mardi 6 janvier 2009

Inquiétude & Certitudes - mardi 6 janvier 2009



Mardi 6 Janvier 2009


Prier cependant [1]qu’il fasse droit aux malheureux de son peuple, qu’il sauve les pauvres gens, qu’il écrase l’oppresseur ! Réponse, la multiplication des pains : déjà, l’heure était avancée … l’endroit est désert et il est déjà tard. Les disciples interrompent une communion… une grande foule de gens sur le bord du lac… saisi de pitié … il se mit à les instruire longuement. Les gens sont bien moins matérialistes que l’idée reçue que nous avons les uns des autres. Ni le Christ, ni ses auditeurs ne voient le temps passer ni n’entendent les entrailles qui gargouillent. Puis l’Eglise préfigurée : il rompit les pains, et il les donnait aux disciples pour qu’ils les distribuent. Amour divin ! Jean le caractérise autrement : voici à quoi se reconnaît l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est lui qui nous a aimés. L’évangile de Marc est réputé le plus ancien et donc le plus proche de la préducation de Pierre. Il y est question de casser une tirelire : allons-nous dépenser le salaire de deux cent journées pour acheter du pain et leur donner à manger ? les autres évangélistes évaluent le coût du ravitaillement pour dire que cette somme n’y suffirait pas. C’était leur défense face à leur Seigneur : donnez-leur vous-mêmes à manger. Le miracle, Jésus ne l’accomplit pas tant vis-à-vis de la foule que des disciples qu’Il met donc en situation de Lui obéir, de fait, ce sont eux qui distribueront. Tous mangèrent à leur faim. Quand Il se manifeste, Dieu rassasie. Le monde à changer, les miens, moi et ceux/celles que j’aime, à sauver :Jésus de l’Epiphanie, manifeste-Toi et reçois ma prière et ma foi. – Emmanuel, le cadet de Claude, aurait aujourd’hui trente-deux ans, né le jour des rois… mort accidentellement à huit ans

« L’idée de Nicolas Sarkozy, c’est de … » puis « Nicolas Sarkozy proposerait » … tandis que l’impétrant est au Proche-Orient, en doublon de la mission européenne des ministres des Affaires étrangères. Bref, annonce de la suppression du juge d’instruction, et refonte prochaine de la procédure pénale : la énième en vingt ans. Tout cela serait « proposé » lors d’un discours de rentrée à la Cour de Cassation que prononcera demain le Président de la République. De deux choses l’une. Ou bien Nicolas Sarkozy (et son entourage immédiat) a les idées tout seul, ou bien il accapare l’annonce du travail des autres. Dans les deux cas, aucune concertation, aucune des compétences ministérielles n’est respectée. Coincidence entre ce mépris de notre droit public et ce travail de sape : du travail dominical aux libertés publiques, une à une.

Pour la plupart de ces décisions qui – sauf exception – sont avalisées automatiquement par la majorité à l’Assemblée nationale, le creuset est une personnalité toyuche-à-tout, ayant une opinion sur tout, fondée à la va-vite mais définitivement sur l’observation d’un trait, ou d’un fait, ou d’un comportement sans enquête, sans concertation, sans conseil en forme. Et puis, chacune de ces réformes traitent-elles les vrais sujets : nous avons perdu notre industrie, le plan de relance écvhoyera parce qu’il n’attaque pas à la racine, le défaut de demande solvable et la protection européenne de nos marchés nationaux. Le pouvoir emm… les citoyens depuis vingt mois, et ce qui fonctionnait ne fonctionne plus sans que les substituts dont certains requerront des années à mettre en place soient discernables. Tandis que ce que le sens commun et les usagers de presque tous organes de la vie collective savent parfaitement ce qui ne va pas et les réformes de détail ou d’ensemble qui conviendraient à chacun et à tous : relations des personnes physiques et des entreprises avec les banques, les services postaux, la fiscalité, les prix à la consommation, le service public en milieu rural, les cahiers de doléances – le cahier d’écolier que Robert Hue avait tenté de populariser en même temps que sa candidature présidentielle en 1995. De très grandes questions comme l’ensemble des négociations sociales dans une entreprise, la manière d’intéresser les Français à la vie syndicale, aux élections prudhomales – ou la production en France des élites pour une direction du pays qui soit vraiment fondée sur des vocations et non sur l’arrivisme et les cooptations, qui soit assez formée et structurée pour trouver des solutions propres à notre pays et non selon « ce qui a réussi aux autres » - ou enfin rétablir une véritable représentation en réfléchissant consensuellement au mode de scrutin. Des réformes qui ne produisent pas d’améliorations et des nécessités qui ne sont pas traitées. Enfin ni plan pluriannuel – que la crise impose désormais – ni participation et débat que provoquerait un recours à l’emprunt et mesurerait utilement le crédit véritable de l’Etat – ni aménagement du territoire. Du détail, dans un contexte qui inspire de plus en plus de défiance pour l’essentiel que sont la démocratie, le respect des droits de l’homme, et qui rend tout texte désormais suspect a priori et passible d’un examen très détaillé et technique (auxquels, au péril souvent de leur carrière, peuvent s’adonner seulement les professionnels de la chose judiciaire, de la chose militaire et ceux de la chose bancaire quand ils ne sont pas assujettis à un secret de fait, non sur les clients de leur établissement, mais sur les pratiques-mêmes de cet établissement)… du détail sans aucune mise en perspective de chacune de ces « réformes », que ne justifient plus les équilibres budgétaires, désormais – la crise – complètement perdues de vue par l’ensemble des Etats membres de l’Union.

Le suicide d’Adolf Merckle me frappe : neuf fois milliardaire, un empire conduit selon les apparences du père de famille, l’entrainement à la spéculation, la justice qu’un dirigeant se fait. Depuis des décennies, l’a-t-on vêcu en France ? tout le contraire « licenciements boursiers » et « parachute doré » caractérise les gestions, et il est avéré que les hauts dirigeants des grands groupes se soucient avantage de leur portefeuille personnel que de l’avenir des entreprises en tant que telles, et pas davantage des salariés que des actionnaires. Dans les années 1950, sous l’inspiration de René Capitant mais à la suite de beaucoup d’entretiens et de rencontres, le général de Gaulle – dans l’opposition à la Quatrième République – propagandait pour un poids égal dans les conseils d’administration, des actionnaires et des salariés. L’association capital-travail.

[1] - 1ère lettre de Jean IV 7à 10 ; psaume LXXII ; évangile selon saint Marc VI 34 à 44

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