lundi 26 avril 2010

Inquiétude & Certitudes - mardi 27 avril 2010

Inquiétude & Certitudes - lundi 26 avril 2010



Lundi 26 Avril 2010

Prier…
[1] l’Eglise et ses secrets, non par dissimulation mair états de vie particuliers. Rafael Anaiz Baron, moine espagnol, canonisé le 11 octobre dernier et proposé par Jean Paul II, depuis la Journée Mondiale de la Jeunesse à Santiago de Compostelle, comme modèle aux jeunes de notre temps…. Justement le sujet pénible des ces dernières semaines… le passage au Père d’une religieuse carmélite à Bayonne, avant-hier… et cette réflexion d’une amie chère : que savez-vous de la vie religieuse, rien ! ou que des contre-sens, ai-je compris. Tout simplement, parce que je ne l’ai pas vêcu, que cela d’ailleurs ne se vit ni d’imagination (drame de certaines vocations anticipant cloître, apostolat, sainteté et perfection) ni au passé : ce serait en être « sorti ». Presque plus facile ? la sainteté qui, comme l’amour, a tant d’acceptions et de forme, qu’il y en a même certainement plusieurs propositions et voies pour chacun. Le secret est la relation à Dieu, que nous y soyons tous appelés ne change pas le fait absolu que cette communion universelle est vêcue dans la liberté et donc selon les chemins particuliers de chacun. Je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance. Ce fleuve animé, charnel, vivant, inépuisable des troupeaux de la steppe kazakhe, parfois dix mille bêtes, coulant dans la plaine, traversant la route, comme l’eau se répand, quelques cavaliers, seuls éléments verticaux. L’image proposée par le Christ ne donne pas cette sensation de solitude, ni de l’ensemble, ni des bêtes ni de leurs bergers. Au contraire… le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom (le caillou de l’Apocalypse) et il les fait sortir. Quand il a conduit dehors toutes ses brebis, il marche à leur tête, et elles le suivent, car elles connaissent sa voix. Une relation personnelle, un nom, la voix, la connaissance mutuelle. Le salut : si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage. Liberté de mouvement, sécurité. Tout cela possible par la Pentecôte, qui se renouvelle sans cesse, ainsi à Jaffa, au temps de Pierre : au moment où je prenais la parole, l’Esprit s’empara de ceux qui étaient là, comme il l’avait fait au commencement pour nous. Témoignage et transmission, transparence. Nous ne sommes pas les acteurs du salut, ni du nôtre ni de ceux qui nous sont confiés, nous ne sommes que témoins pour nous-mêmes (prière et mémoire) et pour autrui. Amen !

matin

Deux coups propres en une « démocratie exemplaire » ou une « démocratie irréprochable » - programme du candidat Nicolas Sarkozy et exposé des motifs de la révision constitutionnelle de Juillet 2008 – deux coups suffisants chacun pour que démissionne le président régnant. La « première dame » de France (rôle donné par les médias à partir de Bernadette Chirac, mais avec un reste de retenue et d’hésitation) tourne un film qui n’est pas de bienfaisance ou de documentation : Carla Bruni, un rôle pour Woody Allen – Allen dont j’apprécie par ailleurs le talent et toite l’œuvre. Et second coup, pas moindre mais d’un autre ordre. Il apparaît donc tout à fait – Libération et Mediapart – que la campagne présidentielle d’Edouard Balladur a bénéficié de rétrocommissions, forcément sur ordre politique, donc le candidat et son porte-parole, dans la vente des sous-marins Agosta au Pakistan. Probablement de l’ordre de 300 millions de francs, mais on n’a guère de certitudes que pour dix millions en liquide – le surlendemain du premier tour (on avait donc fait crédit au candidat) un 25 Avril 1995 puis un virement le 27. Transit aussi par un compte en Espagne. Le point armant les parties civiles est qu’il y a concordance chronologique entre l’attentat de 2002 et le soudain arrêt du flux des commissions aux intermédiaires pakistanais. Plus clairement, Balladur et Sarkozy seraient impliqués dans le drame de nos compatriotres employés là-bas, qui auraient payé à leur place une dette de sang. L’affaire serait instruite depuis Novembre 2007 mais le procureur Jean-Claude Marin – toujours lui – chercher à étouffer l’affaire. Balladur aurait assuré que tout cela est « parfaitement infondé » (coneption de la perfection) et à l’automne Sarkozy aurait jugé cela grotesque. Il reste iompensanble d’une part que les juges d’instruction soit « supprimés » et d’autre part que le président régnant ait une immunité juridictionnelle en sorte qu’il peut rester partie civile dans Clearstream, tandis qu’on ne peut l’attraire dans aucune affaire et même dans celle de sn divorce avec Cécilia, s’il y avait eu contestation : ce qui avait fait observer à des consitutionnalises que le président de la Républiuqe ne peut divorcer en cours de mandat.

Gèce . euro . Allemagne, vérité de l’Union européenne ! Selon Cohn-Bendit, l’Allemagne refuse que l’on aide la Grèce car ses deux principaux créanciers sont des banques allemandes que Merkel préfère renflouer directement et à avantages directs pour elle et son parti, que de renflouer le trésor grec. On va vers l’épreuve de vérité, à multiples aspects : referendum britannique si les conservateurs l’emportent, faillite d’un Etat membre ou pluôt mise sous tutelle du FMI et sortie de la zone euro, division marquée, sinon plus, entre Etats-membres : ceux du sud, qui sont de la prochaine tournée, n’accepteront pas qu’on laisse tomber la Grèce à quoi l’Allemagne répondra que dans ce cas, elle se désolidarise de l’euro… enfin et évidemment le « couple » franco-allemand, une fois de plus révélé pour ce qu’il est devenu, affinités des peuples mais pas des dirigeants et aucune concertation économique de fond.

après-midi


[1] - Actes des Apôtres XI 1 à 18 ; psaume XLII ; évangile selon saint Jean X 1 à 10

vendredi 23 avril 2010

Inquiétude & Certitudes - samedi 24 avril 2010

Inquiétude & Certitudes - vendredi 23 avril 2010


Vendredi 23 Avril 2010


Prier à l’heure du coucou, relief du silence.
[1] Dialogue d’Ananie et du Seigneur, comme Samuel enfant au Temple alors sans majuscule : Ananie ! – Me voici Seigneur ! – Lève-toi, va dans la rue Droite, chez Jude : tu demanderas un homme appelé Saul, de Tarse – Seigneur, j’ai beaucoup entendu parler de cet homme – Va ! Cet homme est l’instrument que j’ai choisi pour faire parvenir mon Nom auprès des nations païennes, auprès des rois et des fils d’Israël. Et moi, je lui ferai découvrir tout ce qu’il lui faudra souffrir en mon Nom… Dieu parle net et clair, si dans nos délibérations intérieures, les choses paraissent floues et brumeuses, si nous ne savons nous orienter, c’est qu’il y a encore trop de nous, et guère de Dieu. Dialogues qui semblent aussi direct que ceux des évangiles, que ceux de la Genèse, Abraham interpellé par Yahvé, et comme Pierre, appelé à changer de nom pour fonder… Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? – Qui es-tu Seigneur ? – Je suis Jésus, celui que tu persécutes. Relève-toi et entre dans la ville : on te dira ce que tu dois faire. Grâce terrifiante que d’être ainsi interpellé dans sa vie, dans son parcours, dans sa langue. Tandis que le discours si détaillé, insistant, redondant de Jésus aux juifs de sa génération, c’est-à-dire plus encore à la nôtre et à nous tous, à moi en particulier puisque je suis moi et en charge de mon salut, et que je chemine à la recherche des meilleurs moyens – non d’être heureux – mais d’assurer les miens dans leur propre marche et d’accepter les accompagnements de tous ceux qui, côte-à-côte, marchent aussi, et il nous est donné d’être les uns avec les autres, ce discours intense, dit du « pain de vie » nous passe vraiment au-dessus. Car Jésus ne le donne pas pour un cours de philosophie et une parabole : ma chair est la vraie nourriture et mon sang est la vraie boisson. Comme la vie éternelle est la seule vie… marcher et laisser venir en moi la lumière, la compréhension, l’adhésion, la foi et marcher. Avec tout mort et tout vivant. Le coucou s’est tu, tout semble se rendormir pour que le jour partout gagne. Lumière et prière.

matin

La campagne électorale britannique, « le troisième homme », pourquoi pas le tripartisme ? expérience des années 20-30 à Londres, tentative Bayrou tant moquée, mais si nécessaire.. DdeV et sa propre campagne. La crise belge, la crise irakienne, la crise pakistanaise, quelle est la crise française ?


[1] - Actes desApôtres IX 1 à 20 ; psaume CXVII ; évangile selon saint Jean VI 52 à 59

jeudi 22 avril 2010

Inquiétude & Certitudes - jeudi 22 avril 2010


Jeudi 22 Avril 2010

Le suicide de ce prêtre à Marseille, première victime de l’amalgame dans la déferlante et la suspicion, les regards depuis six semaines ? ou bien réminiscence atroce du passé ? mal-être de la société cléricale pour tant de raisons dont la principale est qu’elle est séparée d’un monde, lui-même erratique. Puissance de ces trois jours en bibliothèque – la mienne, l’un des deux legs, l’autre étant ma mémoire, de mes quarante ans d’attente et de recherche amoureuse, spirituelle, sensuelle, esthétique avant d’être versé dans la stabilité, la paix et l’unité, la responsabilité surtout – j’ai fait le parcours de cent cinquante ans d’Eglise en pensée, en règnes pontificaux, en conceptions de l’amour humain et donc, par ces filigranes, de la perception de Dieu par l’homme en recevant l’évidence que l’humanité, quoiqu’elle croit, mûrit à chaque génération et pour le bien… Prier pour celles/ceux qui me sont confiés dans la vie ou d’intentions.
[1]Le diacre Philippe, la bilocalisation ou la translation ou la lévitation, tous phénomènes occultes en apparence et surtout commentés quand la société est faite d’ « esprits forts ». L’essentiel se répète dans l’Ecriture : Jonas, Philippe, Paul après Abraham se voient enjoindre de prendre une direction précise, d’aller à tel endroit, ils obéissent tout de suite ou finalement (les deux fils du vigneron prier d’aller à la vigne…), Pierre fuyant Rome : Quo vadis ? Mais ce n’est qu’un prélude. Dis-moi, je te prie : de qui le prophète parle-t-il ? De lui-même, ou bien d’autre ? Une conversion-type ? attente du sens, découverte de l’Ecriture, intervention miraculeuse de l’Eglise et de son parrainage en chemin vers Dieu, demande et obtention du baptême… itinéraires d’aujourd’hui ? de puissance dans la situation lamentable de nos sociétés (si encore, elles étaient émancipées ? de quoi, d’ailleurs ?) que la prière, car il n’y a plus ni attente, ni curiosité et l’Eglise paraît banale, ou peu lumineuse… alors ? Comprends-tu vraiment ce que tu lis ? Comment pourrai-je comprendre s’il n’y a personne pour me guider ? Et nous sommes en attente de l’Esprit Saint (aussi). Rappel simple et rassurant : personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire vers moi. Ce n’est pas nous qui apportons quoi que ce soit à qui que ce soit, par nous-mêmes, mais… expédiés vers autrui (ou vers nous-mêmes à reprendre et à convertir), nous avons parfois un fruit qu’heureusement nous ne connaîtrons que dans l’au-delà : et moi je le ressusciterai au dernier jour. Discours de Jésus pressé par la foule. Selon toute apparence, les gens sont venus à lui et les voici priés d’écouter : le pain que je donnerai, c’est ma chair donnée pour que le monde ait la vie. Pain et vie, cela va, mais ma chair. Antropophagie pour les contemporains du Christ et pour aujourd’hui : le vivons-nous ? le comprenons-nous ? Aidés par le rite simple : voici de l’eau : qu’est-ce qui empêche que je reçoive le baptême ? Et voici une partie de la réponse pour la foule dont nous sommes : il en sortit aussitôt du sang et de l’eau. La vie répandue, le bout du cycle, l’immolation, ma chair donnée avec pour résultat : celui qui en mange ne mourra pas.


matin

Le drapeau torche-cul ? comme pour le voile, la réponse répressive est à côté, elle montre une société qui n’a pas de distance parce qu’elle n’a pas ou plus de socle. Pour les provocateurs ou les paumés, c’est vraiment un jeu inépuisable de la provoquer. Tout simplement parce que cette société – la nôtre – n’est pas respectable, qu’elle ment trop sur le vêcu qu’elle impose à la plupart et sur le vêcu de ceux qui profitent d’elle.

[1] - Actes desApôtres VIII 26 à 40 ; psauame LXVI ; évangile selon saint Jean VI 44 à 51

dimanche 18 avril 2010

Inquiétude & Certitudes - dimanche 18 avril 2010

Dimanche 18 Avril 2010

Prier… [1] textes repris de ceux de la semaine ou connus. Il n’y a guère que les récits de la Passion, le Pater et l’Ave Maria, le prologue de l’évangile de saint Jean qu’on puisse lire au point de pouvoir les réciter, qui recèlent à chaque évocation ou récitation un trésor jusques-là inaperçu : sans doute parce que la relation à ces textes est le miroir de notre propre avancée vers Dieu ? les Actes devraient être la règle de vie et les modes pastoraux de l’Eglise, du clergé, ils devraient inspirer notre ambition sociale et économique : on en est loin, l’Eglise commente le monde mais l’inspire-t-elle ? comme elle le fit pendant tant de siècles ? Voulez-vous donc faire retomber sur nous le sang de cet homme ? La hiérarchie religieuse de l’époque du Christ et sans doute le pouvoir temporel romain, selon les dialogues au sujet de Paul, que mène le gouverneur ayant succédé à Pilate, raisonnent en termes de culpabilité, la leur désormais sinon celle du supplicié. Les Apôtres les conduisent ailleurs : non plus à la mort, qui est un fait acquis, mais à la résurrection qui change et doit changer la vie de tous, puisque notre salut collectif et personnel en a dépendu et est obtenu ainsi : la conversion et le pardon des péchés. … Lui, l’Agneau immolé, il est digne de recevoir puissance et richesse, sagesse et force, honneur, gloire et bénédiction. Nous prêchons un homme, le Fils de Dieu, Dieu fait homme, nous n’instruisons pas un procès (vg. l’antisémitisme), celui-ci a sa symbolique, son historicité, mais notre culpabilité date d’Eve et d’Adam, là n’est pas du tout l’avenir. Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme et revivre quand je descendais à la fosse. Que mon cœur ne se taise pas, qu’il soit en fête pour toi. Les apparitions du Christ ressuscité, l’école (tranquille) de vie spirituelle, de désir de Dieu, de rapport à Lui dans une ambiance de labeur et d’entente tacite les uns avec les autres, l’unisson des disciples. C’est le Seigneur ! … Qui es-tu ? Ils savaient que c’était le Seigneur. Anticipation de la Pentecôte, mystère de l’Eglise, celle-ci préfigurant l’humanité sauvée (ce qui suppose qu’elle-même, cf. l’actualité… et la note que je veux boucler ce matin). Deux notations : ils passèrent la nuit sans rien prendre. Nuit de la nativité, de la résurrection, du procès, de la trahison de Judas mais ciel étoilé pour la promesse à Abraham. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples. La logique du chiffre, deux appelle et fait trois, la trinité, le rythme biblique le plus court, l’ouverture, la séquence, la perfection. Et pour quoi ? Jésus s’approche, prend le pain et le leur donne, ainsi que le poisson. Délicat, concret. Les enfants, auriez-vous un peu de poisson ? Les enfants ! Et j’entendis l’acclamation de toutes les créatures au ciel, sur terre, sous terre et sur mer ; tous les êtres qui s’y trouvent Les animaux, la vie entière de ce moment serein au bord du lac, Jésus rejoignant les siens, à l’entier du cosmos pour la nouvelle Genèse. Mystère (et contemplation) que cet humble moment – sujet avec les lumières du petit matin, ciel et lac, personnages colorés, tamis du silence, peindre l’air, sujet de ces peintres raphaëlites et idéalisant, le trait sans le relief, la pose hors du temps des personnages chacun méditatif – ce moment dont tout découle. La prière du matin. Puis, il lui dit encore : Suis-moi. Je lirai et prendrai l'autre partie du texte de ce jour tout à l'heure : quand ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon-Pierre... quel meilleur contexte, quelle prière plus précise, confiante et rédemptrice - pour qui veut réfléchir sur l'Eglise, ces semaines-ci quand le passé mais aussi sa constitution humaine et ses vices d'organisation et de vie courante, lui inflige de montrer le visage que beaucoup raillent, ce qui les dispense, avec honneur croient-ils, de se regarder eux-mêmes.

matin

Les Etats-Unis ont engagé une course de vitesse face à la Chine : celle-ci a mis au programme la Lune, elle a comme les Etats-Unis son programme d’approvisionnements stratégiques et de rétention ou confiscation des ressources qu’elle peuit drainer de l’étranger en matière première dans l’hypothèse d’un conflit mondial, seule contre tous. Les Etats-Unis raisonnent de même et ne se conçoivent pas sans être hégémoniques. Le manifester en diplomatie : la réunion au « sommet » sur la prolifération nucléaire (et l’Iran) la semaine dernière, et aujourd’hui et demain, la réunion des « sherpas » de dix-neuf pays les plus importants économiquement pour relancer la négociation sur le climat. Chaque fois, c’est à Washington. Ce me semble de la « gesticulation » à la sarkozy qui fait école ou qui est simplement de son temps, mais cela occupe l’actualité.

Nuage de cendres. Sarkozy ne va donc pas en Pologne. S’il était conséquent – pollution, écologie – il montrerait en prenant le train, au besoin spécial pour deux nuits consécutives, qu’on peut se passer d’avion. Qui le remarque ?

Pie XII, accusé en gros de complicité avec le nazisme en ne le dénonçant pas (assez) et donc avec la shoah, n’a pu se défendre : c’est sorti vingt ans après et médiatiquement, une pièce de théâtre comme aux XVIIème ou XVIIIème siècle. Benoît XVI, lui aussi accusé de complicité pour les crimes pédophiles commis par le clergé, est attaqué de son vivant. Après un mois de tâtonnements, voire de maladresses – qu’il n’a pas été le seul, loin de là, à commettre – je gage qu’il a trouvé le ton, la sérénité, l’indifférence et la compassion qui conviennent, et qu’il est en train de naître médiatiquement tellement qu’on va assez vite reconnaître que c’est un homme de très grande stature, d’autant plus qu’au contraire de Jean Paul II, ce n’est ni un habile ni un charismatique. Je me réjouis que me soit donnée cette intuition.

[1] - ActesdesApôtres V 27 à 41 passim ; psaume XXX ; apocalypse de saint Jean V 11 à 14 ; évangile selon saint Jean XXI 1 à 19

samedi 17 avril 2010

Inquiétude & Certitudes - samedi 17 avril 2010


Samedi 17 Avril 2010

Prier… les évangiles de la souveraineté du Christ, la multiplication des pains, la tempête apaisée, les versions johanniques sont épurées, le disciple que Jésus aimait choisit chaque fois de nous mettre devant une force sereine, une sorte de commandement universel, à l’univers, aux éléments, aux biens divers, aux hommes aussi, qui ne s’impose pas, qui est naturel, parce qu’il restaure la nature. Ici, la tempête n’est pas dominée ou apostrophée comme dans d’autres récits, simplement les disciples sont mis hors de danger. Le véritable épisode c’est leur peur, qui double leur fatigue et ils sont à la rame, le lac est large : un grand vent se mit à souffler et le lac devint houleux… les disciples voulaient le prendre dans la barque mais aussitôt la barque atteignit le rivage à l’endroit où ils se rendaient. Relu sans le méli-mélo de la mémoire des autres souvenirs ou du merveilleux auquel nous sommes sensibles, le texte est étonnant. Jésus n’apparaît pas soudain près de la barque chahutée par le vent, il marchait sur la mer et se rapprochait de la barque. Il va donc plus vite qu’eux et évidemment d’une manière surnaturelle, a-t-il traversé le lac ainsi, complètement ? les disciples avaient ramé pendant cinq mille mètres environ … déjà, il faisait nuit et Jésus ne les avait pas encore rejoints. Incohérence du texte ? les disciples ne peuvent prévoir que Jésus viendra en marchant sur les eaux, il est exclu qu’il emprunte, à une telle heure, une autre barque, laquelle avancerait plus vite que la leur. Pensent-ils qu’il aura fait le tour par la terre et les attendra à leur arrivée ? reconstituons au spirituel, c’est ce que veut l’évangéliste et c’est ce à quoi nous incline la prière qui attend notre meilleure posture d’esprit, de cœur et d’âme, reconnaissance de l’intelligence, gratitude de l’affectivité, accueil du surnaturel. La nuit tombe, était-ce prévu ? est-ce dangereux, une traversée nocturne du lac, ce semble fréquent. Le vent n’était pas attendu. Nuit spirituelle ? non, vie quotidienne avec ses intempéries, les récits inversent les choses, nos états d’âme qui nous pèsent et nous déterminent tant sont présentés dans les évangiles comme ce qu’il y a de plus tangible et concret, la pénurie alimentaire, le danger en mer et ce sont ces éléments concrets que domine le Christ. La barque termine son trajet d’elle-même. Quand l’Eglise (primitive ?) avait du bon sens : dans le système « communiste » qui prévaut alors, l’institution des diacres, pas du tout un décorum superfétatoire à l’autel ou des substituts du prêtre pour de la liturgie ou de l’enseignement, mais bien quelque chose de spécifique, Laurent et les richesses de l’Eglise, ses pauvres… [1]

Tandis que – un à un – les « importants » du Parti socialiste commente l’ambiance de fin de règne pour Nicolas Sarkozy et Hollande la prédit analogue à celle de VGE, celui-ci ne change aucunement sa manière. Il sèche un sommet de dix neuf chefs d’Etat à Dakar pour l’inauguration d’un monument sur la « renaissance de l’Afrique », les anniversaires de l’indépendance, et l’on sort quatre-vingt dix minutes à diffuser sur France 3, dont cinquante sont en vente pour l’étranger : sujet, la « première dame », qu’est-ce que çà vous fait, etc… « ses connivences » avec les autres « premières dames ». Je ne crois pas du tout à une défaite acquise : précisément, VGE perdit parce qu’on le croyait gagnant. Et le meilleur allié pour la reconduction de Sarkozy, c’est le PS et la flopée de ses prétendants tandis que l’UMP, Juppé compris, et Fillon passant le tour, soutiendra finalement.

La querelle Duflot-Royal à propos des démolitions sur les côtes vendéennes et charentaises est intéressante : les femmes de pouvoir sont pires que les hommes, Duflot (comme Borloo en 2002 pendant la campagne présidentielle hésitant manifestement vers Jospin) est récupérable pour Sarkozy.


Etrange et cohérente Pologne.

Suivre également la tentative américaine de séparer Pékin de l’Iran. On ne dit rien sur la position russe.

[1] - Actes des Apôtres VI 1 à 7 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Jean VI 16 à 21

commencement d'une réflexion écrite - des repères pour maintenant et demain grâce au passé et aux nécessités

Samedi 17 Avril 2010


Quelles que soient la date ou la manière de la fin du prince actuellement régnant, il me semble important de savoir comment cette accession au pouvoir et surtout ce type d’exercice des fonctions présidentielles, ont été possibles dans la France de maintenant. Important aussi de comprendre que – thème par thème – les « ruptures » imposées aux Français par Nicolas Sarkozy étaient en gestation depuis longtemps. Décisif enfin que la refondation ne soit pas une continuation soit des éléments ayant permis Nicolas Sarkozy, soit des choix qu’il nous a imposés.

Je pense tenter de réfléchir par écrit à cela, le mettrai en ligne à mesure suivant ce plan a priori

I – Les décombres (titre emprunté à Lucien Rebatet) = notre situation actuelle : économie, société, diplomatie, morale et discernement publics = la France de tolérance, tolérant aussi sa disparition et la confiscation de tous les éléments l’ayant constituée, maintenue, et fait grandir jusqu’il y a peu… malgré…

II – Les fossoyeurs (titre emprunté à Pertinax et qu’a emprunté sans aveu d’emprunt, Jean-Jacques Servan-Schreiber pour titrer un tome de ses mémoires – décevants d’ailleurs) = analyse des présidents précédents ou de gouvernements équivalant (le quinquennat de Lionel Jospin) en relation avec ce que pouvait être le gouvernement du pays, et la France vis-à-vis d’elle-même et dans le monde, le legs du Général dilapidé avec en sus des propagandes débilitantes et altérant le discernement national

III – Le nœud gordien (titre emprunté à Georges Pompidou posthume, le prenant de la bouche d’Alexandre en action) = description des issues par lesquelles se débarrasser de notre actualité et principalement de l’élu de Mai 2007

IV – La résurrection (allusion au code : Opération Résurrection, couvrant l’opération sur la métropole envisagée par certains milieux à Alger en Mai 1958 – c’est pour contrer cette opération que le recours à de Gaulle fut presque consensuel, y compris en Algérie)
Cette partie-là reprendra les titres ou prévisions de titre des mémoires d’espoir du général de Gaulle


1° le renouveau – description de la mûe possible, divers scenarii, mêmes objectifs

2° l’effort – comment nous remettre de nos dérives ?

3° vers le terme – la France « idéale » pour notre époque et pour nous tous : ses enfants



Lui
ou nous !

… mais il a ses ascendants
et ses petits,
ses singes et ses cochers



la France et ses politiques depuis 1969
(les anti de Gaulle au pouvoir,
eux, leur œuvre et les résultats)









vendredi 16 avril 2010

Ceux qui meurent en Afghanistan

Je reçois par courriel de mon ancien attaché de Défense, demeuré un ami proche et sûr, le message suivant...


Chers correspondants,
Je vous adresse ci-jointe la lettre d'un capitaine commandant une compagnie du 2ème REP en Afghanistan, à l'occasion du décès du légionnaire Robert HUTNIK (tué le 8 avril 2010).


Supplique à un ami journaliste
Cher ami,
La nouvelle tombe dans les media aussi vite qu’Hutnik est lui-même tombé. C’est le droit à l’information. La France doit savoir que meurent ses enfants, même s’ils le sont d’adoption, comme lui, Slovaque.Tu le sais, je ne suis pas journaliste mais soldat. Je ne suis pas un professionnel de la communication comme toi. J’ai peu appris à relayer des informations d’une telle portée. C’est pourquoi il faut que tu m’aides. Il faut que tu m’aides, car j’ai le sentiment que dans la précipitation du spectaculaire, on le tue une deuxième fois. J’ai l’impression qu’on bafoue son patient travail avec son bataillon depuis trois mois - et pour lequel il est mort.J’ai besoin que tu m’aides à faire sentir ce qui se passe réellement ici, à faire comprendre ce qui justifie que je laisse ma femme et mes enfants le long temps de cette mission. Que tu m’aides à proclamer que malgré sa mort ce n’est pas un échec. Que tu m’aides… plutôt que tu l’aides…
Hier après-midi, Hutnik a bravement accompli son devoir, sa mission jusqu’au bout, en bon légionnaire. Ce matin, le poste annonce : « un soldat français du 2ème Régiment étranger de parachutistes est tombé dans la vallée de Tagab en Kapisa, région où les Taliban sont toujours plus virulents ». Voilà. Ces derniers ont gagné. A la face du monde ils sont les puissants, incontrôlables et vainqueurs. Mais en fait, s’est-on interrogé sur ce qu’il se passe réellement dans la basse vallée de Tagab ? Ce sud Tagab où aucun occidental ne pouvait passer sans de sérieux accrochages. Ce sud Tagab où deux de tes confrères ont été, il y a cent jours, enlevés. Ce sud Tagab que notre armement permettrait de mettre à feu et à sang.Au contraire, Hutnik et ses camarades ont réussi l’incroyable pari de s’implanter dans la zone, d’y rester, sans heurts, d’y acquérir, progressivement, la confiance de la population, de confier, petit à petit, sa sécurité à l’armée Afghane plutôt que française. A quel prix ? Celui d’une stricte discipline au feu, d’une retenue des coups portés. Celui d’un certain dédain du danger, de ne pas répondre systématiquement et de manière aveugle. Accuser le choc, ne frapper que lorsqu’on est certain, cogner peu, mais taper à coup sûr, fort et ciblé, seulement alors qu’on l’a décidé. Etre sûr pour garder la main, préférer le feu rare mais précis, neutraliser seul celui qui nous tire dessus, en être persuadé et l’accepter.Ce travail de mesure, de patience d’un Hutnik rongeant son frein à force d’encaisser paie. Les femmes et les enfants, les hommes eux-mêmes, constatent que les seuls coups assenés ne tombent que contre les vrais adversaires. Ils voient nos troupes sans volonté de détruire, maîtresses de leur force.Alors qu’elle trouvait hier des combattants, Tagab l’insoumise cherche à présent son développement. Le travail du soldat est loin d’être terminé : il faut remonter plus au Nord vers ses camarades de l’autre groupement français, poursuivre son patient travail de pacification.
Derniers tirs sporadiques, Hutnik tombe. Hutnik tombe sous les tirs des derniers groupes insurgés présents. Hutnik tombe car les Taliban sont justement de moins en moins virulents.
Aussi, aide-moi à honorer la mémoire de cet ardent légionnaire. Qu’on ne gâche pas sa dernière tâche, qu’on ne gâche pas sa mort. Qu’on n’offre pas une victoire de communication à l’adversaire fébrile. Au contraire, avec tes confrères, appuyez le dernier combat d’Hutnik. Aidez cette population qui désormais, d’elle-même, dénonce l’insurgé. Je vous en conjure, parlez des projets d’essor qui peuvent et doivent être proposés au sud Tagab, évoquez la culture du safran qui pourrait remplacer celle du pavot, venez compléter l’œuvre de pacification par celle du développement…… et laissez à Hutnik les fruits de son travail.
A...à Tora, le 09 avril 2010

Inquiétude & Certitudes - vendredi 16 avril 2010

Inquiétude & Certitudes - vendredi 16 avril 2010

lundi 12 avril 2010

Inquiétude & Certitudes - lundi 12 avril 2010


Lundi 12 Avril 2010

Prier… la joie du quotidien puisque nous nous y sentons si pauvres, si commençants et dans le besoin total d’être épaulés humainement et divinement. Je crois que cette conscience de dénuement est le terreau de l’espérance et que celle-ci ravive la foi : tous, d’un seul cœur, adressèrent à Dieu cette prière… je n’ai apparemment plus les prémisses des apôtres et de leurs contemporains, juifs ou grecs, pour toi qui as fait le ciel, la terre et la mer, et tout ce qu’ils contiennent, la cosmogonie se visite aujourd’hui sans vous mon Dieu, sans être moins admirable, mais pas notre esprit ni notre cœur, votre chef d’œuvre. C’est toi qui par l’Esprit Saint, a mis dans la bouche de notre père David, ton serviteur les paroles que voici… Oui, le créateur de tout se trouve pour notre génération avec plus d’évidence dans la dialectique historique des peuples et des vies de chacun, personnellement. Architecte naguère, Dieu aujourd’hui au tabernacle de chacun : donne à ceux qui te servent d’annoncer ta parole avec une parfaite assurance, étends donc ta main pour guérir les malades… Complétude des Ecritures et des premiers temps chrétiens qui en étaient imprégnés : tous les itinéraires de la foi nous sont déjà donnés. Maître, nous le savons bien, c’est de la part de Dieu que tu es venu nous instruire… voici Nicodème qui vient à Jésus, nous n’avons pas son niveau mais nous pouvons bénéficier de la catéchèse qui lui est proposée, avec une immédiateté de propos vertigineuse. Nicodème a l’attitude de Marie et la logique de celle-ci : comment est-il possible de … ? puisque … ! Ces jours-ci, déjà l’enseignement tranquille et de diverses manières sur l’Esprit Saint. Ce qui est – d’ailleurs – la légitimation de toutes ces intuitions humaines sur les esprits et le chamanisme, en même temps que la confirmation que nos intuitions ne seront jamais que des tâtons si elles ne sont pas complètement réorientées, restructurées en sorte que nous parvenons à la réalité toute différente mais nous correspondant. Il en est ainsi de tout homme qui est né du souffle de l’Esprit, et depuis la Genèse, nos narines d’argile animées du souffle divin jusqu’à ces rencontres du soir de la Résurrection : il répandit sur eux son souffle et il leur dit… nous sommes nés-renés ainsi. [1] Que je ne sois que prière : comment est-il possible de naître quand on est déjà vieux ?

Pas de mot que celui traduit des vieilles langues qui ont fondé nos esprits, nos institutions et nos civilisations de ce côté-ci du monde… Genèse. Commencement absolu et pourtant gestation, plan, mystérieuse origine antérieure à l’origine : la créativité. Toute humaine et précaire, imparfaite et nette, immanquable, l’art dramatique parce qu’il est d’interprètes vivants, fatigables et dépendant du public : quatre après-midi pour notre fille dans cette Bretagne méridionale qui est apparemment inculte et sans relief ni physique, ni spirituel, ni matériel, qui combine la mer, les étangs, des forêts vagues et peu étendues, clairsemées, mais comme dans ces pays endogamiques – celui du Haut Doubs jurassien en était un autre, je l’ai hanté une dizaine d’années – les associations et les initiatives, à quelques-uns, mais très motivés, très résonnants les uns des autres, éclosent. Donc l’association des Coquecigrues qui organise des spectacles, apparemment pour très petits enfants, les coussins sur lesquels ils s’asseyent, un tapis, les fonds de scène quasi-forains, et les mêmes bancs faisant trois gradins. Nous avons eu le conteur, les paraboles et analogies, les théâtres d’ombre, et d’autres moments encore. Dialogues ensuite avec les artistes, les cours d’art dramatique ou la débrouille, toujours une diction parfait, des trouvailles étonnantes et ce qui est l’esprit français tel que j’en ai éprouvé la persistance en voyageant il y a quatre ou cinq ans avec un groupe ne parlant que beur, puis dont le chef se détacha, une langue d’académicien, c’étaient des musiciens, rap ou autres avec discoggraphie, dialogue sur la lecture de la décolonisation française, sur nos racines et le partage du futur. Le revivre autrement avec notre fille de cinq ans, avec ma femme alsacienne et moi de nulle part et de partout à force d’itinérance diplomatique, et aussi d’origines familiales assez ambulante à nous lire rétrospectivement.

Et voici qu’Arte diffuse pour une seconde soirée – ma femme seule avait regardé la première – l’œuvre de Miyazaki. J’en avais entendu parler, brouillard d’une mémoire de sexagénaire quand il s’agit d’acquisition non située. Je viens d’être époustouflé de fantasmes, de réminiscences, de coktail de cent sources en images, en couleurs, en scenarii, avec une perfection de dessin, des retournements et des évolutions sidérantes, de la fiction et des thèmes wagnériens, et surtout… surtout quelque chose nous tenant en haleine de cinq à soixante-sept ans, nos chiens aussi, le silence enfin de notre coin de bout du monde.

Je continue de baigner dans l’histoire contemporaine d’un pays qui a fait partie de nos rêves, de nos gloires, de notre empire et pas trop de nos péchés, sauf les mensonges et truquages récents sous la signature honteuse, cynique et revendiquée du pouvoir actuel : la Mauritanie refabriquée par la Françafrique, tandis que l’un de ses autocrates, en réalité dans la période encore discussive des militaires novices dans la relève du père-fondateur, bêtement renversé en 1978…

et de vomir le fonctionnement de plus en plus accusé, cynique et inefficace, presque onirique – mais en envoûtement d’un pays entier qui ou bien va se révolter en commençant par on ne sait où ni pour quoi, ou bien s’effondrera en sortant de l’histoire et de la vie. Les nouvelles sont aussi haïssables et honteuses, de suivi que le « foot » et ses matches dont on débat, dont on interroge les vedettes, qui ont leur procès, leur justice, leur déontologie, leur vedette, une science comme il y eut la kremlinologie, un monde totalitaire qui a l’exclusive de l’amorce des nouvelles, tous les quarts d’heure sur ma radio habituelle et routinière d’une vingtaine d’années : France-Infos. Les parleurs se répètent et la perspeicacité est rare : il a fallu quatre jours pour que l’on commence à soupçonner qu’il y a tout de même des alternatives à la « désobéissance » du pilote de l’avion présidentiel polonais, rien que le mot de désobéissance, appelant celui de punition évoque les systèmes totalitaires avec leur prétention à la rigueur mécanique, les erreurs, les solutions correctes, justes… une réunion à laquelle nous nous précipitons, sommet sur la non-prolifération nucléaire à l’initiative des Etats-Unis. Ma seule interrogation : Sarkozy osera-t-il ne pas aller aux obsèques polonaises de samedi ? il s’alignera sur son concurrent détesté, Obama. Le bonhomme a le don de se donner des concurrents détestés, vg. Villepin.

Justement ce soir, Le Monde date de dimanche-lundi. Titre à la une : Juppé, et un intitulé adroit et pas encore lu : mon « offre ». Il dit n’avoir jamais cru à la « rupture », soit ! mais que ne l’a-t-il dit quand on pouvait empêcher celle-ci. Il a fait partie des tolérants, mais il symbolise aussi le système Chirac qui a fait Sarkozy : tous les défauts de Chirac persistent, cynisme, sans-gêne avec l’argent public, mais il s’y est ajouté un culot qui a fait école, jusqu’au moindre responsable des « ressources humaines » de la moindre entreprise qui naguère avait été service public ou analogue. Un culot sur le dos des salariés et des syndicats, on le voit dans le conflit à la S.N.C.F. Bien entendu, aucun remède à aucun de nos maux, pas davantage que sous Chirac. Mais ce que je ressens profondément à la tentative de Juppé à qui j’accorde du poids et de la cervelle, donc des chances réelles de conquête de l’appareil et de l’électorat captés par Sarkozy, bien plus qu’à Villepin qui n’a pas de méthode ni de projet vraiment gouvernemental, c’est que nos ruines sont celles du gaullisme et que l’enterrement de celui-ci date d’Avril 1969, confirmé par la complicité de Chirac pour faire battre Chaban en 1974 et Giscard en 1981. Le fossoyeur – je reprends le titre des décombres de Rebatet puis des essais des Pertinax, lui-même plagié par Servan-Shreiber titrant ainsi ses mémoires (aussi immatures que le premier tome de V.G.E.) – c’est bien Chirac depuis plus de quarante ans.

J’ai bien envie d’essayer – à main levée – une synthèse de cette dégringolade avec ses personnages et ses dates depuis 1969 pour esquisser ensuite comment revenir à nous-mêmes.


[1] - Actes des Apôtres IV 23 à 31 ; psaume II ; évangile selon saint Jean III 1 à 8

vendredi 2 avril 2010

Inquiétude & Certitudes - vendredi 2 avril 2010

Vendredi Saint 2 Avril 2010

Je compte venir à bout aujourd’hui de cette réflexion-méditation qu’a provoquée en moi la vague médiatique sur les scandales et actes de dophilie, je crois indispensable que « le peuple », les laïcs prennent le relais à deux points de vue : l’Eglise, au plan de sa hiérarchie et de ce qu’elle dit d’elle-même, n’est plus comprise et ne sait pas communiquer (elle ne sait même plus vraiment prêcher, en tout cas pour les paîens, elle ne retient plus, elle n’attire plaus), elle ne sait plus ou ne sait pas former l’affectivité et la relation au monde de ses ministres, elle parle ou plutôt sa hiérarchie, soi-disant servante et pauvre, et assurément de bonne foi en se voulant telle et en l’étant quand même le plus souvent, elle parle pro domo. Le « peuple » doit prendre le relais pour la communication sur l’Eglise, telle qu’il la vit, la voit et la veut, et il doit aussi prendre le relais pour la formation affective et sociale du religieux, du consacré au masculin et au féminin, du prêtre. Ces questions commandent la crédibilité et le rayonnement de l’évangile aujourd’hui, leur solution changera par contagion évangélisation et communication. L’agent du changement et l’introduction en grand du peuple dans la vie de l’Eglise est certainement l’évêque dont le rôle de père spirituel pour les prêtres, les religieux, les consacrés, directement et quotidiennement, et évidemment en appel est décisif, mais les vies diverses et si incarnées quotidiennement sont affaire très approfondie de nouvelle compréhension du couple, de l’amour sexué, de l’amour sublimé, des expressions diverses de notre humanité et de notre affectivité. Le chantier est immense, l’Eglise par un magistère mal perçu depuis un demi-siècle est assimilée à la répression sexuelle et par conséquent, elle s’est exposée – sciemment – à l’adage : médecin, soigne-toi toi-même. Pourtant les errements et les péchés, les crimes de certains de ses ministres sont le signe – paradoxalement positif – de l’humanité de l’Eglise, donc de l’incarnation perpétuée de son maître, seigneur et fondateur. Le chemin est là, assumer l’incarnation mais le traiter en adulte et ensemble. (chair & religion)

Vendredi-Saint : procès à Jésus
[1]. Il était si défiguré qu’il ne ressemblait plus à un homme… il n’avait plus l’aspect d’un fils d’Adam… et pourtant il n’a jamais commis l’injustice, ni proféré le mensonge… Il était méprisé, abandoné de tous, homme de douleurs, familier de la souffrance, semblable au lépreux dont on se détourne ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien. Poiurtant, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Le Christ est ainsi – non seulement Fils de Dieu fait homme et, ô combien ! incarné – mais la représentation totale et à tous points de vue de ce que produit et détruit en l’homme le péché. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin… Le grand prêtre que nous avons n’est pas incapable, lui, de partager nos faiblesses ; en toutes choses, il a connu l’épreuve comme nous, et il n’a pas péché. Puisse ma lecture, notre lecture du récit de cette passion – à tous les sens du terme aujourd’hui – raviver, faire de nouveau sourdre ma foi, toute ma foi, notre foi, et inspirer à ceux qui nous entourent, la question toute simple : factuellement ce fut vrai, alors pourquoi le sens de ces faits, de cette passion, de cette mort ne m’atteindrait-il pas ? et ce sens est lui aussi factuel, la Pâque, la résurrection, la vie éternelle, notre accomplissement à tous, la fin du péché, notre délivrance de tout mal. Moi, je suis sûr de toi, Seigneur, je dis : ‘’Tu es mon Dieu !’’. Mes jours sont dans ta main ; délivre-moi des mains hostiles qui s’acharne. Sur ton serviteur que s’illumine ta face : sauve-moi par ton amour. Soyez forts, prenez courage, vous tous qui espérez le Seigneur, vous tous qui n’espérez plus, ne croyez pas ou plus ou pas distinctement, vous tous. La représentation (aussi géniale qu’inspirée) de la crucifixion par Salvador Dali : le monde vu du Christ en croix, et celui-ci vu d’en haut, du Père…

matin

Quand allons-nous en sortir ? d’un côté, des salariés qui pour avoir une discussion positive et approfondie avec ceux qui ferment leur usine après une vie entière à travailler dedans, doivent menacer de faire sauter les lieux, et de l’autre Dominique de Villepin – comme autrefois Valéry Giscard d’Estaing à la porte de Renault en Mai 68, puis accueillant les éboueurs du quartier (origine malienne) de l’Elysée pour un petit-déjeuner brioche, et allant ensuite dans le métro. – va à la rencontre de « ceux qui souffrent » dans le XVIIIème arrondissement (la circonscription de Clemenceau au moment de la Commune, celle que manquent successivement Juppé et Jospin, pas encore es qualités…), puis après Vincent Peillon et l’esclandre mis en scène pour « stigmatiser » Marine Le Pen (il y eut un temps où l’on ne parlait pas avec un communiste !), Jean-Luc Mélenchon donnant un mot qui fera fortune : petite cervelle, la stagiaire journaliste l’interrogeant et qu’il juge nulle… François Baroin, franc-maçon de père en fils, arrivé en politique par hérédité et aussi jeune que Jean Sarkozy, tempête contre Lagardère parce qu’il a fait la couverture de Match, avec l’une de ses maîtresses (que lui a procurée Jacques Chirac déjà intervenant pour celle-ci dans le tournage de Da Vinci code), l’an dernier, c’était avec Marie Drucker. Constat, l’hebdomadaire reflétant la France, naguère, couvrait nos guerres coloniales, se questionnait à propos du Général, montrait – choc des photos. poids des mors – le vietnam, les grands combats, les grandes autorités. Aujourd’hui, c’est la pige à Gala et Point de vue, et naturellement avec les faux nobles et les non-élites que sont les politiques, version sarkozyenne. Le père – prodigue à tous égards – du président régnant, est publié chez Plon… qui a refusé un excellent roman-vrai : de Gaulle « in love » [2] . Circulaire du Premier ministre, qui a été le premier à pécher : autorisation à demander par les ministres pour louer des avions à convenances personnelles. Estrosi avait perdu l’Outre-Mer pour ce que vient de faire Joyandet : Arlette Laguillier a souvent soutenu en meeting que si les travailleurs – n,otamment en banque – n’étaient plus astreints au secret professionnel, les fraudes, duperies ou simples médiovcrités et lacunes de stratégie et de direction de l’entreprise seraient enfin éventées à temps, et que l’on pourrait y porter remède. Ces recels d’abus de biens publics, que Le Canard révèle aussi régulièrement que les péchés sont commis, ne sont portés à la connaissance du tout-citoyen que par l’application des recommandations de Lutte ouvrière.

Une ministre ou une ancienne ministre : Christine Boutin ? Serrer les rangs, conviction que le Président de la République va « rebondir » (image pour la locomotive électorale ou la meule au cou pour ceux qui se réclameront de lui au prochain renouvellement de l’Assemblée nationale) … Nicolas Hulot, naïf maître de l’écologie (maître à faire, tandis que d’autres – hétérodoxes actuellement – sont à penser, vg. Claude Allègre) qui claque la porte parce que « le Grenelle » est enterré et qui – faut-il supposer la promesse d’un portefeuille sans doute téléphonée par Sarkozy, personnellement – revient dans un entretien : coup de gueule … il donne quitus au président de la République, qui a tenu les engagements de Grenelle, et assure que Borloo est l’excellent partenaire sur lequel il compte. Magnifiques foi et constance.

En tout petit – dans les « nouvelles » … - Bernard Tapie comparaissant à nouveau pour banqueroute frauduleuse.

soir
Samedi 27 Mars, un Figaro-Madame entièrement consacré à Carla Bruni, troisième épouse Sarkozy. Ce soir, France 3 donne une bonne heure à Pal Sarkozy, marié quatre fois. Nouvel éloge de la famille recomposée. Quant à la République . . . le visage, les tics parfois de cet accent qui n’est ni faubourien ni parigot ni banlieusard, d’aucune province, qui est tout simplement relâché et crâneur, hâbleur, sans-gêne. C’est de famille. – comme l’émission est tout de même un élément de la stratégie de communication présidentielle, on fait le lien avec l’adoubement de Mai 2007 : l’élu d’alors s’écria. Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas, je ne vous décevrai pas. Cela continue : on dit souvent, c’est le père qui parle, que j’ai quitté le domicile conjugal. Non, c’est ma femme qui… on apprend donc comment le chef de l’Etat a appris à mentir. Parleurs et illustrateurs : Catherine Nay et Balkany… sourdine : gagné beaucoup d’argent… fait fortune… avec une fausse enfance dans le ton, on cuisine le bonhomme, est-ce que si vous n’étiez pas le père du président de la République ? On vous propose de découvrir maintenant vos œuvres, exposées à Paris, telle adresse. L’éditeur du livre a été également cité… pzeinture du père, le portrait de Monsieur Nicolas Sarkozy, nous vous reconnaissons comme le grand-maître de la Légion d’honneur … l’honneur. Balkany, j’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour Pal, parce que c’est un artiste – et sans respirrer, de continuer … le jour de l’élection de Nicolas. Précision : ni lui, ni Nicolas ne parlent le hongrois. Thème : qu'est-ce que cela vous "fait" d'être ? l'exceptionnalité à la portée de tous, ou la vie de tous par procuration de quelques-uns ou d'un seul ?
[1] - Isaïe LII 13 à LIII 12 ; psaume XXXI ; lettre aux Hébreux IV 14 à 16 1 & V 7 à 9 ; passion selon saint Jean XVIII 1 à XIX 42

[2] - de Michel Martin-Roland : l’autre France du Général - éditions Barley . 14 Avril 2010 . 224 pages . prix 17 €

jeudi 1 avril 2010

- jeudi saint 1er avril 2010

Jeudi Saint 1er Avril 2010

Prier : notre religion chrétienne n’est pas un savoir-vivre ni une conception du monde, pas non plus fondamentalement une prescription, elle n’est qu’accessoirement une révélation de Dieu (le cartésianisme et la « philosophie des lumières » montrent que nous pouvons nous en passer pour discerner Dieu par nous-mêmes, selon nos schèmes mentaux ou selon une réflexion assez simpliste que contestent les agnostiques, dont la force est plutôt dans leur démonstration que psychiquement ils ne se portent pas plus mal sans idée de Dieu, que dans leurs raisonnements vraiment brèves de comptoir). Elle est l’affirmation – et lma démonstration par l’exemple, l’itinéraire et la vie du Christ – que nous sommes appelés à participer à la vie-même de Dieu. [1] Comprenez-vous ce que je viens de faire ? Jean, le mystique, Jean le favorisé, sinon le favori (mais aimer est-il favoriser ? ou distinguer, discriminer ? je crois que c’est plutôt de la part de celui/celle qui aime : approfondir, élargir), Jean insiste sur cet appel à l’intelligence que si souvent Jésus adresse à ses disciples qui le regarde, l’écoute, le voit faire et vivre. C’est un exemple que je vous ai doné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. . . Ce jour-là sera pour vous un mémorial . Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C’est une loi perpétuelle : d’âge en âge vous la fêterez. . . . Faites cela en mémoire de moi. L’éternité dans la tête, donc descendant au cœur : la mémoire du passé, le comportement au présent, l’attente de la venue du Christ, et ces jours-ci la récapitulation des prétentions de Jésus à être le rédempteur et Fils de Dieu, sa mise à mort par nous contre toite équité et contre toute procédure même humaines, sa résurrection avec le souffle coupé et donc le corps tranquille de tout le Samedi-Saint pour la contemplation. Madeleine au tombeau. Le cri de Pierre : participation et humilité, spontanéité et vulnérabilité, nous… alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête. La croix, les pieds, les mains clouées, la tête qui penche après l’interrogation, l’imploration, le cri. Plus tard, tu comprendras. Car nous comprendrons ! et d’abord cet exceptionnel sacrement de l’Eucharistie, banalisé par ceux qui persistent à « aller à la messe » (les talas. de l’université parisienne en 1900) et totalement ignoré par le « commun des mortels ». Ceci est mon corps, qui est pour vous. . . Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang . Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. Or, il s’agit de pain, rompu et distribué – en fin d’un repas festif mais « normal » et d’une coupe de vin, la énième sans doute de la soirée. Le contexte dramatique ne sera perçu que rétrospectivement. Quelle soirée cependant : Judas qui s’éclipse après un dialogue codé avec le Seigneur, le lavement des pieds rappelant une admonestation fréquente du Christ à ses disciples, mais ces petits faits avaient leurs précédents. Tout est là – dans nos vies – mais nous ne comprenons pas. La liturgie chrétienne, vêcue comme un temps d’arrêt et d’entrée … et aussi comme une épreuve proposée, moins distinctement que nos malheurs et épreuves petits ou grands, mais avec le sens à portée de nos cœurs, de nos intelligences, de nos mains. Ces jours-ci sont clé. En déduire pour moi, nous, nos aimés l’espérance sereine, et l‘urgence d’une révolte contre nos inerties, mon inertie, et contre le monde et nos sociétés tels qu’ils vont, inertes dans leur mensonge et leur cynisme : chaque jour, chaque heure en rajoutent. Vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Nos routes.

matin

Un autobus caillassé et incendié à Tremblay, pas de victimes, un autre agressé, tout cela hier. On apprend à cette occasion qu’un autre avait failli l’être la semaine dernière. Lien avec une opération de police dans le quartier dit du « grand ensemeble » : recherche de drogue, un million d’euros en liquide trouvés dans un appartement. Dires d’un des chauffeurs de bus, d’origine maghrébine : il s’agit sans aucun doute d’une réplique à l’émission de TF 1 rapportant les actions de police. Unique réaction : l’exercice du droit de retrait par les employés de la compagnie d’autocars ou autobus qui n semble pas la RATP (organisation des transports franciliens, censément au cœur de la campagne des élections régionales).

Je constate que la politique et les législations répressives et sécuritaires depuis huit ans ne produisent rien, en tout cas ni calme ni sécurité. Que les plans grandiloquents sur la ville et autres « plans Marshall » des banlieues n’ont aucune prise sur les réalités locales. Je dis que c’est une politique d’ensemble ne disvcriminant en rien, ni positivement ni négativement, la géographie française, et à fortiori urbaine ou péri-urbaine, qu’il convient de mettre en œuvre. A entendre l’urgentiste Patrick Pelloux, militant s’il en est, on a l’analyse du mal : la société par le chômage, par le cynisme des dirigants politiques et d’entreprises qui ont cause commune et se soutiennent mutuellement sans pour autant s’interpénétrer (car les affaires Pérol, Proglio et auparavant les parcours de Messier et de Mestrallet entre autres montrent que les défroqués ne viennent pas de la politique mais de la haute fonction publique), par l’absence de souci du bien commun et de la réelle amélioration du sort des Français sécrètent d’horribles violences psychiques, un déni de la dignité humaine, un racisme qui n’a rien à voir avec l’ethnie mais qui est le mépris des cooptés pour ceux que l’on considère comme feignants ou malchanceux. Une société de mépris et de violence, une société de non-droit appelle la violence individuelle et en groupe, dont une majorité de Français ne sont pas capables ce qui laisse au pouvoir en place toute la titude de continuer – avec des étiquettes : réforme, adaptation – un saccage ultra-rapide et sans précédent de l’héritage institutionnel, législatif et spirituel de deux siècles français. Puisqu’il n’y a plus de révolution politique, de marche vers les palais, il y a la banlieue qui prend date et en tout cas a le mérite, en notre nom à tous, de montrer que la politique sarkozyste – revendiquée comme argument électoral majeur avant 2007, depuis 2007 et encore pour 2012. La violence que subit le pays, se vit quotidiennement. Tous les demandeurs d’emploi le savent, toutes les études montrent que le « sauvetage » des banques n’a fait qu’aggraver leur politique répressive sur les « petits » comptes, sauf cas particuliers, et ne les a pas réengager dans le financement de l’économie. Toutes les études américaines – publiées – en France guère ébruitées, montrent que la reprise profitera sans doute à quelques secteurs, mais nullement au marché de l’emploi et que la tendance « lourde » continuera d’une économie de plus en plus virtuelle et indépendante du salariat, quoiqu’elle recherche forcément le consommateur, mais qu’elle a trouvé le susbtitut : la spéculation, actuellement et magnifiquement la spéculation contre les Etats … La France dont l’étranger se demande manifestement comment elle a pu élire celui qui nous incarne et représente si mal, donne désormais l’exemple d’un total déni de soi et d’une magnifique tradition. La discrimination ethnique pour les contrôles d’identité, les tentatives de légiférer en dehors de toutes les traditions humanistes d’une France censément co-inventeur avec les Etats-Unis des droits de l’homme, et rédactrice reconnue des grands textes universels depuis la Seconde guerre, la plainte en chœur pour les victimes de la Shoah mais le silence sur les camps de rétention, les reconduites violentes à la frontière, les massacres de Gaza et la politique sécuritaire d’Israël montrent notre cécité – pas de cris, pas de manifeste des intellectuels, pas de Sartre ni d’Abbé Pierre – que le travesti des politiques d’ouverture, énième degré du mépris puisque l’on achète les soi-disants parcours de conviction avec un portefeuille petit ou grand, Claude Evin pour appliquer en Ile-de-France les politiques de Bachelot …

Les attentats en Russie, dans le métro, clairement revendiqués par les Tchétchènes. Ambassadeur au Kazakshtan, fondateur de nos relations diplomatiques là-bas, j’ai vu que la pression populaire en Asie centrale, malgré la pression et le prestige de la Russie, est entièrement du côté des Tchétchènes, l’Islam n’est qu’un motif second de solidarité. C’est affaire d’indépendance et d’identité nationale, de décolonisation. L’ « Occident » qui consacre des milliards et des vies humaines, en pure perte, en Afghanistan où l’armée soviétique et le système communiste s’étaient essayés sans succès aucun, et qui le fait soi-disant pour sa propre sécurité et pour des idéaux libertaires : la burka ni à Kaboul ni à Paris … continue de courtiser, bouche cousue Pékin et Moscou. Notre guerre d’Algérie ne nous a-t-elle pas montré qu’on ne vainc pas un peuple, ne nous a-t-elle pas montré que la pression diplomatique et les condamnations explicites ou implicites peuvent être telles que nous avons abandonné la victoire militaire sur le terrain et même un million de nos ressortissants plus des dizaines ou des centaines de milliers de partisans pour tout simplement retrouver notre liberté d’action dans le monde et notre visage vis-à-vis de nous-mêmes. Une condamnation sans fard de la guerre tchétchène ou des génocides tibétain et ouïgour, notre retrait d’Afghanistan et d’Irak – sans doute avant nous la dictature, mais le désordre et la guerre civile sont de nous – changeront à terme quelques endroits de la planète et feront réfléchir des dirigeants qui ne s’appuient que sur le nationalisme de leurs peuples respectifs, ce qui n’est pas très rassurant pour nous. Sans compter les folies que nous commettons en vendant des biens d’équipements à ceux qui prenennt le monopole de nos approvisionnements en biens de consommation, les folies que nous commettons en ne concentrant pas nos mariages industriels dans la seule Europe : Arcelor, Péchiney ou les appels d’offre pour les avions ravitailleurs américains ne nous suffisent pas … il nous faut HSBC, Volvo ou un ancien ministre français du commerce extérieur représentant de Boeing …

Heuliez … cinq ou six milliards pour les banques, soixante-quinze en plan de relance (à l’investissement, alors que ce devrait être à la consommation), un fonds stratégique compris ou pas dans le plan de rlance, l’Etat et la région d’accord, et l’on n’est pas f … de trouver quelques dizaines de millions d’euros tandis qu’une bonne moitié de la pub. télévisée est pour des voitures, toutes fabriquées hors de l’hexagone…

L’augmentation du prix du gaz, pour sans doute financer de la « croissance externe » c’est-à-dire la libido des deux géants – de statut privé aujourd’hui ou tout comme – de l’eau et de l’énergie : Mestrallet et Proglio, avec le gateau de marchés entièrement captifs des collectivités locales aux consommateurs obligés … les comparaisons sont éloquentes. Pour un ménage avec enfants cuisinant au gaz, l’augmentation équivaut à deux mois de cantine, selon les communes, pour les enfants, et s’il se chaufe au gaz, au budget alimentaire de quinze jours à trois semaines.

Heuliez et le gaz. La gauche et la droite ne gagneront que par défaut l’une de l’autre. Elles ne répondent ni l’une ni l’autre aux Français. On débat depuis dix jours sur la politique écologique ou pas du gouvernement, selon la « leçon » des régionales. Alors que les questions simples seraient : où sont les milliards de la relance et des plans automobiles pour Heuliez ? comment augmente-t-on le gaz de 10% et les différents minima sociaux ou autre évaluation du point de retraite de moins de 1%. Et j’en reste à l’étalon que je me suis donné à l’automne : le Air Force One de Sarkozy (480 millions d’euros) équivaut à cinq fois le capital nécessaire pour Heuliez. La Quatrième République était une chambre close, mais à l’intérieur de cette chambre du moins y avait-il débat et démocratie. On n’entend rien au Parlement, que les échos de la pantalonnade : Sarkoy père peu digne et Sarkozy épouse n° 3 démarrent la rumeur que le président règnera ne se représentera pas de manière à ce que dans les huit jours le rameutage se fasse pour sa réélection en 2012, moyennant « pacte » majoritaire entre l’U.M.P. et on ne sait trop qui.

La révolte et le mépris pour ceux qui nous méprisent et nous prennent pour des c … est un début de joie. Il faut renverser toute une façon de penser, et pour cela renverser ceux qui la servent et qui se targuent de l’incarner au pouvoir, dans les entreprises, dans les médias, et il faut discerner l’alternative de fond qui est d’ordre mental des soi-disant candidatures de forme. Seule certitude, ces jours-ci : l’arbnitre de l’élection présidentielle est Marine Le Pen. On avance donc… car notre situation lamentable intellectuellement autant que socialement et économiquement remonte à la politique de Lionel Jospin non engagée et seulement gestionnaire (privatisation d’Airbus et affaire Vilvorde d’entrée de jeu, tolérance des « licenciements boursiers » chez Michelin) et à la réélection – déjà par défaut – de Jacques Chirac en 2002 : quinquennat de non-gauche, président soliveau ont produit Nicolas Sarkozy et un total désarmement idéologique.

Soir

Surréaliste : Brice Hortefeux à Tremblay imite jusqu’au ton de voix le Sarkozy de la fameuse séquence de Novembre 2005, si choquante à l’époque que Chirac par contraste en prononça son meilleur discours. Imitation du maître au moment où celui-ci fléchit. Hier, réception de députés (U.M.P.) à l’Elysée : il n’y a plus de Parlement, il n’y a pas de Premier ministre et le maintien du bouclier fiscal est réitéré, mais aujourd’hui une quinzaine de députés (étiquetés villepinistes) déposent une proposition de loi pour le suspendre, et se font fort de rallier assez d’U.M.P. pour faire l’appoint du vote socialiste qui ne fait évidemment pas de doute. La police déloge dans le VIème arrondissement quelques deux cinquante travailleurs en CDI mais sans papiers, qui réclament leur régularisation et semblent appuyés par leurs employeurs (du B.T.P.), Besson là aussi du carré des fidèles affirme qu’au contraire les sanctions, les aggravations d’amendes et autres pour ce genre d’employeurs sont en gestation et que les reconduites vont s’amplifier. – Le Canard rapporte de façon très vraisemblable un déjeuner Balladur-Sarkozy : rôles et rangs inversés depuis 1995 … recommandation de présidentialiser la fonction et de revenir à ce que souhaite l’électorat de droite. Ce sont des conseils d’homme d’Etat : paraître et suivre …

Surréaliste : dimanche, Obama promettait la victoire à ses troupes en Afghanistan, comme si ce n’étaient pas celles-ci qui avaient seules charge et possibilité de la remporter, et ce soir c’est Medvedev au Daghestan qui assure que les terroristes seront anéantis. De telles cécités sont touchantes, si elles n’entraînaient autant de morts, et aussi de dépenses.

[1] - Exode XII 1 à 14 passim ; psaume CXVI ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XI 23 à 26 ; évangile selon saint Jean XIII 1 à 15