vendredi 12 novembre 2010

Inquiétude & Certitudes - vendredi 12 novembre 2010


Vendredi 12 Novembre 2010

Prier… [1] On mangeait, on buvait, on se mariait, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche. Puis le déluge arriva, qui les a tous fait mourir. Hier, réunion du G 20 à Séoul. Rétrospectivement, comment ne pas admirer qu’entre 1944 et 1947, des Nations Unies aux accords monétaires de Bretton Woods, on soit arriver à fonder, organiser et faire fonctionner un certain ordre international. Tous les G quelque chose ou quelque chiffre – système de rencontre organisé à l’automne de 1974 à l’initiative de la France (VGE) – en revanche n’ont rien donné ni organisé, et n’organiseront rien, tout simplement parce que ni l’urgence ni les principes ne sont ressenties : l’urgence crève les yeux mais les dirigeants ne la ressentent qu’au second degré (se faire valoir ou ne pas perdre leur siège soit selon un scrutin perdu, soit selon la rue qui un jour ou l’autre…) et la dignité humaine, le bien commun que l’Eglise et les religions s’époumonent à rappeler, ne sont, en politique et en économie d’entreprise (celle d’aujourd’hui, car il y eut d’autres temps de la gestion économique et financière) que des mots. Ce sera aussi comme dans les jours de Loth : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ; mais le jour où Loth sortit de Sodome, Dieu fit tomber du ciel une pluie de feu et de soufre qui les a tous fait mourir. Sans doute ni fin du monde ni adventisme ou témoins de Jéovah ou catastrophe datée… mais certainement notre vie à chacun, de plus en plus anxieuse et bouleversée puisque tant de structures et de prémices nous échappent, puisque je ne suis que ce que je suis devant la vie, devant la mort, devant une société et un pays se défaisant, devant les miens dont je dois assurer avenir, perspective et sécurité. Rappelez-vous la femme de Loth. Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera. L’ensemble de l’exhortation du Christ n’est pas une prophétie, mais un appel à la vigilance et au discernement. De cela nous avons les moyens, puisqu’il nous les donne. Prenez garde à vous-même, pour ne pas perdre le fruit de votre travail, mais recevoir intégralement votre salaire. Celui qui va de l‘avant sans rester attaché à l’enseignement du Christ, celui-là se sépare de Dieu. Mais celui qui reste attaché à l’enseignement, celui-là trouve le Père et le Fils. Pas tant chercher que trouver. Dieu, Dieu trinité, combien limpide est le texte de Jean. L’incarnation, limpidité de Jean : la foi en Jésus-Christ, venu dans la chair. Ma réponse, davantage que l’espérance : dans mon cœur, je conserve tes promesses pour ne pas faillir envers toi. Désespérer est la pire trahison. L’école du Christ se ressent, affectivement, par la manière dont Paul et Jean s’adressent à leurs ouailles : j’ai eu beaucoup de joieà trouver parmi tes enfants des hommes qui vivent dans la vérité selon le commandement que nous avons reçu du Père… je te le demande : aimons-nous les uns les autres. Y songer, le comprendre, le vivre, m’ouvrir, y aller, n’être que cela et ainsi.


soir

Séoul… on découvre qu’il y avait une présidence du G 20 avant que Nicolas Sarkozy en soit chargé ce soir, et qu’il y en aura une autre après lui, confiée au Mexique. On apprend que le président français a manqué un repas d’ouverture et est parti avant le dîner de clôture, Auquel il avait pourtant promis d’assister. La règle fondamentale des relations internationales est la politesse et les mœurs personnelles de chacun. Si l’on est demandeur de prestige et de succès, à plus forte raison. Il y a eu la soirée à Windsor où le « couple présidentiel » sécha le café avec la reine pour… ce que Carla, exquisement, a raconté, entre commères, à Michèle Obama. Il est vrai que j’ai été (presque) témoin de Nazarbaev en visite officielle en France, pour la première fois depuis la proclamation d’indépendance du Kazakhstan, et qui fit attendre le président Mitterrand près d’une heure, alors que celui-ci sortait de l’hôpital exprès pour l’accueillir à l’Elysée : il lui avait fallu « une petite femme de Paris », dès l’atterrissage…

Il est d’emblée acquis que la réforme monétaire internationale et la guerre des monnaies ne se résoudront pas en une seule présidence (française) ou pas. L’élection présidentielle va d’ailleurs peser de plus en plus sur la crédibilité de Sarkozy, avec – avantage ? ou difficulté ? – le partenariat obligé : D.S.K. Qui va y gagner ? qui va y perdre ? Y perdre, toute idée d’une candidature de gauche que porterait Strauss-Kahn. Y gagner ? Des propositions françaises ? En sus de la question monétaire, il devrait cette année continuer d’être question d’une ‘gouvernance’ mondiale : celle-ci existe de fait. Il est significatif qu’on n’évoque jamais une démocratie mondiale ou une démocratisation de cette gouvernance…

L’ignorance complète de ce qu’est une diplomatie d’Etat se respectant. Les questions monétaires seront d’abord posées et débattues en séminaire convoqué par Sarkozy, mais à Pékin… l’encensement continue. Pis, Pépy, le PDG de la S.N.C.F. pour défendre le projet de TGV en Californie présente les excuses de la société, ses regrets, sa honte, etc… pour avoir transporté 75.000 Juifs vers les camps de la mort. Jusques là, la thèse de la S.N.C.F . était celle de la contrainte des Nazis ou de Vichy. Cela se tenait puisque c’était la réalité. Evidence que ces aveux ou excuses pèseront à charge et que le contrat a encore plus de chances de nous échapper. Je ne comprends pas d’ailleurs que ce soit la S.N.C.F. qui soumissionne et pas le fabricant : Alsthom ?

[1] - 2ème lettre de Jean I 4 à 9 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Luc XVII 26 à 37

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