mardi 3 août 2010

Inquiétude & Certitudes - mardi 3 Août 2010


Mardi 3 Août 2010

Prier… [1] Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules. La veille au matin, il avait appris la mort du Baptiste et avait voulu se retirer, changer de rive mais la foule, la multiplication des pains. Retour au projet initial, nouvelle traversée, mais effectuée de manière cette fois mystérieuse. Il renvoit ses disciples dont on ne sait ce qu’ils pensent : fera-t-il le tour du lac, à pied forcément ? il renvoit les foules. Quand il les eut renvoyées, il se rendit dans la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. Il a dû raconter cela ensuite aux disciples pour que cela soit consigné. Traversée du lac comme à la suite des disciples, qu’il rejoint en marchant sur la mer. En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Le miracle en chaîne, mais des dialogues : Confiance ! c’est moi, n’ayez pas peur ! – Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur l’eau. – Viens ! – Seigneur, sauve-moi ! Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? – Vraiment, tu es le Fils de Dieu. Jésus saisissant par la main le chef de sa future Eglise, toute l’humanité, l’eau, la tempête, la civilisation des lacs, la guérison des malades chaque jour, la frange de son manteau, et tous ceux qui la touchèrent furent sauvés. Le rythme du salut, de la grâce, et Jésus tellement homme que la vie continunant dans le groupe qu’il a formé avec ses disciples et les saintes femems, plus sans doute des allées et venus, le tout pérégrinant, avec festins parfois à l’invitation de quelque riche personnalité curieuse de celui dont on parle, et les nuits à la belle étoile, tout cela faisant que chacun oublie qui est Jésus, distance, intimité, mais Il est là. Et l’on suit, plus à l’aise avec sa personne qu’avec son enseignement. Les guérisons n’étonnent plus ses proches, c’est le médecin à succès de son époque, mais ce qui Le fait de temps à temps, à l’improviste, devenir surnaturel aux yeux des disciples, les surprend toujours. Aujourd’hui, nous sosmmes plus affamés d’extraordinaire que de la banalité quotidienne, or Jésus a été d’abord et banalement quotidien, incarné selon la promesse transcrite par Jérémie : Je lui permettrai d’approcher et il aura accès auprès de moi. Retour au silence, jour et paysage transparents comme une eau claire, un ramier soltaire surle plus haut de l’arbre mort. Immensité mysérieuse du matin.

matin

Appeler un chat un chat, voir et dire.

Le discours de Grenoble. Sécuritaire. Du jamais entendu en France, Vichy l’a fait mais vérification à opérer, le Maréchal lui-même n’en a pas fait un objet exprès de discours. Deux objectifs, faire oublier par un péché un autre bien plus nocif : l’affaire Woerth. Le péché – dénoncé unanimement par l’opposition, par les associations, par les tenants des droits de l’homme, par les juristes – peut rapporter les voix du Front national : pari… car Marine ne se laissera pas plumer et que son électorat ne croit plus en celui qu’il a contribué à porter au pouvoir. Je remarque que le souci – à droite – de cet électorat est tel que ni Alain Juppé ni Dominique de Villepin, prêts à prendre la relève de Nicolas Sarkozy s’il déclare forfait ou devient compétitif dans son propre camp, ne le critiquent pour ce discours, ces mesures annoncées auxquelles rajoute Brice Hortefeux. On voit bien d’ailleurs la bande qui – dans les années 30 – aurait les fascistes à la française : Xavier Bertrand, Estrosi, Hortefeux, Lefebvre et je dois en oublier, dans une moindre mesure Chatel, et coupables par omission alors qu’ils voient et savent : Alliot-Marie et Kouchner. Besson devient prudent, quoique ce soit son domaine.
Après Badinter, l’éditorial du Monde rappelant aussi le « fiasco » du débat sur l’identité nationale. Personne ne dit ce que tout le monde ou presque sait : quel culot pour un fils d’immigré (le père n’a la nationalité qu’en 1947) que d‘introduire en droit français une distinction selon l’origine et en fait l’arbre généalogique et l’ancienneté. Bien évidemment, il n’y aura pas de majorité pour réviser la Constitution et faute de celle-ci, le Conseil constitutionnel va censurer à tour de bras. Sarkozy a parlé trop vite mais comme il nous a désappris la mémoire – personne, sauf mon journal de référence depuis mon adolescence, n’a évoqué le débat sur la nationalité, donc – c’est sans conséquence, croit-il. Autres exemples : ainsi, la promesse de gratuité pour les lycéens français à l’étranger dans nos établissements, calcul au Quai = 40% du budget total du Département ? ou de l’action culturelle ? en tout cas beaucoup au point que c’est impossible. Le lapsus de Pierre Messmer à Blois avant les législatives de 1973 : deux mille crèches, au lieu de deux cent, mais on fit les deux mille.

Ce qui n’est pas dit est tout simple : Sarkozy reste légal, mais il devient ou est déjà devenu illégitime.

Aussi crûment… les Etats-Unis s’apprêtent à attaquer l’Iran. Il est vrai que ce n’est pas la première fois. La troisième guerre mondiale par surprise… abstention de la Chine, probablement aussi celle de la plupart des Arabes puisque sunnites… mais la Russie certainement partie prenante… sauf à réussir le renversement du régime de Téhéran en quelques heures et sans avertissement. Le fisaco diplomatique s’il devait y avoir des préalables. La politique extérieure et militaire des Etats – isolationnisme ou hégémonie (ce qui erst analogue, puisque dans un cas on ne se mêle de rien, c’est-à-dire qu’on n’écoûte personnelle, et dans l’autre on se mêle de tout mais on continue de n’écoûter personne) – est bipartisane. Les différences entre républicains et démocrates sont d’ordre social et économique, financier avec Obama, mais ni militaire ni diplomatique : le secrétaire à la Défense de Bush junior est celui d’Obama, sans solution de continuité…


soir

Ainsi, Sarkozy pourrait mourir de ce dont il est né : les thèmes sécuritaires et les voix du Front national.

Ou de Woerth, comme attendu depuis deux mois… Dernière heure : Libération publie une lettre de Woerth montrant son intervention pour le dégrèvement fiscal de la succesion du sculpteur César, dont l’exécuteur testamentaire était donateur de l’UMP. Cette fois, c’est cuit. Pour moi, les soupçons – en dehors du côté serre-la-vis aux autres en rigueur budgétaire qui ne lui coûte rien à lui – ont commencé quand j’ai appris que son fils était à son conseil municipal à Chantilly et faisait virer les douaniers n’ouvrant pas assez vite la porte du ministère qu’il voulait pouser en pleine nuit pour aller coucher dans l’appartement de fonction de son Papa. Le remaniement ministériel a donc déjà commencé.

[1] - XXX 1 à 22 ; psaume CII ; évangile selon saint Matthieu XIV 22 à 36

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