dimanche 22 février 2009

Inquiétude & Certitudes - dimanche 22 février 2009

Dimanche 22 Février 2009


Prier…[1] saisissant aussitôt dans son esprit les raisonnements qu’ils faisaient, Jésus correspond surtout au vœu du paralytique et de ceux dont la foi l’ont fait amener à Lui, mais il confirme surtout son principal conseil pour la prière. Pas de parole, l’offrande de la totalité de soi, la foi. Lui-même parce que toutes les promesses de Dieu ont trouvé leur ‘oui’ dans sa personne, est notre modèle de prière. Ce ‘oui’ qui fut le mot de vie d’Amédée de Bricquebec avec cent illustrations au sens littéral et selon des circonstances dont il a laissé quelques traces par ses idéogrammes. Et dans Isaïe, cette affirmation du Seigneur : voici que je fais un monde nouveau… oui, je vais faire passer une route dans le désert, des fleuves dans les lieux arides… oui, moi, je pardonne tes révoltes. … Aussi, est-ce par le Christ que nous disons ‘amen’, notre ‘oui’ pour la gloire de Dieu. La devise d’Ignace de Loyola, tant de chemins vers un seul but, et probablement avec pour seul moyen et compagnon : l’Esprit qui habite nos cœurs. Simple ? Qu’est-ce qui est le plus facile ? et de guérir, à la vue de tous, le paralytique, pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir de… toute vie a son modeste sens des gestes et paroles de chaque jour, et son sens décisif, éternel : signifier Dieu, sa gloire et sa puissance. Ce n’est pas affaire de foi. Dieu est premier, notre foi est seconde. C’est son don et sa marque : il a mis sa marque sur nous.

matin

L’erreur et le grotesque.

L’erreur. Les Européens, qui n’ont pas profité de la prise de conscience soudaine de la crise – grâce aux faillites puis aux mesures américaines, que n’ont-ils d’abord dit, leur seul unisson, qu’en Europe, c’était différent, notamment quant aux fonds propres de nos banques – et n’ont donc pas adopté un plan de relance unique pour toute l’Union, vont donc vers le protectionnisme, du fait du chacun pour soi et de mesures seulement nationales. Les criailleries que Nicolas Sarkozy a au moins le mérite d’avouer et de provoquer, regardez chez les autres, et moi je ne fais que pour me protéger des autres. Deuxième erreur, qui n’était pas écrite d’avance : ils sont incapables de s’entendre sur une exigence et des solutions à proposer d’une seule voix (les Tchèques puisque ce sont eux qui ont cette lamentable présidence tournante) pour le G 20 de Londres, en Avril. Division évidente des approches, des intérêts et donc des solutions, à Berlin hier.

Bien entendu, moins d’entente franco-allemande que jamais. La boîte à idées certes, les troupes à Illkirch, avec frais de séjour faisant vivre toute une population. La balance commerciale française en déséquilibre s’aggravant chaque mois et devenu structurel, se tempère par le tourisme…

Grotesque : refonder le capitalisme. Au mieux, on l’encadre et c’est tout l’effort des législateurs et des gouvernements depuis des siècles… le capitalisme est un mouvement de la nature humaine, sinon de tout le vivant. On accumule, on accapare et parfois on finance. Le marxisme a été le premier encadrement,à fondements philsophiques (Marx bien avant de penser la révolution ou de faire de la sociologie, est un philosophe) du capitalisme, mais le capital demeure, ô combien dans la pensée marxiste et il est une propriété : collective. Discours de Toulon : refonder le capitalisme, et enjamber les millénaires et éduquer toute la nature humaine, en quelques semaines, si possible pendant le semestre de présidence française. Quant aux propositions des trois tiers : le partage des bénéfices… de Gaulle le voyait tout autrement avec Capoitant. C’était le partage du pouvoir, ou son exercice en commun, c’est cela qui est viable, et qui est l’avenir : que les salariés pèsent autant que le capital dans la stratégie de l’entreprise, et aient autant que les actionnaires le droit de lourder (ou de désigner) les dirigeants Combien de syndicats locaux et de comités d’entreprise étaient, ces années-ci, bien plus avisés que le patronat et la direction dans la conscience prise des erreurs stratégiques – surtout commerciales – commises par des dirigeants, peu en prise avec même leurs ateliers (les retards de fabrication d’Airbus et le décrochage des commerciaux par rapport aux ingénieurs…).

soir

Nicolas Sarkozy n’a qu’un seul adversaire de son envergure et en ce sens le débat électoral de 2006-2007 a eu un sens : Ségolène Royal a autant que lui le sens de la communication et de la manière de s’imposer. Elle a en plus le don des « petites phrases » qu’elle partage avec son rival dans la fonction d’opposant irréductible, François Bayrou. Donc, en présence de l’ancienne et future candidate à l’élection présidentielle, les obsèques à la Guadeloupe du malheureux syndicaliste abattu dans des circonstances à éclaircir : y avait-il un quelconque motif ? Ce qui marque d’autant plus que le gouvernement a perdu toute emprise, sinon sur les événements, du moins sur les esprits et peut-être les cœurs, puisqu’il n’avait délégué aucun de ses membres. Quant au président régnant, il fait remarquer à ses pairs à Berlin que la fusion de deux banques mineures et calamiteuses est de son ressort. Il est vrai aussi que ces réunions « au sommet » désormais presque chaque mois diluent les décisions, les calendriers, attisent les mésententes et « questions de peau », qu’elles sont très imprudentes. L’Europe ne sait qu’ajouter pour s’empêcher elle-même de se construire, de s’instituer et d’émerger en tant que telle. Un sujet de plus pour rester tristes.

Fou… l’Indochine, la Corée, l’Algérie, le Vietnam, l’Irak et voici l’Afghanistan, toujours plus de troupes, à l’endroit le plus névralgique actuellement de la planète, tout s’y rencontre de la drogue à Oussama Ben Laden, de l’empire anciennement soviétique mais qui se reconstitue, de la Chine qui est décidée à tout pour détruire tout « séparatisme » tibétain, en fait toute identité, jusqu’à un Pakistan qui n’aura jamais été stable depuis la partition bengali et l’exécution d’Ali Bhutto, et donc à l’Inde. Cette guerre est absurde, sans but, occasionnée par un mouvement de compassion – désastreux entraînement en politique – que l’Amérique a su déclencher le 11 Septembre 2001, et qui était tellement son intérêt objectif qu’au négationnisme des chambres à gaz s’est ajouté le négationnisme de l’authenticité des attentats de ce jour-là… donc on continue et l’on redouble – signé Barack Obama, déjà, dans sa tournée européenne du printemps dernier – et la France veut s’y associer. Quotidiennement maintenant une dépêche de l’A F P vantant le pays et son confort : nos chasseurs alpins s’y sentent comme chez eux… pour les parents et les familles, c’est le ticket d’entrée à l’Elysée, pour une audience spéciale, chaque fois qu’un Français tombe là-bas. En psy. dans nos hôpitaux militaires, des rencontres avec de quasi-déserteurs, cherchant à rompre leur engagement ou ne voulant pas y retourner, pas d’armes, pas de commandement… Et cela en même temps que nous réintégrons l’O T A N, l’un entraînant ou justifiant l’autre.

La suite dans les idées – ou plutôt dans les intentions – est un des traits de caractère les plus patents chez Nicolas Sarkozy. La disparition des départements… avancée non sans habileté (ou démagogie) comme pouvant se faire à l’essai en Alsace : un livre à paraître qu’il préface, est de la plume d’un des sénateurs de notre province emblématique, qui pourtant ne tarit pas de sarcasmes et de critiques à son endroit. Nantes réintégrant la Bretagne et plus de Loire-Atlantique, donc. Depuis trois jours, aux Antilles fusionner la départementisation et la régionalisation.

Une telle persévérance à accrocher le sujet à n’importe quelle circonstance, comme à l’affût, fait craindre l’énoncé évasif : réfléchir au coût exhorbitant des formations et écoles de fonctionnaires ou agents publics, il y en aurait cent soixante cinq. Le mouvement de cette réflexion n’est pas dit, mais comment ne pas le deviner : diminution du nombre de ces écoles, puis rabat des survivantes à l’universitén et raison de plus que celle-ci dépend des financements d’entreprise. Encore un des arguments en moins pour que subsiste un Etat en France, puisque l’initiative privée et quelques-uns de la jet set peuvent y suppléer…

Le torrent de critique contre la nomination de François Pérol à la tête du « second groupe bancaire français », résultant de la fusion Banques populaires-Caisses d’épargne, justifie que Nicolas Sarkozy en revendique la matière dans une enceinte où il ne devrait pas l’exprimer : à l’étranger et en commentaire d’un « sommet » européen.

[1] - Isaïe XLIII 18 à 25 ; psaume XLI ; 2ème lettre de Paul aux Corinthiens I 18 à 22 ; évangile selon saint Marc II 1 à 12

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