lundi 12 janvier 2009

Inquiétude & Certitudes - lundi 12 janvier 2009




Lundi 12 Janvier 2009


Prier…[1] quatre appels, les disciples deux par deux, des frères, deux couples. Simon et André sans âge et travaillant pour eux-mêmes, Jacques (nommé avant Jean) et Jean aidant leur père. Une entreprise en plan, une autre qui peut survivre. Tout cela se passe « en marche », en marchant, sans dialogue : il vit… Jésus vit… L’auteur de l’épître aux Hébreux précise la forme de ce dialogue dont rien ne nous est rapporté : souvent, dans le passé, Dieu a parlé à nos pères sous des frmes fragmentaires et variées, mais dans les derniers temps, dans ces jours où nous sommes, il nous a parlé par ce Fils… Le dialogue est un appel, et un appel à suivre, ce qui est un départ. Vocation d’Abraham : un dépaysement intense ; vocation des disciples, changement d’état. Un appel par le Christ.

Encore un discours fondateur, et un commissaire ou un haut-commissaire de plus, préposé à « l’angoisse des jeunes ». On avait ri du secrétariat d’Etat à la condition féminine sous Valéry Giscard d’Estaing, du ministère du temps libre aux débuts de François Mitterrand, aujourd’hui… l’énoncé de chacune des questions traitées – impérieusement et sans jamais une concertation préalable, sans considération d’une compétence ministérielle existante – n’est pas forcément faux. Mais est-ce l’affaire du président de la République et où est le cadre d’ensemble, ni perspectives, ni planification, pas d’aménagement du territoire, pas de veille du patrimoine national à tous égards. En fait, c’est l’extension des compétences de Martin Hirsch. Réponse, les organisations lycéennes appellent à manifester. L’incompréhension mutuelle est certaine, mais n’inquiète personne. Voici plus de treize ans qu’aucun mouvement social n’a mis en péril le gouvernement, sauf les cortèges anti-CPE plombant Dominique de Villepin en même temps que l’ « affaire Clearstream ».

Quelque chose – que je n’identifie pas – est le véritable adversaire et futur vainqueur que se reconnaît Nicolas Sarkozy. Les parlementaires dans leur ensemble ? que le parti majoritaire regimbe vraiment (il ne l’a guère fait que pour le repos dominical) et nos institutions retrouvent leur équilibre. Ce ne sera pas. Le Premier ministre démissionnaire et disant tout – comme Jacques Chirac tuant dès l’été de 1976, à son retour à Matignon de son audience de démission chez Valéry Giscard d’Estaing ? c’est peu probable, quoique personne ne sache encore le dialogue entre les deux hommes, au moins hebdomadaire et que le député de la Sarthe, mis en selle par Joël Le Theule, gaulliste certain, a de la plume : page 134 de La France peut supporter la vérité [2], exécutant Jacques Chirac. Dernier chapitre du factum : Rupture. La rue ? pour le moment, elle est encore moins bruyante et peuplée que dans le second mandat de l’élu de 1995 défait en 1997. Le scrutin de 2012, car les « européennes » du printemps prochain n’auront aucune incidence sur la vie politique française, sauf s’il en sort un Parlement européen, révolutionnaire, qui s’érige en Constituante face aux Etats et à leurs gouvernants : peu probable. Alors, je ne sais pas, mais pour s’entourer toujours de cautions : l’Abbé Pierre via Martin Hirsch, Edouard Balladur, Simone Veil… pour imiter le coucou en pillant le nid des autres : Blum censé approuver post mortem le yacht dans les eaux de Malte après le Fouquet’s, Guy Môquet imposé aux lycéens. Georges pompidou dès que de Gaulle fût mort, se sût le plus autorisé à invoquer celui-ci. François Mitterrand par une habile cohabitation s’appuya sur la « majorité silencieuse ». Nicolas Sarkozy, s’exposant continuellement en apparence, parlant à faire bientôt la pige aux recueils des œuvres complètes de Lénine, si l’on s’avisait d’éditer le recueil de ses discours quasi-quotidiens, s’abrite en réalité. De quoi ? la moïra grecque ?

Les Français divisés sur la crise de Gaza. Depuis de Gaulle, il n’y a plus eu – d’inspiration française – une analyse des grands conflits mondiaux, à commencer par celui qui divise Juifs et Arabes depuis 1948. Actes anti-sémites : Toulouse, Bobigny. Sages déclarations du grand rabbin Bernheim, comme l’ont été celles de Benoît XVI peu relayées par l’épiscopat français. Pour Nicolas Sarkozy, une page d’agenda, un argument de plus sur la manière selon lui d’exercer les fonctions principales dans un Etat, leçon permanente qu’il a entrepris de donner à ses pairs dans le monde depuis sa présidence de l’Union européenne, à ses pairs sauf quand ils sont grands et forts (et ne le prennent pas au très sérieux : Hu Jin Tao, Poutine et maintenant Obama). Photo. hallucinante de Bertrand Langlois de l’AFP BOBIGNY (AFP) - 12/01/09 07:08 . Un cocktail Molotov lancé contre une synagogue en banlieue parisienne – on croirait une scène du Golem. Maisons faisant décors de cinéma, rabbin au micro fantômatique, seul point lumineux de la scène sinistre et figée.

Tandis que l’on projette sur les écrans européens le début d’une saga : Che Guevara avant 1958, Hugo Chavez devient un porte-drapeau en Palestine.

Vœux des représentants religieux au président de la République, accueils successifs sur le perron, enjambées de la jeunesse, main passée dans le dos par l’obséquieux : à « gerber », car quel chef de l’Etat a été en France (avec peut-être Louis-Philippe) plus incroyant, agnostique et cynique que Nicolas Sarkozy ? et ourquoi ce silence sur des sujets essentiels pour la dignité humaine : les discriminations surtout si elles sont « positives », les quota à l’immigration, les tests ADN et les fichages divers (plus d’un million de signalement ADN déjà enregistrés), les camps de rétention, le surpeuplement de nos prisons et, pour ce qui est du récipiendaire des vœux, l’exemple désastreux donné à tous des décompositions familiales. Je continue de regretter, profondément, que Benoît XVI ait accepté de recevoir le président français à un mois ou deux de son second divorce et de mettre les pieds à l’Elysée dont l’entrée avait été refusée au Dalaï Lama.

[1] - lettre aux Hébreux I 1 à 6 ; psaume XCVII ; évangile selon saint Marc I 14 à 20

[2] - Albin Michel . Octobre 2006 . 263 pages

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