jeudi 26 février 2009

Inquiétude & Certitudes - jeudi 26 février 2009


Jeudi 26 Février 2009


Des paroles [1] si connues, et que l’on retient parce qu’à première lecture, elles nous ont tant frappés. Je te propose aujourd’hui de choisir ou bien la vie et le bonheur, ou bien la mort et le malheur. … Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera. … Tout ce qu’il entreprend réussira, tel n’est pas le sort des méchants. … Le Seigneur connaît le chemin des justes, mais le chemin des méchants se perdra. Mais la connaissance de quelque chose, fut-ce un texte décisif, comme toute connaissance – sauf celle du vivant, sauf celle d’une personne, entraînant à l’amour – dessèche. L’enseignement est ici, au second degré. Il est l’affirmation de notre liberté. Liberté de choisir pour/contre, bonheur/malheur, vie/mort. C’est manichéen, comme il y a le juste et le méchant. Au pluriel. Notre religion n’est pas seulement l’affirmation d’une réalité, ou plutôt la réalité affirmée n’est pas un état des choses, dans lequel nous nous trouvons, et la religion nous assure qu’à terme cet état est bénéfique et pas aussi mauvais ou solide dans sa mauvaise face (ou sa bonne, si l’on est du bon côté du manche, ce qui arrive à quelques-uns… face de la presse « people »), elle est l’indication qu’une personne est souveraine et qu’elle a souci de nous. Notre liberté vaut parce qu’elle est connue, et appréciée de Dieu. D’une certaine manière, cette connaissance que Dieu a de nous (et non celle que nous avons de Lui, ou que, depuis l’Eden, nous tâchons d’avoir par et pour nous-mêmes), garantit notre liberté. Choisir donc, le bonheur évidemment ? mais comment ? les commandements : aimer le Seigneur ton Dieu, marcher dans ses chemins. Les chemins que connaît Dieu. Au Paradis, Dieu ne sait plus le chemin d’Adam ni d’Eve. Où es-tu ? Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix, en vous attachant à lui. Une liberté dont l’exercice a des conséquences au-delà de nous.

matin

Guadeloupe… négociations toute cette nuit (heure parisienne) et reprise demain après-midi (heure caraïbe). On est « proche » des 200 euros. Nicolas Desforges (relation avec Régine ?) attribue les causes de ce mieux dans l’ambiance à ce que « l’Etat a pris toutes ses responsabilités… il a fait bouger les lignes… il a mis sur la table ». Nous périssons par ces tournures idiomatiques, plus personne ne peut trouver ses propres mots – donc bientôt son comportement – tant le pli est pris. Et mentalement, il y a depuis des années, cette référence à des responsabilités que l’on prend, comme l’on passe au niveau supérieure… comme un surcroît de crédibilité ou d’implication… mais qu’est-ce que cela signifie ? responsabilité devant qui ? l’opinion publique ? et à peine de quoi ? pas de sanction possible ni au Parlement ni par referendum, simplement la non-réélection. Voilà sur quoi est fondée notre « démocratie irréprochable »…

Le Figaro publie deux sondages contradictoires. 51% des Français ne seraient pas hostiles à l’indépendance de la Guadeloupe, mais 68% considèrent que les Antilles sont un atout pour la France. A vrai dire, la contradiction n’est qu’apparente et je partage assez l’avis des Français (de « métropole »).

Je ne vois pas de scenario pour la suite de ce quinquennat, qui serait intermédiaire entre les deux extrêmes. Ou la banalisation totale par asphyxie de l’esprit démocratique et donc une réélection triomphale. L’étiage d’impopularité de Nicolas Sarkozy – actuellement à 37% d’opinions positives – est, je l’ai dé jà écrit, très différent des cotes, surtout « négatives », de ses prédécesseurs. De Gaulle à 55% de popularité à la veille du referendum de 1969, peut le perdre en ne dépassant pas 47% de oui. Tandis que les 37% et plus souvent les 43-45% de Nicolas Sarkozy correspondent effectivement à un bloc de voix, assurées dans l’urne. Il n’y a pas – pour lui – ou il n’y a plus de distinction entre l’approbation générale et le vote, ses soutiens sont décidés et extrêmes, très antagonistes des opinions négatives sur lui. Or, avec 37% au premier tour, on l’emporte de dix ou douze points déjà sur le suivant. Pour 2012, la seule menace pour lui n’est pas que Marine Le Pen quel que soit son talent exceptionnel de clarté et de débatteuse, reprenne les voix F N, mais bien que François Bayrou et Ségolène Royal fasse une alliance telle que le report des voix après la triangulaire du premier tour, soit parfait. C’est possible, mais il y a encore du chemin. – Couverture de Paris-Match sur celle-ci, un nouveau compagnon affiché, à Marbella, le 17 : cela fait quand même jet-set ou D S K maire de sarcelles, habitant à Paris XVIème…, du moins est-ce clair, quelques années de moins qu’elle, de la détente et sans doute un certain tabou qu’elle s’était donnée, et qu’elle a vaincue, tandis que François Bayrou est sans doute plombé par sa liaison avec (orthographe) Miss Sarnèze ou de Sarnez ( ?) et surtout par l’influence de celle-ci sur lui, elle semble faire l’unanimité contre elle, chez les amis comme chez les adversaires du champion. – L’autre scenario est que les échecs successifs des manifestations diverses contre les « réformes », celle du statut des enseignants-chercheurs serait en train de se dégonfler avec des promesses qui, évidemment, ne seront cependant pas tenues, suppression de postes certes en 2009 comme budgétées, mais pas en 2010 ni en 2011 (après la réélection présidentielle, en revanche), ces échecs ne seraient qu’un gonflement invisible et tacite du mécontentement dont l’explosion n’en sera que plus forte et irrépressible. Les « événements de Mai » seraient bénins – ils n’ont d’ailleurs causé qu’un ou deux mots, dans des circonstances discutées – à côté de ce qu’il arriverait.

Plus de 90.000 demandeurs d’emploi de plus – compte tenu du traficotage certain des statistiques, des radiations diverses – cela nous fait un million de chômeurs de plus par an. Nous irons aux cinq millions. Le mystère politique actuel est là : un président impopulaire selon les sondages, un chômage comme jamais en France depuis vingt ans, et qui sera sans doute un record absolu d’ici peu de temps (ce l’est déjà pour l’augmentation mensuelle, depuis que la statistique existe) et pas de révolte. Je crois que le paradoxe se résout, aisément. Plus cela empire, plus l’on se convainc qu’il n’y a pas de solution et par conséquent que le gouvernement – le pouvoir revendiqué et incarné par Nicolas Sarkozy – n’est pas directement responsable. Et que « les autres » ne feraient pas mieux. Donc l’inertie, qui vaut consentement.

François Pérol plébiscité hier par les conseils d’administration et directoire des Banques populaires, il en sera prévisiblement de même aux Caisses d’épargne. Le pouvoir aurait berau jeu de dire qu’il ne le nomme pas, il laisse jouer toutes les procédures du droit des sociétés. Tout juste, consent-il à la mise en disponibilité d’un des siens.


après-midi

Du chef d’œuvre à la redite : Nicolas Sarkozy, faisant fonction de Premier ministre.
Chef-d’œuvre, mais dont la mise en scène se déroule sans tenir compte de ce que le texte a été distribué aux spectateurs à l’avance. Le scenario disait : publication des « mauvais chiffres » des Banques populaires : pertes de 400 millions (déjà évoquées en novembre) puis les Caisses d’épargne : pertes de deux milliards et demi, le tout causé par la filiale commune Natixis (fonctionnaire au Commerce extérieur depuis mon entrée dans l’administration, je n’avais jamais compris comment la Banque française du commerce extérieur, gérant des procédures publiques en chaîne avec le Crédit national, pouvait fusionner avec les Banques populaires, deux métiers totalement différents). Donc, tristesse générale et un sauveur, le président de la République donnant les milliards en même temps qu’un redresseur des torts, son meilleur collaborateur, expert en plan de relance et rédacteur du discours de Toulon. Intervention archi-justifiée, salvatrice avec peut-être la démonstration que la nationalisation – option socialiste – est inutile, il suffit de quelqu’un de l’Etat dans la place. Donc, nomination à applaudir : François Pérol, hier élu à l’unanimité à la tête des Banques populaires et aujourd’hui à celle des Caisses d’épargne. Malheureusement, il a été publié depuis huit jours que François Pérol a organisé la fusion, dès avant 2007 comme associé-gérant d’une banque privée emportant un appel d’offres de qui ? au fait ? de l’Etat, déjà, et qu’il a continué de la suivre, étant à l’Elysée. Puis la commission de déontologie – saisie, pas saisie, mensonge du président de la République ? version Bayrou, raccourci ? version Guéant, qui lui aussi cumule de plus en plus de rôles – doit statuer. Radio-Caraïbes qui s’intéresse à la métropole malgré des éphémérides antillais chargés (scenarii guadeloupéens maintenant vêcus à la Martinique) annonce que si cette consultation de la commission de déontologie n’avait pas finalement lieu : cet après-midi, il y avait matière à poursuites pénales. Il va en tout cas y avoir des recours contre cette nomination.

Reste à savoir ce que signifie dans notre vie publique la révision constitutionnelle ayant, par la loi du 23 Juillet 2008 adoptée en Congrès, ajouté à l’article 13, ceci :
L’article 13 de la Constitution est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Une loi organique détermine les emplois ou fonctions, autres que ceux mentionnés au troisième alinéa, pour lesquels, en raison de leur importance pour la garantie des droits et libertés ou la vie économique et sociale de la Nation, le pouvoir de nomination du Président de la République s’exerce après avis public de la commission permanente compétente de chaque assemblée. Le Président de la République ne peut procéder à une nomination lorsque l’addition des votes négatifs dans chaque commission représente au moins trois cinquièmes des suffrages exprimés au sein des deux commissions. La loi détermine les commissions permanentes compétentes selon les emplois ou fonctions concernés. »

Coup de chance : pas de lois organiques, donc pas d’application.

La redite. Le président dans l’Ain, chez un équipementier automobile. Contrairement à ce qu’il dit, les aides à l’automobile n’ont pas été inventés en France et imités ailleurs. Les Etats-Unis et l’Allemagne l’ont fait avant nous, qui ne nous y sommes pris qu’il y a quinze jours. La crise, présentée comme un imprévu exonérant le pouvoir de toute responsabilité. Non, la France du fait des gouvernants depuis dix ans, socialistes compris, s’est présentée en position de faiblesse aux ides de cet automne, contrairement à d’autres pays qui avaient des réserves budgétaires et d’endettement.

Dénouement du quinquennat ? pour raisons de santé. J’ai déjà remarqué ce communiqué de Claude Guéant en Mai 2008 assurant qu’aucun examen médical périodique n’était nécessaire puisque le président est en bonne santé et laissant entendre qu’il n’y aurait plus à l’avenir ce genre de bulletin, il est vrai généralement mensonger : Georges Pompidou, François Mitterrand. Ce matin, dans son discours, Nicolas Sarkozy parle comme s’il avait un ratelier ou cette bouche emplie de liquide qu’ont souvent les vieillards…

Paris-Match… son directeur général viré sur demande de Nicolas Sarkozy, place Beauvau, quand la couverture est donnée à Cécilia au bras de celui qu’elle a finalement épousé : été 2005. L’actuel sera-t-il viré pour photos volées exactement de la même manière et pour le même impact, à Ségolène Royal ? qui va porter plainte.

Le « pôle-emploi », l’A N P E anciennement, la multiplication des chômeurs impossible à « gérer » sans augmenter le personnel : un retard de 50.000 dossiers il y a quinze jours, plus de 70.000 en ce moment. Dossier pas instruit : « liquidé », pas de droits versés au compte de l’intéressé qui attend un mois, deux mois, trois mois. Les entretiens désormais bâclés, chaque agent ayant la tutelle en ce moment de plus de 200 inscrits.

[1] - Deutéronome XXX 15 à 20 ; psaume I ; évangile selon saint Luc IX 22 à 25

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