lundi 18 octobre 2010

Inquiétude & Certitudes - lundi 18 octobre 2010


Lundi 18 Octobre 2010

Prier… la position psychique de dédoublement et d’arrangement inimaginables quand on n’est pas en situation mais qui doit être celui du religieux en concubinage ou ayant cédé aux tentations et à ses penchants pédophiles, ne fut-elle pas celle de l’Eglise pendant la colonisation et devant des abus manifestes à tel moment ou à tel endroit, notamment en Afrique subsaharienne (cf. l’admirable document d’histoire et de discussion diffusé hier soir par France 5) ? et n’est-elle pas encore la sienne, chaque fois qu’elle est « du côté des puissants » (Jacques Gaillot) ? Je le crois, c’est bien parce qu’elle est humaine, qu’elle est nous, qu’elle est historique, mais…
[1] dans toute ville où vous serez accueillis, mangez ce qu’on vous offrira. Là, guérissez les malades et dites aux habitants :’Le règne de Dieu est tout proche de vous’. Les recettes de l’évangélisation ? être totalement pauvre au point d’arriver sans provision, savoir se faire accueillir, tel que l’on est et tels que sont ceux qui m’accueillent, accepter circonstances et accueil, faire tout le bien possible et l’annonce n’est donnée qu’en conclusion : elle consiste à éveiller l’attente, à confirmer la légitimité et le dénouement de cette attente. Rien à dévoiler ni à raconter, faire attendre, éveiller le désir: venant de nous ni initiation, ni rite, ni révélation sinon la prédication d'une proximité. Il est proche de ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent en vérité. Et Paul, nous faisant connaître à travers les siècles, les noms d’une partie de son équipe, dont Luc aux multiples capacités, celle de l’écriture, de l’historiographie et de l’enquête, juif de culture grecque ? médecin aux approches professionnelles scientifiques… et Paul ayant livres, surtout les parchemins. Ils annonceront aux hommes tes exploits. Voilà. N’emportez ni sac ni argent ni sandales, ne vous attardez pas en salutations sur la route… ne passez pas de maison en maison. Jésus est un homme, un homme précis, mais (aussi) il est le Christ : le Seigneur, lui, m’a assisté. Il m’a rempli de force pour que puisse jusqu’au bout annoncer l’Evangile, la Bonne nouvelle

matin

L’enjeu pour les grévistes comme pour le gouvernement : l’opinion publique, comment l’avoir de son côté. Qui gêne le plus les Français, leurs gouvernants ou les grévistes ? Mais si l’opinion publique prend parti pour les grévistes, contre le gouvernement, comment le savoir ? et qui doit le savoir ? le gouvernement ? ou l’opinion elle-même ? On est aux racines de la démocratie. Aucune manière de savoir l’opinion publique puisqu’il n’est pas question de referendum sur les retraites ou quoi que ce soit, puisque les oppositions dans la rue ou dans l’hémicycle sont daubées et méprisées. Alors ?

Le député-maire de Maisons-Laffite dans son dernier communiqué : la retraite prise en otage… je lui réponds vivement.
Cher député-maire, je ne vous suis pas du tout. Le pays est mal présidé, et par voie de conséquence pas bien gouverné depuis 2007. C'était médiocre avant, mais ce n'était pas méprisant pour les citoyens, pour l'opposition et les opposants. Ce n'était pas autant m'as-tu vu ? et grotesque.
Il est certain que faute d'être tranquillement et ouvertement traitée, la question des retraites est maintenant enrobée pour les grévistes et les manifestants de l'ensemble d'une réprobation dirigée précisément contre Nicolas Sarkozy. "On" n'en peut plus et quant à moi l'addition de mes griefs est lourdissime de la Constitution à l'Afghanistan, à la Françafrique, au discours de Grenoble et à la cécité quant à une véritable mise en commun européenne de l'ensemble des questionnements sociaux, fiscaux, éthiques et économiques.
Donc, le plus vite Sarkozy s'en va, si possible avec anticipation de l'élection présidentielle, le mieux ce sera.
Comment fallait-il faire pour les retraites ? n'avoir de projet a priori que pour le mettre en table-ronde : syndicats, tous partis politiques représentés au Parlement, experts, administration, gouvernement. Sans pression et sans préséance, avancer avec méthode : accord sur les diagnostics et perspectives en finances et budget, accord sur la démographie (avec l'alternative majeure, décisive d'une véritable politique familiale et nataliste) et ensuite ouvrir les alternatives de solution : âges légaux, décote, annuités et autres. Cela sans vouloir jouer, par cette réforme, le bilan d'un quinquennat ou d'une capacité à réforme, tous deux calamiteux et agressifs.
Je suis convaincu que l'on aurait - là - inauguré une méthode non conflictuelle et donc fondatrice. S'il y a d'ailleurs une remise à plat par dénérescence de la situation actuelle et de l'épreuve de force où jusqu'à présent c'est le gouvernement qui bloque et si peu les grévistes et manifestants, c'est cette méthode-là qui devra être mise en oeuvre.
... et bien entendu, Eric Woerth devrait être inéligible pour dix ans. Il est vrai que sa position vis-à-vis de Nicolas Sarkzoy aujourd'hui est exactement celle que ce dernier avait avec Edouard Balladur en campagne présidentielle...
Vous le savez.
Chaleureusement.

milieu d’après-midi

Trois cent lycées bloqués selon le ministère de l’Education nationale, et huit cent selon les syndicats lycéens, lesquels sont admis ce soir à la réunion de l’intersyndicale. Manifestations dans toute la France, de plus en plus ardentes, avec des scènes de guerilla urbaine à Nanterre et à Lyon. Commentaire du ministère de l’Intérieur, deux cent casseurs arrêtés, à peine moins que samedi. Christian Fouchet avait évoqué la pègre dans le dernier de ses discours télévisés en tant que ministre, le mot pesa sur lui mais pas sur les manifestants. Tandis que le gouvernement dément depuis deux jours en boucle qu’il n’y a pas et qu’il n’y aura pas de pénurie de carburant (« l’Elysée ne veut pas de pénurie »), la profession indique que 20% des pompes à essence sont à sec et je constate des queues de cinquante-cent voitures à chacune des stations que je vois (grande surface ou voies rapides). Les deux raffineries sont à l’arrêt. Trente deux réseaux urvbains en grève demain et la moitié seulement du trafic ferroviaire assuré..

soir

Je reprends chez France-Télécom. un téléphone portable, le mien noyé (la carte SIM priuncipalement) pour avoir voulu rattraper des boules de celluloid qu’avaient joliment lancées notre fille et une de ses amies en descendant à la plage, jolie tableau d’une baie très grande, déserte et des boules de couleur par ciel et mer d’orage, glissant vers l’eau. Deux employés viennent dans la boutique en prendre l’ambiance, l’un pour des accès ADSL – nous n’y sommes toujours pas éligibles, l’autre agent non plus en pays de landes au cœur de la Bretagne, il n’y a plus d’aménagement du territoire depuis trois décennies, sauf dans les intitulés ministériels par éclipses – et l’autre pour voir le débouché des créations de services élaborées sur son propre lieu de travail. C’est avec ce dernier que je parle confirmant la vague de suicides, trois l’an dernier, et la méthode désormais courante dans nos entreprises, le harcèlement en termes d’objectifs et en entretien de justification ou explication de la contre-performance. Ceux qui n’ont de foi que dans le travail sont les plus vulnérables. L’analyse du travail en termes exclusivement financiers pour le salarié ou au bilan, n’est menée que de l’extérieur. La vie et le rendement sont ailleurs, le bien-être ne se chiffre et ne se modélisent pas. Avec les points accumulés et moyennant un réengagement de fidélite pour deux ans, j’ai l’appareil pour quinze centimes. Que je n’ai pas sur moi, je propose à la criée un timbre, le courant, à cinquante-huit centimes, mais le premier des agents, qui se trouve habiter dans mon village et avait entendu parler de moi dans mes campagne électorales d’antan, me donne vingt centimes. Je gagne donc à l’opération cinq centimes, et fais inaugurer l’appareil par notre fille appelant sa femme. Notre fille qui stabilise de la main plaquée contre mon écran « brisé » d’ordinateur, la partie qui était folle, ce qui me donne un peu plus de manoeuvrabilité. Sur le nouveau téléphone portable, elle a déjà inventorié plusieurs jeux : cinq ans et onze mois, mais la méthode semi-globale pour l’apprentissage de la lecture, pratiquée actuellement au lit en alternance par ma femme et moi, est laborieuse, se comprend mal et ne se justifie pas par des résultats rapides d’un soir à l’autre.

Portables… le SMS ne produit ni l’orthographe ni la grammaire, le dialogue recherche ou entretenu est-il narcissime ou début de société ? Internet, la rumeur ? la documentation active ? la démocratie par culture et indépendance de chacun au lieu des solidarités d’antan, les débats en ligne où forcément chacun peut garder la parole sans interruption ou la prendre à son gré, la lecture plus tonique que l’ouïe ? Les générations totalitaires de penchant, et celles démocratiques d’élan et d’ancienne espérance. Il me semble que toutes les technologies nouvelles depuis la radio, la télévision et maintenant le virtuel pour le moment sur écran, ensuite ? sont ambivalentes pour la démocratie, la dignité de l’homme (et de la femme), la solidarité. Cela put basculer d’un côté ou d’un autre, les pays dits développés, le nôtre par exemple, me paraissent plus vulnérables à cette ambiguité, qui permet un vocabulaire glorieux et rassurant, et plus enclines à tomber du mauvais côté. Un pays pauvre matériellement et en dictature, vg. ma chère Mauritanie a au contraire bien plus de penchant pour la démocratie par l’innovation.


[1] - 2ème lettre de Paul à Timothée IV 9 à 17 ; psaume CXLIV ; évangile selon saint Luc X 1 à 9

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