mercredi 8 avril 2009

Inquiétude & Certitudes - mercredi 8 avril 2009


Mercredi 8 Avril 2009

. . . dans l’âme, ma chère Mauritanie et le compte à rebours de son destin, ceux que je portent mais qui me le rendent en me donnant de les porter, mes aimées, nous nous embarquons pour la vie aujourd’hui et pour cet instant de prière [1] . Dès lors, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer. Ces résolutions en nous pour le péché, la c… que nous identifions comme tels, mais que nous allons quand même commettre et qui déterminera notre vie, sauf compassion divine et providentielle, rattrapant le coup et le péché, la c… mais à quel prix pour nous et parfois pour d’autres… Judas payé. Il aurait pu avoir une animosité contre Jésus, il y aurait pu y avoir une simple sottise. L’argent est stigmatisé. Jésus le sait. Evangile retrouvé ou apocryphe, le personnage sur lequel j’avais eu l’intention d’écrire il y a trente ans avant que prolifèrent sur lui les thématiques qu’il inspire. L’agent du salut par son crime ? Rabbi, serait-ce moi ? C’est toi qui l’as dit ! Même tournure de phrase pour la réponse à Pilate, et aussi pour beaucoup des miracles. Jésus nous renvoit à nous-mêmes, nous prend au sérieux, nous fait endosser nos affirmations. Oui, rien n’est gratuit, à tous les sens du mot, et tout a un poids. Judas fait cette question, pourquoi ? cynisme, ou ignorance encore de sa propre détermination à trahir : hésitation, double personnalité ? il pourrait se faire lyncher par ses compagnons, ce soir-là. Mon temps est proche. Ce n’est pas la fête religieuse qui fait, ici, calendrier, mais bien le compte à rebours de la Rédemption. En regard, l’Ancien Testament nous présente aussi bien la personne du Christ en procès que l’attitude de prière, de contemplation que nous pouvons avoir ces heures-ci : je sais que je ne serai pas confondu. Il est proche, celui qui me justifie… Voici le Seigneur Dieu qui vient prendre ma défense : qui donc me condamnera ? Jésus sait sa mort, tout au long de sa vie humaine, terrestre, Jésus sait aussi qu’il l’emportera, même humainement. Il est souverain devant Pilate et la hiérarchie religieuse de son temps, il l’est aussi devant le malheureux Judas. Les disciples, eux, ont perdu jusqu’au sens et à la conscience d’eux-mêmes, ils n’excluent d’être, chacun, le traître que laisse entendre Jésus. Judas pour ne pas se dévoiler, et de sang-froid, se joint donc au chœur des interrogations. Le beau texte, je ne sais où, de François Mauriac : chaque goutte de sang versé pour moi, mais chaque coup, y compris celui mortel donné par moi.

Le Conseil d’Etat donne raison à ce député socialiste des Alpes Vallini, qui semblait se rapprocher du pouvoir en place sur les questions de justice, et qui surtout paraît technicien de sujets pointus, un autre Michel Sapin. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel est prié de tenir compte dans les temps de parole que reprennent les médias, les propos du président de la République. En distinguant les propos régaliens, qui ne seront pas décomptés et ceux de ses propos qui sont proprement politiques. Trois questions, à mon sens. La première est qu’évidemment l’arrêt confirme que l’activisme et le touche-à-tout de Nicolas Sarkozy affaiblissent et diminuent la fonction présidentielle, pas seulement parce que la parole donnée aux salariés de Gandrange, par exemple, n’est pas tenue, mais parce que le président de la République n’est plus considéré au-sdessus de la mêlée et hors du jeu « politicien », il n’est plus l’arbitre au sens de l’article 5 de la Constitution. La seconde, c’est qu’il s’agit pour l’opposition très probablement d’une victoire à la Pyrrhus. Car si le CSA qui, pour le moment, divise en trois le temps de parole global pour donner un tiers, à la majorité, un tiers à l’opposition, et un tiers au gouvernement, décide quatre quart, cela fera trois quarts – de fait – au président, maître du dire gouvernemental et de l’expresssion de sa majorité, qui par construction lui est favorable. L’équité serait de compter le temps présidentiel à l’intérieur des deux tiers dont jouit déjà la majorité. La troisième question est comment distinguer un propos régalien d’un propos politique ? Sarkozy mêle tellement les genres et avec tant d’aplomb, que je ne vois pas.


[1] - Isaïe L 4 à 9 ; psaume LXIX ; évangile selon saint Matthieu XXVI 14 à 25

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