mardi 7 septembre 2010

Inquiétude & Certitudes - mardi 7 septembre 2010

Mardi 7 Septembre 2010


Prier…
[1] il passa la nuit à prier Dieu. Le jour venu, il appela ses disciples, en choisit douze. Il y avait eu les vocations de chacun, quelques-unes nous ont été racontées, pas toutes. Il y a le choix ensuite. Redondance ? étape. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une foule de gens venus de … Ambioance déjà de la Pentecôte. Prière, isolement, appel sur la montagne. Jésus ensuite à la portée de tous, au point que toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous. Constat physique et qui n’est pas de foi. Les évangiles narrent l’impossible sans paraître s’en étonner sous la plume de leur scripteur. Ils sont installés, et nous installent dans une certaine dimension, ils sont de foi. Le texte « produit » son effet, de même le toucher du vêtement du Seigneur que dans la foi, quoique les faits interrogent, l’enseignement n’est étonnant que scruté, mais ces foules sont tellement évidentes, permanentes. La suite n’est qu’après les évangiles et la Pentecôte : au nom du Seigneur Jésus Christ et par l’Esprit de notre Dieu, vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous êtes devenus des justes. Les évangiles disent des appels et des réponses, des interrogations et un relationnement à Dieu, mais pas des conversions de mœurs, sauf dans le cas des riches abandonnant tout. La Samaraitaine, la femme adultère, Marie-Madeleine changent-elles de conduite à la suite de la décisive rencontre. Evidemment, ce n’est pas à dire. Mais Paul a affaire avec nous : c’est vous qui pratiquez l’injustice et le vol. Alors, il y va. Je reçois des courriers ou des échos de courriers : l’Eglise doit se contenter de prêcher l’évangile et ne pas se mêler de ce qu’il se passe. Parmi les manifestants de ce matin, il est évident qu’au contraire elle était comprise, et notre évêque est celui chargé de la pastorale des Roms. Ne savez-vous pas que ceux qui commettent l’injustice ne recevront pas le royaume de Dieu en héritage ?

petit matin

Je vais natuellement à la manifestation de Vannes, chef-lieu de mon départemebnt de résidence. J’y étais déjà pour des régularisations de sans-papier autour de 2000, puis entre les deux tours de l’élection présuidentielle de 2002. Manifestations très différentes l’une de l’autre, militance d’un côté, préparée par des réunions entre diverses associations soutenant els droits de l’homme et individualités, moi par exemple, abstention du Parti socialiste à ces réunions… puis débouché en mairie, et de ma part courriers et démarches oppressantes au cabinet du préfet. Conbre Le Pen, tout était facile et pas drôle, on allait voter en messae Chirac alors qu’il n’y avait pas le moindre danger « fasciste » et qu’il aurait fallu laisser le président sortant dans son si médiocre score du premier tour. J’ai donc voté blanc. Parisien pendant les manifestations contre la loi Fillon, les retraites déjà, la CFDT avait étonné. Avec ma femme et notre petite chienne cravatée de rouge, la plupart des manifestations parisiennes en Novembre-Décembre 1995, ambiance pouvant rappeler 1968 par la paralysie générale et par l’entraide pratique pour les transports entre inconnus. 1968, le général de Gaulle, déjà décidé à aller à la place de la Concorde mais convaincu que ce sera pour un combat physique avec les communistes – alors jugés négativement et certainement bien plus nombreux. Je suis sur le point de partir, j’habite chez mes parents avenue Hoche, parc Monceau, la Concorde n’est pas loin, j’entends que de Gaulle va parler. Noir et blanc, photo fixe de la cour de l’Elysée. Jeudi 30 Mai, le matin le directeur des études à l’E.N.A. Jean-Jacques Dupeyroux, m’a dit que l’on allait à la guerre civile, que els chars roulaient vers Paris, cernaient la capitale… j’y avais peu cru, je voulais que de Gaulle reste, il est resté, mais battu onze mois après à mon chagrin il ne laisse comme legs incontestable que sa démission, la démission de tout homme politique quand il ne recueille plus la majorité des suffrages, expression d’une confiance générale. Le socle n’est plus le 18 Juin, mais ce 27 Avril, une défaite qui exonère les successeurs de toute fidélité au prétexte qu’il leur faut d’abord obéir aux conditions de leur propre élection.

Mai 1968, paradoxalement à l’origine de cet engrenage de la pétititon individualiste et de l’arrivisme général au mépris de toute solidarité. La revendication libertaire a abouti à la perte de tous repères, de toutes références de société ou de dialectique historique. Les dirigeants – aujourd’hui – du pays ou des entreprises, les culottés et les nouveaux riches sont enfants – actifs ou passifs – de cette révolution qui, je crois, n’est pas encore identifiée comme telle. Le passage à l’individualisme, le culte de l’argent, la passion – autant chez les femmes, désormais que chez les hommes - de « réussir » (ce qui se mesure en termes de notoriété et de reconnaissance d’autrui, et non d’estime tranquille de soi-même).

Nicoals Sarkozy venant de cette mutation – certainement pas définitive mais actuellement triomphante – joue aujourd’hui son projet, c’est-à-dire sa réputation de ne pas reculer, son caractéère, sa crédibilité personnelle. A vrai dire, il a reculé l’an dernier pour son fils, j’en ai été étonné. Le culot allait marcher, on avait déjà l’argument Woerth : la compétence quels que soient les handicaps qui apparaissaient, apparaissent. Et comme il ne reculera que par force, il jouera alors – seconde ligne – sa crédibilité présidentielle, répondre de l’ordre public.

fin de matinée

Décidé à aller manifester, je tarde à m’enquérir des lieux et heures à Vannes. A ma mairie – trois mil cinq cent votants – on n’e sait rien. Ma chère femme découvre un site, c’est à la Rabine, comme d’habitude, que l’onse retrouve mais à dix heures. Il est onze quand je pars. France-Infos. ne diffuse que des bulletins, le reste des programmes remplacé par de la bande musicale. Une centaine de villes ont organisé des manifestations, les six raffineries de Total sont au débit minimum. 11 heures 30, je me gare dans un parc d’hôtel près de la préfecture, de là je peux aller aussi bien au port qu’en ville. Deux « gardiens » de la paix, au hasard j’aborde le second, débonnaire, la rue est déserte, il interdit tranquillement le trafif puisque – m’indiqueit-il la manif. Remontant la rue Thiers et allant vers l’avenue de la Paix passe non loin. Il estime qu’il y a des choses qui ne vont pas mais que le projet passera de toutes manières, acquis à la fin de l’année. Je le chatouille sur les baisses d’effectif dans son corps, mais il ne mord pas. Queqlques cent mètres plus loin, virage du cortège, plutôt lent, silencieux, drapeaux verts et ceux de la CFDT orange. La préfecture est ignorée, mais à mon retour, je verrai décadenasser des chaînes imposantes : on avait quand même tout envisagé. Comme le cotège vient de la vieille vlle et que els ruelles sont étroites et coudées, impossible de me faire une idée avant la rue Mené montant vers la mairie, tous els âges, y compris des poussettes d’enfants, mais pas les étudiants (population que j’estime à cinq mille soit 10% du total, mais la ville est moins importante que Lorient, à tous égards) ni les adolescents. 11 heures 45, on s’attroupe sur le terre-plain dont les voitures n’ont aps été enlevées, de la mairie, l’hôtel de ville de François Goulard. L’escalier entre les lions est occupé par les portge-drapeaux et autres notoriétés. On s’adossse aux voitures, il fait plutôt beau. On nous évalue, au micro, à 15.000, on serait le double à Lorient, on est 400 à Pontivy. Pas de distruburion de tracts, le programme PS eût été logique à distribuer, ainsi que ceux des autres partis d’opposition. Pas de slogans bruyants, une caricature discrète de Sarkozy selon Le Monde, une parodie de Légion d’honneur portée par un autre avec une lettre de remerciements à Woerth, pasde pancartes sauf pour la santé, qui indiquent la provenance des manifestants. Midi… les renforts, la CGT, tambours et divers instruments qui changent l’ambiance. Prise de parole unitaire, le représentant de al CGT, un peu enveloppé, bienveillant et vieux routier de la manif. comme exercice, discours lu et bien. Raisonnement, en trente ans, la part des salaires dans la richesse nationale, soit 173 milliards représentant plus de 50 milliards de cotisations de retraite, à quoi ajouter quelques 30 milliards perdues par le régime des retraites selon des exemptions de charges sociales. Analyse de haut et indépendante du projet gouvernemental, que je trouve bien venue. Les parlementaires n’ont pas voulu recevoir les syndicats mais quelques lignes d’une lettre de François Goulard sont lues, sans applaudissements. Conclusion : « l’avenir des retraites est entre vos mains… La lutte continue … le sept dans la rue, le huit on continue. ». Pas de slogan extrême, calme général. Cela faisait même assez funèbre quand j’ai pris le cortège. Cela veut-il dire tristesse et résignation ? je ne le crois pas, des gens adultes : s’ils se sentent en force, ils vont persévérer.
Conversé, essayé ma tactique du vote Marine Le Pen pour éviter à Sarkozy le second tour. Convictions de ems interlocuteurs que la gauche l’emportera au second tour quelle qu’en soit al configuration, conviction aussi que DSK ne sera pas acheté s’il ne peut être candidat. Mais dans le calme, il m’est répété que Sarkozy est haï, comme cela n’est jamais arrivé à un personnage politique, a fortiori au président en place.
Suit un appel pour une jeune Kurde en apsse d’expulsion, son compagnon évanescent n’a pas fait le nécessaire pour les papiers ou la naturalisation, quoi qu’elle en ait deux enfants. Son retour au pays, Kurde et mère célibataire, c’est l’envoyer sinon à la mort du moins à une vie très difficile. Je prends le téléphone de la permanente dy RESF, nous nous reconnaissons : des expulsions de Turcs il y a dix ans, j’avais en préfecture évoqué pour le secrétaire général de l’époque… Maurice Papon, l’ambiance… j’essaierai de convaincre le préfet, quoique je ne le connaisse pas et qu’il n’ait pas accepté de me recevoir comme je le lui demandais à sa prise de fonctions.
Estimations divergentes pour le taux de grévistes à l’Education nationale et à la SNCF, mais il est clair que c’est beaucoup plus que le 24 Juin.

début de nuit

On ne peut encore rien dire des conséquences politiques de cette journée, sinon qu’ily a eu probablement plus près de trois millions de manifestants que du million et demi, comptés place Beauvau. Le débat à l’Assemblée nationale ne semble pas avoir été conflictuel. On est donc en observation mutuelle.

Pendant les manifestations, nouvelle que la Suisse accepte de coopérer pour l’affaire Bettencourt, que Tapie récupère 250 millions d’euros, ce qui lui double la mise d’il y a deux-trois ans et qu’en regard Le Floch-Prigent retour en prison. Je suis frappé de ce que les commentaires aux dépêches AFP sont particulièrement haineux contre les chefs syndicaux et contre l’appareil socialiste. Sarkozy n’a réagi qu’incidemment et à côté : pas de hausse d’impôts.

[1] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens VI 1 à 11 ; psaume CXLIX ; évangile selon saint Luc VI 12 à 19

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