dimanche 14 décembre 2008

Inquiétude & Certitudes - dimanche 14 décembre 2008


Dimanche 14 Décembre 2008


Prier…. [1] les premiers mots du Magnificat sont d’Isaïe, je croyais le cantique décalqué seulement de celui d’Anne, mère de Samuel [2]. Il y a une liturgie de la joie dans l’Ancien Testament. Il y eut un homme… il était venu comme témoin… Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage … afin que tous croient par lui. … Tout cela s‘est passé à Bétahnie, au-delà du Jourdain. Des événements historiques, un homme précis quoique Jean ne fasse pas le lien avec Luc et n’indique donc pas que le Chist et le Baptiste sont cousins, nt que le témoignage a commencé in utero. Deux lignes historiques, l’une depuis l’Annonciation et selon le point de vue de Marie puis de Jésus, et l’autre selon une cosmogonie où « le disciple que Jésus aimait » fait écho, par ses premières phrases à celles ouvrant toute la Bible, et à qui l’Eglise donnera d’achever la révélation dans l’ordre des différents livres, l’Aocalypse accomplissant la Genèse. La ligne johannique est spirituelle et mystique, la Lumière, mais le récit commence dans l’obscurité : le dialogue de Jean avec ceux qui sont chargés de l’identifier est plein de sous-entendus, de références. Ce n’est pas le discours direct, en fait le Baptiste, d’emblée, témoigne du Christ et non de lui-même. Qui es-tu ? La question répétée trois fois, et la réponse : le rôle qui m’est donné, ce que j’ai à faire, peu importe le reste et ma propre personne. Même pénombre pour le Christ lui-même : au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas. En réalité, les enquêteurs savent parfaitement qui est Jean, son nom, ses habitudes, sa doctrine, et les questions – au fond – se rapportent bien à Jésus lui-même. Exacte description de toute nos tentatives, aujourd’hui, de porter ou transmettre la foi, nous savons tous très bien, incroyants ou zélés, de quoi nous parlons et de quoi il s’agit. La distraction, le sur-emploi de notre temps à longueur de vie, notre angoisse et nos égoïsmes, nos parcours si brefs ne dissimulent rien. Nous attendons. Tous. Réponse : il est fidèle, le Dieu qui vous appelle : tout cela, il l’accomplira. … N’éteignez pas l’Esprit, mais discernez la valeur de toute chose. La quête de la connaissance, l’obscurité que nous ne dissipons pas par nous-même, et pourtant nous sommes appelés au discernement : la venue de notre Seigneur Jésus Christ, pas du texte ou une philosophie, pas un montage, mais une personne, cela se passait à tel endroit et mettait en dialogue tel et tel. Le résultat est mystique : il m’a enveloppé du manteau de l’innocence… il s’est penché sur son humble servante, désormais tous les âges me diront bienheureuse.

Trois ordres de bataille.

Les oppositions en France ont renouvelé leurs instances dirigeantes.

Le parti communiste au prix d’un débat certain dont Robert Hue, par sécession, a pris l’initiative mais qui a donné lieu à plusieurs lignes pendant le XXXIVème congrès. Gayssot et ses proches parlent de purges et de mœurs des pays de l’Est : Patrick Braouezec, Pierre Zarka ou Roger Martelli se disent « exclus ». Hue a décidé que le parti est impossible à réformer et tente de libérer « un espace progressiste » mais Besancenot à gauche, Mélenchon aussi, et Villiers, Bayrou, Dupont-Aignan à droite cela fait autant d’individualité qui, en cours de mandat présidentiel, ne pèsent même pas leurs discours. Ce qui compte ce sont les sièges à l’Assemblée nationale, mais pour l’élection présidentielle pouvant se jouer à la marge, ces parcours ont du sens, tandis que les partis en tant que tel (1,93% pour le PC en 2007) y perdent leur crédibilité. Marie-George Buffet réduit d’un grand tiers le Conseil national qui passe de quelques 20 membres à 160 et semble s’appuyer sur de nouveaux venus, Gerin de Vénissieux, Marie-Pierre Vieu des Pyrénées Orientales, ou des noms, le fils de Paul Laurent. N’étant pas de ces cercles, ni d’aucun d’ailleurs, je ne vois les choses que de l’extérieur, mais elles me paraissent moins compassées qu’à l’U.M.P. fonctionnant comme le parti radical de la Troisième République mais avec un objet tout autre : rigidifier la vie parlementaire en sorte que le régime est devenu présidentiel à l’américaine, sans les contrôles internes de celui-ci.

Chez les Verts, dont on a présenté le congrès comme celui du calme et de l’apaisement (cf. les socialistes à Reims) tout simplement parce qu’il n’y a pas d’enjeu de pouvoir si loin de l’élection présidentielle, la réélection de Cécile Duflot me semble signifier un travail en profondeur de militants sans doute moins nombreux, puisque les thèses écologiques sont maintenant portées partout et d’abord dans le gouvernement actuel. Etonnant : pas de tentative de récupération par des prises de parole sur invitation, Borloo ou Lalonde. Noël Mamère et Yves Cochet sont des cautions et des conseillers, pas des ambitieux : l’élection présidentielle est encore loin. Le parti est le plus populaire de France (46% d’opinions favorables) mais aimer n’est pas épouser : 1,70% en 2007.

Des alliances – naturelles – pour les élections européennes de Mai prochain. Buffet-Mélenchon et Verts-José Bové-Cohn.Bendit- proches de Nicolas Hulot.
Rien de cela ne fait et ne fera souffrir Nicolas Sarkozy.

Mais il y a d’autres forces, actuellement sans lien avec les partis politiques.
Les lycéens qui depuis dix jours manifestent surtout en province, Franche-Comté et Bretagne, contre des réformes de fond dans le secondaire. Les manifestations organisées par les syndicats et associations contre les suppressions de postes, 13.000 à chaque rentrée, sont sages et prévisibles au regard de ces mouvements, qui ne sont pas corporatistes mais disent une réflexion sur ce qu’il se passe dans les bahuts et sur ce que l’on veut y faire, cela semble porter sur les programmes, sur le bac.
Et, pas du tout dissuadée par les 12.000 euros d’amende, sentence contre laquelle il y a eu peu de protestations, l’association Droit au logement remet « çà »… ls promesses de relogement des campeurs du trottoir rue de la Banque l’an dernier, n’ont pas été tenus, même si les chiffres se contestent de part et d’autre. Le débat sur la contrainte ou pas pour empêcher les sans-abri de mourir de froid dans les bois de Paris ou dans des endroits – partout innommables – n’a pas un rapport direct, sinon que le logement social en France n’avance pas. Christine Boutin, place Bellecour, l’an dernier… à Lyon.

Le scandale Madoff – curieusement – éclate à point nommé : rappeler que la crise est financière et non pas économique (ce qui n’est pas mon analyse), à la veille d’une longue réunion de la FED et après que le Sénat américain ait rejeté une première fois le plan de soutien des industries automobiles. La combinaison qui aurait rapporté 56 milliards de dollars (si c’était dans une poche unique, cela surpasserait d’uen vingtaine de milliards la fortune de Bill Gates…), ou plutôt causé 56 milliards de dommages et de pertes, était fondée tout entière sur la crédibilité-respectabilité de l’ancien président du NASDAQ : soixante-dix ans, référence de Wall Street. Mais ce fondement était en réalité suscité par l’appétit de tout le système bancaire – dans le monde entier – pour les produits spéculatifs, c’est-à-dire pour du profit à très court terme, de rapport très élevé avec la mise de fond, et ne demandant somme toute pas beaucoup d’imagination ou d’efforts. Les plus exposées seraient les banques suisses. La Suisse depuis l’affaire de l’or et des dépôts juifs, puis des fraudes fiscales organisées depuis les Etats-Unis, n’en finit pas de « déguster ». Je ne comprends pas qu’elle et l’Islande n’aient pas fait l’objet de propositions à exécution immédiate d’entrer dans l’Union européenne cet automne, alors que l’on masturbe les Irlandais pour les faire voter le traité de Lisbonne, jusqu’à ce que ce soit oui.



[1] - Isaïe XLI 1 à 11 ; Magnificat rapporté par Luc I 46 à 54 ; 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens V 16 à 24 . évangile selon saint Jean I 6 à 28

[2] - 1er livre de Samuel II 1 à 10

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