mardi 7 octobre 2008

Inquiétude & Certitudes - mardi 7 octobre 2008


Mardi 7 Octobre 2008


Prier… [1] l’Ascension, fait avéré, les disciples, plus précisément les Apôtres, témoins oculaires. L’événement, puis la prière, à l’uisson, en communion. Présence attestée de Marie, mère de Jésus et avec ses frères. Débat sur le lien de sang avec ces derniers, variétés des interprétations pour dire que ce n’est qu’à l’orientale ou à la mode de Bretagne. La certitude est que ce qui compte pour le Seigneur, c’est la parenté en Dieu, y compris pour sa propre mère. Et l’Annonciation. Fin et début du cycle de l’Incarnation. Le ton de l’ange est celui d’une annonce et non d’une proposition. La réplique de la Vierge qui n’est pas demandée explicitement par l’ange Gabriel, est une interrogation : comment cela va-t-il se faire ? que le vœu de virgnité soit perpétuel – ce qui supposerait un mariage blanc avec Joseph (en contradiction avec la tradition de l’Eglise et des hommes, qui considèrent nul un mariage non « consommé ») – ou vaille jusqu’à son mariage, ce qui me paraît la vérité, et permet ensuite qu’il y ait ces « fameux » frères, Jésus n’est que premier-né, et s’il est Fils unique, il ne l’est que du Père, l’interrogation porte sur l’immédiat et souligne le caractère extraordinaire de cette conception : l’Esprit saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre… et il sera Fils de Dieu. Fils de Marie, Fils de Dieu… Le « Fiat » marial est une disponibilité, c’est d’elle que jaillit ce souhait qui accompagnera beaucoup des miracles opérés par le Christ. Que tout se passe… selon… Le miracle, l’extraordinaire est tranquillement et avec précision exposé, c’est son sens spirituel qui l’emporte mais le fait est également posé. Comme l’est celui de l’Ascension, celui de la mort et de la résurrection. Je peux alors chanter le Magnificat. Il s’est penché sur son humble servante… il se souvient de son amour. Geste historique, geste spirituelle. Les deux aspects de ce dont nous vivons. Les faits, nos réponses.

début d’après-midi

Rien ne filtrant ni de la réunion hier après-midi à Luxembourg des ministres des Finances de la zone euro, ni de celle toute la journée des mêmes à Vingt-Sept, les effets d’annonce n’ont pas matière, ni les correctifs ou les arrangements de textes d’hier après-midi. Mais beaucoup de confirmations, et surtout la confirmation des tabous. On ne condamne pas le système en soi, on n’analyse pas non plus – ce qui est bien plus ruineux que les « parachutes dorés » - la manière de recruter les dirigeants de grands établissements financiers et des banques, par extension il y aurait aussi à regarder la manière dont se recrute et se forme les décideurs politiques. Donc, aucun remords ni pour la ressource humaine ni pour l’idéologie dominante. Ce qui est confirmé, c’est le chacun pour soi, etr d’abord la démonstration des tempéraments nationaux. Trois des quatre principales banques britanniques (Barclays, Lloyds et Bank of Scotland) ont demandé avant-hier soir au Chancelier de l’échiquier, 15 milliards de livres pour chacune dont sept comptant, la visite s’est ébruitée et le cours s’effondre, moins 30% pour Bank of Scotland à l’ouverture. En Allemagne, c’est le spectre de 1929 et l’homme de rue, interrogé, assure que les banques allemandes ne sont pas plus sûres que celles des autres pays : cette rentrée dans le droit commun d’une économie si sûre d’elle-même est un événement, mais elle a pu mettre en place pour 1.700 milliards d’euros une garantie des dépôts. L’Islande fait faillte, même en tant qu’Etat et vend ses actifs publics et privés à l’étranger, mais elle n’est pas dans l’Union.

La réalité est que l’Union se défait. Même des constructions binationales comme Dexia reviennent à leur état d’origine, puisque malgré les renflouements par la Belgique et la France, la baisse du titre a continué : moins 30% hier, encore 9% aujourd’hui, du coup – ce que ne disait pas hier Leterne, le Premier ministre belge, quittant l’Elysée – chacun a repris ses billes, c’est-à-dire sa caisse de financement des collectivités locales. Reste la patate chaude par laquelle il est maintenant dit que le virus avait passé l’Atlantique, une S F A : un « rehausseur » d’assurances américain dont plus personne ne veut de part et d’autre de la frontière franco-belge qu’on rétablit en supprimant la raison sociale unique qu’était Dexia. Le statut européen des sociétés complètement oublié.

Laurent Fabius avec un ton calme et posé – je regrette cette carrière qui n’aura pas abouti, son argument contre la Constitution était le seul valable à l’époque : le texte consacrant la dominante atlantique en matière de défense avec la référence à l’O.T.A.N. plus encore qu’à l’U.E.O. – propose un soutien à la croissance par une augmentation des salaires certes mais principalement par une baisse des taux et par des investissements à financer par la B.E.I. : transports, urbanisme, équipement et recherche.

Accessoirement, Dominique de Villepin… le parquet requiert son renvoi en correctionnelle pour complicité de calomnie envers Nicolas Sarkozy. Je ne comprends pas pourquoi ni comment il n’objecte pas le report de la procédure jusqu’à ce qu’elle soit équilibrée, puisque Nicolas Sarkozy bénéficie d’une immunité complète pendant tout le cours de son mandat, y compris pour des faits antérieurs à sa prise de fonctions. Donc report du procès à la fin du ou des mandats du Président de la République, rien que cette objection – à laquelle des juristes avaient déjà pensé pour le divorce présidentiel en Octobre : que se passera-t-il si Cécilia a des réclamations et va au procès ?

après midi sous la Coupole – cinquantenaire de la Constitution du 4 Octobre 1958 – en présence de Nicolas Sarkozy, Président de la République.

Invitation sollicitée quand j’ai appris la chose par Pierre Arpaillange avec qui je suis lié depuis qu’il fut empêché, par Michel Rocard, Premier ministre, de me prendre – en Août 1988 – pour son directeur de cabinet place Vendôme, et invitation reçue. – pas contrôle véritable. Quelqu’un agissant seul sans en avoir délibéré trop avec d’autres, et faisant sacrifice de soi, peut « se faire » à l’ordinateur ou à l’appareil-photo piégé le Président de la République. Il passera à un mètre de moi, en arrivant et en repartant. Même possibilité aux messes d’enterrement auxquelles il assiste : Raymond Barre, Pierre Messmer, j’y étais.

notes prises pendant les interventions d’académiciens
sensations notées pendant celle de Nicolas Sarkozy
– texte disponible sur le site de l’Elysée

Les visages vieux pour la plupart sauf quelques députés, goguenards. On rappelle le nom de Pierre-Louis Blanc, qui est devant moi, je le salue, il est retiré dans le Vaucluse, réalise mal que j’évoque le masochisme (lui, le faiseur des dossiers de de Gaulle!) : j’insiste, Foyer contre le referendum de 1962, Mazeaud à la commission Balladur… Il est assis à côté d’une personnalité, également commandeur de la Légion d’honneur, qui a été membre du Conseil constitutionnel. Je ne le remets pas. Se souvient-il de l’ « incident » devant Pierre Bérégovoy ? Pierre Avril vient saluer, visage de vieux, mais pas corpulent : sans doute frustré de n’avoir jamais fait opartie du Conseil constitutionnel (mais je fais peut-être erreur) : Philippe Clément, Michel Vauzelle (anciens gardes des Sceaux) ont leur place réservée. Depuis hier soir, je suis dans l’idée que Nicolas Sarkozy se décommandera : la crise ! Il est bien évidemment que ces messieurs, témoins ou pas du général de Gaulle n’ont pas été des gêneurs ni pour sa façon de mettre le costume, ni de réviser et gribouiller les tables de la loi. Tous ont tranquillement fait carrière.. Yves Guéna et sa laideur. Tout le monde se connaissant, on change de place et l’on s’installe entre habitués à être ensemble. – Le plan de la salle où j’entre pour la première fois est en croix latine, du fauteuil vert sous une moitié de la coupole et gris de l’autre. Un pupire en pierre assorti à près coup avec l’architecture d’ensemble, dans le fond, une statue en pied de l’Empereur, costume du sacre. Un peu de garde républicaine.
14 heures 30 … Marie-France Garaud qu’il faudra que je rencontre. Roland Dumas qui marche plutôt plus mal qu’avant, presque difforme, je reconnais du coup André Chandernagor à côté duquel il s’est installé. … Jean-Pierre Raffarin qui paraît seul et penaud, il serre autant de mains que dans une partie de pêche ou une entrée au café, copinant avec tout le monde comme l’a démontré l’élection du Sénat, sans doute est-il déjà prêt pour dans trois ans… des visages que je connais mais ne sais pas nommer.. pour être sûr de ne manquer personne, JPR reste debout au milieu du parterre… Jean Tibéri, inchangé et à l’aise, trente-cinq ans d’insubmersibilité. – Présentez armes, les crampes à prévoir ou quelqu’un ? Le baron Seillère, mais il est passé avant le maniement. Le sourire comme un masque, alors qu’il incarne ce qui croûle en ce moment : il sait déjà que tout sera renfloué aux frais de la collectivité avec exemption de ceux qu’on a placés sous « le bouclier fiscal »…
14 heures 45 … Jacques Toubon, tout ce monde est souriant, heureux, de même costume, tandis que croûle le monde et que selon une statistique-sondage du ministère du Logement – donc peu récusable par les gens au pouvoir et leurs partisans – montre que six Français sur dix ont peu d’être un jour à la rue, ce n’est plus seulement l’emploi, c’est la perspective de la déchéance totale, et donc dès à présent la sensation vertigineuse de précarité. Il y a des femmes jeunes – relativement – qu’on embrasse et qui s’asseyent au premuer rang, des ministresses, bien moins bien qu’en couverture « people ».
14 heures 48 … Jacques Chirac, bien mieux que dans ses dernières photos et le teint pas rouge. Je ne l’ai plus vu d’aussi près depuis le passage de Nazarbaev à l’Hôtel de Ville en Septembre 1992. Dominique Schnapper.. Beaucoup de sourires sont tout de même carnassiers, soit que des semi-attaques aient construit le rictus, soit que l’âme transparaisse pour son naturel.
14 heures 50 … roulements de tambour, entrée des académiciens en habit… la République, tombeau de Mazarin, statue de l’Empereur. Au fond, seuls nos rois gênaient puisque ce sont eux et ce qu’ils représentaient, qui ont tout fondé. Lacoustique est formidable, mon clavier ne s’entend pas (même quand il n’y a pas les tambours) et en revanche, tout est rempli et mouvementé à faire se lever tout le monde avec seulement deux caisses… cela dans mon axe, vers la tribune. Ouverture maintenant de la porte donnant sur le Quai Conti, tapis rouge et attente de Nicolas Sarkozy. Ambiance : messe d’enterrement dans quartier très chic. Thème, enterrement de la Constitution donnée au pays par de Gaulle et pratiquée par le même. Depuis… la maladie s’est installée, et pas insidieusement.
15 heures 02 … arrivée par le quai de Seine du Président de la République. Lever unanime. Costume gris, ni escorte ni bousculade.


François Terré, président de l’Académie

A l’heure où se déroule une crise tumuteusue, mélange droit et économie, séance décès de notre confrère Jean Foyer qui dans toute sa carrière a dominé ses contemoprains, intelligence probité, courage. A été à l’origine de notre séance de commémoration. Déjà à l’origine de certain nombre de travaux, soucieux de ne pas cultiver la nostalgie. En préparant cette séance, il nous avait développé un certain nombre d’idées. Il prenait en l’état de choses les différentes réformes de la Constitution. Consient de la possibilité des deux lectures de la Charte. Un des partisans du parlementarisme rationalisé : chagrin qu’il surmontait. Il venait nous dire que ce parlementarisme rationalisé dont la France avait besoin, alliant le printemps de la France et la sagesse anglaise, si on avait adopté le scrutin uninominal à un tour, il n’y en aurait plus eu besoin – formule qui avait inquiété beaucoup de politiques – pour dépasser les aventures ponctuelles des changements de Constitution. Le Très-Saint-Père est venu dans ces lieux pour exprimer son appartenance à notre compagnie. Jean Foyer l’avait obtenu et c’est sous son influence que nous avions accueilli Ratzinger en 1992.

Monsieur le Président de la République, évoquer l’importance de votre présence parmi nous
Souvent dans l’opinion, le Chancelier de votre Institut, vous le protecteur de l’Institut et de l’ensemble de nos académies, curieux que le Protecteur de l’académie ne s’exprime pas devant elle. Avec vous, il prend la parole devant l’académie des sciences morales et politiques. Reproche fréquent d‘être une assemblée d’idéologues, supprimée pour cela. En. 1832 fut rétablie. Fonctions du Protecteur pas définies.

Notre Académie et les juristes ici se réjouissent que les non-juristes vivent comme si le droit n’existait pas, la communauté des juristes est heureuse, reconnaissante par votre présence, mais aussi par ce que vous allez nous dire.
1964 le général de Gaulle avait accompagné ici le chancelier Adenauer – François Mitterrand en 1987 le roi d’Espagne et en 1990 Perez de Cuellar, aujourd’hui membre associé de notre Académie, ici présent.

Bonne année, bonne cuvée. Certains événements. Réforme permettant à l’Académie d’exprimer son avis, direction des affaires civiles sur la réforme du contrat.
Un prix Onassis de droit, l’influence et le rôle de la fondation Aristote Onassis – deux prix Nobel de médecine français. Grévy, Loubet, Doumer, Doulergue, Poincaré, tous venus…

Question immémoriale – hante l’aventure politique des hommes, faut-il choisir de bons gouvernants, ou faut-il choisir et soumettre les gouvernnants à de bonnes lois ?


Pierre Mazeaud

ancien membre du cabinet de Jean Foyer : Marie France Garaud avec moi

texte révolutionnaire contre des régimes qui s’effondraient. Voulue par le général de Gaulle, c’est Michel Debré notre ancien confrère qui en fit l’architrecture. Epris des mêmes principes. même rejet de la Troisième République pour son échec en 1940 ; du régime exclusif des partis dénoncé par de Gaulle. Les livres du général de Gaulle, celui inconnu pendant la guerre de Michel Debré.
Peut-être s’étaient-ils connus au cabinet de Paul Reynaud ?
29 Août 1944 Jacquier rencontre le président du gouvernement provisoire en l’accueillant à la préfecture de la Mayenne
De Gaulle à son neveu Cailhau, erreur politique de démissionner en Janvier 1946 : les discours de Bayeux, Epinal sans application, Colomeby
Debré fait le choix de la politique : redevable à de Gaulle pour les institutions, il leur a donné sa marque

Michel Debré à qui je veux rendre hommage, tant donné à la France, incarné tant de personnages, officier, résistant, polémiste, exaspérant souvent, Premier ministre, ministre des Finances, des Affaires étrangères, de la Défense nationale

C’est le rédacteur de la Constitution que je veux saluer : légiste et politique
Saluer un grand parlementaire – celui qui inventa le parlementarisme rationnalisé – le titre V pas édifié contre le Parlement mais pour lui rendre
Parlementaire dans l’âme – pas question de renverser la République mais de la restaurer en rééquilibrant ses pouvoirs – groupes d’experts tous membres du Conseil d’Etat, écartant théoriciens et professeurs de droit – non une œuvre de jurstires, mais de légistes – le chef de l’Etat représentant de la légitimité nationale – assemblée délibérant
de façon intuitive, rejette toute idéologie anti-étatique, défend souveraineté nationale
transige et parfois abandonne quelques idées dont la constitutionnalisation du scrutin majoritaire ou le non cumul des fonctions natioonales et locales
parfois reproche du chef de l’Etat – art. 11 et 89 – de Gaulle : c’est votre Constitution

titre V : le pilier essentiel de la Constitution.
Michel Debré, c’est le parlementariste qui sexprime
34 – pour Michel Debré, c’est l’acte de naissane, définit le domaine de la loi, ou plutôt du Parlement
l’ordre du jour dépend du Gvt, les commissions sont limitées, les parlementaires eux-mêmes doivent se rendre compte des dangers de l’obstruction
prérogatives du Gvt : passage en comsission, vote bloqué, urgence
Art. 40 recevabilité des amendements – vote du budget en temps voulu 47
forme un tout, avec Conseil constitutionnel
Michel Debré y pensait depuis longtemps, cf. combat contre la CED – ensemble cohérent avec projet CNR avec l’esprit de Bayeux et la volonté de Michel Debré

son discours devant le Conseil d’Etat - 27 Août 1958 – refaire, établir le régime parlementaire
toujours porté les idées de Michel Debré au Conseil constitutionnel – faire évoluer sa jurisprudence en permettant d’adopter une législation de qualité

La Constitution de 1958 n’est pas arrivée jusqu’à nous sans changement
1962 – ambiguités éventuelles, Michel Debré confiant dans la souplesse de la Constitution. – cohabitation avec lecture parlementaire de la Constitution : lecture arbitrale
1974 – saisine par les parlementaires MD l’approuve mais après bien des hésitations
Pensait-il qu’à trop vouloir appréhender le régime politique par le contentieux on risquait de voir diparaitre le politique
Trop de collectivités locales
Quinquennat…

Michel Debré, qu’aurait-il pensé de 2008 ? je ne le sais pas – Congrès s’impose – ni le Parlement ni le gouvernement n’ont succombé aux tentations que combattait Michel Debré présidentialisme, régime d’assemblée
Seul bénéficiaire a été le Parlement – que les parlemantaires jouent leur rôle, absentéisme dû à cumuls des mandats
Rare fois où je me suis opposé à Michel Debré, que le texte débattu à l’assemblée soit celui de la commission. – Vous l’avez voulu !

Il justifie donc toute la démarche de Nicolas Sarkozy … pas trace écrite d'opinion dissidente dans le rapport Balladur, lui passant pour le pilier de la fidélité intellectuelle au "gaullisme" sinon à de Gaulle

Beaucoup va dépendre (art. 61 de la C. fin tome II de ses mémoires) des lois organiques
L’exception d’inconstitutionnalité : j’y ai toujours été opposé, mais j’avais devant moi une majorité qui y était favorable - le Conseil n’est plus une institution mais une juridiction, le contrôle a posterori est de nature à renforcer l’empire du droit et à favroriser l’emprise procédurière de la Constitution
La politique vient d’abord, le droit ensuite. Michel Debré : légiste et non juriste

La révision que vous avez souhaitée… pas de rupture, vous avez écarté les dangers d’une VIème République – régime parlementaire à direction présidentielle
L’homme de passion considérant
19 Janvier 1989 parallèle Richelieu et de Gaulle – ont tous deux rendu aux Français confiance en la France et à la France le respect du monde
Espérance, vertu, honnêteté intellectuelle
Importantes modifications aujourd’hui aux mains des poliiques
Foyer et Debré toujours la main dans la main – Jean Foyer : je perds un maître – éloge de Michel Debré qu’il m’avait demandé de faire



15 heures 34

Nicolas Sarkozy, Président de la République

la loi du 23 Juillet 2008


Sourire en nommant Jacques Chirac avec un geste de la main
Jeu d’épaules, sourire, jeu de main pour souligner un texte lu sans lunette

Aucun président en charge de la gouverner

Se tourne plus à sa gauche qu’à sa droite
Il fait vraiment gamin ceux qui comme moi ont la passion de la vie politique et de l’action politique - appréciés particulièrement dans la maturation de mes idées politiques

Jeu de main pour mimer lignes profondes il sourit d’un même côté avec un interlocuteur invisible - c’est le petit élève pas même au grand oral de l’E.N.A.
Les regards tous tournés vers lui – il ne fait pas le rapprochement avec Dominique Schnapper, il cite Pierre Messmer comme bénéficiant attachement de beaucoup, éloge développé de Raymond Barre dont l’épouse est présente, évocation de Jean Foyer – Pierre Mazeaud qualifié de pas toujours commode

la plus importante révision depuis 1962 – sinon depuis 1958 nombre d’articles

à mon tour exposer ma vision, je crois à la fécondité du dialogue

15 heures 43

parti pour faire son auto-portrait en donnant sa conception de la Constitution et en analysant de Gaulle revenant au pouvoir modernisation de l’Etat et refus de la fatalité appropriation habile du discours du 4 Septembre 1958

comme latent depuis quinze mois, il est la réincarnation de de Gaulle – conclut en dansant
Michel Debré en 1984 à la Sorbonne – une aptitude à décider … ce n’est pas moi qui le dis, c’est Michel Debré

c’est l’action – depuis 1958 la France et le monde ont changé

le voici qui parle comme au comptoir – il rit intérieurement, il nous sort un texte barbant, ce’est un discours d’autodidacte qui croit épater par la justesse de ses observations – tutoie Mazeaud – un des regards es plus méchants, celui de Jacques Toubon qui l’a vu naître puis s’emm.

comment la Constitution aurait-elle pu rester insensible aux changements … contraire à la pensée du général de Gaulle de ne pas s’interroger

il ose citer le referendum de 69 – mais seulement pour le contenu, pas pour la procédure
sa forme d’éloquence, hausser le ton
il veut démontrer qu’il a raison de réviser la Constitution « une sacrée réforme » parce qu’il imite de Gaulle : quatre ans après avoir accouché du bébé constitutionnel familiarité…
toujours le sourire
démonstration
les obstacles aux révisions lui, les a tous vaincus
le président Georges Pompidou dont vous avez été si proche, monsieur le président Jacques Chirac
François Mitterrand échoua – il échoua à créer l’exception d’inconstitutonnalité et à rééquilibrer les pouvoirs donc c’est moi… qui le fais et il me doit si je suis complice, nous sommes nombreux, et de Gaulle est le premier
l’adéquation de la réforme

comme prévisible, il justifie sa révision
un pouvoir solitaire est un pouvoir fragile

obtenu devant une majorité docile … une majorité trop disciplinée pour réfléchir…
quel cynisme !
personne ne souhaite un président de la République se demandant chaque matin où il va conduire le pays
cette absence de responsabilité est la raison fondamentale de l’abstention

il aligne des truismes, et ses propres idées depuis toujours

il est illuminé

affaiblit le Parlement ? sa prise de parole j’ai beaucoup de tristesse pour ceux qui pensent ainsi j’en suis et je vais lui écrire pourquoi
la Constitution issue de la réforme du 23 Juillet : cette réforme donnera envie de s’engager dans la politique

c’est un homme qui ne doute de rien et l’univers n’est que lui
il revendique d’avoir choisi toutes les alternatives dans la révision
il est à sourire de ses confidences – je reconnais qu’il a de l’aisance, ou plutôt du bagoût – il fait jeunôt – le guignol – geste fréquent porter les mains et les bras en toit au-dessus de sa tête – il a un texte-prétexte – il parle en fait comme on plaide devant un tribunal d’instance – oui, c’est cela, il joue les deux rôles d’un dialogue, celui de qui est convaincant et celui de qui a soif d’être convaincu – ensemble des sourires de communion qui semble chez le pâtissier ou en perspective de jouissance – il ne bouge en rien de ses a priori autodidactes – il est égal d’humeur mais ne s’amuse presque jamais ni vraiment, et il n’est ni solennel ni respectable, de la dialectique facile avec la position dominante de sa fonction d’état et de sa prise de parole

un des académiciens, juste assis devant Dominique Schnapper, a le cou tendu pour mieux regarder ce prodige qui est actuel, comme si lui-même y était pour quelque chose, puis sourit béatement et savoure l’inoubliable

applaudissements, tous debout
– 16 heures 10
le jeune journaliste à ma gauche fait remarquer que Jacques Chirac a été le premier à se lever et à applaudir
il part en serrant des mains, que lui présente le président de séance, puis en prend de quelques-uns des journalistes près de la porte

autant les lieux étaient solennels, autant les acteurs – par la moyenne d’âge, la componction, l’obséquiosité de trop de sourires – et l’impétrant ne « font » pas sérieux – qui relève vraiment le gant ? il n’y aura que les faits


soir

On voit clair.

Les ministres des Finances des Vingt-Sept, après ceux des Quinze de la zone euro – faute d’orientation des chefs d’Etat ou de gouvernement (le G 4 samedi et la tournante téléphonique d’hier n’ont abouti qu’au refus d’un plan unique, commun et concerté mettant à contribution la Banque centrale européenne, les diverses banques centrales, la Banque européenne d’investissements et le Trésor de chacun des Etats-membres : fiscalité et régulation des taux) – n’ont abouti à rien qu’à une garantie à hauteur de 50.000 euros des dépôts dans les banques pour toute l’Union. Or, pour certains Etats-membres, c’est déjà 100.000, ils ont été rejoints par l’Espagane, la Grèce, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, mais pour d’autres, la Finlande ou le Danemark c’est impossible. La chancelière allemande, au Bundestag cet après-midi – son allemand n’est pas repoussant, mais il est très banal – a évoqué ce qui n’est pas admissible : l’Irlande et son cavalier seul pour garantir ses banques nationales et leurs déposants, mais pas les filiales étrangères (Angela Merkel oublie en donnant cette leçon le point qui était capital ces derniers mois : faire revoter dans le sens voulu les Irlandais, le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle aide les gouvernants de Dublin…) ; pas admissible non plus, un plan commun. Ainsi s’enterrent les traités et les espérances.

Comme d’habitude, les gouvernants actuels de la France jouent sur les mots – tout lundi après-midi a été la transformation d’un communiqué dont la lettre initiale commence par – nous chefs d’Etat ou de gouvernement nous engageons à faire chacun – en un texte totalement différent : l’Union européenne décide que… ou s’engage à ce que … ou fera tout pour … . A Sandouville, le site ne sera pas fermé mais jusqu’en 2012 on y sera au chômage technique et en formation professionnelle de manière à ce que les salaires restent les mêmes (la fierté du métier pour ce qu’il reste d’ouvriers en France vaut plus que le salaire, or cette fierté est méprisée : un technicien de l’automobile aurait besoin de se recycler pour continuer à faire de l’automobile ! ce ne poiuvait effectivement être proféré que devant la presse et loin des ouvriers ! avec des C R S entre les hangars et lignes de montage. Donc la garantie française n’est qu’à hauteur de 60.000 euros mais il nous est démontré que c’est bien mieux que 100.000 euros puisque l’Etat promettant de ne « laisser tomber » (admirer la rédaction) aucune banque ni aucun établissement financier, le cas de faillite ne se produira jamais. Dispositif, on capitalisera autant que nécessaire, on changera les dirigeants et l’on revendra quand ce sera sain. Courses aux places pour la direction de la remise à flot, courses aux places pour diriger le bateau à neuf…

Dispositifs se mettant en place : rétablir la liquidité interbancaire, au moins au plan international. La Federal Reserve, la Banque centrale européenne et la Banque du Japon, plus deux autres banques centrales publient leur plan d’ « injection » – le mot est dans tous les ragouts depuis quinze jours – de 150 milliards de dollars d’ici la fin de Décembre. Chiffre à retenir, car je gage qu’il sera décuplé d’ici là. – En France, les 22 milliards pour les P M E confirmés par François Fillon cet après-midi ou ce matin devant un parterre de chefs d’entrepreisezs, craignant que l’argent ne soit que de la trésorerie bouche-trou pour les banques. Il concède des indicateurs publiés par les banques de l’affectation de ces crédits. – La vraie innovation, comme si souvent, vient des Etats-Unis, elle est précurseur. Pour la première fois de son histoire la banque centrale américaine prête directement aux entreprises dont les banques ne suivent plus : des bons à la Trésorerie à trois mois d’échéance, à condition bien entendu que l’entreprise soit saine et qu’il ne s’agisse de que de trésorerie, notamment pour payer les salaires. On n’évoque pas les charges d’emprunts.

Scenarii de sortie de crise… tout le monde sèche car l’idée que l’Asie – découplée des zones en crise – serait la réserve de croissance du monde contemporain, est controuvée. D’une part, cf. annonce d’Opel ce matin qui ferme à Belo Horizonte (Brésil), les Européens ou les Américains vont liquider hors de leurs frontières, en tout cas dans quelques pays émergents. D’autre part et surtout, Chine, Inde et Brésil sur lesquels on compte, Japon qu’on ne sait où classer ? doivent leur croissance à leurs exportations, précisément dans les pays en crise que sont l’Union européenne et les Etats-Unis.

On voit en revanche tout ce qui va redoubler la crise financière en crise économique. On est déjà dans le « crédit crunch » entre banques, qui ne se font plus mutuellement confiance et l’on va vers la défiance des épargnants. Les dirigeants politiques dont aucun ne s’impose soit par son aura personnelle, soit par le vivier d’expertise l’entourant, sont pris entre propagande à délivrer : à tout prix (de beaucoup de paroles mais de peu de mesures) dissuader les épargnants de tout retrait massif, et technique de secours à inventer : rétablir la liquidité inter-bancaire. Pour le moment, la crise n’est pas sociale, en ce sens qu’il n’y a pas mouvement ni révolte. La journée mondiale (célébrée-organisée dans cinq cent villes) pour le travail décent a fait flop en France, elle n’a eu qu’un avantage, démontrer que la loi sur le service minimum dans l’Education nationale est mal libellée et pas applicable…

Les valeurs bancaires ont donc continué de chuter partout dans le monde, surtout à Londres et à Francfort, les bourses arabes chutent à leur tour : Le Caire et Riyad. En Russie, on aurait « injecté » plus de vingt milliards d’euros ( !) dans le système bancaire et hier on avait interrompu trois fois les cotations : baisse de 19%. Aujourd’hui, moitié moins. Mais nulle part de vrai rebond. Simplement et heureusement, la stabilité ou à peine moins par rapport aux clôtures d’hier.

Second débat : Nashville, trois heures du « matin » heure française, entre Barack Obama et John McCain. De trois à huit points les séparent dans les intentions de vote. L’élection – donnée maintenant comme probable – d’Obama sera catastrophique. Je rends compte prochainement de son livre : atterrant. Portage… et aveux d’inculture, de réelle ignorance de tout le domaine international. L’économie ? combiner les programmes de Roosevelt, le sourire et le charme de John Kennedy, mais il n’a manifestement ni l’équipe du premier, ni la culture du second. En poilitique extérieure, seul point intéressant vraiment l’Europe et le monde, il ne saura pas sortir l’Amérique des ornières tracées par Bush junior, il n’en aura – surtout – pas l’autorité sur le Pentagone et le Département d’Etat. Du populisme à la Nicolas Sarkozy.

Les politiques approchent le ton et le vocabulaire sportif : notre milieu de terrain pour la rencontre franco-roumaine de Constanza…un résultat moindre qu’une victoire, par exemple une défaite nous obligerait à chercher la qualification dans un autre match. Laure Manaudou, une petite déception à Pékin, pourtant je m’étis entraîné. Financement de douze millions pour qu’elle nage à Marseille. La critique sur l’argent dans le sport, parabole de nos tolérances et de nos infirmités n’a pas encore son expression, L’Equipe donne une pleine page de questions à Raymond Domenech en même temps que lui est consacré un livre entier recensant ses perles depuis quinze ans…

Mauritanie… l’ultimatum de l’Union africaine – dix jours à compter du 22 Septembre – pour rentrer dans la légalité… a expiré, pas de changement. Les sanctions, on n’en a cure. J’en connais de sélectives qui ont fait merveille au Nigeria, pas de visas en Europe et aux Etats-Unis, pour les putschistes et ceux qu’ils nomment, comptes personnels bloqués. – Rue La Boétie, magasin chic daccessoires de vêtements et costumes… deux Africains, très mode, en sortent. Paquets…

Image qui me reste de la journée, sur les marches de la place du Centre, quai Conti, un fort-à-bras, a le tapis rouge roulé en pleins bras, les portes sont fermés, il est là comme l’ours sur la plaque chaude à se dandiner dans la solitude, beaucoup d’invités sortent encore, il n’y a pas eu de petits-fours (à ma connaissance, mais je n’étais pas dans le petit cercle, s’il y en avait un) et traversent la Seine par le Pont des Arts. A ses piles, côté Académie, la plaque commémorant la remise par Vercors d’exemplaires de Le silence de la mer pour que ce soit remis à l’homme du 18 Juin à Londres. Le portefaix disparaît.


[1] - Actes des Apôtres I 12 à 14 ; Magnificat Luc I 46 à 55 passim ; évangile selon saint Luc I 26 à 38

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