dimanche 4 janvier 2009

Inquiétude & Certitudes - dimanche 4 janvier 2008

Dimanche 4 Janvier 2009


Prier quand même et surtout. [1] On marche vers l’Epiphanie, parallèle à faire et vivre entre cette solennité, cette marche des rois, cette reconnaissance du Christ et de sa place dans l’Histoire et parmi les civilisations, et d’autre part l’Apocalypse, synthèse mystique de toute l’Histoire, et symboliques de la manifestation divine aussi. Pas de dialogue entre les « mages » et les parents de Jésus, mais la joie et l’adoration. Quand ils virent l’étoile, ils éprouvèrent une très grande joie. En entrant dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils se proternèrent devant lui. Peut-être l’itinéraire d’Abraham, et de la multitude d’étoiles évoquant sa descendance, il en apparaît une décisive que deux millénaires ensuite suivent des mages venus d’Orient. Les prophéties moins opérantes que l’attente et la foi ; l’étoile … ce mystère, c’est que les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Evangile. L’Eglise ne le vit pas assez : le dialogue interreligieux ne bouge pas vraiment, et surtout le cœur à cœur avec tous ceux qui ne vivent pas la même foi ou disent, avec une honnêteté que n’a jamais le croyant, car tout croyant – surtout, le croyant – reste partagé entre la lumière et la ténèbre, entre son infirmité native et entretenue (par orgueil et incrédulité précisément) et ce qu’il reçoit de forces en Dieu. La Jérusalem céleste de l’Apocalpyse est hiératique, magnifique, mais celle d’Isaïe est vivante : alors tu verras, tu seras radieuse, ton cœur frémira et se dilatera… sur toi se lève le Seigneur et sa gloire brille sur toi. Tant de grandeur, mais notre condition présente ? il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours. Il aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie.

matin

Ma chère femme – ce qu’un homme ne verrait pas à premier regard – voit dans la naissance de Zohra Dati la revanche de la Garde des Sceaux. La petite fille a été conçue en réponse au remariage de Nicolas Sarkozy qui rétrogradait dans ses espérances l’une des « faiseuses » du roi. L’histoire de France retrouve ses vieilles clés et Maurice Druon pourrait ajouter un tome à sa saga de la descendance de Philippe Le Bel.

Réédition de Suez ? il y a cinquante trois ans… Les blessés israëliens se comptent par dizaines, les morts palestiniens par centaines, toujours ce racisme dans le statistiques. Confirmation de l’horreur pour les habitants, circulation, hospitalisation, ravitaillement impossibles depuis huit jours dans les bombardements sont denses, maintenant les chars. Les combattants d’élite du Hamas serait un millier, les roquettes ont une portée de quarante kilomètres, il en existerait un stock (monté dans le territoire à partir de matériel passant d’Egypte par des tunnels) de quelques 4 à 500. Les renseignements israeliens semblent tout connaître, de l’endroit où tuer individuellement les cadres militaires ou politiques aux dispositions des forces et aux points de fuite. On ne dit pas et l’on ne voit pas – en regard – les objectifs de cette offensive terrestre que préparaient ces huit jours de bombardement, sinon annéantir pour longtemps sinon toujours toute capacité agressive dans la bande de Gaza. Le troc que proposerait la « communauté internationale » : médiation russe, adjurations de Ban Ki Moon, troïka européenne, serait qu’au lieu de faire cette éradication par la force, ce soient des engagements mutuels. A qui mieux mieux, il est demandé par les tiers un cessez-le-feu, mais au Conseil de sécurité l’accord a été impossible cette nuit du fait des Etats-Unis. Ne gêner en rien l’allié israëlien. Je vois de moins en moins ce que peut apporter dans cette affaire Nicolas Sarkozy en passant deux jours là-bas.
nuit

Scenario Suez… victoire militaire israëlienne sur le terrain… refus de stopper l’offensive tant que les objectifs stratégiques ne sont pas atteints, dixit Olmert au président russe… dénouement diplomatique pouvant désavouer Israël et rehausser le prestige du Hamas ? Il semble – ce soir – que non. Sarkozy fait porter sur le Hamas la responsabilité de l’origine des événements, et un porte-parole du Premier ministre tchèque (la présidence de l’Union, maintenant) assure que le mouvement israëlien est plus défensif qu’offensif : exactement le « couac » de Pierre Messmer au moment de la guerre du Kippour dont le rattrapage par Michel Jobert fit la fortune – politique – de celui-ci : ce n’est pas être agressif que de vouloir rentrer chez soi. Aujourd’hui, toute analyse qui ne va pas à la racine du problème : l’intrusion d’un corps ressenti comme étranger par la majorité des peuples du Proche-Orient, est forcément injuste et sera de plus en plus irrecevable.

Pour moi, la solution n’est plus, si elle le fut jamais, la coexistence pacifique de deux Etats : celui d’Israël dans ses frontières de 1948 et celui d’une Palestine à proclamer depuis treize ans et au territoire comme au statut restant à définir, il est dans un unique Etat mais qui sera binational. Les guerres soutenues par Israël contre son voisinage ou à l’intérieur même des territoires qu’il contrôle, sans reconnaissance internationale d’une souveraineté de fait ont créé un fossé trop profond, la dernière chance a été assassinée en 1995. Depuis, il est trop tard pour un Etat d’Israël pérenne.

[1] - Isaïe LX 1 à 6 ; psaume LXXII ; Paul aux Ephsiens III 2 à 6 ; évangile selon saint Matthieu II 1 à 12

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