mercredi 6 janvier 2010

Inquiétude & Certitudes - mercredi 6 janvier 2010



Mercredi 6 Janvier 2010

Marguerite éveillée en même temps que moi se remet dans son Tintin version vieux dialecte alsacien de Strasbourg. Sa mère avait dû le lui traduire, puis moi le lui commenter tout hier soir, remarquant avec elle combien chaque détail compte, ainsi après avoir glissé deux fois dans les vastes couloirs des palais royaux, les Dupont et Dupond, ont des chaussures à clous quand ils tombent à l’eau à leur descente d’hydravion…ou bien le coussin de Milou pour la nuit du retour heureux à Klow est assorti à l’édredon de son maître.
Prier… fête en principe de l’Epiphanie, mais anticipée dans les textes liturgiques depuis dimanche, et ici nous n’avons pas de messe aujourd’hui. [1] Plafond nuageux à notre hauteur, silence inusuel, personne alors que le jour est levé. Les miettes et fragments laissés sur le balcon hier soir n’ont pas été touchés, les moineaux ne viennent donc qu’en pleine journée, où se réfugient-ils par ce froid. Marguerite leur suppose une maison. Le concret d’une situation, la particularité du moment, si je m’arrête exprès pour ce moment – convenu depuis maintenant des années – font ressortir la force de ce que je lis. Jean, le disciple que Jésus aimé, est décisif dans ses deux assertions qui ne font qu’une seule affirmation et disent la divinité et l’humanité du Christ : Dieu personne ne l’a jamais vu… Et nous qui avons vu, nous attestons que le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du monde. Dieu invisible, inatteignable, incommensurable mais que nous suivons à la trace et dont il nous est donné de suivre et comprendre les plans. Davantage, notre humanité-même, dans l’amour, nous fait approcher ce qu’est Dieu : ce que nous sommes dans ce monde est à l’image de ce que Jésus est lui-même. Et enfin, selon les paroles mêmes du Christ, c’est la mutuelle demeurance qui périme toute interrogation sur la nature et l’identité de Dieu : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui. Jean est pour autant très pratique, au sens spirituel, en ce sens qu’il nous rappelle tous les éléments nous permettant de nous repérer : nous reconnaissons que nous demeurons en Dieu et lui en nous, à ce que Dieu nous part à son Esprit… Voici comment, parmi nous, l’amour atteint sa perfection : il nous donne de l’assurance pour le jour du jugement. Ainsi, sommes-nous pour nous-mêmes la preuve de l’existence de Dieu et même le lien concret, vêcu avec Lui. Tous les phénomènes tant soit peu surnaturels ne nous apportent ou ne nous apporteraient pas davantage, si Dieu Lui-même ne nous les interprète explicitement ou par sa présence. En le voyant marcher sur la mer, les disciples crurent que c’était un fantôme et ils se mirent à pousser des cris, car tous l’avaient vu et ils étaient bouleversés. Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi : n’ayez pas peur ! ». L’épisode suit pourtant un autre miracle : il monta ensuite avec eux dans la barque et le vent tomba ; et en eux-mêmes ils étaient complètement bouleversés de stupeur, car ils n’avaient pas compris la signification du miracle des pains : leur cœur était aveuglé. Ils avaient repris le cours de leur existence, séparément de leur Maître. Le soir venu, la barque était au milieu de la mer et, lui tout seul, à terre. Jésus, Dieu fait homme, après une journée intense d’enseignement et d’approvisionnement (surnaturel) de la foule de ses auditeurs (cinq mille personnes), s’en était allé sur la montagne pour prier. Prière qui ne le détache pas de nous, et qui ne nous détache pas des soucis ni des affections qui sont nôtres. Voyant qu’ils se débattaient avec les rames, car le vent leur était contraire, il vient à eux vers la fin de la nuit. – Marguerite me demande ce que je fais, je le lui dis, elle demande à sa mère pourquoi, celle-ci la renvoit à moi et je lui réponds, Dieu, elle, nous. Les moineaux entretemps sont venus, leur écraser davantage les fragments de pain. Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours. Il aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie.

Obama, le décor et le cérémonial des fascismes des années 1930 ou de la guerre des étoiles (cf. Bush junior, en fin de règne, avec son soi-disant homologue irakien). Un texte fou. Mise en cause des « services secrets » autant pour des attentats en Afghanistan que pour la tentative du Nigérian à bord du courrier Amsterdam-Detroit. Menaces, rappel des investissements consentis pour eux, affirmation d’une prise en mains personnelle et d’une intolérance à venir. Le défi face à des services qui ont déquillé d’autres que lui, face surtout aux faits. Le nôtre, Sarkozy à Cholet, incapable d’une harangue d’avenir, thème depuis des mois maintenant, l’auto-justification des réformes, des politiques de crise. L’anti-de Gaulle. Celui-ci, cf. les dépêches de l’AFP, les voyages de 1959 et celui en Bretagne en Février 1969 : deux thèmes toujours, l’unité nationale, l’avenir, liés par notre capacité à l’accomplir. Bien entendu, le plein air, la foule qu’elle soit chaleureuse ou parfois hostile (fin du règne, un quidam aurait craché sur le Général, cf. Jean Mauriac – ce qi aujourd’hui aurait donné lieu à X poursuites). Sarkozy, toujours à guichet fermé, en intérieur, le passé à sa manière, figé comme un socle, celui d’une pathologie.

Le Monde pour le deuxième jour consécutif, n’est pas imprimé. Cela sent la fin, ou une mûe par rachat.

[1] - 1ère lettre de Jean IV 11 à 18 ; psaume LXXII ; évangile selon saint Marc VI 45 à 52

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