vendredi 11 septembre 2009

Inquiétude & Certitudes - vendredi 11 septembre 2009


Vendredi 11 Septembre 2009


Prier…
[1] les paternités spirituelles. Affectif au possible, lui-même apôtre par un singulier appel, « le chemin de Damas », au lieu de vocations explicites pendant le ministère public de Jésus, Paul s’adresse à Timothée : mon véritable enfant. Mais ce ne sont pas des souhaits ni des protestations de soins ou de la sollicitude, c’est un témoignage. L’Apôtre, de tous, est celui qui témoigne le mieux et le plus de l’action du Christ dans l’âme, le comportement, la psyché, le parcours d’un être humain. Le sérieux de la vie chrétienne, de toute vie religieuse, au sens de vie selon la religion pratiquée, n’est pas une somme de pratiques ou de croyances, il est sérieux d’être emporté (et de vouloir être emporté) par le Dieu auquel nous adhérons et vers lequel nous marchons. Le disciple n’est pas au-dessus de son maître. Et l’école de ce Christ est aussi toute de lucidité et de bon sens. Il me semble que le travers de l’époque – sans repère – est que les religions, au moins les monothéistes, se sont coupées du réel, du moins leurs pratiquants se sont-ils travestis en observants coincés et haineux – pour beaucoup. Le témoignage pour autrui ou la conduite de vie personnelle sont tout autres, dans le silence, le calme et la demande : je garde le Seigneur devant moi sans relâche, il est à ma droite, je suis inébranlable. Une vie personnelle, familiale ou une société ne changent, ne se modifient qu’avec souplesse, dans la patience, sans rigidité ou réduction de tout à des dogmes, qui tournent à l’ego ou au narcissisme. De toi dépend mon sort. Dieu, le guide et non, nous-mêmes pour nous-mêmes ou pour autrui. Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? … enlève d’abord la poutre de ton œil, alors tu verras clair pour retirer la paille qui est dans l’œil de ton frère.

matin

J’entends Ségolène Royal : le Parti socialiste n’est pas une zone de non-droit. Elle est chaleureuse, elle est convaincante. Une association, un parti, une société, si les votes sont truqués, etc… Je lui courielle.

Vous êtes très convaincante de ton, de voix et d'arguments. Si l'on laisse passer cela (la fraude qui serait avérée pour le scrutin d'élection du Premier secrétaire), on accepte que l'ensemble des systèmes électifs soit vérolé, donc à quoi sert l'élection...

Soit ! mais si vous allez au bout de l'action, de deux choses l'une, vous l'emportez, vous êtes élue Premier secrétaire, vous êtes la candidate à la preésidentielle face aux candidatures probables de DSK et de Martine Aubry sans compter les manoeuvres de Jack Lang à moins qu'il ait entretemps obtenu la place de Kouchner... hypothèse peu probable dans sa première étape, alors que seules les suivantes importent, et il faudrait que cela se fasse très vite, bravo si vous y arrivez... soit, ce qui est le plus probable, vous ne parvenez pas à provoquer une nouvelle élection du Premier secrétaire, mais pendant des semaines ou des mois, cela traine et empoissone tout. Le PS est déjà le ventre en l'air, il en meurt. Le PC est mort, il y a des restes; Le PS mourra, il y aura des restes. Sur quelle dialectique ou thème reconstruira-t-on ? Dieu seul le sait.

En dehors de l'élection présidentielle que le quinquennat additionné de la réforme Rocard (toujours) - Barre : succession à quelques semaines des élections présidentielles et parlementaires, et puisque ni le pouvoir ni l'opposition ne provoque le referendum, il n'y a plus aucune consultation qui fasse échéance et qui pèse sur le président. Celui-ci est intouchable pendant et ensuite, cf; Chirac, des lampistes payent à sa place. Pas de quitus, pas d'audit, de même qu'un bilan de santé et d'équilibre psychologique élémentaire (le portrait complet serait dévastateur mais instructif et inclinerait le peuple comme les candidats à une grande humilité), obligatoire et publié pour les candidats. La question est donc : quelle opposition ? les contrôles, il n'y a plus que celui du Conseil d'Etat. L'affaire Pérol a montré que les commissions ad hoc s'écrasent, que les soi-disants contrôles parlementaires pour les grandes nominations ne sont toujours pas en place et que la loi de majorité les rendra inefficaces s'ils existent un jour.

L'opposition ? ce ne peut être seulement la brigue de la succession au président en place. Course à la candidature au PS, itinéraire de Copé et patience de Fillon. Ce doit être permanent, constructif, expressif puisqu'une partie (en fait une grande majorité) des Français ne sont pas d'accord ni avec la méthode, ni avec le style, ni avec les réformes toutes imposées contre une majorité de ceux qu'elles concernent, presque toutes destructrices des grands acquis français et de notre originalité nationale, ni surtout avec les résultats : injustice ou inefficacité. Et du coup non traitement des problèmes réels autant que des problèmes ressentis par les Français dans leur ensemble ou selon tels ou tels intérêts ou territoires ou professions ou classes d'âge. Cette opposition expressive et encadrante n'existe pas.

Paradoxe : un saltimbanque au pouvoir désarticule la société et le jeu politique (mutatis mutandis sans la guerre et sans le racisme, encore... c'est le phénomène Hitler) alors qu'une présidence ou bien géniale (de Gaulle) ou bien de grand talent et de résultats, même si on discute personnalité et bilan(Pompidou, VGE, Mitterrand), disons : un exercice non pathologique et non cynique provoque et construit une opposition. Parce que l'opposition peut être thématique. Avec Sarkozy, la vraie contestation, c'est l'évidence de la pathologie du personnage.

Alors une opposition qui met en parole, qui exprime ou qui suscite le mouvement social. Avec un rythme de 60 à 100.000 chomeurs de plus par mois, avec la privatisation de tout le secteur public désarmant en fait l'Etat, avec la privatisation - rampante - de tous les systèmes de protection sociale, de soins hospitaliers, des retraites, avec la destruction de tout emploi industriel, avec une injustice fiscale et des effets de privilèges par réseaux, patents, publiés, reconnus, avoués (la politique extérieure de la France selon Total et Areva, et rien de plus), tout est réuni pour une explosion sociale... et rien ne se passe...

les vraies questions de la politique française sont là : la tolérance à la catastrophe sociale, à la régression de tous nos acquis en indépendance nationale et en niveau de vie, la tolérance à un accaparement de la décision et de la présence médiatiques... pourquoi ? comment ?

Il me semble que cette analyse, puis le comportement qu'elle induira sont la nécessité de ces jours, mois et années-ci.

La querelle que soulève le livre d'investigation est une maladie de plus - mortelle sans doute pour le PS parce qu'elle fait comprendre pourquoi dans son fonctionnement il ne peut pas prendre en charge la nécessité d'opposition, la nécessité de programme et de critique, la nécessité de légitimer et encadrer la révolte sociale - mais elle est plus explicative du pourquoi le PS n'a plus prise, qu'elle n'est la piste pour régénérer le PS, puis l'opposition, puis le pays.

Accessoirement, l'affaire Hortefeux, hier... personne n'a relevé que le militant beur dont le désir d'être photographié entre les vedettes est à l'origine de tout , a été évidemment appelé à la rescousse pour dire qu'il aurait été le premier à crier au racisme, et que comme il n'y avait pas crié... qu'au contraire, il était resté à parler un quart d'heure avec le ministre, c'était bien du prototype auvergnant et non beur ou maghrébin, qu'il s'agissait dans la bouche d'Hortefeux. Or, celui-ci n'ayant pu se concerter car les "interviews" se succédaient - en ligne et en direct - et forcément en des lieux différents, a dit qu'il était pressé de partir quand il y a eu la énième photo, et qu'aussitôt celle-ci prise, il a galopé dehors, d'où d'ailleurs son dire... qui, il est vrai, peut s'appliquer non aux Auvergnats, c'est trop compliqué et c'est manifestement inventé, mais à trop de photos. puisqu'il était si pressé.

Détail illustrant la lacune des politiques et critiques : pas assez de travail, pas assez de précision. Je ne vois travail et précision - avec sérénité - que chez Michel Sapin, en sus dans un registre qu'il maîtrise parfaitement.

Reste pour en revenir à la querelle de la sincérité ou pas des opérations de vote au PS, deux choses à la réflexion. La première, l’Etat a-t-il compétence, par son organisation juridictionnelle pour entrer dans les conflits internes de la vie associative ? La seconde, les tricheries sont-elles seulement dans la manipulation des scrutins ? est-ce que toutes les manœuvres pour court-circuiter les autorités existantes ou pour en appeler au « peuple » des militants n’en sont pas, parfois ou souvent, aussi. La manière dont Ségolène Royal précisément a pu faire aboutir sa candidature à la candidature, est-ce si pur ? Je n’en sais rien.

après-midi

Ma femme, à la pharmacie de Vannes, place de la Mairie. La voie-express longeant la ville, bloquée pour Sarkozy venant « présider » la cérémonie d’accueil des deux cercueils arrivés d’Afghanistan. Une dame, avec caddie : c’est bien pour Sarkozy, ils sont morts à un jour d’intervalle. – Ouest France titre – Pourquoi la France est en Afghanistan, sans point d’interrogation. Les parents des deux jeunes, eux, en ont, en sus qu’on leur ai infligé les accueils d’aéroport et la cérémonie présidentielle…

Toutes les polémiques possibles sont au PS. Les alliances avec le Modem, avec le PC, la question des primaires, la sincérité des scrutins, le changement de génération : Peillon, Valls, Hamon encore plus rivaux que Lang, Fabius, Mosovici, Royal, Aubry et même Jospin qui ayant un passé se distinguent, la jeune génération est un concours de mimétisme : ambition, c’est tout.

Le changement de politique américaine ! Obama pour la commémoration annuelle du 11-Septembre : discours bre au Pentagone, on ne cessera jamais contre Al Qaida, d’où.. d’où… pendant ce temps, israël en représaille d’un roquette bombarde un village libanais. Gaza au sud, le Hezbollah au nord, mais processus de paix, paraît-il…

[1] - Paul à Timothée I 1 à 14 ; psaume XVI ; évangile selon saint Luc VI 39 à 42

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