lundi 31 mai 2010

Inquiétude & Certitudes - lundi 31 mai 2010



Lundi 31 Mai 2010

Prier… [1] Paul, apôtre des Gentils, a-t-il connu Marie ? Soyez joyeux avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui pleurent, écrit-il à ses correspondants, aux siens. Car Marie c’est d’abord la communion : à Dieu, à sa cousine qu’elle va visiter pas pour vérifier ce qu’a dit l’ange (enceinte, elle sait l’être maintenant…) mais pour l’aider à la naissance du Précurseur (celle-ci enceinte de six mois à l’Annonciation, et Marie demeura avec Elisabeth environ trois mois), à nous tous, Cana, le cénacle à la Pentecôte, le calvaire… Marie à l’ange avait posé des questions, et dit l’évidence : sa disponibilité, mais sa reconnaissance et la divination de son rôle dans le plan divin, elle le chante en famille avec sa cousine. Confiance de Joseph qui la laisse partir et qui va la retrouver enceinte, alors même qu’elle a quitté son regard. Elisabeth a compris : comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? pas seulement ma cousine. Heureuse, celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. Or, Marie, quand Gabriel pénètre chez elle et lui parle, n’attendait rien, ne demandait certainement pas à tomber enceinte. Quant au fait de l’être, ce n’est pas affaire de foi. La foi de Marie, c’est sa foi dans le destin, l’identité de Celui qu’elle va mettre au monde. Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut.

Gaza… cynisme et réalisme d’Israël. Cynisme et réalisme ? de ses soutiens.

J’apprends la « chose » d’abord par un billet de mon talentueux ami Olivier Brisson : Apparemment en manque de matériel, Israel a décidé de confisquer 100 maisons préfabriquées, 500 fauteuils roulants et du matériel médical arrivant par bateau pour Gaza... Le 28/05/2010. – Puis d’une amie journaliste, souvent très engagée et payant de sa personne, je reçois un faire-suivre : Ce soir 18H30 devant l'ambassade d'Israël. Fse. Le 31 mai 2010 07:16, Gösta Gustafsson a écrit : Salut! Sur les bateaux chargés de médicaments pour le Gaza attaqués par l'armée israelienne ce matin avec une dizaine de morts comme résultat provisoire se trouve au moins un parlementaire suédois et l'écrivain Henning Mankell. A cause de la censure israélienne on ne sait pas encore si'ils font partie des gens executés. /Gösta.
J’y réponds : C'est effectivement beaucoup trop.Il n'y a plus de "processus de paix" depuis l'assassinat de Rabin. Solution : un Etat de palestine pluri-ethnique et mutliconfessionnel où la sécurité des personnes et des biens est du droit interne sans discrimination raciale, religieuse et autre, et non plus d'un Etat dominant les velléités de plusieurs fragments d'Etats. Lâcheté du reste de la nation arabe, hypocrisie des pro-Palestiniens dans l'Union européenne, subordination chronique de la Maison blanche aux lobbies (pas seulement juif), cynisme total de quelques-uns dont NS réélu à coup sûr grâce à DSK plombant Aubry., ce qui nous ramène au lobby - cette fois-ci très caractérisé et pas honteux d'être identifié - en France. Jérusalem - gestion Nations Unies inspirée par un collège des trois religions. Au besoin (fiction ?), délocalisation de la papauté à Jérusalem. Un moment de Gaulle avait milité - la guerre froide et l'excès de privilèges et d'indiscrétion américaine à New-York - pour que le siège des Nations Unies soit à Berlin réunifié mais "ville libre" et fais circuler à mes correspondants quotidiens selon un registre spirituel, et à mes amis Mauritaniens.

Un de mes amis à l’AFP me précise que : Selon la presse suédoise, Hennig Mankel n'était pas à bord du convoi humanitaire, la police lui ayant interdit d'embarquer à Nicosie samedi et mon éminent mentor qu’est Edgard Pisani me courielle : Merci de cet envoi intéressant par son optimisme même. Un de mes amis mauritaniens, mais résidant en France, me fait observer : "Solution : un Etat de palestine pluri-ethnique et mutliconfessionnel où la sécurité des personnes et des biens est du droit interne sans discrimination raciale, religieuse et autre, "Vous rendez vous compte que si effectivement il n'y a plus de place objective que pour un seul Etat, la solution idéale que vous posez, signifie la mort de l'Etat juif tel que chèrement gagné par Israël. Amitiés

Je réponds : Bien évidemment, cher S.. Ils ont eu plus de soixante ans en tant qu'Etat pour se faire accepter, et auparavant autant de temps sans être Etat pour se faire accepter comme simples immigrants. Ils n'y sont pas parvenus, c'est leur dernière chance de rester sur cette terre de Palestine. L'existence d'Israël a en plus rendu difficile leurs relations dans des pays musulmans où ils vivaient en bonne intelligence depuis des siècles. Ils n'ont pas saisi plusieurs fois leurs chances : il y a eu Rabin, il y a eu la négociation ultime sous le patronage de Clinton, à la fin des mandats de celui-ci. Rien n'y a fait. L'Etat que je préconise (après Habache...) est leur dernière chance. Ils ne la courront évidemment pas. Les Croisés ont tenu deux siècles, pas trois. Le président Moktar Ould Daddah était convaincu qu'ils ne tiendraient pas et que les Palestiniens sont, de tous les Arabes, les plus fins et les plus capables.

Je regarde les dépêches de l’A.F.P. et suis sidéré. Nettanyahou autorise le feu et l’assaut à la veille de rencontrer censément Obama à la Maison-Blanche : à 19 heures 35, le rendez-vous n’était pas encore annulé. Sarkozy se donne les gants de condamner l’usage disproportionné de la force, ce qui n’engage strictement à rien, cf. de Gaulle en Juin 1967 et en Janvier 1969. Sur notre scène intérieure, re-voici Alain Juppé, qui est vraiment sur la ligne de départ avec son offre pour 2012 dès que Sarkozy a paru faiblir vraiment : intervenir sur le sujet et le premier n’était pas indispensable, sauf pour démantibuler une UMP avec Lefèvre ou selon tout l’appareil cherche à imposer une lecture tout à fait favorable à Israël : on déplore évidemment les morts mais les provocateurs sont les Palestiniens…

Le paradoxe pas assez commenté du principat de Sarkozy – apparemment pourfendeur de la justice et de ses divers appareils – est que l’on est entré dans le gouvernement des juges. Notre politique intérieure est dominée par des procès en corruption ou en abus d’autorité (Chirac, Villepin, Pasqua et autres). Et la législation, votée sur ordre par le Parlement, est désormais sous contrôle continu (et souvent censurée) du Conseil constitutionnel : la saisine par les parties à un procès reste encore à roder, mais les anciens modes fonctionnent à plein : retraite des combattants natifs d’outre-mer, garde à vue, tout ce à quoi tient le gouvernement.

Le sommet France-Afrique : pour le moment rien, car la pétition africaine de participer à une gouvernance mondiale suppose que celle-ci existe, et surtout qu’elle soit assorti d’une instance délibérative, ce que l’Afrique aurait beau jeu d’imaginer et de faire évoquer. Il est patent – mon expérience mauritanienne – que quand elle est associée à des procédures européennes, l’Afrique pâtit de la relation « spéciale » avec l’ancienne métropole, et qu’elle-même ne s’est pas distinguée dans l’aide à la démocratie et à la légitimité quand celles-ci sont en question chez elle. Des chiffres donnés en parallèle. La Chine donne 10 milliards d’aide publique, et en prévoit une trentaine pour le développement, rien que pour l’Afrique (d’où viennent ces liquidités ?). La France, hors pétrole qui est angolais et nigérian plus encore que gabonais, a très peu de commerce extérieur avec l’Afrique sub-saharienne, et moins encore avec celle d’expression française. Quant à l’aide publique de notre part, elle est de six milliards pour l’ensemble de la planète.

[1] - Sophonie III 14 à 18 ; Paul aux Romains XII 9 à 16 ; cantique d’Isaïe XII 2 à 6 passim ; évangile selon saint Luc I 39 à 56

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