lundi 20 octobre 2008

Inquiétude & Certitudes - lundi 20 octobre 2008


Lundi 20 Octobre 2008

Soeur Emmanuelle, la justice, pas la charité - le droit, pas l'octroi

Les saints en faire-valoir des puissants, leur communiqué d'émotion...

Christine Lagarde et Eric Woerth, conflit : lucidité contre obédience, l'obédience gagnera en pérennité de portefeuille et perdra devant les faits économiques

L'obscur sauvetage des banques par leurs déposants - comme la fable du pouvoir d'achat consistant à dépenser moins plutôt que plus

Psycho-rigidité

Les amours recomposés après un incident (version DSK), l'aventure d'un soir (version Anne Sinclair) - et retour probable à Sarcelles

Rachida Dati et le suicide

Colin Powell et l'antiracisme en campagne



Prier … [1] mes amis moines entre Matines et Laudes, ma femme aux soins de nos chiens, notre fille éveillée parce que j’avais éteint sa veilleuse, des visages et des circonstances me reviennent, Pierre Bérégovoy à Vienne, nos vies professionnelles, personnelles, nos durées… la voie que Dieu a tracée pour nous et que noius devons suivre. Une proposition divine, personnelle, et notre liberté en même temps que notre devoir autant vis-à-vis de Lui que de nous-mêmes et des nôtres. Autrefois… vous étiez des morts.. à cause du cours de ce monde… à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a fait revivre dans le Christ. Un des enseignements substantiels autant sur la vie que sur le péché, est qu’ils sont liés. La mort et notre liberté ne font qu’un, nos limites ne sont pas la biologie ou la matière dont nous sommes faits, elles sont le résultat de notre liberté, de nos errements. C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, à cause de votre foi. … Il nous a créés pour que nos actes soivent vraiment bons. La parabole est concrète, amasser et mourir, l’adage populaire, les linceuls n’ont pas de poches. Mais Jésus ne la donne qu’en réponse à un appel à son arbitrage. Et à le prononcer, il se refuse, il ne se substitue pas à notre liberté. L’amour peut nous mouvoir, mais le bon sens aussi. Jouis de l’existence. Ce riche n’a semble-t-il commis aucune faute, son comportement avec autrui n’est pas stigmatisé, mais il a des comptes à rendre à autre que lui-même. Il n’est pas à lui-même sa propre règle, ni l’agent de son salut, malgré toutes les apparences de sa puissance : la fortune qu’il amasse. L’histoire de cette femme, conductrice à temps partiel d’un autocar localement, fille d’une famille de dix enfants, la DAS, sa propre fille orpheline à trois mois, pas de remariage de sa mère, deux vies plus que difficiles, l’adolescente en révolte et en jachère, la mère à la porte de son logement social, plainte des voisins pour son chien aimé, retard des loyers, meubles confisqués, la rue évitée par un compagnon de firtune, chauffeur de poids lourds, pilier de bistrot, et sans présence pour elle. Refusé d’un temps "plein"en passant du transport rural dans les transports urbains, vous avez trop triste figure pour accueillir du public. Un cheffaillon qui, lui, a figure des paraboles évangéliques pour le jour où les situations s’inverseront « pour de vrai ». Nous essayons de la dépatouiller, qu’elle sache que d’autres sont là. Notre société où une autre femme s’immole par le feu devant une maison d’arrêt parce que le préfet n’est pas compétent pour l’exécution d’une décision de justice, commentaire du porte-parole du gouvernement : affaire de droit commun et non une énième histoire de sans-papiers. Ces reconduites à la frontière comme si notre pays ne pouvait être fier et heureux qu’on le considère – de loin – comme terre d’asile et d’emploi… De loin. Dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. Jésus ne le dit pas mais nous indique comment nous connaître nous-mêmes : par nos préférences.

Sœur Emmanuelle : charité ? non ! justice. Ce qu’il y a de plus commun entre Dieu et l’homme, c’est cette soif qui pousse à la colère la plus dévastatrice ou désespérée quand elle n’est pas étanchée : le zèle, la militance, le cri. Tandis que la charité qui a sa oparenté avec l’amour (toutes ces hésitations, bien maladroites, dans les traductions, montrant, s’il était besoin, que ce n’est pas vêcu jusqu’au sang par qui tient la plume…), cette charité sent sa bienveillance d’une formidable et confortable supériorité. Toutes les relations internationales sont là. Pas meilleur et souvent pire que d’autres, j’ai coûtume, quand je donne la pièce dans une main qui est tendue, trottoirs parisiens, de dire – moi – merci, et de regarder dans le yeux. Comme on voudrait tout faire, donc tout être, les misères et leur récit, la honte et bien plus belle que chez les nantis et arrivistes arrivant ou se maintenant, un gisement résiduel de fierté : nature humaine, ou animal qui se cache pour mourir. La peine de mort a ceci d’ignoble, c’est qu’elle impose la mort en public… Sœur Emmanuelle que tout le monde encense à peu de frais après Guillaume Depardieu, talent certain, hérédité utile (l’Ancien Régime était fondé là-dessus : nous le vivons chaque jour sans en tirer la conséquence politique, une éducation de prince éviterait d’ailleurs une affaire de « scooter ») et avant d’autres, point commun la célébrité. Le président de la République n’a pas fait part de son émotion quand une femme désespérant s’est immolée par le feu devant la maison d’arrêt du Mans…

Les saints : faire-valoir des puissants ? le drame que vêcut l’Abbé Pierre dans le bourbier et l’imbroglio de l’ « affaire Garaudy » montre ce que cela vaut, ces faire-parts d’émotion au moment où ils s’éteignent, s’ils étaient vêcus de nos gouvernants, ils en seraient tombés malades depuis longtemps, tant ils ont l’émotion à répétition… évidemment publiée…de Gaulle faisait mieux : un autographe, qui ne serait publié que rétrospectivement, après sa propre mort.

Le projet de budget est révélateur non de l’état de nos finances et de nos moyens, non de l’expertise rue de Bercy mais des relations entre le ministre du Budget qui a la confiance du Président de la République mais pâtit de ses consignes de non-expert, et Christine Lagarde, ministre en titre. L’évidence est que la crise financière périme tout, et d’abord les projets de budget : le discours fondateur sur le numérique, l’ordre du jour des discours à venir, également fondateurs, les contributions socialites au congrès de Reims, les avancées françaises sur la défense européenne. Woerth s’en tient à la prévision de 1% de croissance, alors que tout indique que l’on sera au mieux en stagnation, que chacun désormais prévoit une récession d’au moins deux ans, que le chômage va atteindre partout dans le monde « développé » - c’est-à-dire le monde complexe qui ne voit pas sa pauvreté mentale et son absence de discernement du concret, le monde où tous mentent pour garder une apparence qui ne trompe plus : politiques et banquiers… On oublie dans les sanctions et la chasse aux privilèges le triplement de l’argent de poche présidentiel en début de mandat et que les parlementaires ont préservé leur régime « spécial » de retraites (quasi-lynchage des quelques-uns qui avaient proposé d’aller au droit commun). Donc, Christine Lagarde qui a le discernement de lire les papiers qui lui sont proposés et les projections de l’INSEE – dont le directeur, même nouveau, ose montrer la vérité – ne croit pas à la sincérité du projet dfe budget. Le sans-gêne d’Eric Woerth n’est pas pédagoique, qu’est-e qu’un vote parlementaire, qu’est-ce qu’une lecture par le public et le contribuable quand il erst acquis qu’en cours d’exercice on refera autre chose ? et qu’est-ce que ces démantèlements du bâti, des ressources humaines et des structures de la Justice, de la Défense, de l’Education nationale sous prétexte de réduire la dette publique, alors qu’on va l’augmenter pour pallier un découvert – né du refus de prévoir que le budget dans son état actuel ne peut être exécuté. Qu’est-ce aussi qu’un contrôle quand il y aura hâtivement et péremptoirement un « collectif » ? Le ministre du Budget a contre lui la ministre de l’Economie et des Finances, le rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale et sans doute aussi celui du Sénat, enfin le bon sens général…

Ce qui se concocte pour « sauver » les banques est inavouable. On ne connaît pas – le public – la liste de celles qui tendent la sébille. La Commission bancaire de la banque de France répète – mais tardivement – qu’elle est attentive aux fonds propres mais chacun sait que les banques ont fait leur profit pirincipal en les risquant en bourses. Qui va acheter les bons du Trésor pour ces contributions de l’Etat aux recapitalisations ? les Chinois ? ou nos banques ? et celles-ci vont simplement changer à leur bilan leur défauits de fonds propres et forcément financer ces achats en prenant dans les dépôts… sinon où… ?

Nicolas Sarkozy, à se montrer tout le temps, à intervenir sur tout, à parler de tout – sans rien suivre ensuite – est psychorigide. Son livre Témoignage est notre petit livre rouge (Mao) ou le livre vert (de Khadafi) sans leur poésie ou leur souffle. Son amour pour Cécilia, qui a inspiré les affirmations de fin de semaine d’Anne Sinclair. Son expérience de la banlieue et l’explication du contexte pour les mots de « racaille » et de « karcher » qui demeurent, puisque les procès et autrespour les faits de son époque, viennent à l’audience, avec les bilans qui vont avec. Il ne change donc rien, ni le projet de budget, ni son plan pour le numérique déjà programmé la semaine dernière, simplement reporté, ni le programme des annonces, au moins cinquante deux par an. Il ne change pas non plus de rythme, étonne chacun – mais je n’ai pas encore lu quelque chose d’un de ses proches collaborateurs disant une admiration et une déférence pour la machine intellectuelle, pour le fonctionnement d’une journée, pour une présidence efficace de réunions. Des annonces, des colères, des jugements sur les autres… mais le labour tranquille ?

La rumeur faisant d’Alain Minc le futur patron de l’audiovisuel public. Comme Jean-Marc Benamou à la villa Farnèse, celui qui a suggéré à Nicolas Sarkozy entrant en conférence de presse de supprimer à date précise les recettes de publicité pour cet audiovisuel, n’y tiendra pas huit jours. Il y a dans notre « paysage » d’intelligence nationale, des culots et des réputations qui démentent notre ancienne réputation de peuple fin et subtil. A qui « on ne la fait pas ».

Le « people » : Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair. En 1986, je bénéficie d’un carton pour la « garden-party » à l’Elysée, le 14 Juillet, on y buvait un délicieux Comtes de Champagne. Je fais queue à une petite porte avenue de Marigny, Anne Sainclair – comme tout le monde – aussi. Elle est devant moi, a oublié son carton, l’entrée lui est refusée, personne ne l’a donc regardée si souvent, etc… le soir… je jubile et la fais entrer avec moi.
Les suicides en prison, près de cent. Celui – horrible et spectaculaire – devant la prison d’arrêt du Mans, celui de Metz et le compagnon du jeune mort qui tente, dès qu’on le transfère à Strasbourg, d’en faire autant. Le Conseil d’Etat – revirement de jurisprudence – condamne sévèrement l’Etat à la suite d’un suicide : un jeune dépressif entre en prison, sans ses médicaments et en cinq jours sans être examiné par quelques médecins ou psychiâtres que ce soit. Suicide… à prévoir, une pluie – sanglante – de recours des familles, désormais, pour le passé et pour l’avenir. Réunion ad hoc ce matin, place Vendôme. Rachida dati qui pourrait – éventuellement – organiser son intérim si sa grossesse l’exige, se fait représenter par le directeur de son cabinet. Le personnel pénitentiaire à Metz avait averti l’administration, place Vendôme, de l’ébullition en cours dans le quartier des mineurs. Cette garde des Sceaux – à qui, en plus, les magistrats reprochent une incompétence étonnante de la part d’une des leurs, à croire la biographie, et donc, à défaut d’assiduité antérieurement et à un rang plus quelconque que le plus beau bureau de Paris, une incapacité à apprendre sur le tas – évoque pour moi ces kapo. de l’univers concentrationnaire. La supériorité des femmes quand elles ont le pouvoir – sur les hommes et plus encore sur les femmes – c’est leur impavidité dans la cruauté. Les hommes font souffrir par lâcheté, par respect de la hiérarchie, par imbécillité. Les femmes, par génie : elles savent d’instinct la souffrance… la plupart usent de cette science pour la soulager … je garde un souvenir précis de la responsable des ressources humaines (et des carrières, dont la sienne) au cabinet des ministres quand je fus, du Quai d’Orsay à la suite de ma mission interrompue au Kazakhstan, remis à la disposition des Finances.

Colin Powell apporte-t-il un argument inespéré aux républicains en donnant prise aux racistes et à ceux qui ne l’étaient pas encore. Son soutien, qu’il apporte dimanche, à Barack Obama, sera précieux techniquement – le candidat démocrate à la vice-présidence est également quelqu’un de sérieux – mais il me fait revenir à ma certitude qu’en 2003, nous aurions dû être en contact intime et discret avec lui pour éviter l’invasion de l’Irak. Le panache ou l’efficacité ? Roland Dumas, par confiance mutuelle avec Genscher, a sauvé les relations franco-allemandes et peut-être tous les équilibres européens au moment de l’ absorption de la République démocratique par la République fédérale : Helmut Kohl était devenu autiste (il est vrai que pour bouleverser les dogmes de l’après-guerre, plus de quarante ans d’une éternité supposée, il fallait l’être) : il a été discret et l’est encore.

La désastreuse photo. de la rencontre avec Bush du président français présidant le Conseil européen pour un semestre et du président de la Commission. L’Américain d’une ou deux têtes plus grands que les comparses les entoure tous deux et les faits se donner une poignée de main. Supériorité à tous égards de l’oncle Sam, quelle que soit son incarnation de quatre ou huit ans, et vérité de cette rencontre euro-française : les deux hommes censés tout vivre ensemble depuis le 1er Juillet jusqu’au 31 Décembre prochains, se découvrent donc à Camp David, chacun arrivé par ses propres moyens ? Résultat, les Etats-Unis consentent à tous les sommets que l’on veut – la couverture de Match pour Nicolas Sarkozy et sa stature internationale – et ne disent rien sur les contenus, on sera en période de passation de pouvoirs. Personne ne pourra plus les engager entre le 4 Novembre au soir et le 21 Janvier 2009.


[1] - Paul aux Ephésiens II 1 à 10 ; psaume C ; évangile selon saint Luc XII 13 à 21


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