jeudi 1 octobre 2009

Inquiétude & Certitudes - jeudi 1er octobre 2009


Jeudi 1er Octobre 2009


Prier… solennité de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Avec Charles de Foucauld, certainement la personnalité qui a paru la plus moderne et la plus humaine en même temps que la plus aboslue dans sa relation à Dieu, au point de (me) sembler également et surtout la plus efficace. Je veux dire par là ce que produit dans une vie humaine l’amour pour Dieu et l’amour de Dieu, et en quoi cette vie est transformée au-delà de toute attente psychologique, en quoi un accomplissement autant de la personnalité que des vœux et des souhaits de celle-ci se fait et s’avère magnifique. Thérèse et sa nuit des trois dernières années, Thérèse et l’expérience, indicible, du vrai bonheur, Thérèse tout entière en pays de mission, en œuvre d’amour dans sa communauté et dans tout ce qui, en son époque d’existence terrestre, la requiert, et avec le prodige d’écrits très circonstanciés et nullement égotistes – donnant raison à l’adage de Patrick Modiano, de solide que l’écriture ou l’écrit. Le tout « caché », une vie de feu qui continue de beaucoup parler et attirer. Comme depuis 1985, je me confie à son intercession, les miens, ceux que j’aime, les rencontres de ces jours. Réjouissez-vous, avec Jérusalem, exultez à cause d’elle…. Voici ce que dit le Seigneur : ‘Je dirigerai vers elle la paix comme un fleuve, et la gloire des nations comme un torrent qui déborde’. Le chemin vers une telle vie ? une école ? Si vous ne changez pas pour devenir comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux. Jésus continue : la hiérarchie soi-disant, les mérites, la beauté, la grandeur, le relatif entre nous et le rapport à Lui. La grâce qui est donnée aux parents et grands-parents d’avoir autour d’eux cette parabole vivante, l’enfant, cet appel non tellement à la vie biologique à laquelle l’Eglise tient en notre nom à tous, mais au modèle à observer et à imiter. Celui qui se fait petit comme cet enfant, c’est celui-là qui est le plus grand dans le Royaume des cieux. Et celui qui accueillera un enfant comme celui-ci en mon nom, c’est moi qu’il accueille. Leçon enfin du Christ aux parents particulièrement, mais à tout « adulte » : accueillir, écouter, aimer, regarder l’enfant avec le cœur et la patience, l’amour et le regard de Dieu lui-même. L’enfant, signe de Dieu, et l’enfant à conduire à Dieu. Rude tâche si Celui-ci n’y pourvoit lui-même, car la fréquentation rituelle, l’instruction catéchétique et l’apprentissage d’une entrée plus consciente en soi, ne sont que quelques seuils, il en est certainement d’autre, et aucun n’est évident à « administrer » - l’éducation chrétienne est certainement un ensemble où Dieu est trop oublié, je le vis, nous le vivons avec notre trésor de petite fille – quant à elle, ce sont ces questions sur à peu près tout qui nous éduquent : hier, Papa, est-ce que c’est dur la vie ? j’ai su répondre : non, quand on est aimé et que l’on aime,et tu nous aimes et nous t’aimons. [1] L’Esprit Saint lui-même affirme à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.

Continuant et terminant de travailler sur le départ du général de Gaulle, je dois revenir – sur le conseil de mon mentor, Jean-Marcel Jeanneney – à Clemenceau et à Mendès France. Le discours que le premier prononce à Strasbourg, le 4 Novembre 1919, en clôture de la campagne pour le renouvellement de la Chambre des députés, celle qui a siégé toute la Grande Guerre, est saisissant d’actualité et rétrospectivement de parenté avec de Gaulle. Les notes de cours d’économie politique du second, professant à Grenoble, en 1972-1973 sont applicables aujourd’hui, les notions et pratiques du plein emploi, des taux d’intérêt, des relances diverses tranquillement présentées alors que vont se finir les « trente glorieuses ».

« A voir les choses comme elles sont. . . à compléter aux mouvements de la vie régionale, qui sont en tous pays la condition nécessaire de la liberté. » - Georges Clemenceau.

« La baisse du taux . . .à compléter dans certaines circonstances. » - Pierre Mendès France.

On peut n’être pas d’accord ni avec cette conception de la réforme de l’Etat par sa décentralisation, ni avec ces vues sur le déficit budgétaire, mieux appelé « déséquilibre du budget », mais quand les enjeux pour notre avenir, en substance, sont tels, les sujets méritent discussion, de tels repères permettent d’apprécier et évaluer les projets gouvernementaux, en fait les projets arrêtés par une monocratie présidentielle dont on ne sait plus même qui la conseille ou l’inspire puisque les réseaux et les amitiés particulières l’emportent non seulement sur les réparations constitutionnelles ou légales des compétences, mais même sur les organigrammes supposés ou occultes.

Or, en France, on ne débat plus que de la pièce jouée sur tréteaux et décors peints, pas même du texte mais uniquement des acteurs amateurs et cooptés… la politique est devenue bande dessinée, alors que nous jouons notre avenir pour longtemps, qu’il y a deux ans et demi, l’élection s’est discutée en partie sur l’endettement public et que, depuis, celui-ci, a augmenté de plus de vingt-cinq points. Nous ne sommes pas sérieux, et olérants, cmme nous nous imposons – pourquoi ? – de l’être, nous avons tout à fait conscience de n’avoir plus aucun sérieux… et donc de mériter la façon dont nous sommes dirigés, au jour le jour.

En regard, et imprégné que je suis par ce que j’ai documenté et réfléchi sur l’homme du 18 Juin partant… la gestuelle gouvernementale, la personnalisation de tout comme si c’était se rendre sympathique que de se montrer constamment, d’être si mas-tu vu ? en premier rôle comme en énième couteau, d’aimer autant l’argent et de fonctionner finalement en petit groupe éclaboussant la France, jouant à huis-clos et ne traitant aucun de nos problèmes, petits ou grands, tout en imposant des solutions pour tout ce qui marchait auparavant… Série. Sarkozy eng… Kouchner comme poisson pourri avec récit de la victime, parce que ce dernier n’a pu lui obtenir un tête-à-tête à New-York avec Obama. L’obsession d’être photographié avec celui-ci. Rama Yade s’y est essayée, elle aussi, sans plus de succès. Les retrouvailles à trois, Carla présente, avec Cécilia. Voilà pour les vanités et pour le rose. Rachida Dati se montre partout, déjà lasse, on s’y attendait du Parlement européen et jouant aussi bien les retours en grâce que la porte à côté, Chirac et les chiraquiens, elle ira sans doute à Villepin, son frère se fend d’une biographie familiale qui ne la met pas en valeur : à lire le factum, on découvrirait que la future ministre était déjà autoritaire. Kosciusko-Morizet continue de se vendre par accouchement et bonheur maternel. Gouvernance…Christian Blanc prétend interdire (couvert par l’Elysée ?) au Premier ministre de retoucher son projet sur le grand Paris avant de le faire examiner par le Conseil d’Etat. Proglio, ex-amant de Rachida, membre éminent et payant de « la bande du Fouquet’s », comme on dit maintenant, puisque cela explique tant de décorations, de marchés publics et de nominations, cumulerait pratiquement l’EDF qui va lui être concédée sans consultation ni des commissions ad hoc ni de celle du Parlement, prévue par la révision constitutionnelle – si décorative – qu’elle ne sert à rien, avec Veolia qu’il ne quittera en fait pas. Cumuls qui sont les mœurs d’aujourd’hui, j’ai galéré pendant six mois, sans pouvoir même obtenir le billet d’avion, pour être admis à enseigner au Québec où que ce soit, car il n’y a pas de limite d’âge, et voici qu’après Séguin et Juppé qui en avaient chacun besoin vitalement, Jean-Pierre Raffarin déjà nanti d’X mandats locaux, sénateur, chargé de choses et de boîtes à idées sur la francophonie, zélateur certainement pas à titre gratuit de la qualité des rapports franco-chinois, va donner des leçons à l’E.N.A. québécoise.

Pendant ce temps-là, le projet budgétaire ne prévoyant qu’une croissance modeste, mais tout de même une croissance de 0,75% en 2010, avec un bond – la reprise – à 2,5% en 2011, affiche une dette publique avoisinant les 80% du PIB, une multiplication par deux ou trois du déficit budgétaire annuel, et – sans rien toucher au « bouclier fiscal » – entreprend donc de taxer, malgré véhémences et controverses, les indemnités journalières au titre des arrêts médicaux de travail, tandis que bien entendu se votera la taxe carbone.

[1] - Isaïe LXVI 10 à 14 ; Paul aux Romains VIII 14 à 17 ; psaume CXXXI ; évangile selon saint Matthieu XVIII 1 à 5

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