jeudi 28 janvier 2010

Inquiétude & Certitudes - jeudi 28 Janvier 2010

Jeudi 28 Janvier 2010

Regardé notre fille, elle dort en confiance mais je ne peux m’empêcher d’appréhender pour elle la réalité, notre vie matérielle est si précaire. Elle a su, pu ou voulu dire à sa mère – celle-ci me l’a répété, il y a quelques jours –nous sommes pauvres, nous n’avons pas d’argent. Que sera sa vie ? souffrance ? et échecs ? pourrons-nous l’aider, l’accompagner ? Vouloir des enfants. Je comprends tout à fait l’attitude de fond de ma chère femme, mettre au monde pour le malheur... Et en vouloir un second… sans doute, est-ce décisif pour notre fille, mais moi à mon âge, aurai-je la force de leur être présent suffisamment ? et assez longtemps ?

Dans ces pensées noires, m’ouvrir à Dieu pour commencer. Je suis au tout début de la vie, et à peine au seuil de la foi. Je sais qu’elle est la réalité. [1] Faites attention à ce que vous entendez. Et c’est la parole terrible qui me retient depuis des années et qui me semble le résumé non de Dieu mais de ce que l’humanlité a fait d’elle-même et de la manière, dont derrière le faux semblant des discours et de la lettre du droit applicable, fonctionne la société : celui qui a recevra encore ; mais celui qui n’a rien se fera enlevr même ce qu’il a. Sans doute le Seigneur donne le chemin de la justice, la loi de réciprocité qui devrait être huamine et dont il n’est pas sûr que ce soit celle de Dieu, car elle est bien minimale : La mesure dont vous vous servez servira aussi pour vous, et vous aurez encore plus. Ce dont se rend compte David qui se rendit en présence du Seigneur. Il dit : « Qui suis-je donc Seigneur, et qu’est-ce que ma maison, pour que tu m’aies conduit jusqu’ici ? Ce qui nous déverse dans l’une des énigmes de la politique contemporaine – le pan historique époiunvatable pour ceux qui le vêcurent mais sans doute plus encore pour ceux qui le perpétrèrent, le pan contemporain avec un conflit dont les victimes ne peuvent rien à ce qui put motiver le premier… Les textes me font terminer par où je commençais en arrivant et avant que je me prosterne ma lecture finie. Daigne bénir la maison de ton serviteur, pour que’elle demeure toujours en ta présence. Car toi, Seigneur, tu as parlé, et par ta bénédiction la maison de ton servuteur sera bénie pour toujours. Car l’autre image est également vêcue, notre fille pelotonnée en dialogue sur les genoux de sa mère ou déjà prenant soin de moi et me recommandant de ne pas trop travailler, de faire le lendemain la grasse matinée. Tout à l’heure après l’avoir déposée à l’école, la messe. Souviens-toi, Seigneur, de David et de sa grande soumission quand il fit au Seigneur un serment, une promesse au Puissant de Jacob. Nos solidarités dans la chaîne de l’histoire mais aussi dans la généalogie spirituelle, et même de nous à Dieu, que Celui-ci ne soit pas plus mal logé que nous, naïveté de ce souhait auquel Yahvé répond selon son plan mais aussi en rappelant ailleurs que les sacrifices ou les habitations humaines, il n’en a aucun besoin. Immergés en humanité, en histoire, en larmes, en Dieu, en raie parfois de la lumière à travers larmes et espérance. Maintenant donc, Seigneur, la promesse que tu as faite à ton serviteur et à sa maison, maintiens-la toujours, et agis selon ta parole.

Prière du ghetto de Varsovie. Ineffaçable témoignage de Jan Karski… ce matin me revient le portrait physique que cet évident aristocrate fait du chef du Bund, juif poolonais qu’il perçoit d’allure, de maintien, de race comme de la plus grande noblesse nationale et humaine, mais qui lui faisant visiter l’enfer, y entrer et en sortir, se courbe alors et revient à sa nature, la souffrance et l’abomination de ces lieux, de ces perspectives et de ce que sont devenus les gens qui y sont parqués. Et semble-t-il – alors – jamais de haine mais l’envoi en mission, allez crier au monde ce que vous avez vu. Les deux messages, l’horreur de notre époque et la Bonne Nouvelle.

après-midi

Jugement dans l’affaire Clearstream. Le texte a plus de trois cent pages, les journalistes et commentateurs se relayent au palais de justice. Dans l’ordre, ce matin : le journaliste Denis Robert, relaxé, puis Gergorin et un autre dont le nom ne me retient pas, reconnus coupables. Nicolas Sarkozy admis en partie civile malgré qu’il soit le supérieur hiérarchique d’une partie de la magistrature impliquée et qu’il soit couvert par une immunité pénale. Ce n’est qu’en milieu d’après-midi que j’apprends ce à quoi je ne m’attendais pas : Dominique de Villepin qui affirmait dans Le Monde daté de demain, sa détermination à « poursuivre » quoi qu’il arrive (il doit dire quoi ? dans son texte), est relaxé. Sarkozy ou le parquet feront-ils appel. C’est évidemment un défi clair lancé par la corporation à celui qui les méprise ouvertement et qui se f… des procédures pourvu que les choses tournent selon ses vues.

soir

Avalanche paraît-il de messages de congratulations sur les sites et autres de Dominique de Villepin. Les appellations et noms de domaine disent clairement l’ambition pour 2012. Texte de l’impétrant sur blog. ou site : « le service des Français ». A peine s’était calmée la querelle des investitures et des ambitions multiples au sein du Parti socialiste pour l’élection présidentielle à venir, voilà que va commencer le pugilat entre les deux avatars de Jacques Chirac. Ce dernier, si vide pendant son règne de douze ans, nous lègue interminablement et à petites doses les conséquences de ses choix, Villepin et Sarkozy à égalité d’inadéquation et d’immaturité, d’égotisme pour conduire un pays comme le nôtre dans une des passes les plus difficiles et confuses de son histoire depuis bien longtemps.

De même que l’évolution des medias dont personne n’est individuellement responsable, mais tous un peu, a permis l’actuelle illusion d’activité et de fécondité de Nicolas Sarkozy, de même les commentateurs vont nous étourdir et nous aveugler par la bande dessinée qui va désormais prospérer : la guerre de deux hommes à l’intérieur d’une droite qui va cesser d’être monotone, ce qui amusera, mais ne sera pas constructif de notre opinion publique et de notre discernement national..


[1] - 2ème Samuel VII 18 à 29 passim ; psaume CXXXII ; évangile selon saint Marc IV 21 à 25

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