonne votre temple en vos mains. Je vous le déclare : vous ne me verrez plus jusqu’au jour où vous direz : ‘Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur’ La foi, non « celle du charbonnier », la foi par amour qui est si active, créatrice, révélatrice. Le troisième jour, je suis au but. Jésus sachant et voyant tout, souverainement et divinement libre, mais plongé volontairement et par dessein de Dieu trois fois saint dans notre humanité, les intrigues d’Hérode et la lenteur mentale et sentimentale de ses disciples… Pour toi, je chanterai un chant nouveau, le psalmiste ne spécule pas, il chante, il reconnaît ce qui le sauve, Qui le sauve. En toute circonstance, que l’Esprit vous donne de prier et de supplier. Restez éveillés afin de persévérer dans la prière pour tous les fidèles. Puisez votre énergie dans le Seigneur et dans la vigueur de sa force. Quand Dieu m’attire en me faisant prier… permanentes retrouvailles et réconciliation. Le mystère de l’Evangile…

matin

La bataille contre la crise est une figuration, les acteurs l’emportent sur le texte, qui est pauvre. Ils l’emportent tellement que Dominique Strauss Kahn est sauvé par ladite crise : blanchi, dit-on. Juste pour faciliter la confusion au congrès socialiste de Reims – beau jeu de Nicolas Sarkozy dont l’investiture à l’UMP se fit à candidature unique. ; Un mouvement ou un parti dont aucun « rassemblement » ne donne lieu à un débat entre plusieurs lignes. Un modèle.

Deux questions cependant.

Ce qui se met en place, les recapitalisations, les garnties publiques supposent une structure – sans doute circulaire – entre le marché et les banques dont le crédit vis-à-vis du public et des investisseurs est pour quelque temps relayé par celui de l’Etat, et éventuellement du contribuable. Les milliards n’existent que chez l’épargnant et sur le marché, pas dans les caisses de quiconque. Cela produit des échanges de bons procédés. Il n’y a donc pas rupture de Nicolas Sarkozy avec un passé de vingt ans ou avec ses dix-huit mois de présidence : le copinage a encore plus de champ et de substance (la privatisation de La Poste pas du tout contredemandée est organisée au concours entre un cabinet dont est sortie provisoirement Christine Lagarde, et un autre où émarge toujours Raymond Soubie, Bercy, l’Elysée…pour l’apparencen il y a un troisième consultant, mais fallait-il une expertise pour introduire La Poste, notre vieille poste, en bourse ?), et surtout le système ne change pas. Il s’agit toujours du capitalisme : de Washington à Pékin,à Paris à Québec, on ne change que les adjectifs, on allie comme d’habitude les contraires, du « plus humain » partout, mais toujours du capitalisme. Or, ce qui est à maintenir ou reprendre ce sont certains éléments – et eux seulement – que le capitalisme a su mettre en œuvre, mais qu’il ne privilégie plus depuis belle lurette : essentiellement l’intéressement au travail, la libre concurrence des producteurs vis-à-vis des acheteurs. Je ne suis pas au fait de la critique économique ni d’une analyse fine des comportements induits théoriquement et pratiquement (ce ne sont certainement pas les mêmes) par le capitalisme. Une finalité à maintenir ou à retrouver. Le bénéfice doit d’abord aller à l’investissement et à l’avenir, les différents facteurs qui ont fait l’entreprise : le capital et le travail ont chacun, et à égalité non mathématique mais de système, droit à juste rémunération. Le travail est irremplaçable pour la production, il est nécessaire à l’épanouissement de la personne. Assertions qui ont valu longtemps et sont aujourd’hui méconnues : leur restauration devrait être la priorité de cette refondation de l’économie. Car le capital peut fort bien ne pas provenir de personnes physiques, mais bien de l’Etat, de la collectivité, de l’épargnant via l’emprunt ou l’obligation d’Etat.

Si au lieu de renflouer, on mettait ou avait mis en liquidation judiciaire les entreprises et les banques défaillantes, les reprises seraient bien moins coûteuses pour la collectivité que les subventions. Le contrôle de l’affectation de celles-ci et du changement de comportement des dirigeants n’est toujours pas perceptible en France.

Deuxième question, depuis des années et ces semaines-ci, refus des pouvoirs publics de toute relance par la consommation. Or, on y va tout droit. La rue et la grève ne sont pas encore là, quinze ans de paix sociale vont cependant prendre fin. Le désespoir gagne, non par propagande des syndicats ou des partis ou des réseaux, non par maladresse de communication gouvernementale, mais parce que les situations deviennent insupportables, que le chômage de masse menace à l’évidence. Les faux 7% vont devenir de vrais 10 ou 15%. Donc, la rue et les heurts. Donc, un vrai « Grenelle », c’est-à-dire des jours et nuits difficiles en catastrophe comme Léon Blum et Georges Pompidou les subirent. Donc, une augmentation des salaires, un relèvement des minima et probablement une remise sur la table de quantités des textes à portée sociale pris en toute impunité par nos gouvernants depuis 2002 ou retardés depuis 1997 avec les conséquences que cette lâcheté relative ou cette attente d’être à l’Elysée, produisit dans le destin national de Lionel Jospin. Sous la contrainte, la relance.
soir
La poupée vaudou à l'effigie de Nicolas Sarkozy ne sera pas retirée de la vente. Au nom de la "liberté d'expression et du droit à l'humour", la justice a débouté le chef de l'Etat qui a fait appel (A.F.P.). Déjà, la justice en remettant en fin de semaine dernière sa décision à mercredi sans compter le délibéré donnait tout le temps aux proposants de continuer leur affaire avec une notoriété redoublée : naïveté de Nicolas Sarkozy de penser que le gantne serait pas relevé après les défis qu'il a lancés aux magistrats de Pékin à l'Elysée.
De cinq à sept points d'écart entre Mc Cain et Obama. Dewey, républicain, donné gagnant en toute certitude par les sondages (alors à leur début) contre Truman en 1948. Je relis le vainqueur pronostiqué : Obama.

[1] - Paul aux Ephésiens VI 10 à 20 ; psaume CXLIV ; évangile selon saint Luc XIII 31 à 35

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