lundi 19 janvier 2009

Inquiétude & Certitudes - lundi 19 janvier 2009


Lundi 19 Janvier 2009

Prier… ce que nous faisons de notre vie ? de la vie ? ce que la vie fait de nous ? emportés par la nacelle du temps qui nous abîme et nous décompose ? ou bien dans le vent des circonstances, selon le souffle de l’Esprit quand nous y sommes attentifs, la sculpture de notre création ? Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas comme les disciples de Jean et ceux des pharisiens ? La question est au Christ et non ces disciples dénoncés comme scandaleux. Ils pourraient répondre eux-mêmes mais cela n’intéresse personne. Ils sont les disciples de leur maître, leur comportement est le fait de Celui-ci, non le leur. Jésus les défend : ce sont des gens comblés… par Lui… A vin nouveau, outres neuves. Le chrétien inaugure une vie nouvelle, d’autres comportements, il est jeune. Mais un temps viendra où l’Epoux leur sera enlevé ; ce jour-là, ils jeûneront. La prescription, le retour aux anciennes prescriptions ? ou est-ce un deuil et une attente dominés par la nouveauté, déjà expérimentée mais pas encore actuelle ou plus tout à fait actuelle. Il est devenue pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel. La prescription, le conseil, l’habitude ne sont pas des commandements rituels, mais l’attache d’une personne. Une personne humaine au parcours analogue au nôtre. Jusqu’à la mort, jusqu’au plus profond de nos angoisses et faiblesses. Modèle d’obéissance – mystère aujourd’hui que l’obéissance, rente de situation pour ceux qui l’exigent d’autrui ? mesquinerie ou intrusion dans la vie d’autrui, d’un peuple entier parfois s’il n’y a ni discernement ni échelle de valeurs mais pétition de supériorité physique ou mentale ? ou conseil amoureux de celui qui nous précède et nous invite à continuer de le suivre. Pendant les jours de sa vie mortelle, il a présenté, avec un grand cri et dans les larmes, sa prière et sa supplication… Bien qu’il soit le Fils, il a pourtant appris l’obéisannce par les souffrances de sa passion… L’obéissance, imitation du Christ. Qu’est celle-ci, sinon l’accomplissement d’une vocation et la relation à son Père. Nous tous, notre rédemption et notre salut, le renouveau de la création en filigrane de cette vocation et de cette relation. L’obéissance n’est plus le discernement d’un autre sur nous, mais notre discernement de Dieu. Ce n’est pas subir, c’est être. Pas ce qu’il y a à faire, mais ce qu’il y a à être. Vin nouveau. [1]

Il y eut des époques où la créativité était celle de certains gouvernants – pour le pire, les guerres mondiales au XXème siècle, ou le meilleur, les organisations internationales, le plan Schuman – qui, en bienfaits pour l’humanité, égalaient les Pasteur, les Fleming et autres Montanié. Il y a la nôtre, ces temps-ci : people et jeux de scène, les « sommets » qui naguère étaient signe d’un changement essentiel : Kennedy et Khrouchtchev à Vienne en 1961, Le Duc Tho et Kissinger en 1973, Sadate et Rabin en 1979, sont des anniversaires. Le cinquantenaire de l’Alliance atlantique organisé par le préfet du Bas-Rhin, deux mille cinq cent journalistes pour cinquante chefs d’Etat d’âge et le non-événement. L’événement, ce fut l’an dernier : l’avalisation du bouclier anti-missile par les vassaux y compris la France qui y a trouvé matière à annoncer son retour dans l’O.T.A.N. et qui a changé le langage de la Russie, puisque désormais elle se sent de nouveau menacée, et quotidiennement défiée depuis son ancien territoire.

Il est pied-noir, quatrième génération. Quarante ans de services à La Poste, commencés quand celle-ci n’avait pas de majuscule à son nom. Une décennie télégraphiste, à vélo, avec la petite sacoche au flanc droit, du côté de la rue Gazan, un message pour Georges Brassens, qui lui ouvre, un chat sur l’épaule, et va chercher cinq francs. Les faire-part de décès à l’heure du journal télévisé, celui de Léon Zitrone, sans les décolletés qui font maintenant la couverture de Paris-Match. Il quitte le métier, retraité, fêtant l’événement en payant le Lido. aux copains, plumes et champagne. Dialogues entre lui et mon beau-frère, postier comme lui : Barack Obama, les cadeaux avec l’argent du contribuable, Nicolas Sarkozy les mains partout pour dire c’est moi, que va-t-il faire à Gaza, prendre le fusil, c’est plutôt le fusil qui le porterait, alors qu’il y a les chômeurs chez nous et les sans-abri. Au travail, l’ambiance totalement changée. Eintzheim déserté pour Baden-Baden, les procès faits à la ville de Strasbourg ou par elle, débats sur les compagnies aériennes low-coast, l’incapacité de prévoir le jumelage des deux pistes à temps : depuis Dupleix et Montcalm, l’art français de manquer les chances. L’Air Force One pourra atterrir à Eintzheim, mais pas en décoller, navette désormais pour Francfort, l’armée de l’air ne serait plus ni à Colmar ni à Strasbourg. Les restructurations – dans l’entreprise ou dans l’organisation de notre Etat façon actuelle – signifient la mort par suppression toute simple.

Hier après-midi, nous traversons la Suisse, enneigée sauf entre Martigny et Montreux. Pensée des trains du Reich faisant la navette, les Juifs vers le nord, les troupes vers le sud, l’or volé en cave encore aujourd’hui probablement. Un peuple qui a ses périodes de réserve militaire, les routes avec des dispositifs en herse anti-chars, le général Guisant. L’occasion – historiquement manquée – de l’accueillir dans l’Union européenne en même temps que l’Islande. La Russie prête à l’Islande que ne soutiennent que les Scandinaves, la géographie plus forte que l’imagination.

Sens de l’image et de la communication : « la France présidente » : Ségolène Royal à Washington pour l’inauguration du nouveau président américain. Elle était à Santiago du Chili pour l’inauguration de la première femme président de cette République éprouvée.


[1] - lettre aux Hébreux V 1 à 10 ; psaume CX ; évangile selon saint Marc II 18 à 22

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