mardi 30 juin 2009

Inquiétude & Certitudes - mardi 30 juin 2009

Mardi 30 Juin 2009

Prier… [1] oiseaux, ciel gris et lourd, silence… comme Jésus montait dans la barque, ses disciples le suivirent. Et voilà que la mer s’agita violemment… sensation que l’embarquement du Christ provoque la tempête… mais lui dormait. Souveraineté de cet homme, il donne le signal du départ puis s’en remet à tous et à tout. Il est tout entier dans l’instant, dans ce qu’il fait, guérissant, parlant, dormant, priant, unité profonde de cet homme. C’est le reflet humain, la conséquence humaine de l’éternité, de son éternité. Pourquoi avoir peur, hommes de peu de foi ? Evangile d’avant-hier également, le lien entre la peur et la non-foi. Psychologique ? factuel ? dialectique ? Quoique sans doute indifférent personnellement, Jésus « fait son numéro », les gens aussi, bien davantage donc que les disciples, de la rive ? d’autres barques ? Nous sommes perdus. Ils sont du métier, mais semblent mauviettes. Contraste accentué entre le maître et les disciples. Suite des aventures et intercessions de la « trinité » apparue sous le chêne de Mabré à Abraham. Sauvetage miraculeux de Loth et des siens. Episode de la petite ville de Soar, relais et abri pour Loth et les siens, l’épouse transformée en statue de sel, les deux mystérieux anges ou hommes parlent à la première personne du singulier. Loth et Abraham constatent chacun le désastre. Pâture depuis pour les reconstructeurs d’un temps sphérique et pour la science-fiction, l’écologie. Leçon autre, lorsque Dieu a détruit les villes de cette plaine, il s’est souvenu d’Abraham et il a fait échapper Loth. La prière d’intercession. La mienne, la nôtre, la leur, la vôtre, celle du Christ en croix. Pourquoi avoir peur, hommes de peu de foi ? L’inspiration manifeste de la première admonestation de Jean Paul II qui supposait une réelle et personnelle imprégnation dans ce seuil – pour nous tous – de la foi : discernement, lecture, confiance, prière. Sous mes pieds, le terrain est sûr.

La Mauritanie… tout est biaisé pour un scrutin présidentiel maintenu au 18 Juillet. Le président démissionnaire en toute logique soutient le président de l’Assemblée nationale qui du premier instant à maintenant, a dénoncé le pustch. Sa personnalité charismatique a un impact qui dépasse celle-ci, puisqu’il est d’ascendance servile. Depuis trois ans, il m’est apparu que l’unité nationale dans ce pays et les équilibres inter-ethniques sont fonction de la cohésion sociale : les « grandes tentes » maures sont maintenant enclines à soutenir un tel candidat, et cela avant même l’option qu’incarne Sidi Ould Cheikh Abdallahi. La candidature d’Ahmed Ould Daddah n’a plus la signification qu’elle eut en 1992 : l’opposition de la société civile à la perpétuation de la mainmise militaire sur le pays, puisque « le chef de l’oppoisition démocratique » déclara « comprendre » les putschistes au lendemain de leur coup, pour beaucoup de raisons, trop… sans doute et pour sauvegarder l’unité de son propre parti ; elle n’a pas non plus la signification de recomposition et de réflexion collective sur l’identité mauritanienne ; elle n’est plus que la candidature personnelle d’un homme d’Etat. En face, deux militaires qui ne sont certainement plus complices : une dizaine de candidats en tout, élections plus pluralistes que jamais mais dont l’observation et le contrôle sont impossibles à improviser en quinze jours. Il y aura demain une semaine, le Conseil constitutionnel annulait la convocation des électeurs pour le 18 Juillet. A peine nommé par Sidi Ould Cheikh Abdallahi, dernier acte avant sa « démission volontaire » ouvrant constitutionnellement l’intérim, le gouvernement censément d’ « union nationale » a repris le décret, prévoyant la même date, alors que la Constitution donne jusqu’au 26 Septembre prochain. Que ce soit l’un des deux militaires ou l’un des deux principaux civils, le prochain scrutin ne sera qu’une phase d’un combat de plus de trente ans maintenant : quelle est la source de la légitimité et du pouvoir en Mauritanie ? depuis 1978, l’armée ou plutôt une partie de sa hiérarchie, assure que c’est elle, proprio motu. Depuis dix mois, une conscience passionnément hostile et très argumentée soutient que ce sont les urnes, et une partie avancée de cette conscience ajoute que la démocratie politique ne peut se re-fonder que par l’intégration sociale et l’aveu d’un passé traditionnel mais innommable.

La France en régression. Son régime politique évidemment, mais ses équipements publics. Mon amie autrichienne, vendredi dernier, Air France de Vienne à Paris, trois heures de retard. Aujourd’hui, elle d’Angoulême à Paris, par le train, une heure et demi de retard : intempéries dans le sud-ouest, impossibilité d’acheminer des matériels de retard… et ma femme de Vannes à Paris, une heure de retard. L’aller-retour plein tarif : 140 euros, il est vrai que le quatrième voyage sera gratuit. Tarification : notre amie de Vienne a trouvé des allers-retours par avion : 90 euros. – Annonce claironnante, baisse du prix des SMS à partir de demain (mode de communication que je ne pratique pas mais dont je vois les ravages en courriel : l’orthographe a disparu, tout est abrégé ou onomatopé). Le fait de la commissaire européenne à la concurrence… – Le député-maire de Maisons-Laffite qui communique beaucoup me donne son dialogue avec un religieux musulman, tel que le publie le Fig.-Mag. sur la burkha. Rappel de la querelle sur le foulard au temps des Mitterrand : François et Danielle, d’avis opposés.

L’Europe en fin d’époque. La Cour constitutionnelle de Karlsruhe demande que soit établie par la loi la co-décision du Parlement fédéral en matière européenne. Nous avons de notre côté, depuis Maastricht, révisé X fois nos derniers titres de la Constitution qui n’est plus celle de 1958, ni en esprit ni dans la lettre. Là où tout s’écrivait en quelques lignes, nous avons trois ou quatre pages d’alinéas divers pour des articles bis à quinquiès.

Le Rio-Paris et maintenant un Yémen-Comores : autant de ressortissants français sur l’un et sur l’autre, un peu plus de soixante, mais ce n’était pas – aujourd’hui – Air France et la compagnie ou l’appareil étaient interdits de ciel français.


La femme et la politique. Toujours Jacques Myard, mais l’homme est un modèle, son élection à l’arraché il y a maintenant vingt ans après plusieurs mandats municipaux dans l’opposition à Maisons-Laffite, une expérience de cabinet (la Coopération avec Michel Aurillac pendant la première cohabitation), une sagesse et une énergie telles qu’il reste à l’U.M.P., structure de portance et d’accueil tout en s’opposant autant qu’il veut au prince régnant, moyennant quelques retours à une révérence peu coûteuse. Les sécessionnistes dans tous les partis n’y gagnent rien : Nicolas Dupont-Aignan, Mélenchon, Jean-Pierre Chevènement finalement quoique ce dernier fasse finalement une bonne carrière Troisième République… donc Myard disputant dans le Fig.Mag. le cas des femmes masquées ou emprisonnées : la même France également tolérante au spectaculaire de l’insupportable, produit cela mais aussi la « réussite » de Rachida Dati, la burkha ou la robe Dior, un destin d’esclave ou celui d’une « présidentiable », dans les deux cas, la photo.magazine. Nos idoles et nos repoussoirs. En Mauritanie, les filles de leur pères respectifs. Ministre secrétaire général de la présidence de la République, la fille d’un vétéran de la politique depuis cinquante ans : Cheikhna Ould Mohamed Laghdaf. Secrétaire particulière de son père, Sidi Ould Cheikh Abdallahi de son renversement en Août dernier à maintenant où elle devient porte-parole du candidat légitimiste Messaoud Ould Boulkheir, et entretemps, elle se marie : chère Amal. Chez nous, l’inimaginable mise en scène : « la première dame ». Yvonne de Gaulle s’en retourne dans sa tombe, l’AFP – que je compile – d’une discrétion égale à l’anti-héroïne mentionne comment elle accompagne le Général dans ses voyages en province. Il me semble que cette imposture – qui va de pair avec notre dégénérescence politique – date de Bernadette Chirac, un goût pour le pouvoir et un mépris de plus en plus évident pour son mari, l’ont malheureusement inspirée. Claude Pompidou faillit perdre son mari, mais la chose n’était que d’amour d’un côté et de mœurs de l’autre, fort peu de politique puisqu’au demeurant l’épouse du Premier ministre détestait le milieu et la passion politiques. Anne-Aymone Giscard d’Estaing, née de Brantès, avait une classe et un savoir-être plus qu’adéquats. Danielle Mitterrand aima François, le borda à gauche, comprit tout de l’époux volage, de l’enfant adultère et de ses propres fils embarrassants. La chute de la Cinquième n’est que mise en scène par Nicolas Sarkozy pour ce que celui-ci croit son entrée dans l’histoire et la gloire, quoiqu’il ne vive qu’au présent, ce qui caractérise sans doute son dérangement mental, la chute date de l’élection à l’usure, en 1995, de Jacques Chirac : que de temps, que d’énergie, que d’argent, que de militance surtout furent alors gâchés.

[1] - Genèse XIX 15 à 29 ; psaume XXVI ; évangile selon saint Matthieu VIII 23 à 27

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