mardi 2 février 2010

Inquiétude & Certitudes - mardi 2 février 2010



Mardi 2 Février 2010

La réalité. Celle de l’amour, pas du tout ce que pendant des décennies et selon je ne sais quel moule qui n’a pas tellement tenu à mon éducation mais bien plutôt à moi en illusion, en égocentrisme et en répétitive inexpérience. Celle de la vie, comme me le suggère une introduction que je relis à la vie de saint Benoît de Nursie, selon l’écrit de Grégoire le Grand, un portrait mystique est réel, celui de nos rapports à Dieu, de notre tension et de notre disponibilité envers lui, réel alors que les dates et physionomies, l’œuvre-même ne sont que superficiels, à peine indicatifs. – Prier… sur ce chemin où l’on est arrivé quelque part, toujours définitivement, jamais définitivement… la réalité. Pour l’enfant, vérité=vie=réalité, absolument synonimes. Marlène Jobert, ses contes et chansons pour enfants que ceux-ci suivent, sachant lire ou pas, dans le livre-pochette du disque. Est-ce qu’elle existe vraiment ? dans la vie ? est-ce que je peux la rencontrer ? est-ce que tu la connais ? La réalité=rencontre… toutes les leçons de vie spirituelle ou d’intelligence philosophique sont là. Et pour notre fille, pour l’enfant, l’interrogation est vérification de la réalité, au toucher… Un neuro-psychiâtre, à un poste décisif, il est souvent opérationnel en Afghanistan, pour étudier la transmission, prend des livres-télmoignages ou réflexion sur les camps et la shoah… Pour moi, la transmission c’est le fait religieux, inné chez l’homme, mais rencontré par la Bible, le Coran, l’écrit, transmission d’une révélation. La transmission, c’est notre enfant et nous, et notre enfant nous transmet infiniment plus, pas seulement une relecture, mais elle nous introduit bien plus profondément dans ce que superficiellement et selon son rythme, nous lui apportons. Faits et circonstances font un plan bien plus naturel et ensemençant que nos projets ou résolutions ou ambitions d’éducation. Thomas d’Aquin fait sa Somme théologique par questions-réponses, et non selon un plan a priori. [1]

Un rite, la circoncision. Rite décisif pendant la dernière guerre, plaisanteries et identité. Le Christ y est soumis, la loi de Moïse… les parents de Jésus le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. Toutes nos symboliques, nos hantises, nos crimes et nos erreurs sur le thème de la pureté et de la purification. Le texte passe vite, puisque le rite est connu du lecteur (de l’époque) et insiste sur les prophètes que la Sainte Famille rencontre, à cette occasion. Les rites à prendre, notamment aujourd’hui, comme un lieu de rencontre et les rencontres comme une introduction au sens, à la réalité, à la vie. Anne, une femme qui était prophète… s’approchant d’eux à ce moment, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance. Syméon, l’Esprit lui avait révélé qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Messie du Seigneur. Poussé par l’Esprit, Syméon vint au Temple. Les rencontres qui se transmettent… Jésus lui-même, l’enfant grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui… Qui est ce roi de gloire ? … Alors, l’offrande de Juda et de Jérusalem sera bien accueillie du Seigneur, comme il en fut aux jours anciens, dans les années d’autrrefois… soudain viendra dans son Temple le Seigneur que vous cherchez. Ce n’est pas le rite de la présentation au Temple ou quelque autre qu’accomplit le Christ, mais les prophéties. Et les prophéties ne sont que la révélation de Dieu aux hommes, et le ministère du Christ n’est qu’un appel à Le suivre… Il a rendu libres ceux qui, par crainte de la mort, passaient toute leur vie dans une situation d’esclaves. Notre tolérance d’aujourd’hui à l’intolérable et notre abattement, notre aveuglement (signe s’il en est de notre déprime collective, de notre goût de la mort, de notre désespérance, fruits directs de l’individualisme qui aura été inculqué à la génération qui est venue au pouvoir) sont tels que nous n’attendons (et ne voulons plus) aucune délivrance (je pense à la politique et à l’économie, au social : superficices et enveloppes pour chacun de la vie affective et spirituelle). Qui donc est ce roi de gloire ? Le fait nouveau qui nous réveille, puiqu’il le faut.


petit matin

Le service public, le service tout court, le client cible et le prestataire devenu prédateur. Pas de tonalité. Je la retrouve en m’appelant de portable à fixe. De débit que 2 à 9 kbts. Il me paraît que les lignes ne sont pas entretenues et que cette loi vaut pour tout ce qui naguère était le service public ou assimilé, trains, téléphone, électricité. Un hiver un peu plus froid qu’un autre – réchauffement climatique – et les trains triplent leur temps de voyage, l’électricité est coupée. Pas d’investissement. En réalité, la bataille pour le service public n’a plus de sens, puisque les entreprises publiques ou le service public se conduisent comme le privé ou pire, que les services ne sont plus de qualité. Hier, pas de courrier à cause d’une neige dans la nuit qui avait déjà fondu en milieu de matinée.

matin

Le budget américain. Le combat d’Obama. Le lien : la Chine. Les responsabilités d’une génération dans la montée en puissance d’un Etat jusqu’à l’hégémonie, les précédents. Je développe ce qui me vient ainsi. Obama ne tranchera pas en politique extérieure, mais la bataille pour une semi-réforme de la santé, la bataille pour que les banques ne soient plus ce qu’elles étaient et n’ont cessé d’être malgré concours, crises, mises en demeure, la bataille maintenant pour la réduction du déficit budgétaire d’au moins de moitié dans les deux ans sont des engagements d’homme d’Etat et me le rendent sympathique. La démocratie américaine aussi puisque tout cela doit être négocié et voté, par conséquent très travaillé en présentation, en sincérité et en cohérence. En France, en autocratie, il n’y a pas de contrôle, donc pas de qualité des textes ni d’obligation d’un scenario, et d’alternatives dans les engagements financiers de l’Etat. Une des coupes c’est de renoncer au retour de l’homme sur la Lune, au profit des missions sur Mars, moins coûteuses. Annonce coincidant avec celle de la Chine qui ambitionne au contraire de faire alunir un des siens, ce sera le même cri – et aux mêmes fins – que celui de l’Union soviétique en 1957.

Il est constamment dit d’une part que personne ne sait vraiment ce qu’est la Chine ni ce qu’il s’y passe et d’autre part que presque tout nous oppose à elle, surtout si elle est devenue de taille à faire reculer les Etats-Unis eux-mêmes. Ce n’est plus seulement le financement de la dette américaine, c’est l’ambition spatiale, c’est la place commerciale – les légumes en conserve viennent de Chine principalement ! – et c’est une diplomatie désormais sans aucun complexe. Le nombre étant là, le pays est devenu redoutable. Nous l’avons voulu. La seule politique à long terme avec la Chine serait de détruire son système de capitalisme sauvage au service duquel a été placée la puissance publique pour forcer les Chinois à servir Léviathan, et sa dictature de type institutionnel communiste (mais d’idéologie). L’antidote est la démocratie, les droits de l’homme. Nous devrions les défendre constamment, afficher un protectionnisme entre zones au lieu d’accepter de traiter avec une économie dont l’avantage en termes de coûts ne tient qu’au travail sous-payé, à un système d’esclaves. J’ai la conviction que les hégémonies ou tentatives d’hégémonie à l’époque moderne : Hitler, Staline, les Etats-Unis, la Chine maintenant ne sont possibles que oar cécité de ceux qui seront subjugués. Nous sommes aussi lâches devant la Chine que devant l’Allemagne des années 1930. Nous en sommes responsables. Surtout dans un pays où perdre la face est politiquement mortel. Est-ce en vue du conflit sino-américain que le budget du Pentagone est de l’ordre 700 milliards de dollars, en augmentation régulière ?

milieu de journée

Voyage en Corse de Nicolas Sarkozy, rien à voir avec les élections régionales qui ne concernent pas le Président de la République si leur résultat est décevant pour la majorité parlementaire : par conséquent les multiples annonces, du genre d’un gazoduc, des diverses subventions et des dégrèvements sont hors champ. Je considère donc seulement la manière du Président de la République avec les Français dans cette région. Tout est à huis-clos, le déjeuner avec les élus (seulement les U.M.P.), les réunions de travail, lesquels dans le système en vigueur consiste en un discours du visiteur, debout à une estrade, le public à distance tenu par ces gros cordons rouges ou bleus des liturgies de mariage ou d’obsèques dans nos églises. De Gaulle faisait la fête, parlait essentiellement en public, détestait le huis clos, ne distinguait pas entre les appartenances, c’était l’homme de plein air et de courtoisie.

suites

Dépannage de la ligne téléphonique. France Télécom. intervient… leçons de choses. D’un appel, par portable au 1013, il était résulté qu’on nous dépannerait dans les trois ou quatre jours mais sans avoir à nous visiter. On nous appelle comme nous allions partir à l’école et prendre la Lancia. Camionnette, un technicien, explications de ce qu’il nous arrive, retour dans la demi-heure. Intervention sur la lig,ne, défectueuse, comme une autre, autour de notre bourg, passage à une autre ligne, il peut encore s’en ouvrir deux ou trois pour ce cable, des boîtiers vers le super-marché, et un autre à mi-route. Ces deux ou trois, sans doute celles que j’avais réservées puis abandonnées en fonction des deux bâtiments et d’une télécopie au numéro séparé. J’apprends surtout que notre réparateur, venant de la région parisienne, est employé par une société privée, la plus grosse du Morbihan dans le genre, que tout est sous-traité et parfois à deux ou trois niveaux, et que les techniciens de France-Télécom. – cela recoupe leur plainte tentant d’expliquer la vague de suicide et tout le mal-être dans l’entreprise, qui n’est plus ni régie, ni service public, ni entreprise publique – ont interdiction de monter un seul barreau. La sous-traitance permet non seulement de contourner le statut de fonctionnaire mais d’évacuer les coputs d’assurance, trop d’accidents. Les sociétés sous-traitantes sont elles-mêmes mises en concurrence permanente, il y a les bonnes et les mauvaises, notre homme a ainsi passé sa semaine sur les traces d’une mauvaise, et comme sa société est la meilleure, naturellement, on la change d’une année sur l’autre d’aire d’intervention, pour qu’elle nettoie à mesure. Même chose pour les « boutiques » Orange qui sont sous-traitées. Quant à l’investissement, il semble lent mais pas nul, une centaine de boîtiers nouveaux par an dans le département pour le haut débit. Nous pousuivons sur la généralité de la situation française, il ne voit que stagnation à long terme, certainement pas d’amélioration à court terme pour l’emploi. Ici, il peut aller prendre ses enfants à cinq heures ayant terminé sa tournée. A Paris, impossible. Probable ascendance maghrébine, né en 1972, deux garçons, vivant à Auray, une heure d’ici. J’en déduis surtout une chaine d’irresponsabilirés où il est presqu’impossible de savoir qui dirige, qui est responsable et où surtout l’évaluation économique – censée tout diriger de nos jours où s’est évanouie la notion de service public – est impossible tant il y a d’interdépendances de toutes sortes entre des entités pourtant juridiquement et financièrement distinctes. Solidarités de fait et donc subies, et pas de solidarité de droit ou de projet qui donneraient lieu à des stratégies qui ne seraient plus superficielles et spéculatives (les « croissances externes ») mais de fond. Prendre les choses du côté des besoins et de l’innovation, et non plus selon la solvabilité à emprisonner. Offert le café en échange de cette conversation informative. Politique : que des paroles et pas tenues, feraient mieux de se taire. Les belles années, il y en a eu, mais il y a longtemps. Travailler pour nos enfants. Il n’est pas particulièrement vindicatif contre qui que ce soit, il juge que nos situations ne sont pas les pires, sa femme travaillant aussi, ils s’en tirent.

Posture de Dominique de Villepin. Un ancien ministre du général de Gaulle et de Georges Pompidou opine… En ce qui concerne M. Goulard, je pense qu'il sera honnête de sa part de choisir entre l'UMP et son soutien à M. de Villepin. Pour ce dernier, il ne suffit pas de prendre des postures dites gaulliennes pour être vraiment gaulliste, alors qu'il n'a été que chiraquien. Si l'on peut encore sauver ce qui reste de la Vè République, il faudra le faire sans lui et, éventuellement, contre lui. Je me permets, enfin, de vous rappeler qu'il n'a été blanchi par la Justice qu'au bénéfice du doute : c'est à la Cour d'Appel qu'il appartiendra de faire complètement la lumière dans cette triste affaire.


[1] - Malachie III 1 à 4 ; lettre aux Hébreux II 14 à 18 ; psaume XXIV ; évangile selon saint Luc II 22 à 40

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