samedi 29 août 2009

Inquiétude & Certitudes - samedi 29 août 2009



Samedi 29 Août 2009


Lancé, relancé hier soir en diffusant l’article du Pèlerin donné par mon cher aîné, le débat sur les souvenirs familiaux et leur partage. Déjà, une réponse ... écho de précédentes. Comment vit-on sans entrer dans son passé et sans l’interrogation-certitude-espérance de la foi ? La foi posant des questions mais autrement que l’absence de foi. D’ailleurs, il ne s’agit pas alors de l’absence de foi, mais bien de la croyance que Dieu n’existe pas, ou au pis qu’Il « ne s’occupe pas de nous ». Peut-on vivre avec ce qui me semble deux vides, deux trous vertigineux, ou bien ceux/celles qui vivent ainsi n’ont pas du tout ce ressenti, c’est simplement une dimension qui n’existe pas pour eux, de même que certains animaux ayant des sens différents des nôtres ou plus développés, appréhendent un monde ou le monde dont nous n’avons pas la moindre idée ou imagination ?
Prier…[1] le martyre de saint Jean dit le Baptiste a donné lieu à une foule de tableaux et d’interprétations artistiques, à un conte étonnant de réalisme (description des décors et des mœurs) de Gustave Flaubert. Du texte – que Marc donne en plus circonstancié que Matthieu [2] – on retient généralement la faiblesse et l’imprudence d’Hérode faisant un serment et en état d’ivresse, après être tombé en fascination pour la fille de sa belle-sœur : les incestes en cascade de celui que Luc présente comme un criminel multirécidiviste. Mais la leçon me semble autre qu’un portrait, Jean est la conscience du roi débauché, et annonçant le Christ, le Messie à ses contemporains il est la conscience d’Israël, la conscience de l’humanité. Notre conscience, droite, nativement, notre âme à notre Genèse, de toute Genèse, nous gêne parce qu’elle nous met en contradiction avec nous-mêmes. Adam et Eve souhaitent discerner le mal du bien, et goûtent du fruit, ils sont exaucés. Nous héritons sans doute du péché originel, des limites qu’il engendre pour notre nature terrestre : la mort sous toutes ses formes de frustration quotidienne, et sous sa forme ultime de destruction de notre chair, mais nous hériton surtout de la liberté et de la conscience du bien et du mal… Conscience indestructible : ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi pour te délivrer. Jésus lui-même connaît ce débat au Jardin des Oliviers, mais son orientation consciente et amoureuse vers son Père le remet dans la souveraine liberté qu’est l’obéissance. L’obéissance heureuse et sans débat, ou l’obéissance douloureuse mais triomphante quand il y a eu débat, trouble, puis grâce du discernement. Discernement qui ne porte jamais sur le contenu de la décision mais sur l’abandon à la décision que l’on reçoit de prendre. Avec armes et bagages, allant ensemble.

Je me relis, avant de prier. L’obéissance est fidélité, le discernement a pour repère la fidélité. Ce mot de Mauriac (à propos du referendum de 1962 sur l’élection du président de la République au suffrage universel) : dans le doute, il faut choisir d’être fidèle. Tout simplement parce que nos fondements ne sont pas la soumission (soit à autrui, soit à nous-mêmes, les ordres de l’un, la tentation s’insérant, s’incrustant en nous, jusqu’à son ricanant triomphe qui nous laisse amers et suicidaires comme Judas, tandis que Pierre – simplement ou ultimement – pleure, même s’il ne voit pas l’espoir, mais le regard de Jésus a croisé le sien). Le passé, si ce n’est que le nôtre, oui, il ne serait parfois, souvent qu’une amertume ou des regret-nostalgies, mais s’il est commun, si nous comprenons qu’il est un bien commun, à plusieurs, d’une richesse d’autant plus étonnante et qu’aucun inventaire n’épuisera jamais, parce que précisément plusieurs ont vêcu, chacun à sa manière, ce que nous avons cheminé et parcouru à la nôtre. L’humanité ou une fratrie sont ainsi du même bois, parvenir à un patriotisme européen rassemblant les histoires nationales dans le même nœud d’une seule fierté et ainsi de suite pour la conquête de étoiles par tout le genre humain et le vivant, c’est un chien ou une chienne (soviétique) qui alla d’abord dans l’espace, colombe lâchée par Noé. Siolidarité, personnalité. L’obéissance (celle du couple, celle de l’amitié donne mieux son synonyme : la fidélité, constance de l’ordre que par un vœu, une consécation, une volonté délibérée, nous nous sommes à nous-mêmes donné) et la mémoire, deux aspects de la communion, et donc de l‘amour. Ce dont le manque empêche tout, ce qui reçu et cultivé fonde et pérennise tout.

matin

Titre de Ouest-France – Martine Aubry reprend la main. Commentaire de France-Infos : un rapport préconisant la « suppression » du juge d’instruction, sans pour autant assurer l’indépendance du parquet, doit être remis à Sarkozy la semaine prochaine. Tout le monde est contre, des professionnels de la justice, aux magistrats, aux enseignants de nos libertés publiques. Seule opposition possible, le Conseil d’Etat, voire le Conseil constitutionnel, car le Parlement n’est plus une voie d’opposition, ni même d’un certain rappel à quelques principes s’imposant au gouvernement quand celui-ci sur ordre rédige la commande présidentielle.

Aussi et sans doute pour la première fois de ma vie, je ne suis plus que par à-coup nos éphémérides politiques. Tout me semble vain, à deux degrés. Vain parce que je ne puis rien faire, et tous les politiciens sauf mandats exécutifs locaux, en sont là, puisque toute décision est du ressort d’un président, prisonnier de son passé, de ses gènes, des circonstances d’une désagrégation familiale et de l’expérience qu’il a lui-même faite de la politique, où personne ne lui a rabattu le caquet et montré ce qu’est la grandeur. Vain parce que rien ne se fait vraiment, que tout est une démagogie sans destinataire que statistique. Tout est trompe-l’œil et verbiage.

Les choses en profondeur sont à suivre plus difficilement, elles sont méditées et décidées à huis-clos, elles sont le vrai dialogue – mais sans scipt – avec l’opinion, qui est de plus en plus un jugement sur le système. Les dirigeants sont les derniers à s’en apercevoir mais ils le craignent tellement qu’ils redoublent de signaux pour faire croire à leur résolution et à ,leur priose de conscience. Thème principal de cette année : les rémunérations (Michel Camdessus serait chargé d’appliquer des normes à décider par un G 20 qui sera certainement aussi flou et complaisant que pour les paradis fiscaux), mais toujours pas d’analyse du système. Or, le commun et le bon sens font cette analyse. Thème de ces derniers années donnant lieu à des foules de soi-disant décisions, mais nullement à des analyses d’impact en profondeur et vraiment fondées : le climat, l’environnement, il ne va en rester que le spectacle ici ou là des sommets depuis Rio et des Grenelle depuis dix-huit mois, et surtout de nouveaux gisements fiscaux, qu’apparemment l’opinion surmonterait mieux que d’autres nouveaux impôts.

Alors, je suis à autre chose, soit ailleurs : observation et militance mauritaniennes, soit autrefois : rédiger la biographie de Maurice Couve de Murville, puis en X volumes jusqu’à la fin de ma vie terrestre, une histoire de la Cinquième République. Dans dix ans, notre actualité sera pichrocoline, et la fin du règne de Sarkozy et de nos tolérances expliquera rétrospectivement sans doute tout. Le tome sera mince, je le commencerai en fait en 2002, à l’élection de Jacques Chirac par défaut, un président qui au premier tour de quatre scrutins n’aura jamais dépassé 20% : la vraie cote de popularité, la véritable estime a là sa mesure.

soir

Et pas même f… de gérer. La prison des environs de Lyon, toute neuve, inaugurée trop vite pour de l’effet médiatique, déjà surpeuplée : 840 détenus pour 690 places (forcément puisque toute la politique pénale est de f… en taule et même de prolonger par tous moyens, pas seulement juridiques, c’est exponentiel et jamais la construction ne rattrapera l’augmentation des mises en détention), mais surtout en dysfonctionnements multiples, le tout électronique tombe en panne, on revient aux clés, des grilles pour des quartiers de haute sécurité s’ouvrent toutes seules, des esseuie-mains chauffants manquent de mettre le feu, etc…

Une direction qui n’a pas le sens des valeurs, qui ne sait pas ce qu’est parler au nom de notre pays, et de notre histoire, dont le chef est inf… de parler en plein air devant une foule, qui se fait huer à chaque déplacement où il y a du monde, et qui dans les débats de fond ne sait trancher, ainsi ces prétentions algérienennes tendant à ce que la France indemnise l’Algérie des crimes de la décolonisation. Mai en face ? ma femme lit – de Claude Mauriac – le tome VIII de Le temps immobile. Juillet 1936, défilé d’un million de personnes, discours de Léon Blum devant celles-ci. Aujourd’hui, s’il n’y a pas d’autorité morale ni de vrai chef au-dessus de la mêlée et répondant du pays (Sarkozy va de sa personne au comité de liaison de la majorité…), il n’y a pas de peuple en France, jusqu’à démonstration du contraire.

Deux élections décisives. Le renouvellement de la Diète au Japon. Pour la première fois depuis 1955 (fin de l’occupation américaine et du régime de capitulation), l’opposition a des chances sérieuses de l’emporter. L’élection présidentielle au Gabon : le fils d’Omar Bongo l’emportera-t-il ? Ali ?

[1] - Jérémie I 17 à 19 ; psaume LXXI ; évangile selon saint Marc VI 17 à 29

[2] - Luc III 19.20 puis IX 7 à 9 & Matthieu XIV 3 à 12

mercredi 26 août 2009

Inquiétude & Certitudes - mercredi 26 août 2009


Mercredi 26 Août 2009


Prier…[1] c’est en travaillant nuit et jour, pour n’être à la charge d’aucun d’entre vous, que nous vous avons annoncé l’évangile. L’évolution pratique de l’Eglise catholique a été telle que deux évidences du Nouveau Testament sinon de toute l’Ecriture sont complètement occultés du fait que les clercs, et leurs satellites laïcs encore plus clercs qu’eux, ont monopolisé pas tant l’enseignement que les comportements et l’interprétation de ce que peut être une vie librement et fortement chrétienne, qu’une société chrétienne. Les évangiles sont le pamphlet le plus anticlérical qui soit, les caricatures des scribes, et des autorités religieuses, sont constantes dans la bouche du Christ et c’est ce clergé qui veut sa perte et le fait mettre à mort, en éludant apparemment la réponsabilité de celle-ci. Quant au travail du prêtre et de l’apôtre, Paul, pourtant le plus requis des apôtres, le plus voyageur, le plus déraciné, donne l’exemple. Je ne vais pas au mariage du clergé, il y a tous les cas de figure dans l’Ecriture, des prophètes de l’Ancien testament aux disciples du nouveau. Le jaillissement par le peuple des formes contemporaines de l’Eglise et donc d’une certaine propagation de la foi, et surtout d’une contribution à l’ordre souhaitable du monde, est constamment empêché, tellement d’ailleurs que peu s’en rendent compte et que ceux qui s’en rendent compte, sont forcémenté étouffés. Vous savez bien que nous avons été pour chacun de vous comme un père pour ses enfants. Se montrer en exemple peut agacer autrui, dans le cas de Paul c’est si fréquent que ce ne peut être la pose de l’orgueilleux, c’est réellement la pédagogie d’un homme avouant par ailleurs ses limites et livrant surtout son secret : se laisser instrumenter par Dieu et son Christ : non pas une parole d’hommes, mais la parole de Dieu qui est à l’œuvre en vous, les croyants. Texte d’acception universelle, particulièrement par mes chers amis faisant Ramadan (non sans mérite, le jeûne par grosse chaleur, ne pas boire, pas de climatisation). Quant aux clergé contemporain du Christ (avec les grandes exceptions, à réétudier), vous êtes bien les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes. Vous achevez donc ce que vos pères ont commencé ! Et cela dura trois pleines années, avec l’ultime retournement de la foule devant le prétoire de Pilate, cette foule dont les puissances de l’époque, religieuses ou occupantes étrangères, avaient si peur. Tension dont témoigne l’Ecriture. Moktar à sa femme quand elle se décourageait. N’oublie pas que le Prophète manqua souvent d’être assassiné. De fait… vous dites : « Si nous avions vêcu à l’époque de nos pères, nous n’aurions pas été leurs complices pour verser le sang des prophètes »… Mais si ! et nous encore aujourd’hui… puisqu’il y a des pauvres, des malheureux, des condamnés et des arrogants, des cyniques, que nous ne changeons pas le monde, que nous ne prions pas non plus, alors que faisons-nous ? nous vivons moins sincèrement que nos animaux, que les arbres des forêts et les poissons de la mer. L’innocence du vent, des nuages, de la végétation attendant l’eau ou recueillant la fraicheur nocturne, témoigne à notre charge. La vie est autre du premier au sixième jour. J’avais dit : ‘Les ténèbres m’écrasent !’ mais la nuit devient lumière autour de moi.

La situation française est tellement bloquée qu’elle n’évoluera que par des événements forts et imprévus. 1° l’empêchement présidentiel pour raison de santé, c’est le scenario le plus probable après deux ans de mensonge et la révélation du bilan cardiaque de début de Juillet puis du malaise vagal de la fin de Juillet, deux problèmes et deux vulnérabilités distinctes, ce qui donne une guerre de succession et des alliances dans un jeu à très peu, François Fillon, Jean-François Copé et Xavier Bertrand – 2° la disgrâce ou la promotion de Claude Guéant, chacune probable, n’est-il pas de la promotion Cécilia ? mais n’est-il pas celui qui, actuellement, connaît sinon le mieux les dossiers, du moins le mieux les réseaux mis en place, les compromissions et surtout l’emplacement des mines à retardement – la 1ère hypothèse dans un régime cadenassé, propagandiste et rigide comme le nôtre (comment en sommes-nous arrivés là ?), celui du Kremlin dans la période soviétique (sinon à nouveau aujourd’hui…) est la mort de Staline, la 2ème tourne autour du personnage de Béria… - 3° scenario, la rue que ne tiendrait pas la police, soit par imprudence soit parce qu’elle ne serait plus assurée de la légitimité du régime qu’elle aurait à défendre. Elle n’a pas frémi en Mai 68, mais on avait atteint partout la limite, nul plus que l’incomparable Maurice Grimaud n’en a eu conscience. La rue des lycéens plus encore que des étudiants. Les banlieues sont maintenant un registre connu, les émeutes sont géographiquement circonscrites et les médias n’y sont pas admises. Le soulèvement de l’Outre-mer, latent localement, le mensonge et le fiasco des « états-généraux », n’a pas déteint en Ile- de-France où nos compatriotes insulaires sont pourtant si nombreux. L’imprévisible serait des séquestrations ou des révoltes d’usines à fermer que plus personne ne contrôlerait et où il y aurait mort d’homme ou de femme, scenario du XIXème siècle – 4° scenario, la pandémie ou un catclysme dont le gouvernement ne pourrait répondre.

Que sert d’ici là de commenter ou de critiquer ? aucune prise. Le régime est irresponsable, mentalement puisqu’il mène le pays à la totale imprévoyance, la dette explosant, la relance ne se faisant pas puisque la consommation, les salaires, les retraites sont bloqués, les solutions européennes n’étant cherchées nulle part dans l’Union et pas proposées par la France seule ou en couple franco-allemand.

N’ayant pas la télévision, la radio de bord étant, par construction, avec la voiture plus puissante que j’ai laissée à ma femme pour les longs trajets de cet été, n’ayant pas le temps de consulter les dépêches de l’A.F.P., je suis sans doute comme le plus grand nombre des Français même si ceux-ci passent leur soirée quand même devant leur écran plat, à ne pas m’informer sur les éphémérides politiques. Si Le Canard me les résume hebdomadairement, c’est pour m’apprendre la photo. sur le Vieux Port de toutes les composantes se disant anti-sarkozystes, lesquelles oublient la leçon des européennes, l’anti-sarkozysme pur et simple ne fait pas l’élection, cela n’a pas même joué à l’intérieur de l’U.M.P. quand Jacques Chirac avait encore le pouvoir dans le parti et dans l’Etat, celui de nommer et de renvoyer. Inconsistance des événements qui sont rapportés, le discours de Marielle de Sarnez censé présager des alliances électorales victorieuses du centre à la gauche. Réplique prêtée à Sarkozy mais vraisemblable, crise de chefs, personne ne s’impose et les Français ne veulent pas être dirigés par un collège.

Affiche du Télégramme (de Brest) : pas de bonus sans malus ! C’est parlant mais c’est totalement illusoire, puisque si le système peut gratifier des personnes physiques, précisément avec ce qu’elles lui raportent, il ne peut faire payer le montant des pertes à ceux qui les ont générées, simplement parce que ces personnes ne jouant pas leur fortune n’ont aucun moyen en propre, sauf à avoir été précédemment gratifiées. Poudre aux yeux des démagogues que de proclamer cela. C’est donc plutôt l’image qui m’a retenu. Sarkozy est incapable de parler debout sans appui, il lui faut le pupitre à l’américaine, auquel il s’attable, des confidences et des aphorismes hurlés. Et il y le pouce et l’index sentencieux comme si le rôle d’un président de la République était de faire la leçon.

Téléphone d’un ami de longue date qui professionnellement a vu depuis trois décennies les grands de ce monde dans leur intimité (médicale). Il généralise notre temps, celui de la France, le passé le plus récent ignoré ou désappris, les neurones déficients des blong-bling, l’absence de génies littéraires et l’incapacité où nous sommes de déceler les talents et de les promouvoir, plus aucune structure de pensée, un enseignement de fait que notre monde est dangereux et incohérent sans compter les débats sur les crimes et repentances, un Occident dont le déclin moral et la perte de certitude de soi ne sont masqués pour encore combien de temps que par la technique… Langage qui a des consonnances d’extrême-droite, qui ne désigne pas le pouvoir en place mais qui témoigne d’une sorte de môle en train de se constituer : la résistance à une dérive générale, innommée, polluant à peu près tout.


[1] - 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens II 9 à 13 ; psaume CXXXIX ; évangile selon saint Matthieu XXIII 27 à 32

samedi 15 août 2009

Inquiétude & Certitudes - samedi 15 août 2009


Samedi 15 Août 2009

Prier… car vous ne savez ni le jour ni l’heure… le passage de l’Apocalypse décrivant une femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Elle était enceinte et elle criait, torturée par les douleurs de l‘enfantement est présentée aussi bien comme une évocation de l’Eglise que de Marie. Je n’en suis pas d’accord, car l’enfant fut enlevé auprès de Dieu et de son trône, la femme s’enfuit au désert, où Dieu lui a préparé une place. Cela ressemble davantage à la fuite d’Agar, la première femme d’Abraham, servante de Sara. Je préfère la vision de la Jérusalem céleste, accomplissement si elle en est. La vision proposée aujourd’hui est plutôt l’image d’un début : Voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ !, de notre début avec ses difficultés, parfois inouïes et douloureuses, début individuel, personnel, celui de notre liberté mais en cortège… c’est dans le Christ que tous revivront, mais chacun à son rang : en premier, le Christ ; et ensuite, ceux qui seront au Christ lorsqu’il reviendra. Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra son pouvoir royal à Dieu le Père, après avoir détruit toutes les puissances du mal. C’est lui en effet qui doit régner. Un des traits d’authenticité, pour moi le plus fort, des Ecritures du Nouveau Testament (et le Nouveau se porte fort de l’Ancien, puisqu’il l’accomplit), c’est non seulement la succession et le parallèle de plusieurs plumes, de plusieurs auteurs disant « la même chose », mais leur intime et constante résonnance, même s’ils se connaissent peu ou pas, et ne se lisent pas les uns les autres. Paul et Jean. Jean, dans son Apocalypse (texte que j’ai eu le bonheur et la grâce de lire à quelques aurores de suite, le dos au mur fendu de saint Jean à Patmos, il y a maintenant vingt-cinq ans), nous donne le versant mystique, la relation personnelle et et universelle au Christ, tandis que Paul, décisivement dogmatique, insiste sur la résurrection et notre sort ultime. Proximité mystique, résurrection de la chair triomphant divinement sur la mort et la chute du Paradis. Evidemment, quand la pleine conscience-connaissance est donné d’une telle destinée personnelle et collective, Magnificat : il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faire à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race à jamais. L’Eglise voit les fruits de la rédemption et de l’incarnation, l'avenir tandis que Marie revient, elle, aux origines, la fidélité amoureuse de Dieu. L'une espère, l'autre rend grâces. [1]

Daté d’hier, un commentaire à ce blog. pour la date du 7 Août dernier. Je ne sais si c’est le contenu qui est terrifiant – l’ « information » – ou le fait que c’est tout simplement l’intrigue d’un roman de Robert Ludlum : Opération Hadès (Grasset . Janvier 2001 . 375 pages) que j'avais acheté et lu, à sa parution. Elle m'avait paru hautement vraisemblable. En revanche, le mardi 11 septembre 2001, entendant un colmmentaire à France-Infos. je crus à une politique ou une science-fiction, comme l'avait été dans les années 30 la mise en ondes de la guerre des mondes.


1 commentaires:
sapristi a dit…
Jane Burgermeister a récemment déposé une plainte contre l’OMS (Organisation Mondiale dela Santé), l’ONU, Barack Obama (Président des Etat-Unis), David de Rothschild (banquier),David Rockefeller (banquier), George Soros (banquier), Werner Faymann (Chancelierd’Autriche) 1, entre autres, les accusant de vouloir commettre un génocide de masse.Cette plainte fait suite à une autre procédure judiciaire que la journaliste avait intentée en avril 2009 contre les sociétés pharmaceutiques Baxter et Avir Green Hills Technology, qu’elle juge responsable d’avoir produit un vaccin contre la grippe aviaire, pour délibérément provoquer une pandémie et s’enrichir par la même occasion.Connaissez vous cette info ?Jane Burgermeister présente les preuves d’actes de bioterrorisme dans lesquels ces personnes et organismes précités sont impliqués. Elle les accuse de faire partie d’un syndicat international d’entreprises criminelles qui a mis au point, fabriqué, stocké et utilisé des armes biologiques envue d'éliminer la population des États-Unis et celle d'autres pays à des fins de gains politiques et financiers.
14 août 2009 10:26


Ledit Sapristi ne s’identifie pas autrement que par la photo. d’une sorte de menhir, en bord de mer, posé sur de l’herbe et ressemblant à une grosse pomme de terre.


[1] - Apocalypse de Jean XI 19 & XII 1 à 10 passim ; psaume XLIV ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XV 20 à 27 ; évangile selon saint Luc I 39 à 56

samedi 8 août 2009

journal d'il y a quarante ans - vendredi 8 août 1969

Vendredi 8 Août 1969


soir

Dévaluation du franc de 12,5 % .

Plus que dans le fait . ce sont les motivations
qui sont inquiétantes : refus de demander
des sacrifices insupportables .
Peur de l’opinion publique .

Je pense que je vais rédiger cette semaine
une mise au point de mes idées sur l’ensemble
des questions politiques . morales et nationales
soulevées par le départ du Général de Gaulle
« La démission » celle des Français bien sûr .
qui ne croient plus en eux . ni en leur pays .
[1]

_

Le discours de Chaban-Delmas est un véritable
test psychanalytique . Le pays est adulte . etc .


[1] - je commence de l’écrire sur le champ : 206 pages dactylographiées . achevées le 16 Déembre suivant

vendredi 7 août 2009

Inquiétude & Certitudes - vendredi 7 août 2009

Vendredi 7 Août 2009

Mourir dans son sommeil, pour soi : le mieux ? sans avertissement, ne pas avoir peur. La souffrance psychique, pire que la soufrance physique ? mais la peur, douce étape, parfois désirée soit spirituellement soit par sensation-certitude d’avoir tout terminé, la mort relativement à soi seul ? je ne le crois pas. Cette vieille dame grabataire, ayant perdu toute indépendance et pratiquement « toute sa tête », seule au monde, s’est inventée un peuple dont elle demande des nouvelles aux étrangers qui la veillent, chance suprême de n’être pas dans quelque mouroir à lit numéroté. Les derniers mots – au moins à moi – de ma mère étaient contrastés : j’ai des idées noires, ce soir… mais sa mort dont nous convenions l’aspect funéraire, qu’écrire sur la tombe qui serait la nôtre et je lui disais que ma profession d’alors me faisant prendre des avions à catastrophe, on ne savait vraiment qui s’en irait le premier, elle répondit uniquement par rapport à nous vivants ou déjà morts, quitter et rejoindre, en même temps… Non, la mort avec avertissement, la vie nous la donne à éprouver chaque jour, existentiellement, rien que dans la souffrance si souvent à reprendre conscience et à mesurer nos néants. – Prier… il t’a fait entendre sa voix pour t’instruire… il t’a fait voir son feu impressionnant … il t’a fait sortir d’Egypte… sache donc aujourd’hui, et médite cela dans ton cœur… tu garderas tous les jours les commandements et les ordres du Seigneur que je te donne aujourd’hui, afin d’avoir, toi et tes fils, bonheur et longueur de vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu. Nous qui cherchons éperdûment « le sens » (grand mot et grande quête en paroles, mais en actes ? depuis une vingtaine d’années), le discernement de nos orientations, la conduite à tenir et une lucidité sur nous-mêmes qui ne soit pas insupportable… voilà que tout nous est donné avec pédagogie. Quel avantage en effet un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s’il le paye de sa vie ? J’en fais si souvent l’expérience… l’état de mon âme, le degré de ma folie, le contentement de vivre ou la sensation du désastre tels que je les éprouve avant d’entrer au Temple sont une prépation sans préméditation ni organisation conscientes à ce qu’il me sera donné de lire et méditer, selon les textes de la liturgie du jour. Aujourd’hui, j’y suis, ô combien. Car le Fils de l’homme va venir… alors il rendra à chacun selon sa conduite. Exigence et non mièvrerie, précision et « virilité » de chaque existence humaine. Responsable de soi, responsable de nos chemins vers Dieu, responsable de ceux avec lesquels, parmi lesquels nous marchons tangiblement ou virtuellement. La sainteté est ton chemin ! [1]

L’affaire du milliard que la BNP provisionne pour les bonus des courtiers et des dirigeants produit avec trois-quatre jours de délai de carence pour une prise de conscience en début d’Août une cacophonie gouvernementale totale… Estrosi clame le premier, et en faveur des banques, puis se confie à la Banque de France. Celle-ci, Christian Noyer du dernier bien avec les dirigeants successifs de la BNP, déclare que les mesures prises par celle-ci sont conformes aux décisions du G 20. Christine Lagarde met en garde tout le monde… François Fillon réunit tout le monde ce matin à Matignon et met en garde. Nicolas Sarkozy prend l’affaire en main et dit qu’il va écrire d’ici la fin du mois aux autres dirigeants du G 20.

Nouvelle Calédonie : le scenario antillais, imprudences diverses, attentes non comprises qui au départ étaient de protocole, avoir le Premier ministre ou le Président pour ce sommet Océanie-France. Il semble de plus qu’il y ait un débat dans une grande entreprise. En principe, un accord serait intervenu aujourd’hui. On ne sait plus qui est compétent : Kouchner ? la fille de Michaud-Chevry ? ni le degré d’autonomie du « caillou ».

Niger ? Côte d’Ivoire ? Madagascar, redite des pourparlers intermauritaniens à Dakar, cette fois à Maputo avec trois chefs d’Etat en question, mais une armée apparemment désintéressée.

Je lis, par petites doses, un livre-clé, très simple, de bon sens, fondé sur Norman Mailer et des écrits de ce dernier entre 1947 et 1958 : Pierre Lembeye, Sarkozy . un président chez le psy (Scali . Février 2008 . 111 pages). Portrait du prince régnant qui colle tout à fait avec ce que chacun peut observer de Nicolas Sarkozy sans savoir par cœur sa biographie (celle de Catherine Nay, Un pouvoir nommé désir, comme le tramway, état des connaissances sur un candidat, les faits plutôt que l’interprétation (Grasset . Janvier 2007 . 479 pages) ). Portrait d’un psychopathe, mais l’apport du livre est de valider les traits apparemment individuels pour montrer qu’il s’agit d’un type humain nouveau, adapté précisément à une société psychopathe et à la mondialisation qui a suivi les premières causes d’apparition de ce nouveau type. Nous secrétons ce genre de dirigeant, insensible, auto-centré, destructeur, rejouant son enfance après que celle-ci ait anticipé la puissance. L’essai répond – mais sans remède – à ma question d’obsédé depuis trente mois : pourquoi une telle tolérance ?

Ce qui se répand, et qui n’avait que Jimmy Carter comme exemple initial, c’est la mise à contribution des ex. Pas les auto-promotions, à l’ancienne, Valéry Giscard d’Estaing pour la Constitution européenne (celle-ci, mort-née mais pas de son fait, lui doit tout en concept et en rédaction à partir d’un ordre de mission qui était tout autre) ni ces intérims assurés entre deux gloires à la Tony Blair, promis à être le premier président du Conseil européen, alors qu’il a incarné le suivisme et n’a rien obtenu de marquant au Proche-Orient. Je constate plutôt le rôle de Bill Clinton dans l’imbroglio nord-coréen.

[1] - Deutéronome IV 32 à 40 ; psaume LXXVII ; évangile selon saint Matthieu XVI 24 à 28

jeudi 6 août 2009

Inquiétude & Certitudes - jeudi 6 août 2009

Jeudi 6 Août 2009


Prier, j’en ai tant besoin, tu domines de haut tous les dieux. [1] Réponse : Jésus les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne… En descendant de la montagne, Jésus leur défendit de raconter à personne ce qu’ils avaient vu… et ils restèrent fermement attachés à cette consigne, tout en se demandant entre eux ce que voulait ‘ressusciter d’entre les morts’. Les secrets de Paul, son « écharde », son transport au ciel « avec ou sans son corps ». Une prédilection du Christ ? toujours la pétition jansésniste, la prédestination ? le petit nombre, ce qui fonde aussi l’intégrisme, sa cécité et son orgueil. Le commandement du Christ, ultime au moment de son Ascension, est tout le contraire : allez dire à tous… tout l’Evangile est un souci de propagation, même enseignement, miracles, dialogues sont souvent réservés, mais précisément l’Evangile nous en fait tous témoins, comme de ce moment si extraordinaire pour les apôtres : la découverte du secret du Christ, une certaine approche de sa nature complète, transcendant l’histoire et le temps : Moise et Elie à ses côtés, et physiquement tout autre, mais l’humanité reste la même, la manifestation trinitaire n’est pas la première et ne sera pas la dernière. Ne parlent dans le moment que Pierre, le pauvre homme et de la nuée, une voix. Jésus est dans un dialogue qui échappe aux sens humains. La Transfiguration précède d’ailleurs l’apparition des deux grandes figures de l’Ancien Testament, l’Evangile éclaire le passé et fait l’avenir. Pierre ne propose de tentes que pour Jésus et ses deux compagnons, lui et les disciples s’oublient complètement, ils sont trois comme les trois personnages qu’ils contemplent, comme la Trinité divine. Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux. C’est quand la vision, le message sont complets que reprend le quotidien. Cette voix venant du ciel, nous l’avons entendue nous-mêmes quand nous étions avec lui sur la montagne sainte. Pierre se fonde et nous fonde davantage sur la parole entendue que sur ce qu’ils ont vu : nous l’avons contemplé lui-même dans sa grandeur. De fait, les images sont pauvres : une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille… une lampe brillant dans l’obscurité… l’étoile du matin. Pour le chef des apôtres, la Transfiguration est une introduction, une pénétration jusqu’à ce que paraisse le jour et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs. Daniel donne son apocalypse : le Vieillard, son habit était blanc comme la neige, et les cheveux de sa tête, comme de la laine immaculée. Ce qui l’apparente au vêtement du Transfiguré, mais il ne s’agit pas de lui : je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme. Préfiguration du Christ : Fils de l’homme ? L’exégèse confond-elle le défini et l’indéfini ? joue-t-on sur les mots pour les appeler à nos propres interprétations comme les frères et sœurs du Christ qui ne seraient que ses cousins. Je n’aime pas beaucoup cette façon, tantôt la rigueur, tantôt l’élision et l’approximation. En revanche, le texte est explicite : une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite. La Transfiguration préfigure un triomphe et un ordre définitif, mais Jésus en connaît le préalable d’ici à ce que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. Ce qui pourrait n’être qu’une contemplation – derrière la vitre de nos sens et de notre précarité d’âme et de chair – est en réalité une invite à participer. Pierre a pris la parole, et avant Dieu Lui-même. Jésus l’y avait convié, lui ainsi que Jacques et Jean. A la fois tout le monde et « sa garde rapprochée », dirait-on aujourd’hui. Jean le mystique ne l’évoque ni dans ses épîtres ni dans son évangile, mais Pierre le pasteur, simple et sobre, en fait son argument, il ne rapporte pas seulement une expérience, des intuitions, la somme d’un enseignement : nous n’avons pas eu recours aux inventions des récits mythologiques, mais nous l’avons contemplé lui-même dans sa grandeur. Memento des vivants et des morts.


Le vocabulaire : Molex, le sens de la responsabilité (Estrosi aux salariés désespérés et qui se soumettent, ce dont il les félicite) – la manière, racoler Philippe de Villiers – la France sosie de ce qu’elle fait devenir la Mauritanie.

La main-mise présidentielle sur tout, le vote forcé pour le travail dominical, le mélange des genres, la récente préfète de région Bretagne, candidate de l’Elysée pour la présidence du conseil régional.

Philippe de Villiers et Nicolas Sarkozy la même cécité sur la Turquie et en fait la construction européenne – je dis le mot quoique je ne l’aime pas, car depuis soixante ans qu’on serait à construire et que l’on n’a pas encore vraiment creusé la fondation qui ne peut être que la démocratie et donc un patriotisme européen, c’est vraiment pitoyable. L’accord Russie-Turquie sur un nouveau gazoduc permettant de contourner l’Ukraine et donc de l’étrangler économiquement, puis politiquement (Kiev n’aura plus la réplique possible d’interdire le transit vers l’Europe en cas de hausse intempestive, voire monstrueuse, de la tarification de ses propres réceptions – et la minorité russe est si forte qu’elle peut faire la majorité aux prochaines élections – la Russie se reconstruit en Union soviétique, libérée du handicap d’image et d’économie qu’était l’Europe de l’Est – vaguement François Fillon dans son discours du 8 Avril 2008 sur la politique de rapprochement avec l’OTAN, avait senti le sujet, mais en solitaire). Raison de plus d’accueillir la Turquie.

Françafrique. J’y reviens puisque ma veille mauritanienne, j’y suis immergé depuis un an… le Niger où passe Sarkozy (avec Lauvergeon) à la fin de Mars. Troisième producteur mondial d’uranium. Tandia prétend, à la Mugabe, se perpétuer au pouvoir après dix ans déjà de son exercice ; syllogisme très sarkozien, l’épaisseur du bon sens faubourien : " allons-nous mourir s'ils ne nous donnent pas leur argent ? Les pays occidentaux organisent régulièrement des référendums, est-ce parce qu'ils nous donnent à manger qu'ils veulent nous priver du droit d'en organiser chez nous ? ".. Le referendum contestable en soi, est truqué, arrestations et émeutes. Pour le moment, Paris condamne avec autant d’énergie qu’on y avait condamné le coup de Mohamed Ould Abdel Aziz en Mauritanie, il y a juste un an. Combien de temps tiendrons-nous cette position ?
[1] - Daniel VII 9 à 14 passim ; 2ème lettre de Pierre I 16 à 19 ; évangile selon saint Marc IX 2 à 10

dimanche 2 août 2009

Inquiétude & Certitudes - dimanche 2 août 2009

Dimanche 2 Août 2009

La submersion par le présent, lui-même avec sa cascade d’instants, de tâches, d’immédiatetés tandis que les repères des anniversaires de naissance – ceux-celles que nous aimons et omettons ainsi de saluer et de porter quelque temps – et le repère de la mort, la mort de chacun, nos laideurs physiques de plus en plus fréquentes, miroirs des photos. miroirs des regards et confusions d’âge ou de généalogie, les balbutiements de notre conscience et de notre biologie, sens de la vie, tâtons de notre aveuglement, grâce de ne pas tout porter à la fois, et de ne marcher que pas à pas, pas toujours le regard ni à nos souliers ni aux horizons, mais à quelques autres, compagnons de route en présence mutuelle. Dans le désert, toute la communauté des fils d’Israël récriminait contre Moïse et son frère Aaron. La plaie du communautarisme, qui peut détruire nos pays, au moins nos pays européens, qui ne se sont pas faits selon cela. Le bouc émissaire, les vrais chefs et les faux. Mais le désert où tout arrive : le soir même, surgit un vol de cailles qui recouvrirent le camp. Les événements nous rendent à la perspicacité et souvent à la reconnaissance. Le lendemain matin, il y avait une couche de rosée autour du camp. Le miracle n’est jamais à partir de rien quand il est matériel. Adam créé avec de la glaise, Eve avec une côte d’Adam, le corps mystique avec nous et le corps du Christ enfanté par Marie. Quand nous étions assis près des marmites de viande, quand nous mangions du pain à satiété… voici le peuple servi. Vous ne devez plus vous conduire comme les païens qui se laissent guider par le néant de leur pensée. Sans doute, mais combien – chrétiens assurés d’apparence – sommes-nous à être remplis de néant tandis que l’agnostique a ses valeurs et son humanisme, un comportement de bienveillance et parfois un doute qui le mène au-delà de nous jusqu’à ce Dieu que nous leur avons caché, tant nous sommes rigides, contrefaits ou verbeux, en tout cas peu conséquents avec ce que nous croyons croire. C’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. … Ne travaillez pas pour la nourriture qui se perd… Enseignement fondamental du Christ, de cent manières, Il nous aura dit que c’est de Lui que nous recevons tout. Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim, celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif. [1]

Débat… Sarkozy et les médias, une stratégie de communication par la présence, notamment aux journaux de vingt heures. Cas d’école : le dernier 14-Juillet avec mini-entretien comme chef des armées à la fin du défilé, puis le grand « show » pendant la garden-party (dont plus personne ne semble souvenir que l’usage ne remonte qu’à Mitterrand, ce qui permettait à ce dernier d’esquiver ses invités), et enfin une hagiographie sur France 5. Deux lacunes dans ce débat : la première est qu’un grand nombre de Français soit volontairement, soit par manque de couverture du territoire ne regardent pas ou que peu la télévision ; la seconde est l’effet de ce type de communication. Présence sans doute et accaparement, ce qui en soi n’est pas un exploit, mais pas de charisme. Si l’on est homme – par le verbe ou par le sens des perspectives – à créer l’événement, les médias vous viennent. Etre sur les médias ne fait pas l’événement mais mouche du coche, ce n’est pas non plus de la communication. L’actualité n’est pas non plus évoquée : l’embarras de communication sur le « malaise vagal » de dimanche dernier, les vacances sans bulletin médical mais prolongées en propriété privé tout ce mois d’Août. – Est-ce voulu ? mais précisément cette manière de s’imposer médiatiquement et d’appeler par sa manière d’accaparer aussi les instsitutions quelles qu’elles soient (y compris la tentative de se prolonger au plan européen après la fin de notre semestre) concentre l’attention du commentaire et de la critique sur ces mises en scène et prolifération d’une psyché déséquilibrée et peu structurée. Alors que le sujet est la politique et l’action de l’Etat, qu’il est tout autant la manière dont se développe ou s’appauvrit notre pouvoir national économique, dont s’échappe hors de notre portée le patrimoine de plusieurs siècles d’investissements en entreprises, en culture, et ainsi de suite. On fait de la critique théâtrale et l’on n’apprécie plus le fond de la vie collective. Les partenaires, certes dominés et fascinés, que sont les opposants ne sont pas en reste, puisque le sujet c’est l’élection présidentielle prochaine, à seulement mi-mandat. On raisonne sur un comportement, pas sur l’absence de stratégie économique et de pensée sociale.

Mauritanie : intronisation le mercredi 5 Août. Wade et Joyandet y assisteront. Le choix de la date n’est pas anodin. Le putsch dont l’élection du 18 Juillet dernier, gagnée au premier tour par son auteur, avait eu lieu le 6 Août 2008. Donc, être légitime en un an, pile.

[1] - Exode XVI 2 à 15 ; psaume LXXVIII ; Paul aux Ephésiens IV 17 à 24 ; évangile selon saint Jean VI 24 à 35


samedi 1 août 2009

Inquiétude & Certitudes - samedi 1er août 2009

Samedi 1er Août 2009

Me voici à l’orée décidée de la prière… le fascicule de Prions en Eglise a pour image de couverture le site de Conques, la basilique en contre-bas, lieu et ambiance qui me hantent depuis que je les ai découverts il y a près de quarante ans, au point que j’aurais voulu m’y établir et que j’en ai fait le décor d’un récit esquissé. J’y suis souvent revenu, parfois les couleurs et le tympan, parfois les dallages et maintenant les fenêtres de Soulages de l’intérieur puis de l’extérieur. Je suis, sauf une fois, toujours venu accompagné, je n’y ai donc rencontré personne et je ne me suis guère arrêté moi-même. Devant des évidences monumentales multiséculaires, je ne crois pas avoir réfléchi ni à la vie, ni à Dieu, ni à l’œuvre. Le trésor proposé reste intact, je ne crois pas non plus que des œuvres « sacrées » ou profanes aient été produites là, alors que Vézelay, Chartres, Notre-Dame de Paris sans compter la symbolique patriotique et stratégique, résumant toute l’histoire de la France, qu’est la cathédrale de Strasbourg. J’y ai situé, récit esquissé, ou dialogues de mes couples successifs, des histoires d’amour qui mouraient ou avaient leur arrête. Il y aura donc une suite… tu n’as pas le droit de vivre avec elle… c’est ce que je me suis dit avec plusieurs. Les textes du jour ont des assonnances que je ne comprends pas, la décollation de saint Jean Baptiste, des calendriers liturgiques et agraires. Souveraineté de Dieu réglant la vie de son peuple, tandis qu’Hérode eut peur de la foule de même qu’il craignait le prophète. Vie déréglée et angoissée, sans repère. Celle d’Israël selon ce que lui commande Moïse est limpide : tu ne feras aucun tort à ton prochain, tu craindras ton Dieu, je suis le Seigneur votre Dieu. Signature et cachet de Yahvé, infidélité et inconséquence du peuple, plus tard Hérode n’aura pas même la cohérence de ses écarts et angoisses. Il collectionne les dialogues avec les prophètes de son temps, Jean Baptiste, Jésus, drague sa belle-sœur puis sa belle-fille, boit trop. Texte-vignette diraient les psy. pour l’évangile, code hiératique et impeccable en logique que donne le livre de l’Exode dans l’Ancien Testament. Ton chemin sera connu sur la terre… la terre a donné son fruit [1]. La chaîne de la tête du Baptiste au garde qui la lui coupe à la jeune adolescente et à la mère de celle-ci, tout apparaît relationnel mais tout est mortifère. Yahvé donnant ses instructions, adresse au pluriel, adresse au singulier, perspective et projection, façonnement d’une forme d’éternité, salutation finale, un dialogue puisqu’Israël est convié à répondre par sa docilité. Docilité féconde tandis que la chaîne des docilités entre Hérode, les deux femmes, le garde et le supplicié… pourtant c’est de cette mort et de cette stérilité certaine pour les contemporains qu’ont surgi notre salut et notre accomplissement tandis que les prescriptions mosaïques…

Le vingt-neuvième mort – parmi nos soldats – en Afghanistan : Nicolas Sarkozy communique du Cap Nègre (vue sur mer, transat. et whisky-glaçons) qu’il est bouleversé. Jeune engagé, vingt-deux ans, arrivé là-bas il n’y a pas un mois. Vannetais d’origine, où je vis… – Hier, le premier cas mortel de grippe porcine ou mexicaine, on disait cela il y a six mois, puis H1N1, à Brest. La Bretagne, deux fois nommée. Naturellement, on crâne, multihandicapée ou atteinte d’autres choses, coincidence tandis qu’en Belgique, premier cas mortel aussi, ce n’est pas une coincidence. Depuis huit jours à la chronique des licenciements et plans sociaux, s’ajoute celle des isolements et des contaminés « pour éviter tout risque » quoique leur état n’inspire aucune inquiétude, etc… J’ai lu, en début de cycle, des prédictions de 250.000 morts en France.

Dominique de Villepin annonce qu’il est candidat à l’élection présidentielle en 2012. Il en connaît donc la date.

La crise : succès de Mac-Do, succès de l’ « hôtellerie de plein air ». Les clochards à Paris ont cet hébergement toute l’année. Un secrétaire d’Etat pour deux-trois commentaires par an d’une statistique qui lui vient des corporations, un sous-directeur au Tourisme dans un ministère de l’Aménagement du Territoire ou de la Consommation y suffirait.

[1] - Lévites XXV 1 à 17 ; psaume LXVII ; évangile selon saint Matthieu XIV 1 à 12