lundi 20 avril 2009

Inquiétude & Certitudes - lundi 20 avril 2009


Lundi 20 Avril 2009

Prier… comment cela peut-il se faire ? Nicodème, homme « en recherche » dirait-on aujourd’hui avec componction, a la même interrogation que Marie devant ce qu’il entend, alors qu’il n’a pas à faire à un ange mais au Christ lui-même. Il est présenté comme plus sensible à l’enseignement qu’à la personne du Sauveur. Toi, tu es chargé d’instruire Israël, et tu ne connais pas ces choses-là ? Et Jésus répond à côté, il ne développe nullement cet appel à la nouvelle naissance, à la vraie, mais très différemment il affirme qui il est et ce qu’il apporte à son interlocuteur et au monde. En quoi, il est le Verbe incarné. C’est sa personne-même qui fait tout l’enseignement. Alleluia. … afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle. Jésus toute sa vie terrestre devant sa mort (et quel genre de mort !) et donc aussi devant sa résurrection (lien avec son Père), contrairement au bel écrit de Jacques Isorni qui ne conçoit la psyché de Jésus que devant un terrible destin humain. Oui, sans doute aucun, mais une psyché divine en même temps et pénétrée de l’ensemble de la dialectique de la nouvelle création, celle de l’Apocalypse. C’est avec une grande force que les Apôtres portaient témoignage de la résurrection du Seigneur. [1] Quant à Jésus, il est tellement dans cette dialectique, qui est la seule rendant compte de tout l'Ancien Testament, donc de tout l'acquis spirituel et scripturaire - censément - de ses contemporains, de ses compatriotes et de leurs élites, qu'il ne peut humainement comprendre que ce qu'il affirme dépasse son visiteur. Et ses bourreaux et juges à venir.

Michèle de Sarnèse (orthographe) interrogée en soirée sur France-Infos. est excellente de diction, classique et ferme pour ce qu’elle dit : l’impase faite par le pouvoir actuel sur les élections européennes, la certitude contraire qu’ont les Français que les solutions à « la crise » sont d’abord en eux-mêmes, ensuite dans l’organksation et la réponse communes de l’Europe, et accessoirement seulement dans ce que met en œuvre ou déclare le président régnant. Mais elle n’est pas imaginative : renforcer l’Europe institutionnellement ne peut se faire par les institutions existantes : la Commission et le Parlement, je ressasse ma pétition d’un président élu au suffrage direct par l’ensemble des près de 400 millions de citoyens européens, et ayant la prérogative de provoquer le referendum dans les matières prévues par les traités. Elle l’est encore moins en faisant chorus avec le « tollé universel » à la suite des déclarations faites par Ahmadijed, le président iranien à propos d’Israel. C’est ne pas comprendre deux choses, la première conjoncturelle qui est la campagne électorale en Iran, et notamment pour désigner ou reconduire le président de la République islamique, cela sur fond de reprise du dialogue avec les Etats-Unis, la seconde est de fond, l’époque est passée où Israël pouvait bénéficier d’un partage de la Palestine entre deux Etats, composés et dotés d’une manière l’avantageant absolument. Sans doute, est-ce regrettable, on avait un plan tout fait, Israël avait quinze ans pour le déguster et mettre le couvert pour la signature, au lieu de cela la guerre au Liban et la guerre d’extremination à Gaza. L’avenir est donc dans un Etat pluri-ethnique, multi-confessionnel mais laïc et tolérant, un Etat unitaire où Isarëliens et Palestiniens auront à s’entendre non plus entre entités publiques, voire entre Et ats (ce qui supposait l’Etat palestinien toujours pas proclamé, même unilatéralement, ce que je n’ai jamais compris de la part d’Arafat et d’Abbas) mais entre hommes et femmes, ce qui est la vérité, sinon l’éternité d’une paix tant souhaitable.

Le genre de ce qu’il ne faut lire que bien après : vérification des lucidités et autres prophéties… un débat Minc-Attali dans l’Express du 9 au 15 Octobre 2008. La distribution des bons points. Minc le donne à Trichet ayant « mis sur la table », le 8 Août 2007, 75 milliards d’euro sur le marché. Mais il ne dit pas à quoi ce fut affecté ni ce à quo cela servit puisqu’un an après… Attali : la France a très bien géré cette crise. En prenant les commandes, en ne paniquant pas, en ne parlant pas trop tôt… le Trésor américain, sa trop visible collusion avec Wall street a explosé en vol. Bruxelles n’a pas montré une grande capacité d’initiative. Ce qui me fait penser, aujourd’hui, qu’il est davantage dans la course pour Bercy qu’Alain Juppé. Le débat n’est intéressant qu’ensuite, Minc n’est pas économiste et n’a qu’un carnet d’adresses : il est donc dans la manière de Sarkozy, chercher des coupables. Attali a davantage de connaissances techniques et de culture historique et prend donc l’autre voie : identifier les mécanismes fautifs. C’est lui qui d’entrée de jeu s’inquiète de cette ramasse par la Fed de tous les produits toxiques (appellation dont je ne sais si elle date d’avant l’automne ? On est en Octobre 2008 et Minc est convaincu que les Etats font ce qu’ils ont à faire. Huit mois après, on est toujours au bord du trottoir à essayer la manivelle. Pas de mois sans que General Motors réclame cinq milliards de plus, pas de jours en France sans que des boîtes se mettent en faillte et que des dirigeants soient séquestrés. Nos débattants évoquent 1929, 1945 et surtout 1933 : New Deal ou Hitler. Ils ne paraissent pas savoir qu’ils sont en 2008 et que nous sommes en 2009, et que ce qu’il va arriver c’est un remuement social comme toutes les guerres et les grands brassages humains que furent les invasions, migrations et grandes découvertes, en produisent. Mais maintenant, cela va se produire dans un monde qui n’a pu se globaliser que parce qu’il était fermé, plus de découvertes que l’espace extra-terrestre, plus d’avancée technologique qu’en gros pour la préservation de la terre et pour des questionnements plus fins sur la longévité humaine avec toutes les conséquences psychologiques, démographiques, sociales et économiques que cela emporte. Donc, des boulversements sociaux, qui forcément changeront les institutions politiques et jusqu’aux conceptions fondatrices de la démoratie. Je ne crois pas aux modèles des années 1930, à des actions seulement gouvernementales ou à des réponses seulement charismatiques (et totalitaires). Je crois à un certain avènement de la participation, donc de la véritable égalité fraternelle de tous, à la dignité comme moteur de toute organisation locale, d’entreprise, d’Etat. Il est étonnant que nous n’entendions toujours aucun discours global, alors que la question et le monde sont globaux. Pas même de l’Eglise. Attali est sans doute dans le vrai bien plus que Minc et que tant d’autres : le marché s’élargit et la démocratie s’élargit. L’un ne va pas sans l’autre. Aujourd’hui, la démocratie a pris beaucoup de retard. Oui. Les visages disent tout sur ces photos, d’avant l’hiver. Minc fait vieux, Attali malicieux. Il se sait dans le vrai, Minc ne veut qu’en donner l’impression. Il y a eu l’école Mitterrand qui n’est pas que celle du pouvoir.

[1] - Actes des Apôtres IV 32 à 37 ; psaume XCIII ; évangile selon saint Jean III 7 à 15

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