samedi 6 décembre 2008

Inquiétude & Certitudes - samedi 6 décembre 2008


Samedi 6 Décembre 2008


Prier … [1] Alors Jésus appela ses douze disciples et leur donna pouvoir… de faire ce qu’il accomplissait lui-même. La recommandation vaut plus qu’un transfert de capacités miraculeuses : donnez gratuitement, vous avez reçu gratuitement. Isaïe donne l’ambivalence de tout événement dans nos vies, massacre et restauration, évocations cosmogoniques et pourtant sollicitude dont nous sommes gratifiés, entourés personnellement : celui qui t’instruit ne se dérobera plus, et tes yeux le verront. Magnificence, intimité, puissance de ces livres d’Isaïe, les comparaisons bucoliques, les fresques et une proximité chaleureuse, souveraine, tendre. Quand tu crieras, le Seigneur se penchera vers toi. Dès qu’il t’aura entendu, il te répondra. Dans l’angoisse, le Seigneur te donnera du pain, et de l’eau dans ta détresse. Illustration immédiate, les détresses et fantasmes de qui m’héberge, noyée dans une vieillesse grabataire et sénile. Peut-être dans nos limites et nos autismes à chacun, nos appels confus ou nos désespoirs imaginaires ont-ils cette absence de support tandis que le vrai dénuement est muet et n’implore même plus. Dieu ne distingue pas, il répond même à notre fille : Il guérit les cœurs brisés et soigne leurs blessures. Il compte le nombre des étoiles, il donne à chacune un nom. Et cette obsession du renversement des situations les plus établies, que l’Eglise n’a plus assez (ou même du tout… j’y vois en raccourci une possible raison du manque de vocations et du tarissement de toutes pratiques, le peuple sans berger à tel point que ceux qui en d’autres époques, se seraient avancés comme le prophète, c’est moi, appelle-moi, ne se rendent plus compte qu’ils pourraient-devraient être berger. Que d’écrans ! à l’instar de nos vies personnelles, empêchant la simplissime lumière de passer). Le Seigneur élève les humbles et rabaisse jusqu’à terre les impies.


La honte… cette entrevue peureuse censée rattrapée toutes celles qui ont été refusées en fonction de celle-ci… et qu’elle ait lieu en pays tiers. Ce devait être en Chine, au Tibet-même, ou en France. Pourquoi le pape a-t-il accepté d’aller à l’Elysée puisque le Dalaï-Lama en est interdit. Les commentateurs – ignorance ou semi-consigne – ne sont pas plus nets que Nicolas Sarkozy. Le Dalaï-Lama, certes, est le chef spirituel des Tibétains et aussi de bien davantage à travers le monde, mais il est, de ce fait, le souverain d’un Etat qui a eu son degré d’indépendance et qui actuellement est contraint de n’avoir ses institutions qu’en exil. Les quelques moments filmés de « l’entrevue » montrent deux drapeaux : l’européen et le français. Il manque celui de la haute personnalité rencontrée. Tout cela est laid – y compris les encenserments d’une tête disporportionnée, celle d’un équidé impatient de finir la course du retour. Tout cela aboutira à l’inverse de ce que les Chinois veulent, et que rencontre ou pas l’ensemble des gouvernants dans le monde actuel, tolèrent : le Dalaï-Lama en mettant ses revendications à un niveau si bas n’obtiendra qu’encore moins des accommodements, ses successeurs et la jeune classe vont revenir à la pétition d’indépendance. La France n’est pas grande ni digne aujourd’hui. La Chine non plus car s’il y a sanctions commerciales, c’est bien qu’elle est centralisée et totalitaire, donc hors du jeu du libéralisme mondial (même si celui-ci agonise dans les faits avant de disparaître dans les têtes jusques là crédules). Je ne crois pas à ces sanctions, mais je ne crois pas au marché chinois. Nous y risquons nos avances technologiques et nous ne serons pas payés.

Le Figaro des 6-7 Décembre prétend que 61% des Français ont confiance dans « le plan de relance » pour atténuer chez nous les effets de la crise.


[1] - Isaïe XXX 19 à 26 passim ; psaume CXLVII ; évangile selon saint Matthieu IX 35 à X 1 à 8 passim

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