vendredi 6 mars 2009

Inquiétude & Certitudes - vendredi 6 mars 2009



Vendredi 6 Mars 2009


Prier… [1] Jésus renchérit sur les commandements mosaïques, il opère avec constance la hiérarchie entre le prescrit et le vêcu d’âme et de cœur, entre les comportements et le relationnel, pour toujours argumenter à la portée de ses auditeurs avec une logique qui reste humaine, et selon des sanctions humaines. Il défie avec la même persévérance les autorités théocratiques de son temps, mais le Royaume des cieux qu’il évoque est nouveau pour ses contemporains. L’entrée dans la Terre promise avait mû l’ancien peuple, l’entrée dans celui-ci doit mettre en route les contemporains. Nous sommes, aujourd’hui, en cette partie du monde de religion et d’identité chrétienne parfaitement habitués à ce discours : il ne mord plus sur nous. C’est souvent l’Ancien testament, repris selon le Nouveau, c’est-à-dire selon l’esprit, le cœur et dans la perspective d’un salut déjà opéré, qui nous enseigne le plus, comme si nous avions à retrouver nos racines les plus antérieures à nos habitudes et à notre superficialité ennuyée, si peu lucide. Si le juste se détourne de sa justice, se pervertit, et meurt dans cet état, c’est à cause de sa perversité qu’il mourra. Mais si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. Parce qu’il a ouvert les yeux, parce qu’il s’est détourné de ses fautes, il ne mourra pas, il vivra. Notre vie à chaque instant, est question de vie ou de mort. Rien d’acquis en nous ni pour nous. Dieu est évoqué comme tenant plus à la conversion du méchant qu’à la ténacité du juste à le demeurer. Dieu ne protège pas le second mais attend le premier… est-ce donc la mort du méchant que je désire, déclare le Seigneur, n’est-ce pas plutôt qu’il se détourne de sa conduite et qu’il vive ? Notre conduite, à chaque instant, détachable de nous-mêmes, bonne ou mauvaise. Notre identité ne tient pas à elle tandis que celle de Dieu, si. Nous identifions Dieu selon sa conduite, encore aujourd’hui : les désespérances ou les superstitions contemporaines, désespérances de ceux qui subissent, de la shoah au Darfour, superstitions d’un « Occident » nominalement gavé et pourvu, et où les détresses sont notre responsabilité collective, en sus de celle que nous portons pour le malheur du reste du monde. Si le juste se détourne de sa justice et fait le mal en imitant toutes les abominations des méchants, est-ce qu’il vivra ?

matin

Depuis 1995, nos gouvernants n’ont plus la mémoire des dates, à laquelle excellait leurs prédécesseurs depuis des générations. Jacques Chirac reprend nos essais nucléaires dans l’atmosphère juste le cinquantième anniversaire d’Hiroshima. François Fillon pose la question de confiance sur notre retour dans l’O T A N, le 19 Mars prochain – pour confirmer nos réengagements dans des opérations extérieures, l’Afghanistan notamment – anniversaire de notre ultime décolonisation, les accords d’Evian et le cessez-le-feu en Algérie.

Accessoirement, la confiance sera votée mais elle n’existe pas même dans les rangs de la majorité surtout sur le sujet atlantique : « je suis l’ami des Américains », et plus encore, s’il est possible, sur l’envoi et le maintien de troupes en Afghanistan. Quant à la procédure parlementaire, elle est mensongère. Le Premier ministre ne participe en rien aux orientations de politique militaire de la France ni, pour la généralité qui est essentielle, à celles de notre diplomatie. Enfin, le vote est couru d’avance.

Mauritanie … le roi des rois (une Berbère d’origine libyenne aurait été la seule pharaon-femme de l’Egypte des pyramides – depuis le Négus a été renversé – la présidence en exercice annuel de l’Union africaine peut prêter ce titre, à Mouammar Khadafi notamment). Succession de visites de chacune des parties mauritaniennes : le général pustchiste (les partisans du président légitime ne l’évoque qu’en tant que général limogé) a ouvert le bal. Samedi dernier, Ahmed Ould Daddah y était, mardi 3 Messaoud Ould Boulkheir, le président légitimiste de l’Assemblée nationale à son tour, et Sidi Ould Cheikh Abdallahi accompagné de son village de Lemden à l’aéroport de Nouakchott par des officiels libyennes, s’y rend cet après-midi. Khadafi rend – on ne sait à qui, c’est là toute la question – la pareille en venant célébrer la naissance du Prophète mardi prochain. Il semble écoûter, ne prend pas parti, ne se réfère pas spécialement au communiqué du « groupe de contact » de Paris, mais connaître parfaitement la situation et son évolution. – Mais dans cinq-six semaines, le compte à rebours de l’élection présidentielle aura commencé avec censément Mohamed Ould Abdel Aziz tombant l’uniforme. Pratiquement, c’est ce qu’il a fait depuis sa prise de pouvoir : jamais photographié en uniforme. On va donc vers deux présidents, élus à dix-huit mois de distance, le second seul candidat au scrutin du 6 Juin.

Michaël Jackson : 270 millions d’albums vendus dans le monde (album, pour ma génération, c’est un format de livre, fait d’illustrations, ce n’est pas un disque) et recettes prévues pour ses douze récitals d’adieux en Juillet à Londres : 112 millions de dollars. Je ne le remets pas du tout… ma chère femme m’initie, ce Noir qui s’est fait blanchir, X femmes, X enfants, accusations de pédophilie, mais une musique étonnante, envoûtante qu’elle a découverte pendant qu’en 1983-1984 elle était étudiante à Washington. La musique de thriller, des déguisements et des parodies de monstre, l’invention d’un mime de la marche – elle l’exécute. Avait épousé la fille d’Elvis Presley, sa science m’étonne moins que mon ignorance totale, sauf l’anecdote du changement de couleur de la peau, qui était une réussite totale, selon des photos dont je me souviens, mais l’artiste paraissait totalement androgyne et sortir d’un film de Fellini.– Réminiscence enfin de Shirley Temple, qui doit toujours être de ce monde, les cinq enfants Jackson en scène pour accompagner je n’ai pas retenu quelle vedette.


[1] - Ezéchiel XVIII 21 à 28 ; psaume CXXX ; évangile selon saint Matthieu V 20 à 26

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