mercredi 10 juin 2009

Inquiétude & Certitudes - mercredi 10 juin 2009

Mercredi 10 Juin 2009

Prier…[1] tandis que je suis dans le tourbillon et la fatigue des idées, des rencontres, des évocations, personnes et documents, étrangers et amis de plus en plus proches, que vibrent les pays et que s’enfourchent de nouveaux leurres sur presque tous les sujets d’une époque, qui, je le crois, paraîtra rétrospectivement confuse et mûe par ce mouvement brownien soit primordial, soit signe de perdition et d’affolement, le Christ dans son temps mais phare pour les siècles d’avant et ceux d’ensuite… sur la montagne… la relation entre Lui et les commandements… le chemin d’une certaine obéissance, d’un certain discernement menant avec tranquillité à … ce qui demeure aura infiniment plus de gloire. … Ce n’est pas à cause d’une capacité personnelle dont nous pourrions nous attribuer le mérite.

Information-désinformation-réflexion. L’expérience du concours de l’E.N.A. ou bien l’un des axes de la stratégie française (version Nicolas Sarkozy) ou encore la centralisation du renseignement extérieur et intérieur (unification sans précédent sous la même autorité, comme l’a été celle de la gendarmerie et de la police) : tout pouvoir vient de l’information. Jésus-même ne fait que rapporter à ses contemporains, à ses disciples la matière-même de la révélation : « ce que j’ai reçu, ce que j’ai vu… »

Le président Giscard d’Estaing, interrogé sur la Françafrique. Ce qui n’est pas dit, même parlui, c’est que les chefs d’tat africains (mon cher Moktar Ould Dadah) qui fiurent ses contemporains au pouvoir avaient pu trouver pesante et surtout trop concurrentielle l’image formidable du général de Gaulle parmi leurs propres compatriotes, et le trouvèrent – lui – parfaitement « décolonisé ». La dénégation de Jacques Chirac est du profond tonneau d’où se puisa l’abracadabrantes dément à la cassette-vidéo. Méry. S’il n’y avait eu que Bongo, mais il y a Sadam Hussein, dont la rumeur dit qu’il arrosa aussi Jean-Pierre Chevènement. Reste que le jeune gabonais – il n’est mort qu’à 73 ans – était généreux. Il a fait vivre certains de ses homologues, renversés et tombés dans la misère. Ceux qui viennent au secours de Jacques Chirac sont mal avisés. Dominique de Villepin : rumeurs… déplacé… ou Jean-François Prost : Bongo jouait les chevaux gagnants… que savent-ils dans leur service des années 1995-2005 de ce qu’il se passa en 1980-1981.

Pour cette édition d’un de Gaulle selon l’A.F.P. 1944-1970 : l’homme de la nation, je suis une fois de plus immergé dans les dépêches de l’époque, impression mauve pâle sur papier couleur sable, notations d’ambiance faisant vivre comme aucune image de nos profuses télévisions n’y parviennent aujourd’hui dans notre satiété…, témoignages directs, le journaliste lui-même est pris d’émotion : récit du dialogue Sékou Touré . de Gaulle devant l’assemblée territoriale de Conakry, les porteurs de pancarte, l’observation ultra-rapprochée du Général, le visage, la nuque, la voix, quand il tâche de convaincre. J’ai dit. Vous réfléchirez…. Deux observations toutes simples. La première, la vraie Françafrique est celle de la loi Defferre puis des débuts de la Communauté, les voyages du Général en Août 1958 puis l’été et l’hiver de 1959. L’idéal des Français et l’enthousiasme des foules africaines. La seconde, le contact de l’homme du 18-Juin avec toute foule, tout peuple, avec les Français et avec le peuple. Actuellement, l’évidence par contraste d’un Nicolas Sarkozy ayant biffé de la pratique institutionnelle : le referendum, et du programme de tout déplacement, ce qu’on a appelé parce qu’on l’avait vu naître avec lui et par lui, le bain de foule selon de Gaulle. Même peur !

Le recul… précisément ce qui a été refusé constamment à Obama par Sarkozy… de crainte que l’exercice ne tourne à une comparaison déjà désastreuse, et qu’alimente la série de camouflets donnés par l’Américain au Français, en se voulant seul à Notre-Dame et seul, avec les siens, pour se régaler d’ambiance, rue Saint-Dominique à la Fontaine de Mars (je passe devant souvent ces jours-ci : cela tend au culte pour lady D. chacun croyant place de l’Alma que la « flamme de la liberté » a été érigée à la mémoire de celle-ci. On photographie donc le menu affiché, non loin de la rue de l’Exposition et des quelques arcades Révolution – la simplicité de Benjamin Franklin, quand l’Amérique la retrouve…). La foule redoutée par Sarkozy… l’absence de qualité de la relation personnelle bilatérale : je donne à part le communiqué rédigé sans doute au crayon par les deux hommes qui avaient chacun la compréhension passive de la langue de l’autre, communiqué de Gaulle-Adenauer, à Colombey-les-Deux-Eglises, le 14 septembre 1958, fondateur s’il en est… et bien entendu Obama ne marque aucune « reconnaissance » de notre retour dans l’O.T.A.N. dont tout le monde se f… sauf nous.

Le recul… l’U.M.P., de tous les partis de droite en Europe, chacun l’emportant de beaucoup sur la gauche (manchette excellente de l’Humanité sur les causes de l’échec de la social-démocratie : pressentiment que seule l’analyse marxiste de la crise répond, au moins intellectuellement, de celle-ci ?), l’U.M.P. est le parti qui fait le plus mauvais score, dix points de moins que la généralité.

Le recul… que ne prend pas François Bayrou, malheureusement pour lui et pour ce qu’il a représenté et peut représenter. Il chercherait en Allemagne à coincer Cohn-Bendit sur sa pédophilie d’une époque. Il refuse l’invitation présidentielle, acceptée par tous les autres (celle-ci est-elle adressée aussi à Le Pen, père et fille ?) à conférer tête-àtête en tant que chef d’un parti représenté à Strasbourg.

Il m’était dit de plusieurs sources que Claude Guéant voyait son pré rétrécir… Martine Aubry pour le suivi de sa conversation à l’Elysée, est envoyée au secrétaire général : elle le dit, sans le commenter.

Situation économique. Le phénomène Fiat : les participations et les entrées dans le capital de géants automobiles, sans rien apport d’argent frais, pas d’invstissements non plus, l’apport seulement de technologie et de modèles nouveaux. Mystère ? avec 20% dans Chrysler (qu’après la guerre du Golfe devait remonter le généralissime américaine, général Schwartzkopff, au physique énorme et ballonné de Goldfinger). Pendant ce temps, chez nous… cinquième trimestre consécutif de baisse de la production industrielle, record absolu depuis le début de la série statistique : 175.000 destructions d’emploi dans l’industrie (création de l’ANPE en 1967 – je me souviens d’une rédaction à l’ENA qu’il fallait composer à partir d’un chiffre préoccupant, soixante mille demandeurs d’emploi chez les jeunes « et ce fut » Mai 68 ; or nous allons vers les cinq millions de chômeurs, et 30% des jeunes son à la recherche de leur premier emploi). Commentaire : cela va rendre difficile la reprise. Reprise inéluctable, puisqu’on en parle encore.
Les ballons d’essai – particulièrement vicieux d’imagination et de lancer. Les Echos … une analyse de la défaite (relative) du Parti socialiste : les Français seraient devenus réticents quant aux dépenses sociales et donc aux propositions en ce domaine ! « Surfant » sur la faveur dont jouiraient les écologistes : après la démagogie du « Grenelle » de l’environnement dont les participants tentent de faire savoir qu’il reste lettre morte quand il s’agit de budget et plus de mise en scène ou de gloire, il y a l’idée d’une taxe climat dont l’universalité serait payante pour les recettes de l’Etat. On ne dit pas un impôt de plus, on révère le thème à succès, et on l’exploite obliquement. Quant au Figaro, quelle continuité, ne jamais présenter ou analyser ce qui ne va pas chez soi (l’U.M.P. voire l’inéligibilité de son propriétaire pour un an à Corbeil-Essonne), et s’apitoyer sans cesse sur ce qui plombe autrui.

[1] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens III 4 à 11 ; psaume XCIX ; évangile selon saint Matthieu



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