mercredi 17 décembre 2008

Inquiétude & Certitudes - mercredi 17 décembre 2008

Mercredi 17 Décembre 2008
Jean-François Copé sugère des moyens intelligents et modernes de s'opposer
Le Sénat défenseur des libertés publiques
Communication à Palaiseau : quotas, discrimination positive et un ministre de plus
Sondages : positifs quand on ne sait pas, négatifs quand on sait


Prier… c’est l’exact contraire de la distraction et de la dispersion. La table des origines de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham [1], une liste de noms pour animaux domestiques aujourd’hui, une déduction longtemps de la chronologie des temps historiques ou d’une datation du paradis terrestre. Le prier m’insère simplement dans une foule qui a pour quelque chose dans la foi qui m’est donnée depuis ma naissance. Et notre attention est appelée sur deux faits fondateurs ou référents : la royauté de David à la fois exemplaire si humaine par les péchés du roi de l’adultère au meurtre et aux penchants divers, une royauté pourtant préfigurant celle du Christ et donc le royaume des cieux, on est bien dans l’incarnation, Dieu en moi… et l’exil à Babylone, l’importance de ce que font et vivent les hommes, l’importance et le sens de l’histoire humaine. A Babylone sont compilés ou composés les principaux livres de la Bible, non pas in situ, mais en exil, l’épreuve nous rend la mémoire. Et bien entendu, le cycle de la vie, de la procréation, commandement premier de la Genèse, tandis que les évangiles apportent un ordre apparemment différent : la propagation de la Bonne nouvelle, mais c’est encore un engendrement, celui du baptême, à la vie spirituelle. La vie spirituelle n’est pas une intelligence – autre ou supérieure – elle est la conscience et la chance qui nous sont données de percevoir Dieu dans nos vies et dans celle d’autrui, l’assurance de son compagnonnage, du rendez-vous quotidien pour l’éternité. Que son nom dure toujours. Dernières paroles de Jacob à ses fils, transmission à Juda. Alors que le « grand homme » de cette génbération est évidemment Joseph, mais Juda a plaidé pour Joseph. Tout n’est pas à comprendre à chaque lecture, l’intelligence vient en construisant, mais la base est donnée par la prière qui embrasse tout et voit tout d’un seul tenant.

matin

Jean-François Copé avant le vote cet après-midi – dit « solennel » - de la loi sur l’audiovisuel. Quatre vingt heures de débat. Il a le culot de dire que les socialistes faute d’avoir des idées nouvelles – pas d’idées donc, si elles ne sont pas nouvelles – s’opposent et bloquent (ils n’ont pas bloqué, la preuve, la loi passe) alors qu’il y a tant d’autres moyens intelligents, démocratiques et modernes de s’opposer : lesquels ? et depuis vingt ans, pour dire que quelque chose est bon ou bien, on dit que c’est moderne, et que quelque chose ne va pas ou est inadéquat, on dit que c’est ringard.

Je lui courielle :
Cher Président,
je vous entends sur France-Infos. conclure les quatre-vingt heures de débat sur l'audiovisuel avant le vote dit solennel de cet après-midi.
Vous y évoquez une télévision publique splendide ou magnifique. Les faits trancheront (mais d'ailleurs lesquels ? l'audimat ? l'appréciation de quelle autorité ou de quel "chef" ?). Vous dites surtout que les socialistes - faute d'idées nouvelles, les bonnes ne seraient donc que les nouvelles, cf. saint Paul et la démangeaison de ses ouailles - s'opposent et bloquent, alors qu'il y a - assurez-vous - bien d'autres manières "intelligentes, modernes" et démocratiques, avez-vous ajouté, je crois me souvenir, pour s'opposer.
Soit, mais quelles sont ces autres manières ? Merci de m'éclairer, en, procédure parlementaire.
Car je suppose que vous n'évoquez ni la rue ni les couloirs ni la corruption, et de qui d'ailleurs ?
Comme d'habitude, je me suis étonné de l'absentéisme, et qu'une réforme - décisive - ne soit jamais à l'ordre du jour constitutionnel ou d'une repasse du règlement intérieur de votre assemblée : l'article 5 sur la publicité adopté par 38 voix contre 5. Un quorum de présence physique pour qu'un vote soit valide.
Ne voyez pas d'impertinence dans ma question, mais de l'angoisse.
Le propre des dictatures est d'une part qu'elles sont personnelles, d'autre part qu'on ne s'aperçoit qu'on y est qu'une fois enfermés, mais surtout elles se fondent sur la tolérance, qui a autant de motifs qu'il y a d'individus dans un pays en passe d'y consentir. Ce qui m'inquiète n'est pas l'activisme du président de la République - c'est son tempérament - c'est que tous ou presque y consentent (je suppose d'ailleurs qu'il a un profond mépris pour les consentants et il a depuis longtemps affiché son mépris pour Jacques Chirac qui avait tout pour l'empêcher de parvenir ou le mettre en situation de faire ses preuves et donc d'édifier les Français, bien avant l'élection présidentielle). Tout cela vous le savez. Vous-même.
En revanche, merci pour m'éclairer sur les manières "intelligentes, modernes".
Sentiments déférents.
soir

Il n’y a de majorité à l’Assemblée nationale que contrainte : 50 voix d’écart seulement sur l’audiovisuel cet après-midi.

Libertés publiques … le Sénat adopte le passage de la gendarmerie sous les ordres du ministre de l’Intérieur, concentration des forces de sécurité que même l’Empire autoritaire des débuts de Napoléon III n’avait pas jugé souhaitable. Depuis six mois l’ensemble des services de renseignement – intérieur et extérieur – commandé de l’Elysée. On se passionne pour Clearstream et pour les carnets d’Yves Bertrand – pour le passé comme c’est devenu notre jeu d’intelligence nationale – mais pour ce présent qui permet tous les pires avenirs.

Communication… le président de la République à Palaiseau – nous devons à Edgard Pisani et à Paul Delouvrier, à Louis Armand aussi le rassemblement d’une bonne partie de nos écoles scientifiques de prerstige sur ce plateau, qui est aussi celui du C E A à Saclay – pour renoncer à la discrimination positive qui avait été l’un de chevaux de bataille depuis 2005 sinon 2002 à la place Beauvau. La commission Simone Veil l’y avait incité le matin même, la Constitution, rien que la Constitution. Reprise du vocabulaire de Jacques Chirac sur les fractures, politisue des bourses pour élargir le recrutement des élites : thème, s’il en est, de Georges Pompidou. Chez nous, les matamore – et Jacques Chirac jusqu’en 1988 jouait ainsi de sa jeunesse relative – commencent en brise-tout et terminent en rad.-soc. pour des poliiques rondouillards et éprouvées. Un enseignant à Sciences-Po. de la sociologie politique et de la communication opinait hjier soir – je n’ai pas retenu son nom – que comme ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy commence de songer à sa réélection. Il y a une exception, le général de Gaulle. Yazid Sabeg dont le livre prônait au début de l’automne la discrimination positive est nommé cet après-midi commissaire à la diversité et à l’égalité des chances, on commente son parcours d’entrepreneur (dans la communication) et d’homme de réseau (son livre appuyé par Carla Bruni-Sarkozy) et même de co-équipier de Claude Bébéar, fondateur d’AXA et successeur – en pratique, mais, à mon sens, pas en vérité d’homme – d’Ambroise Roux comme parrain du patronat français. Le nouveau commissaire se présente sur France-Infos. : pas une phrase qui ne louange le président de la République, lettre de mission précise mais offrant plusieurs pistes, action dans la longue durée mais résultats avant Mars, aucune concurrence avec Fadela Amara mais aller plus vite et plus loin dans le plan banlieue. Au total, politique des quotas : d’ici 2011, 30% de la population des classes préparatoires aux grandes écoles devront être des boursiers enfants d’ouvriers ou d’immigrés (j’ai cru entendre d’ailleurs, fils de… ce qui était oublier les filles…), et exclusion pratique des classes moyennes sans couverture familiale et sans aide de l’Etat.

Conseillés par leurs banques respectives, les épargnants et investisseurs particuliers français perdent plusieurs centaines de millions par la fin de la fraude Madoff. Jean-Pierre Jouyet, à peine à la tête de l’Autorité des marchés financiers, critique celle des Etats-Unis…

Les sondages.
La rente de situation : 61% d’opinions favorables à Martine Aubry et 32% à Ségolène Royal.
L’effrayant est que les Français approuvent ce dont ils ont peu connaissance informée ou directe et qui n’est qu’effet d’image et de commentaire, de propagande : Nicolas Sarkozy en tant que président de l’Union européenne (le terme exact est : du Conseil européen). Mais quand ils sont en situation personnelle d’appréhender ou de juger, ils apprécient très négativement la politique conduite par le même Nicolas Sarkozy. On devrait d’ailleurs être très vite fixé puisque chacun – le pouvoir et la majorité des Français – appréhende un conflit social grave en 2009. Je note que depuis le début de ce mandat présidentiel, la politique économique suivie est jugée négativement à au moins 60%.

PARIS (AFP) - 16/12/08 08:14
Sarkozy approuvé comme président de l'UE, pas comme président français

Le bilan de Nicolas Sarkozy en tant que président de l'Union européenne est largement approuvé par les Français (56%) mais le président français ne suscite pas la même confiance, puisqu'un Français sur deux (50%) s'attend à un conflit social majeur en 2009, selon un sondage BVA.
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Ce sondage, publié mardi dans Les Echos et sur France Inter, montre également que la politique économique menée actuellement par le gouvernement est jugée mauvaise par 61% des personnes interrogées (contre 34% qui la jugent bonne).
Les sympathisants de droite sont 61% à la juger bonne, 38% mauvaise (16% contre 80% pour les sympathisants de gauche).
Alors que la présidence française de l'UE prend fin le 31 décembre, 56% des personnes interrogées ont une bonne opinion de Nicolas Sarkozy en tant que président en exercice du Conseil européen.
Les sympathisants de droite approuvent son action à la tête de l'UE à 73% (contre 20%, le reste sans opinion), les sympathisants de gauche à 44% (contre 47% qui ont une mauvaise opinion).
66% des Français pensent notamment que M. Sarkozy sait faire preuve de diplomatie envers ses partenaires européens (contre 28%), et 60% (contre 32%) qu'il a un projet ambitieux pour l'Europe.
49% des sondés pensent qu'il a su fédérer la réponse européenne face à la crise financière (contre 44%), et 58% (contre 33%) qu'il a également su fédérer l'UE sur les questions de climat et d'environnement.
Sur le plan intérieur en revanche, 50% des Français pensent qu'il y aura en France dans les mois qui viennent un conflit social majeur avec risque de paralysie du pays comme en 1995.
Sondage réalisé les 12 et 13 décembre auprès d'un échantillon de 1.017 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus, selon la méthode des quotas.



[1] - Gn XLIX 2 à 10 ; psaume LXXII ; évangile selon saint Matthieu I 1 à 7


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