jeudi 31 mars 2011

Inquiétude & Certitudes - jeudi 31 mars 2011

Jeudi 31 Mars 2011

Prier…[1] Quand l’homme fort et bien armé garde son palais, tout ce qui lui appartient est en sécurité. Mais si un plus fort intervient et triomphe de lui, il lui enlève l’équipement de combat qui lui donnait confiance, et il distribue tout ce qu’il lui a pris. Présentation simpliste pour une affirmation, tellement forte et évidente pour Celui qui la profère, qu’elle n’est pas raisonnée : celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. C’est pour moi qui lis, et – nu, fait de la vie, des circonstances et de la situation où mes aimées et moi nous trouvons – tente de prier et d’offrir ce rien que j’ai, c’est pour moi un appel simplissime à la foi totale, l’équipement de combat qui lui donnait confiance, à ce possédant, cependant sur ses gardes, c’est la foi, et la foi produit la confiance. La fidélité est morte, on n’en parle plus, constate en revanche le prophète. Une foi nourrie d’écoute et que la fidélité manifeste : vous ne m’avez pas écouté, vous n’avez pas prêté l’oreille, vous avez raidi votre cou.



Libye, la bonne nouvelle hier soir et l’analyse, les témoignages ce matin. Le ministre des Affaires étrangères se rend à Londres pour se désolidariser de Kahdafi, mais y a-t-il un front en Libye. Alors qu’on disait les « rebelles » sur le point d’atteindre Syrte avant-hier et ayant pris possession du port pétrolier de Ras Lanouf et d’une ville importante Brega, aujourd’hui, c’est la description de jeunes gens inexpérimentés et sans armes, venus des manifestations estudiantines de Benghazi : au mieux, des mitrailleuses sur camionnettes ! Or, depuis plus de quarante-huit heures, il n’y a plus d’aviation alliée dans le ciel, et – comble et scandale – le passage d’une intervention concertée entre quelques puissances ayant la logistique voulue, en gros la France d’abord en flèche, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, à un « commandement O.T.A.N. » dont la première décision – aberrante – est de communiquer qu’il n’y aura pas d’armement des rebelles… Les Etats-Unis se retirent des bombardements, consentant à peine à maintenir leur logistique en mer. *


Analyse d’un Pascal Lepotremain qui semble encore plus de bon sens que d’information. On ne peut l’emporter sur Kadhafi et le contraindre à partir qu’en étant au sol. L’asphyxie financière est une illusion, alors qu’il a un trésor de quatre à cinq milliards de dollars en or, et qu’il a ses circuits d’approvisionnements en rames par le Tchad (Idriss Deby a carrément indiqué que courir sus à Kadhafi c’était « déstabiliser » la région, on ne peut être plus cynique tandis que personne ne commente l’indépendance en principe acquise par le Darfour et le Sud-Soudan). Au sol, certainement pas des troupes conventionnelles européennes, mais les forces spéciales britanniques y seraient : combien ? et la France ? Armer les rebelles, il le faut évidemment, mais déjà des filières par l’Egypte pour le Hezbollah et Al-Qaïda. Autrement dit, donner de l’armement doit se faire avec discernement pour que les intégristes – dans une opposition tr-ès hétérogène – ne soient pas surarmés. Discernement difficile à opérer. On y est donc pour des mois, sauf à laisser tomber. Mon propre pronostic est qu’l y aura les deux. Kadhafi a eu deux-trois jours de réelle faiblesse, y compris personnelle, c’est fini et il gagnera la bataille d’usure et plus encore celle de la propagande dans les pays arabes. – Accessoirement, la France ne sait pas ni à l’exportation la plus classique, ni en diplomatie depuis des décennies, ce qu’est le suivi, il n’y en a pas eu après l’Irak, et il n’y en a pas davantage avec Sarkozy, en rajoutant dès qu’il y a eu le scandale des complaisances d’Alliot-Marie et de Fillon, sinon les siennes au Maroc.

Côte d’Ivoire, les jeux sont faits, mais l’on va voir si Ouattara est grand (je n’en suis pas sûr, quoique je n’ai aucun portrait fiable de lui – simplement, le chef de ses troupes porte le même patronyme que lui… ce qui ne me plaît pas beaucoup). L’ambassade pour la France en ce moment est la plus importante qui soit, il faudrait quelqu’un de premier plan. J’écoute en nboucle un Jean-Marc Simon, moins bon qu’un journaliste débutant pour ce qui est des faits. Quant à la voix, elle fait perruque poudrée.

Politique française… Le Monde interroge : la droite peut-elle se passer de Sarkozy ? la question m’inspire. Tout le travail est de ramener l’échiquier vers un véritable équilibre droite/gauche permettant des alternatives (ce qui ne signifie pas forcément alternance). Depuis une dizaine d’années tout tire à droite : l’U.M.P. actuelle est à l’extrême droite, et le P.S . est au mieux (pour une gauche) au centre gauche. Il faut une droite modérée qui serait en fait centriste, et une gauche de programme et de doctrine, donc tout faire riper vers la gauche. Le Front national, sur l’échiquier actuel, est socialement et en propositions implicites d’un programme que peuvent lui croire ses électeurs quoi qu’il soit incapable de le formuler, bien plus à gauche que l’U.M.P. et que beaucoup d’éléments du P.S.

[1] - Jérémie VII 23 à 28 ; psaume XCV ; évangile selon saint Luc XI 14 à 23

dialogue avec un jeune ami

mercredi 30 mars 2011

Conférence des responsables de culte en France - tribune

Tribune Débat sur la laïcité : Sérénité et vigilance, recommandée par les responsables de culte !

La Conférence des Responsables de Culte en France a été créée le 23 novembre dernier et elle regroupe six instances responsables du Bouddhisme, des Églises chrétiennes (Catholique, Orthodoxe, Protestante), de l’Islam et du Judaïsme. Cette initiative est justifiée par la volonté d’approfondir notre connaissance mutuelle, par le sentiment de contribuer ensemble à la cohésion de notre société dans le respect des autres courants de pensée, et par la reconnaissance de la laïcité comme faisant partie du bien commun de notre société.

La laïcité est un des piliers de notre pacte républicain, un des supports de notre démocratie, un des fondements de notre vouloir vivre ensemble. Veillons à ne pas dilapider ce précieux acquis. Il nous parait capital, pendant cette période pré-électorale, de bien garder sereinement le cap en évitant amalgames et risques de stigmatisation.

Nous signons ensemble cette tribune sans aucun esprit polémique ou partisan. Une parole commune nous semble néanmoins nécessaire. Notre cohésion au sein de la Conférence que nous avons fondée, est significative dans notre société française. Elle a été rendue possible grâce notamment au climat de coopération instauré entre les religions, que la "laïcité à la française" et ses évolutions depuis plus d'un siècle ont permis.

Mais cette cohésion ne signifie pas pour autant uniformité ! Elle ne nous engage nullement en faveur d'un quelconque amalgame syncrétiste ou d’un nivellement de nos positions individuelles et celles des cultes que nous représentons. Nous travaillons ensemble dans la confiance, en intégrant nos histoires et identités respectives. Nous continuons à avoir des approches différenciées sur telle ou telle question, sans pour autant faire de nos différences des facteurs d'opposition. Nous sommes déterminés à réfléchir et à œuvrer ensemble sur la durée, en relation avec les autorités et les forces vives de notre pays, afin que le facteur religieux y soit un élément de paix et de progrès.

L'accélération des agendas politiques risque, à la veille de rendez-vous électoraux importants pour l’avenir de notre pays, de brouiller cette perspective et de susciter des confusions qui ne peuvent qu'être préjudiciables. Nous en sommes conscients. Cela ne doit pas nous dissuader pour autant de rappeler l'essentiel quand il le faut. Nous restons très attentifs aux évolutions profondes de notre société, notamment celles qui concernent les religions, dans le respect du cadre de la République. Ces évolutions appellent parfois des adaptations voire des améliorations du cadre juridique et règlementaire de l’expression et de la vie des cultes en France. Nous ne manquerons pas d’être une force positive de propositions dans ce sens.

Faut-il dans le contexte actuel un débat sur la laïcité ? Le débat est toujours signe de santé et de vitalité. Le dialogue est toujours une nécessité. Il a un rôle majeur dans une société libre, démocratique et respectueuse de la personne humaine. Mais un parti politique, fût-il majoritaire, est-il la bonne instance pour le conduire seul ? Ce ne sont ni les débats, ni les travaux qui manquent dans ce domaine ! La Loi 1905 est déjà plus que centenaire. Elle a permis d’apporter depuis lors des solutions à des questions nées de nouvelles situations et des évolutions de notre société dans un monde de plus en plus rapide. Tous les cultes adhèrent sans réserve à ses principes fondamentaux tels qu’ils s’expriment en particulier dans ses deux premiers articles. Mais les modalités d’application de ces principes restent toujours perfectibles. Faut-il recenser tous les colloques et autres séminaires qui ont abordé en long et en large la question de la laïcité et de ses applications dans notre pays depuis des années? Faut-il rappeler, dans la période récente, les travaux étendus et exhaustifs de la Commission présidée par le Professeur Jean Pierre MACHELON qui ont donné lieu à un rapport sur les « relations des cultes avec les pouvoirs publics » remis au ministre de l’intérieur le 20 septembre 2006 ? Ce rapport avait abordé d’une manière approfondie les différents aspects liés à l’exercice du culte en France dont celui du « support institutionnel » de son exercice dans notre pays. Faut-il rappeler de même les travaux du « Groupe juridique inter-cultes » qui travaille depuis 2007, dans le prolongement des recommandations du Groupe MACHELON, au sein du Ministère de l’intérieur, et où siègent des représentants des principaux cultes ? Ce groupe a bien fonctionné et a permis la publication de plusieurs circulaires dont la dernière, du 23 juin 2010, conjointe aux Ministères de l’intérieur et des finances, aborde d’une manière détaillée à l’attention des préfets, des directeurs départementaux des finances publiques et des trésoriers payeurs généraux, les différents aspects liés au « support institutionnel de l’exercice du culte en France » ? Faut-il rappeler aussi la production intellectuelle abondante d’articles et d’écrits divers, ainsi que les nombreux ouvrages qui paraissent sur l’histoire, les fondements, la pratique et les perspectives de la laïcité en France ? La liste en sera longue. Elle illustre parfaitement toute la richesse et la profondeur de notre expérience française de la laïcité. Nous y reviendrons lors de la rencontre publique que nous comptons organiser en octobre prochain.

Secouée par des crises à répétition, politique, économique, financière et morale, la période actuelle manque de lisibilité mais sans doute pas d’espérance ! Le devoir de ceux qui sont « en responsabilité » consiste à éclairer le chemin et à élaborer des solutions conformes au bien de tous. N'ajoutons pas de la confusion dans la période trouble que nous traversons. Nous militons ensemble pour une laïcité de bonne intelligence.

La laïcité n’est pas séparable des valeurs fondamentales que nous partageons, en particulier de la dignité et du respect de la personne humaine et de sa liberté inaliénable. Ces valeurs qui ne peuvent s’épanouir que dans la confiance mutuelle source de paix pour notre société.


Signataires Cardinal André VINGT-TROIS, président de la Conférence des Évêques de France Avec Mgr Laurent ULRICH, vice-président de la Conférence des Évêques de France Pasteur Claude BATY, président de la Fédération protestante de France Avec le pasteur Laurent SCHLUMBERGER, membre du Conseil de la Fédération protestante de France, président du Conseil national de l’Église réformée de France Métropolite EMMANUEL, président de l’Assemblée des Évêques orthodoxes de France Avec le Métropolite Joseph, secrétaire de l’Assemblée des Evêques orthodoxes de France Et Mr. Carol SABA, porte-parole de l’Assemblée des Évêques orthodoxes de France Grand Rabbin Gilles BERNHEIM, Grand Rabbin de France Avec le rabbin Moshé LEWIN, porte-parole du Grand Rabbin de France M. Mohammed MOUSSAOUI, président du Conseil français du culte musulman Avec M. Anouar KBIBECH, secrétaire général du Conseil français du culte musulman Révérend Olivier WANG-GENH, président de l’Union bouddhiste de France

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Inquiétude & Certitudes - mercredi 30 mars 2011

Mercredi 30 Mars 2011

Prier… la prière n’a pas de mots ni de paroles, mais l’écoute en a, parce qu’elle en reçoit. La prière s’en fait l’écho. [1] Je ne suis pas venu abolir mais accomplir (différence de nature, me semble-t-il, entre les Evangiles : révélation et action, et le Coran : révélation ou insistance sur l’unicité de Dieu). Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas une lettre, pas un accent ne disparaîtra de la loi jusqu’à ce que tout se réalise. Péremption seulement à l’issue de l’accomplissement, observance jusqu’à ce moment à venir : garde-toi de jamais oublier ce que tes yeux ont vu, ne le laisse pas sortir de ton cœur un seul jour. Les préceptes reçus par le peuple, extradé d’Egypte et prenant possession de la Terre promise, sont précisément le code de conduite de cette première forme tout humaine et temporelle de l’accomplissement des engagements divins. Commandements et terre promise de l’Ancien Testament, paraboles du Nouveau et de ma vie personnelle jusqu’au grand débouché. Marche au désert et décrets que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique. Ainsi vous vivrez, et vous entrerez en possession du pays que vous donne le Seigneur, le Dieu de vos pères. Figure et symbolique du pays, d’une entrée en possession. Leçon de transmission de la foi. Recommandation d’une observation intime. Sérénité d’une foi reçue (et fierté, qu’ajourd’hui il n’est pas nécessaire de proclamer mais qu’il serait inconvenant de cacher : simple effet de cette sérénité) : quelle est en effet la grande nation dont les dieux soient aussi proches que le Seigneur notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l’invoquons ?

matin

Sarkozy incapable de traiter spécialement le Japon, il faut le crochet en Chine et la présidence personnelle d’un comité-colloque sur les monnaies, avec discours au pupitre sur fond de publicité de l’instance en question. Juppé hier anticipait avec intelligence l’éventualité du soutien militaire à la rébellion libyenne qu’a envisagé explicitement Obama, hier soir.

Le communiqué pas connu encore complètement, des autorités religieuses ; j’apprends que leur conférence a son institution. C’est fort bien. Un gouvernement sage aurait d’abord consulté cette instance avant d’inventer le débat sur la laïcité pour réparer le fiasco du débat sur l’identité nationale.

J’en conclus que – plus encore que selon les sondages, confirmant l’élimination de Sarkozy au premier tour – le système actuel est f… et que la seule issue, pour lui, est qu’il prépare par une transition consensuelle, le passage de main. Je le courielle donc à l’Elysée et à Matignon… mon feuilleton, qui n’a aucun impact parce que je ne suis personne. (Beau titre mais de quel essai ?).

----- Original Message ----- From: Bertrand Fessard de Foucault To: Christian Frémont, directeur du cabinet du président de la République Cc: Jean-François COPE ; Franck Robine - Matignon Sent: Wednesday, March 30, 2011 11:29 AM Subject:


seule issue

Non pour garder le pouvoir ou s'y cramponner, mais pour gagner l'estime de tous en en préparant la dévolution,

scenario à la Johnson au printemps de 1968.

Le président régnant s'engage à ne pas se représenter à la prochaine élection présidentielle, mais ne l'ancipant pas pour autant par sa démission, il forme un gouvernement d'union nationale d'urgence, selon l'entente des partis représentés au Parlement (seul point à débattre : admettre ou pas à la discussion et à la répartition des portefeuilles, les partis non représentés, donc le FN ?).


Ce gouvernement fait l'audit du pays, engage les remèdes d'urgence de la manière la plus consensuelle et informée. Il peut - idéalement - préparer le quinquennat suivant en réinstituant le Plan et en débattant-rédigeant avec les "partenaires sociaux" le plan qui sera impérativement la table d'orientation du prochain président de la République et de ses gouvernements, quels qu'ils soient.

En prenant cette initiative, Nicolas Sarkozy pourra partir la tête haute et le pays - débattant tranquillement sur la meilleure succession ou reprise possibles - aura gagné un an d'une gestion enfin apaisante, éclairée et consensuelle.

Se fier à quelque changement miraculeux d'ambiance en continuant comme depuis quatre ans est politiquement suicidaire pour le président en place - ce qui est secondaire - mais, dans une époque où tout va si vite et de façon si décisive, désastreux pour un pays déjà très meurtri, dubitatif et perdant un an, gaspillant ses forces en parlottes dans chacun des partis sur la meilleure candidature possible, le premier tour dévoyant l'élection puisqu'il sera seul décisif, l'adversaire de Marine Le Pen au deuxième tour étant élu par prétérition.


après-midi

Libye, il n’y apas de troupes rebelles, en tout cas pas d’éléments de l’armée régulière qui soient oassés à la rébellion et puissent encadrer les bonnes volontés. Témoignage à Brega, qui semble stratégique pour le pétrole au moins : pas de bombardement ni de présence aérienne des « alliés » depuis quarante-huit heures, ancée des kadhafistes, débandades des jeunes.

Sarkozy en Chine, continue de se faire botter le c… avec le raffinement stupide de notre époque, qui est de n’avoir plus d’entretiens approfondis et sans commentaire public avec les gens que l’on rencontre, que tout se passe en communiqués de chaque côté et en conférence de presse dite commune, où tout est traité de la politique intérieure de l’un et des prétentions de l’autre, chacun ne parlant qu’à son opinion. Ce ne sont plus vraiment des immersions à l’étranger et dans le point de vue de l’antagoniste – avec la Chine, il est de taille et je ne vois plus personne qui vraiment tienne tête et surtout donne une analyse de ce qu’est ce pays, de ce qu’il veut et de la manière de l’atteler à un système de négociations et de démocratie mondiales.

France… l’avantage de ce quinquennat calamiteux, honteux, mais rattrapable selon la manière dont il sera désavoué par les électeurs puis par les successeurs, quels qu’ils soient, est qu’il a mis en évidence deux insuportables cristallisations de la pire permissivité de nos institutions : la sacralisation d’un seul homme, tenant tous les leviers, les nominations et renvois, le vote au Parlement, les médias, et d’autre part le blocage pour cinq ans de toute opposition au simple discours. Un pays à notre époque et dans de telles difficultés avec lui-même, son histoire, sa nature, sa composition mentale et ethnique contemporaine faisant ressurgir d’ailleurs des clivages et des facteurs de division millénaires, ne peut être figé dans un jeu de rôles automatisé pour cinq ans. Solution… certainement dans une évolution des esprits pour ce qui est professionnels de la politique et de la gestion en tous ordres, certainement une forte pression du grand nombre et aussi de ces grands corps de l’Etat, qui ne sont pas ces corps intermédiaires de l’Ancien Régime mais bien les instruments du bien commun, suppléant au besoin au sens du bien commun si ce sens est perdu par les dirigeants. Les élections sont artificielles en pays de vieille démocratie nominale comme le nôtre, et ne tranchent rien au contraire dans les pays à qui nous avons recommandé d’importer nos formes.

Syrie, le comble du cynisme. Assad junior, au pouvoir par hérédité, fait une analyse ahurrissante de la contestation ; les opposants sont manipulés par l’étranger, guettant depuis longtemps ce moment et le trouvant dans les mouvements et révoltes des autres pays arabes. Lui-même depuis onze ans qu’il a succédé à son père est le premier réformiste de Syrie, il va continuer mais à son rythme, sans engagement de calendrier ni de contenu. L’état d’urgnce en vigueur depuis 1963, c‘est-à-dire depuis la dissolution de la République arabe unie de Nasser, n’est pas levé. C’est donc le bain de sang et selon que l’armée basculera ou pas comme en Egypte et en Tunisie, Assad partira ou restera. Lui et Kadhafi me paraissent « partis » pour rester.

France… il n’y a plus au pouvoir quelqu’un comme le Général capable de résumer la situation d’un mot ou d’une boutade, ni dans l’opposition quelqu’un comme Mitterrand capable du trait qui se fiche au bon endroit et y demeure : bref, que les canards sauvages deviendraient les enfants du bon Dieu … ou la caricature du petit télégraphiste au sommet européen de Venise… On désespère sur le fond et l’en s’emm… pour la forme.


[1] - Deutéronome IV 1 à 9 passim ; psaume CXLVII ; évangile selon saint Matthieu V 17 à 19

mardi 29 mars 2011

Inquiétude & Certitudes - mardi 29 mars 2011

Mardi 29 Mars 2011


Prier [1]… la parabole de la miséricorde. Elle est provoquée par Pierre, le futur renégat et chef de l’Eglise à naître. Le Royaume des cieux est comparable à un roi…pas à un lieu, mais à une personne. C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son cœur. Prière d’Azarias, dans la fournaise, un martyr, un homme qui a tout donné, sacrifié, implore cependant le pardon pour lui et pour son peuple, portant en fait tout son peuple : ne nous retire pas ta miséricorde pour l’amour d’Abraham ton ami, d’Isaac ton serviteur, d’Israël ton élu… accueille-nous cependant avec notre âme brisée et notre esprit humilié… Assurance de conversion intime ? Et maintenant, de tout notre cœur, nous te suivons, nous te craignons et nous recherchons ton visage. Ne nous laisse pas dans le déshonneur, agis envers nous selon ton indulgence et l’abondance de ta miséricorde. Prier… (Jean Paul II, homme de prière). La prière des apôtres – la prière est consciente d’elle-même, je sais quand je prie, et ces lignes, ces minutes ne sont jamais qu’une des entrées possibles, qu’un des seuils, Dieu nous prend pour Le prier n’importe où n’importe quand – la prière des apôtres : Seigneur, apprend-nous à prier… Seigneur, augmente en nous la foi… montre-nous le Père et cela nous suffit.

début de journée

Rumeur, selon France-Infos. Martine Aubry ne se présenterait pas à la primaire socialiste si DSK y va. Je courielle aussitôt à la Première.

Subject: par pitié pour les Français

Chère Première, ne vous effacez pas devant DSK. La droite se cherche un substitut, explicite ou pas : elle l'a en DSK, comme elle l'avait en Rocard. Un programme de gauche est d'abord

1° la restauration de la démocratie

1° ex aequo l'abolition de tout ce qui a été légiféré et réglementé (dans la pagaille et par contrainte) depuis Juin 2007

ensuite et tout naturellement

2° les grands acquis du modèle français (tripartisme, reprise de la solidarité nationale, donc retraites etc. réforme fiscale, plan, décentralisation et aménagement du territoire)

3° une audacieuse proposition européenne, aux opinions nationales par-dessus les dirigeants.

Supplication citoyenne.

Débat d’éditorialistes comme chaque matin, sur cette chaîne de radio. Tréard à tous les créneaux médiatiques depuis quinze jours à croire qu’il est seul au Figaro, tout en n’y mettant pas les pieds… Et en face, le faisant fonction de journaliste de gauche. Diagnostic… jamais une majorité n’a été aussi en désordre et divisée. Sarkozy, tout simplement, pas l’homme qu’il fallait là et quand il le fallait, l’homme qui devait rassembler les Français et répondre de la nécessaire reconstruction. Et comble, il n’a pas même su conserver la maîtrise de sa majorité, il a divisé son parti et n’en a plus le contrôle.

Très frappé hier soir par les positions du Vatican appelant à la paix et au dialogue en Libye (du Benoît XV tout pur… pendant la Grande Guerre) puisque c’est ainsi maintenir Kadhafi au pouvoir. Positions saluées et relayées par l’épiscopat local dont les ouailles ne doivent – peu nombreuses – se composer seulement que d’expatriés religieux ou humanitaires pour ce qui est de la Libye, et correspondant à ce que je reçois, je l’avais questionné, de mon neveu par alliance qui est natif du Tchad, le sud chrétien.


midi Le député-maire de Maisons-Laffite…


A/S UMP : cessez le feu et débattons!


Est-ce que la machine à perdre s’est remise en route de manière totalement imbécile ? C’est à le croire…Où est le problème de débattre de la laïcité ? La laïcité est au cœur du pacte républicain. Si certains se sentent affectés par ce débat, c’est à eux et à eux seuls de mettre leur comportement en adéquation avec le principe de laïcité.En conséquence, il n’y a pas lieu de faire de procès d’intention sur des stigmatisations éventuelles, mais c’est bien à nous tous de réaffirmer et de faire respecter en les appliquant les principes qui nous permettent de vivre ensemble au delà des croyances de chacun. Libre à ceux qui ne veulent pas débattre de s’abstenir. Ils laisseront passer le train de l’histoire car ce débat est stratégique pour préserver et promouvoir notre vouloir vivre ensemble !

----- Original Message -----



Sent: Tuesday, March 29, 2011 12:42 PM

Subject: Re: Communiqué UMP : cessez le feu et débattons!

C'est les délais du dénouement qu'il faut abréger. Sarkozy n'a pas été lk'homme qu'il fallait, il a divisé le pays, détruit le peu de structures qu'il avait encore en 2007, il ne sait même pas garder le contrôle de son parti. Ne parlons pas d'une majorité, il y a simplement une majorité parlementaire qui n'est plus représentative de l'opinion du pays.

L'U.M.P. a la chance insigne d'un candidat de rechange, qui est des siens, et qui n'est pas "compromis" avec le sarkozysme : Alain Juppé.

Poussez Sarkozy à la démission faisant anticiper l'élection présidentielle, ou au moins à la décision de ne pas se représenter. Poussez Fillon à presser Sarkozy dans ce sens.

S'il doit y avoir débat, c'est seulement pour le candidat de rechange : Juppé incarnant le changement ou, si l'on veut une continuité : le Premier ministre en place.

Le "tous unis derrière" et "il y a encore loin du scrutin, d'ici là, tout peut... etc..." est de la méthode Coué. Vous le savez et depuis dimanche soir - ce qui est tardif - tout le monde le sait dans l'U.M.P.

Quant au centre, dans le parti présidentiel, il a vocation à la sécession : VGE en 1966, Bayrou en 2002, Borloo en 2012.

Et le Parti socialiste se dirige vers une candidature plaisant à la droite : DSK. Vos électeurs ont donc l'alternative : un nouveau candidat UMP et l'absence d'une gauche de conviction. Ce n'est pas si mal... Bien amicalement.

Qu'en disent vos électeurs ?

----- Original Message -----



Sent: Tuesday, March 29, 2011 2:04 PM

Subject: Re: Communiqué UMP : cessez le feu et débattons!


Je n'ai, au vrai, répondu qu'à la première ligne de votre communiqué.

Pour la suite de votre texte,

1° personne ne met en question la laïcité, sinon un excès de présence requise de l'Eglise, y compris dans les villages, pour les monuments aux morts et autres, et des voyages au Vatican pour ce qui n'est pas d'Etat mais de pure révérence (béatifications, diverses). Ce fut un débat au temps des concordats et de la fondation d'une République qui malgré le ralliement recommandé par Léon XIII, paraissait devoir rester combattue, notamment en éducation des enfants, par les catholiques et la hiérarchie. Ce n'est plus le cas.

2° qu'est-ce qu'un débat s'il s'agit avant tout soit d'avoir les spectateurs avec soi, soit de contraindre l'autre à reconnaître qu'il a tort ? un débat a pour but d'éclairer une question, s'il est besoin, et de parvenir à un consensus dans les acceptions, et le cas échéant pour l'application et toutes suites à donner.

Ce qui suppose aussi que le meneur de jeu soit faiseur de sérénité. Ce ne peut plus être l'actuel - au moins depuis le discours de Grenoble.

Reportez-vous à l'un des rares bons discours de Chirac, celui relatif aux émeutes dans nos banlieues en Novembre 2005.


soir

Les ondes sont accaparées – pour le peu que nous ayons pris la radio en famille…notre fille tient aussi à son temps d’antenne chansons et autres, nostalgie, surtout – par les dissensions, mises au point, etc… dans l’U.M.P. Hier soir, Sarkozy aurait dû convoquer Fillon et Copé ensemble pour qu’ils fassent semblant de ne plus rivaliser. – Tandis que quarante pays se réunissent : « alliés », à Londres, à propos de la Libye, que Fukushima échappent à tout contrôle. – A la Chirac en Septembre 2011, Sarkozy est le premier à aller au Japon, ce sera après-demain. Je suis, au contraire, saisi par un livre glâné en vide-grenier : « la biographie autorisée » d’Adenauer [2], composée avec son accord et selon enquêtes auprès des témoins de sa carrière et aussi de son enfance puis de sa vie privée. C’est fascinant : quelques révélations pour qui admire le personnage depuis toujours, en tout cas depuis de Gaulle, et 1961-1962 : le traitement des Nazis pour le compromettre, en 1934-1936, comme s’ils avaient pressenti que ce serait leur successeur ; une conversation avec Churchill en 1951, qui le croit Prussien et qui ressasse que la France est plus faible que l’Allemagne, ce à quoi n’adhère pas le Chancelier ; une des conditions qu’aurait mises PMF à son soutien de la CED, lors de la réunion à Bruxelles : un droit de retrait en cas de réunification allemande. Il y a surtout cette familiarité avec un chrétien, un homme de conscience de soi mais de devoir, de rigueur, de discrétion. On admire la personne encore plus que la politique, c’est cela qui redresse, fait l’empathie. Livre tonique, faisant sortir de la médiocrité où nous nous enfoonçons de plus en plus en France. D’ailleurs qui écrit un bon livre politique, chez nous, en ce moment : Chevènement semble avoir commis quelque chose de bien, mais sans succès de librairie. Il y a eu Hessel. Je lirai Dupont-Aignan, mais la probabilité est que l’écrit soit chez lui moins bon que la chaleur et la sincérité du tête-à-tête. Plan de deux notes que je rédige d’ici la fin de la semaine : voir clair et le communiquer. Relartions internationales, situation de notre pays vis-à-vis de lui-même, bien plus que des autres, ou même des événéments à l’étranger.

International et étranger : Retour au multiple, mais sens encore incertain de l’Histoire I – Ceux qui savent se révolter II – Ceux qui dirigent III – L’échec des cycles de négociations IV – Les abcès de fixation Point commun, les droits de l’homme Les aplications géographique V – La disparité des traitements VI – Gouvernance ou démocratie mondiales ?

Intérieur du pays : Observations et suggestions sur la situation française I – Dénominateur et résultat communs de ravages divers II – Les partis ont le choix mais pas le pays III – Mouvement social et pouvoir politique IV – La réforme morale V – La nécessaire mûe du système européen Il n’y a plus d’entreprise, mais un système VI – nuit

Ce que je reçois d’un ami familier de l’Afrique :


qui se passe dans les pays arabes est bien difficile à analyser. Que des chefs d’Etat ou de gouvernements se soient émus de la situation en Lybie, on les comprend lorsqu’on sait comment le guide suprême réprima des mouvements à Benghazi, il y a plusieurs années mais la raison d’Etat prend vite le dessus…

Observez deux pays du Moyen-Orient : le premier a moins d’un million d’habitants, n’est pas (ou plus ?) un pays pétrolier mais est connu pour sa compétence financière puisqu’il a été par exemple pionnier en matière de finance islamique. La majorité des habitants du BAHREIN sont chiites mais le souverain est sunnite. Pour éteindre la rébellion, l’armée saoudienne et la police des Emirats ont été appelées à la rescousse et la réaction américaine pour ne pas dire internationale a été timide puisqu’on a appelé le pouvoir à la ‘retenue’. La Syrie, elle, est d’une autre dimension (22 millions d’habitants). Sous l’étiquette baathiste, une famille alaouite, les ASSAD, règne en toute impunité sur ce pays. BACHAR, le fils de HAFEZ, a bien essayé une timide libéralisation mais son entourage l’a rapidement ramené à une vision plus pragmatique d’un pouvoir que l’on dit cruel et corrompu.

Dans les deux cas, les enjeux géostratégiques dépassent – et de loin – un ras-le-bol d’une grande partie de la population qui, en Syrie, vit sous un régime policier et d’exception depuis 1963 puisque depuis cette date l’état d’urgence a privé les citoyens de toute protection ‘constitutionnelle’. Deux enjeux se cumulent : l’existence d’ISRAËL et surtout l’ombre de l’IRAN qu’on soupçonne de manipuler les opposants chiites de BAHREIN et qui ne laissera pas partir facilement ses alliés chiites de SYRIE sous la dénomination alaouite.

En LYBIE, on est dans un autre cas de figure : on ne peut évacuer l’enjeu pétrolier mais on a surtout un dictateur paranoïaque dont le pouvoir de nuisance reste toujours très important d’autant qu’il s’appuie sur un matelas plus que confortable de dollars US : plus de 100 milliards, dit-on. Observez la prudence de la plupart des chefs d’Etat africains. Ils sont nombreux soit à avoir émargé sur la liste civile du roi des rois soit à avoir souffert d’un financement libyen de leurs opposants, de mouvements terroristes ou de quelques rébellions…

Et d’un autre, proche à beaucoup d’égards de la Tunisie :


il devient de plus en plus évident que la campagne Libyenne est une opération grotesque téléguidée par les néoconservateurs américains et les Israéliens pour s’approprier le pétrole et pour créer une zone tampon de sécurité supplémentaire. Obama qui n'était pas chaud a envoyé le petit soldat. Au plan militaire, la situation est déjà dans l’impasse. On s’achemine vers la création en Cyrénaïque d’un Putland et en Tripolitaine d’une Somalie.

La partition des Etats arabes est une doctrine israélienne qui n’a pas d’écho. La révolution arabe aurait plutôt tendance à évoluer vers l’unité et le panarabisme. Un peuple, une terre, une langue, les islamistes ajoute une religion et soutiennent cette aspiration. La stratégie de BHL/Sarkosy suppose d’utilisation de supplétifs arabes (Egyptiens, Tunisiens) pour aller libérer la Libye. Ils sont à contre sens des réalités.

Je suis inquiet pour la Tunisie car ces bruits de bottes aux frontières n’augurent pas d’un avenir serein. J’étais ce soir à la réception de l’Ambassade de Tunisie pour la fête nationale. Il n’y a pas encore d’ambassadeur nommé par Tunis mais mon ami Chammari a été accrédité auprès de l’UNESCO. C’est un militant des droits de l’homme dont la silhouette porte encore la trace des coups. L’homme est usé par des décennies de combats. Il s’est esquissé après deux heures de douloureuses singeries. Il n’était plus là lorsque Mitterrand le ministre de nationalité tunisienne est arrivé. Je suis parti en pensant je ne sais pourquoi au Chili d’Allende.


minuit vingt

Admirable, les six « religions » pratiquées en France communiquent par leurs hiérarchies respectives tombées d’accord leur hostilité au débat sur la laïcité, et Christine Boutin, souvent ridiculisée, est ce soir excellente, en mettant les points sur les i : très heureuse du communiqué commun, triste qu’il ait fallu en arriver là. – Nous allons avoir une année horrible d’abaissement pas tant de la politique que de notre pays.

A Londres, Alain Juppé évoque une aide militaire de la France aux « rebelles » libyens. J’apprends que le Qatar se charge de la commercialisation et de toute la gestion de ce que contrôle en pétrole le Conseil national de transition à Benghazi.

[2] - Konrad ADENAUER – Souvenirs, témoignages et documents recueillis par Paul WEYMAR (Plon . Mars 1956 . 338 pages)


[1] - Daniel III 25 à 43 ; psaume XXV ; évangile selon saint Matthieu XVIII 21 à 35

l'Eglise et la guerre en Libye - positions de Benoît XVI et de l'épiscopat maghrébin

L’Eglise et la guerre en Libye - Déclarations de Benoît XVI et de l’épiscopat maghrébin

sources : Zenit & Fides et analyse d’un neveu par alliance, d’origine tchadienne Libye : Le pape appelle à un cessez-le-feu Lors de la prière de l’angélus ROME, Dimanche 27 mars 2011 (ZENIT.org) - Benoît XVI a invité les responsables internationaux à s'engager dans la voie de la diplomatie pour faire taire les armes en Libye et entamer immédiatement un dialogue pour permettre la « mise en place de solutions pacifiques et durables ». Le pape a adressé cet appel en italien à l'issue de la prière de l'Angélus, ce dimanche place Saint-Pierre. « Face aux nouvelles, toujours plus dramatiques, qui proviennent de la Libye, je suis de plus en plus inquiet pour la sécurité de la population civile et mon appréhension grandit pour le développement de la situation, marquée aujourd'hui par l'usage des armes », a affirmé le pape. « En ces moments de grande tension, il est urgent de recourir à tous moyens dont dispose l'action diplomatique et de soutenir le plus faible signal d'ouverture et de volonté de réconciliation entre tous les pays impliqués dans la recherche de solutions pacifiques et durables ». Dans cette perspective, a affirmé le pape, « alors que j'élève au Seigneur ma prière pour un retour à la paix en Libye et dans toute la région nord-africaine, j'adresse un appel aux organismes internationaux et à tous ceux qui ont des responsabilités politiques et militaires, pour la mise en route d'un dialogue qui suspende l'usage des armes ». « Ma pensée - a-t-il ajouté - va enfin aux autorités et aux citoyens du Moyen-Orient où des épisodes de violence ont eu lieu ces derniers jours, pour que là aussi la voie du dialogue et de la réconciliation soit privilégiée dans la recherche d'une coexistence juste et fraternelle ».


Marine Soreau


Le Saint-Siège participera à la Conférence internationale sur la Libye Elle se déroulera le 29 mars prochain à Londres ROME, Lundi 28 mars 2011 (ZENIT.org) - « Le Saint-Siège participera, en qualité d'observateur, à la Conférence internationale sur la Libye qui se déroulera le 29 mars à Londres », a affirmé le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, le père Federico Lombardi. « Le Saint-Siège sera représenté par le nonce apostolique en Grande-Bretagne, Mgr Antonio Mennini », a-t-il ajouté. Selon la rédaction française de Radio Vatican, la conférence rassemblera les ministres des Affaires étrangères de plus de 35 pays, en présence du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, du secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, et du président de l'Union africaine Jean Ping. Il s'agira de la première réunion du groupe de contact politique sur l'opération militaire en Libye. Radio Vatican rappelle que le ministre russe des Affaires étrangères a une nouvelle fois estimé, ce 28 mars, que le soutien militaire apporté de fait par la coalition occidentale aux insurgés libyens était une ingérence dans les affaires intérieures de la Libye. Le Premier ministre turc a quant à lui offert sa médiation entre le colonel Kadhafi et la rébellion afin d'éviter que le pays ne se transforme en « un nouvel Irak ou Afghanistan ». Mgr Mennini, rappelle Radio Vatican, a été nommé en décembre dernier nonce apostolique en Grande-Bretagne après avoir été en poste à Moscou. Il a passé 14 ans à la seconde section de la Secrétairerie d'Etat, qui s'occupe des rapports avec les Etats.

Les évêques d’Afrique du Nord disent non à la guerre A la suite de Benoît XVI, ils s’opposent à la violence et à la guerre ROME, Lundi 28 mars 2011 (ZENIT.org) - Les évêques d'Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye) ont souhaité s'unir à l'appel lancé par Benoît XVI lors de l'angélus du 27 mars pour la paix en Libye. « Nous savons que la guerre ne résout rien, et lorsqu'elle s'enclenche, elle est aussi incontrôlable qu'une explosion dans un réacteur nucléaire ! », affirment-ils dans une déclaration publiée par l'agence missionnaire Fides. Dans ce communiqué signé de Mgr Vincent Landel, archevêque de Rabat (Maroc) et président de la CERNA (Conférence Episcopale des Régions du Nord de l'Afrique), les évêques rappellent que « les premières victimes sont toujours les plus pauvres et les plus démunis ! ». « Par ailleurs, que nous le voulions ou non, la guerre au Proche-Orient, et maintenant au Maghreb, sera toujours récupérée comme une ‘croisade'. Et cela retombe inévitablement sur les relations de convivialité que Chrétiens et Musulmans ont tissé et continuent de tisser au quotidien », affirment-ils. Ils une médiation diplomatique et lancent un appel à l'aide humanitaire : « Nous prions le Très Haut pour qu'Il incite les Responsables à trouver le chemin qui conduit vers la Justice et la Paix ».

* * * 2011-03-28 AFRIQUEMAROC - Déclaration des Evêques d’Afrique du Nord : « Non à la guerre, faisons nôtre le message du Saint-Père » Rabat (Agence Fides) – « Les Evêques d’ Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye), tous confrontés à des évolutions historiques, qui touchent les pays arabes et spécialement le Maghreb, tiennent à répercuter leur pressant appel en vue de trouver à ce douloureux conflit ,une solution juste et digne pour tous. Ils s’unissent en cela à l’appel pressant lancé par Benoît XVI en ce dimanche 27 Mars » affirme un communiqué envoyé à l’Agence Fides et signé par S.Exc. Mgr Vincent Landel, Archevêque de Rabat (Maroc) et Président de la CERNA (Conférence Episcopale des Régions du Nord de l’Afrique).Les Evêques de la CERNA reconnaissent que, dans le cadre des récents événements qui se sont vérifiés dans les pays du Maghreb, il existe une revendication légitime de liberté, de justice et de dignité, notamment de la part des jeunes générations. Cette revendication se traduit par une volonté d’être reconnus comme citoyens, citoyens responsables, ayant la possibilité de trouver un travail qui leur permette de vivre décemment, bannissant toute corruption et tout clientélisme ».« Aujourd’hui – poursuit le communiqué –, ce vent de changement traverse notamment la Libye. Et nous rejoignons plus particulièrement nos Frères Evêques de Tripoli et de Bengazi, et toutes les populations de ce pays ».Les Evêques d’Afrique du Nord réaffirment en outre l’opposition à la violence et à la guerre : « Nous savons que la guerre ne résout rien, et lorsqu’elle s’enclenche, elle est aussi incontrôlable qu’une explosion dans un réacteur nucléaire ! Les premières victimes sont toujours les plus pauvres et les plus démunis ! Par ailleurs, que nous le voulions ou non, la guerre au Proche Orient, et maintenant au Maghreb, sera toujours récupérée comme une « croisade ». Et cela retombe inévitablement sur les relations de convivialité que Chrétiens et Musulmans ont tissé et continuent de tisser au quotidien ».Les Evêques de la CERNA demandent enfin une médiation diplomatique et lancent un appel l’aide humanitaire : « Nous prions le Très Haut pour qu’Il incite les Responsables à trouver le chemin qui conduit vers la Justice et la Paix » conclut le communiqué. (L.M.) (Agence Fides 28/03/2011) 2011-03-28 AFRIQUE/LIBYE - « Merci, Saint-Père, pour vos très belles paroles de paix » : témoignage du Vicaire apostolique de Tripoli rendu à Fides Tripoli (Agence Fides) – « L’appel du Saint-Père est une très belle nouvelle, qui nous apporte du réconfort. Le Pape a prononcé des paroles qui affirment la nécessité de la réconciliation, de la paix et du dialogue » déclare à l’Agence Fides S.Exc. Mgr Giovanni Innocenzo Martinelli, Vicaire apostolique de Tripoli. Hier, dimanche 27 mars, à l’Angélus, le Pape Benoît XVI a lancé « un appel plein de tristesse aux organismes internationaux et à ceux qui ont des responsabilités politiques et militaires afin qu’ils ouvrent immédiatement un dialogue qui suspende l’usage de armes ».« Nous avons traduit en arabe l’appel du Saint-Père et aujourd’hui nous le transmettrons pour information par le biais d’une Note verbale au Ministère des Affaires étrangères libyens » affirme Mgr Martinelli, Le Vicaire apostolique précise ne pas avoir participé à la manifestation de samedi 26 mars (voir Fides 26/03/2011), et qu’en tous les cas, comme il l’avait précisé à Fides, il y aurait pris part seulement s’il s’était traité d’une manifestation en faveur de la paix. « Ils ne nous ont plus demandé de participer » déclare Mgr Martinelli. « Il s’agissait d’une manifestation dont le but était de réaffirmer l’unité nationale de la Libye. Y ont adhéré les chefs de tribus, les intellectuels et d’autres personnalités. Je ne pense pas qu’aucune des deux parties ne désire une division de la Libye. C’est pourquoi je réaffirme qu’est nécessaire un dialogue afin de sortir de la crise » déclare le Vicaire apostolique de Tripoli.Mgr Martinelli communique en outre que « depuis hier, en face de notre église, stationnent des agents de police qui, officiellement, ont pour mission de nous protéger. Peut-être pour éviter ce qui, selon certaines nouvelles, s’est passé à l’Ambassade du Qatar qui aurait fait l’objet d’un assaut ». Le Vicaire apostolique poursuit : « La situation à Tripoli n’est pas facile. L’essence commence à manquer. Il faut faire une queue de plusieurs heures en face des distributeurs pour remplir le réservoir de la voiture. Il existe également des difficultés en ce qui concerne l’achat des denrées alimentaires ».« Cette nuit, nous n’avons pas entendu de bombardement. Nous savons qu’ont été touchés les environs de Syrte. Au cours de ces derniers jours, on a compté des victimes civiles. Je connais au moins une personne qui est morte après avoir reçu un éclat d’obus dans le crâne, l’éclat ayant été produit par un tir de la défense antiaérienne qui a été tiré à une altitude très basse. (L.M.) (Agence Fides 28/03/2011)


2011-03-26 AFRIQUE/LIBYE - Lueurs d’espoir en provenance de l’Union africaine - « Nous sommes dans l’attente de l’évolution des événements » déclare le Vicaire apostolique de Tripoli Tripoli (Agence Fides) – « Nous avons été convoqués à une grande manifestation qui se tiendra à Tripoli. Je ne sais pas encore de quoi il s’agit. S’il s’agit d’une manifestation en faveur de la paix, nous n’avons pas de problèmes à y participer » déclare à l’Agence Fides S.Exc. Mgr Giovanni Innocenzo Martinelli, Vicaire apostolique de Tripoli. « Cette nuit, nous n’avons pas entendu d’explosions. Probablement, les zones bombardées ont été plus éloignées par rapport au lieu où nous nous trouvons. La vie de l’Eglise continue. Hier, vendredi 25 mars, nous avons célébré deux Messes auxquels ont participé de nombreux fidèles, philippins et africains, désormais les seuls à être encore présents » indique Mgr Martinelli. « Nous sommes dans l’attente de l’évolution des événements. Nous espérons que prévaudra en tous la voix de la raison » conclut Mgr Martinelli.Entre temps, à Addis Abeba (Ethiopie), au siège de l’Union africaine (UA), s’est tenue une Assemblée spéciale de l’UA dédiée à la crise libyenne. Y ont participé les représentants de la Commission spéciale de l’Union africaine sur la Libye (qui comprend la République du Congo, l’Afrique du Sud, la Mauritanie, le Mali et l’Ouganda), des responsables du gouvernement libyen mais non pas ceux du Conseil de transition libyen ayant son siège à Benghazi, ainsi que des délégations de la Ligue arabe, de la Conférence islamique et de l’Union européenne.Au terme de la rencontre, l’UA a élaboré une « road map » prévoyant un cessez-le-feu immédiat, des couloirs humanitaires et des mesures de protection des étrangers (en particulier les immigrés sub-sahariens) ainsi que « l’adoption et la mise en œuvre de réformes politiques nécessaires afin d’éliminer les causes de la crise actuelle ». Le gouvernement libyen a accepté la « road map » alors que les insurgés n’ont pour l’heure pas fait connaître leur position. L’UA a déclaré qu’elle entend prendre contact avec le Conseil de Transition libyen (l’organe de gouvernement autonome des insurgés) afin de chercher de leur faire accepter la « road map ». (L.M.) (Agence Fides 26/03/2011)

2011-03-23 AFRIQUE/LIBYE - « Ce qui fait peur, ce ne sont pas les bombes mais l’incapacité à tenter de dialoguer » déclare le Vicaire apostolique de Tripoli Tripoli (Agence Fides) – « Ce qui fait peur, ce ne sont pas les bombes mais l’incapacité à tenter de dialoguer pour trouver une solution pacifique » déclare à l’Agence Fides S.Exc. Mgr Giovanni Innocenzo Martinelli, Vicaire apostolique de Tripoli en Libye. Selon le Vicaire apostolique, « les bombardements se poursuivent. Les explosions ont continué d’hier soir aux premières heures de la matinée d’aujourd’hui. Cela a été terrible. Maintenant, il semble qu’il y ait une pause. Mais, je le répète, je n’ai pas tant peur des bombes que de l’incapacité de tous les protagonistes à trouver une solution pacifique ». Mgr Martinelli affirme par ailleurs que « Kadhafi est réapparu cette nuit à la télévision et a réaffirmé qu’il ne cèdera jamais. Il faut parvenir à une trêve afin de stopper les violences et les morts violentes puis rechercher un dialogue entre les parties » conclut l’Evêque.Selon des nouvelles d’agence, un certain nombre d’objectifs situés à Tripoli auraient été touchés par des missiles de croisière au cours de la nuit. Dans différentes zones de Libye, des affrontements entre les forces fidèles à Kadhafi et les rebelles ont été signalés. (L.M.) (Agence Fides 23/03/2011)

2011-03-22 AFRIQUE/LIBYE - « Où veut-on en arriver avec ces bombardements ? » se demande le Vicaire apostolique de Tripoli Tripoli (Agence Fides) – « Entre hier soir et cette nuit, nous avons entendu différentes explosions très fortes, même si elles étaient lointaines, accompagnées par le contre-chant de la défense antiaérienne libyenne » déclare à l’Agence Fides S.Exc. Mgr Giovanni Innocenzo Martinelli, Vicaire apostolique de Tripoli en Libye. « Je ne vois pas où cela pourra nous conduire. Est-il possible que l’on ne comprenne pas que l’on ne résout rien avec les bombes ? Encore une fois, je demande à ce que l’on recherche une solution diplomatique, éventuellement au travers de la médiation d’un leader africain. Ceux qui ont promu cette guerre doivent comprendre que Kadhafi ne cèdera pas. On risque de créer une crise de très longue durée, à l’issue incertaine » affirme Mgr Martinelli.En ce qui concerne la situation des réfugiés africains qui se trouvent à Tripoli dans une situation difficile, le Vicaire apostolique affirme : « Nous cherchons à organiser le départ des érythréens et des réfugiés d’autre nationalité en direction de la Tunisie dont la frontière se trouve à 150 Km de Tripoli. Nous n’avons à cet égard pas rencontré d’obstacles de la part des autorités par plus en Libye qu’en Tunisie. En Tunisie sont présentes les organisations internationales qui pourront prendre soin d’eux. Entre temps, nous continuons à assister les réfugiés qui se trouvent encore à Tripoli ».« La petite communauté catholique s’est désormais réduite – conclut Mgr Martinelli. Aujourd’hui, devrait partir une centaine de personnes – infirmières philippines et travailleurs d’autres nationalités – qui préfère quitter le pays. Mais dans les hôpitaux, se trouvent encore différentes infirmières philippines qui continuent à assurer leur service. A nos célébrations participent désormais les seuls immigrés africains. Et il s’agit toujours d’un beau témoignage de foi en des moments si difficiles ». (L.M.) (Agence Fides 22/03/2011)

2011-03-21 AFRIQUE/LIBYE - « La guerre ne résout rien » déclare le Vicaire apostolique de Tripoli où la population est en fuite Tripoli (Agence Fides) – « Nous avons entendu un lourd bombardement dans une zone périphérique de la ville. Tripoli est en train de se vider. La population fuit par peur des bombardements » déclare à l’Agence Fides S.Exc. Mgr Giovanni Innocenzo Martinelli, Vicaire apostolique de Tripoli en Libye. Le Vicaire apostolique réaffirme sa contrariété aux actions militaires entreprises : « La guerre ne résout rien. Je ne sais pas comment finira ce nouveau conflit qui réveille chez les libyens de tristes souvenirs de leur passé récent. Je continue à répéter qu’il faut faire taire les armes et engager immédiatement une médiation afin de résoudre la crise de manière pacifique. Pourquoi n’a-t-on pas donner une chance à la voie diplomatique ? ». Mgr Martinelli rappelle enfin le drame des réfugiés érythréens demeurés bloqués en Libye : « Nous nous activons actuellement afin de transférer les réfugiés érythréens vers la frontière avec la Tunisie. J’ai parlé avec l’Evêque de Tunis afin de voir s’il est possible de les accueillir, attendu que du côté tunisien de la frontière se trouvent des organisations internationales d’assistance humanitaire ». (L.M.) (Agence Fides 21/03/2011) * * * Une sensibilité chrétienne et tchadienne d’un jeune homme marié en France

(28 III 11) Ce que je pense des révoltes ou révolutions arabes? C'est qu'il me paraît tout à fait légitime qu'un peuple opprimé redresse la tête et revendique plus de liberté et de sécurité sociale. Ce qui m'inquiète c'est que ces genres de révoltes si elles ne sont pas cadrées par des leaders réfléchis, soucieux du devenir de leurs compatriotes risquent malheureusement de ne pas apporter le changement espéré. Il appartient désormais, me semble t il, aux leaders à qui ces peuples opprimés et exploités pendant de nombreuses décennies ont confié leur destinée de se montrer dignes de la confiance qui a été placée en eux. Vaste chantier dont on ne peut à l'heure actuelle présumer de l'issue. Khadafi est au pouvoir depuis près de 42ans. Quarante deux années pendant lesquelles le peuple libyen a été pris en otage par le clan Khadafi. Que la communauté internationale décide aujourd'hui d'appuyer le peuple libyen soulevé contre son colonel de guide ne me paraît pas une si mauvaise initiative si l' on s'en tient au dicton qui dit " mieux vaut tard que jamais". Toutefois la question que je me pose moi est: la communauté internationale est elle obligée d'intervenir militairement? Je ne sais pas. J'ai peur de la guerre, trop peur de la guerre pour l'avoir vécue bien trop jeune et je ne la souhaite pour personne. Je sais par ailleurs que la communauté internationale ne peut rien garantir quant aux dégâts collatéraux de cette guerre qui seront nombreux. Pour faire simple, et ce n'est que mon opinion d'observateur amateur des relations internationales, je suis pour le principe d'évincer Khadafi et de l'empêcher d'opprimer son peuple. Mais tout à fait contre une guerre, encore une de plus avec tout ce que cela peut engendrer comme violence et perte de toute nature. Par ailleurs le fait que l'Allemagne, la Russie, la Chine et l'Italie ne soient pas embarquées dans cette action militaire internationale constitue un soutien implicite à Khadafi et pourrait fragiliser l'action de l'Otan.

lundi 28 mars 2011

Inquiétude & Certitudes - lundi 28 mars 2011

Lundi 28 Mars 2011



Prier [1] épisode du généralissime des Assyriens et son commentaire par le Christ, l’idée aussi que l’on se fait du miracle et de la manière dont il y est procédé. Je m’étais dit. Sûrement, il va sortir et se tenir debout pour invoquer le nom du Seigneur son Dieu, puis il agitera la main au-dessus de l’endroit malade et guérira ma lèpre. Elisée l’envoit au bain, littéralement. Bénéficiaire du miracle, un étranger : le Christ, une fois de plus, le souligne. La foi ? par procuration, l’entourage de Naaman, et aussi sinon surtout la petite esclave, une fillette qui fut mise au service de la femme de Naaman. Les choses, pour Jésus, se passent chez lui, il est si bien compris dans son texte sur les étrangers, qu’ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où la ville est construite, pour le précipiter au bas. Lui qui ne mourra qu’élevé de terre. Contemplation finale, magnifique : la souveraineté, même humaine… surtout. Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin. L’instinct de révérence quand l’homme est droit : les serviteurs de Naaman, quelques-uns des compatriotes de Jésus qui s’écartent et qui s’effacent, évidemment le centurion au pied de la croix, moi quand je m’arrête…


soir



Confusion voulue ? ou non ? Syrte aux mains des insurgés, ce matin et pas sûr dès la fin de la matinée, insurgés qui en seraient encore à cent quarante kilomètres. Présentée comme la place forte et la base militaire la plus importante de Libye, pourquoi n’est-elle pas détruite, au besoin par frappes ciblées, installation par installation ? La palme au Qatar, le premier à mettre dans la coalition quatre avions, et ce matin à reconnaître le Conseil de transition installé à Benghazi comme gouvernement provisoire. Conférence à Londres du « groupe de contact », hier il était dit que l’OTAN prenait aussi le commandement mùilitaire, aujourd’hui on ne présente pas de cette façon ce « groupe ». Alors ? Post-cantonales : 48 députés PS appellent Martine Aubry à rassembler la gauche, faute qu’elle les ait autorisés à en appeler à sa candidature. Elle aurait téléphoné à DSK pour la manière de présenter le retour à droite du département du Val d’Oise, seul à basculer à droite, « son » département. Côté U.M.P., ce soir Sarkozy recadre … il en appelle à l’unité. On ne peut davantage prêcher pour soi. La dynamique des centristes dans l’U.M.P. ce dont avait averti Bayrou au congrès de Toulouse, en 2002, est la sécession : ce que va incarner Borloo. Cet après-midi, Estrosi aurait appelé à une reconsidération de qui sera le meilleur candidat… Ce matin, Copé assurait que le message était reçu : message d’inquiétude, appelant par conséquent au protecteur et à la pédagogie. Alors qu’il s’agit manifestement d’un rejet, ce que je marque à mon habituel communicant, Jacques Myard député-maire de Maisons-Laffite.


----- Original Message ----- From: Bertrand Fessard de Foucault To: Jacques Myard Sent: Monday, March 28, 2011 1:22 PM Subject: Re: Communiqué : Elections cantonales, la leçon pour rebondir ! Le message n'est pas d'inquiétude, il est de rejet à vomir du "sarkozysme". Aucune réforme n'a été consentie, toutes ont été forcées en tous genres, et les réformes que veulent les Français et dont le pays a besoin ne sont pas envisageés. NS ne gagnera que par conjonction d'une succession de miracles et de l'impéritie de la gauche, c'est-à-dire des socialistes. Il rendrait service au pays en anticipant l'élection présidentielle, par sa démission, quitte à se représenter sans le soutien de l'appareil d'Etat et des réseaux. Bien amicalement.


----- Original Message ----- From: Jacques Myard To: Jacques Myard Sent: Monday, March 28, 2011 12:38 PM Subject: Communiqué : Elections cantonales, la leçon pour rebondir ! le 28 mars 2011 COMMUNIQUE DE PRESSE


de Jacques MYARD

Député UMP

Président du Cercle Nation et République A/S Elections cantonales : la leçon pour rebondir !Même si le recul de l’UMP aux élections cantonales n’est pas aussi important que le brouhaha médiatique veut le faire croire, on ne peut pas sous estimer le message clairement envoyé au gouvernement : - les Français sont inquiets, c’est une évidence- Ils veulent des résultats probants en matière de sécurité, d’économie, d’emploi, et de contrôle des flux migratoires- Mais ils veulent aussi que les principes républicains et au premier chef l’amour de la Patrie et la laïcité de la société soient prioritaires et appliqués.Les faits et seulement les faits primeront et l’emporteront sur toutes les incantations, admonestations, et considérations morales ! Le gouvernement doit impérativement poursuivre sa politique de fermeté pour lutter contre l’insécurité, faire respecter les valeurs patriotiques et républicaines, en dépit des donneurs de leçons des bobos salonnards de tous bords qui ne représentent qu’à peine eux-mêmes. C’est au prix de la cohérence et de la ténacité dans son action que le Président de la République et l’UMP regagneront en crédibilité et convaincront un électorat qui leur a envoyé un message très clair.

nuit


L’antidote au poison est toujours le poison. L’U.M.P. va donc se perdre elle-même en se divisant à mesure de sa chute : Copé accuse Fillon de ne pas « jouer collectif », à propos du débat sur la laïcité, mais en fait dans la « guerre de succession » (titre de Roger-Gérard Schwarzenberg pour la première élection présidentielle de la Cinquième suivant de Gaulle, celle de 1969). Sarkozy ne probablement pas surprendre : il va se cramponner à son cap et à sa manière, mais c’est son fils qui est habile, Jean. L’entendant au moment des municipales de 2008, ma femme et moi l’avions trouvé bon. Il a ce soir l’excellente posture de soutenir Devedjian à la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine que son père voulait pour lui dès cette fois-ci. Berlusconi devant la justice, Chirac toujours pas… peut-être à la mi-Septembre si la question de constitutionnalité n’aboutit pas. Nous sommes un peuple qui a condamné à mort le roi et un maréchal, et aujourd’hui nous tremblons de faire passer en correctionnelle un ancien président de la République.

[1] - 2ème Rois V 1 à 15 ; psaumes XLII & XLIII ; évangile selon saint Luc IV 24 à 30

Inquiétude & Certitudes - lundi 28 mars 2011

dimanche 27 mars 2011

pour que les princes - Président de la République et Premier ministre actuels - rendent service au pays

Inquiétude & Certitudes - dimanche 27 mars 2011

Dimanche 27 Mars 2011

Mais d’abord prier…[1] Je le suis, moi qui te parle… La plus forte expression du Christ sur lui-même, avec, me semble-t-il depuis une vingtaine d’années, cette réponse au ton inimaginable de reproche et d’affection que Jésus fait à Philippe pendant la dernière Cène : comment, Philippe, tu ne me connais pas ? au disciple qui, dans un élan intense de bonne volonté et de foi, vient de le prier : montre-nous le Père, et cela nous suffit. Aboutissement de la foi ? La Samaritaine va en vivre toutes les étapes en quelques minutes, son dialogue avec cet inconnu. Je ne suis ni Philippe ni la Samaritaine, je n’ai que la présence « réelle » : la communion sous les espèces du pain et du vin, la présence en moi, les signes dans ma vie et dans celle des autres, catéchèe divine d’une autre manière, mais nous avons, depuis le Christ, un privilège, celui de l’espérance, elle est le creuset de tout, en tous domaines. L’espérance ne trompe pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. Tout dans le dialogue avec la Samaritaine est logique, sauf ce soudain « passage à autre chose ». Le Christ a inversé les rôles : Donne-moi à boire. – Tu me demandes à boire, à moi, à une Samaritaine ? - Si tu savais… c’st toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. – tu n’as rien pour puiser…serais- tu plus grand ? - Celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai, n’aura plus jamais soif. – Donne-la-moi cette eau… Or, Jésus ne lui donne rien, sujet traité, bouclé et autre chose commence : Va, appelle ton mari, et reviens. Dans la Genèse, les rôles sont analogues mais d’une tout autre inspiration et surtout tenus autrement, Satan , Eve et le mari en arrière plan. Ici, le Christ, une femme en demande directe, mais qui ne l’était pas a priori, alors qu’au contraire Eve était comblée et sans demande (ce qui probablement la rendit si vulnérable, « erreur psychologique » du Créateur ? guillemets partout sauf à Créateur). Le rôle du mari, comme témoin. La transition est faite, le Messie peut s’annoncer, mais Jésus a inspiré pas à pas la découverte progressive de cette femme qui, quoique hulmble, récite d’abord ses bases : trivialement, sur l’eau et l’art de puiser, puis sur la dogmatique religieuse de son peuple. Et Jésus valide tout mais pour aller plus à fond. Conversion toujours personnelle : ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant : nous l’avons entendu par nous-mêmes… et mouvement missionnaire tout naturel, la femme d’abord expédiée à son mari, part ensuite d’elle-même et ramène toute la ville : la femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens… Symbolique du lieu, le puits de Jacob, dit Massa Mériba : défi et accusation, qui devient depuis le dialogue du Nouveau Testament, celui de la rencontre, de la conversion, celui de la réponse donnée à l’unisson par l’homme (la femme, en l’occurrence) et par Dieu : le Seigneur est-il vraiment au milieu de nous, ou n’y est-il pas ? Question de toute l’histoire humaine, et de toute vie personnelle. Naturellement, c’est le « pli » des évangiles, les disciples, pourtant au plus proche de Jésus, ne comprennent rien à ce qu’il s’est passé.

après-midi

Libye… lamentable. Tandis que les insurgés enfin avancent, qu’ils ont repris possession des deux villes commandant Benghazi, hier, et qu’aujourd’hui, ils ont arraché le contrôle du port pétrolier de Cyrénaïque et peuvent menacer Syrte, lieu de naissance de Kadhafi, l’OTAN ou l’Alliance atlantique, ne chipotons pas, obtiennent le commandement militaire et la conduite politique de l’ensemble de l’intervention en cours depuis huit jours. Traduction : rien que la résolution 1973, c’est-à-dire pas un soutien aérien aux insurgés, mais la seule protection des civils (ce qui ne correspond à aucun critère d’intervention). Donc, faute de couverture et d’appui aériens, les insurgés n’avanceront plus et sauf à faire avancer devant Kadhafi des civils sans armes ou à reculer devant celui-ci sous escorte de civils désarmés, ils ont perdu. Kadhafi, sauf miracle, profitera donc d’ici deux-trois jours de la discorde des Européens et du refus américain de liquider Kadhafi (contrairement à ce qu’ils ont voulu pour Sadam Hussein ou tentent, en vain, pour Oussama Ben Laden… sauf comédie et cynisme que certains croient plausibles qui ont déjà douté du 11-Septembre).

soir

Les cantonales. Du 35% de participation. On avait eu 20% pour le quinquennat en 2000. Jean-François Copé n’a pas le toupet – ce qui m’étonne – de dire que cette abstention motive, s’il était besoin, la « réforme territoriale ». Le Front national à 10%, faute de pouvoir être partout comme au premier tour. Rappel – oublié, de moi et sans doute de presque tout le monde – que le Front n’avait jusqu’à ce soir aucun conseiller général, alors même qu’il représente 20% des suffrages exprimés en 2002 ou des intentions en 2012.

En marge, sondages cette semaine pour 2012, dans tous les cas de figure, Sarkozy est troisième au premier tour.

Je courielle les éléments d’un changement total de donne aux cabinets de Sarkozy et de Fillon, changement passant par leur élimination non plus sous la contrainte des résultats d’un premier tour conforme aux sondages, mais de leur fait, c’est-à-dire leur permettant une certaine sortie historique et concourant au bien du pays.

[1] - Exode XVII 3 à 7 ; psaume XCV ; Paul aux Romains V 1 à 8

samedi 26 mars 2011

Inquiétude & Certitudes - samedi 26 mars 2011

Samedi 26 Mars 2011

Et prier…
[1] réflexe du Christ qui s’impatiente, surentouré, pressé : les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre… Ce n’est pas, je crois, à lire en termes de péché ou de bonnes actions, mais d’un clivage social selon une société théocratique. Nous reproduisons le même modèle, les échelles de valeur dominantes discriminant tout : pour notre époque, l’argent permettant le paraître et la satisfaction de toute volonté de puissance. Dans mon enfance, le clivage existait, mais non dit : la beauté et l’intelligence, l’un ou l’autre ou les deux, cela se voyait aussi dans ce qui était modélisé, l’héroisme des temps de guerre, des beautés de cinéma, mais entre enfants, les clivages n’en étaient pas, il n’y avait que des personnes, c’est entre adultes que l’on s’agace, entre enfants, il y a les attirances, pas les détestations. Jésus vit les deux : attirance et détestation, esprit d’enfance, esprit racorni de l’adulte se jugeant en droit. Il se contient et donne une leçon, très narrative, le don de conteur de celui qui voit et qui écoute. Voit et écoute l’humanité. Paradoxalement, le personnage de réflexion est le cadet, « le fils prodigue » : donne-moi la part d’héritage qui me revient… il réfléchit… Il est sordide, mais il est aimé et regretté. Car il sait rentrer aussi en lui-même. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils. Il a des références : j’ai péché contre le ciel et contre toi. Il est très construit et sa conduite est entière, il part en prodigue, il revient avec autant de force et de détermination qu’il est parti. Le père n’est qu’amour et bonté. Plus que l’Ancien Testament, le Nouveau, les évangiles attestent sans cesse la pitié de Dieu, la pitié du Christ : comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de pitié. Il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. L’aîné, homme de devoir, de rectitude, scribe et pharisien chacun est visé par ce portrait esquissé, n’a pas de cœur, il n’aime ni son frère, évidemment, ni son père. Un père qui le supplie et qui lui dit : toi, mon enfant alors qu’au revenant, il ne répond que par l’accueil, les égards, les baisers, pas de texte. Conclusion de l’Ancien Testament : tu ne t’obstines pas dans ta colère, mais tu prends plaisir à faire grâce. De nouveau, tu nous montres ta tendresse, tu triomphes de nos pécéhs, tu jettes toutes nos fautes au fond de la mer ! Indication déjà de la rédemption, cette œuvre sur nous-mêmes, de triompher de notre faiblesse native et de la tentation, des fautes et péchés, c’est Dieu qui s’en charge. Il est tout simplement efficace : il n’est pas pour toujours en procès, ne maintient pas sans fin ses reproches, il n’agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses.

matin

Les insurgés ou les rebelles libyens – on ne sait comment écrire, car les forces de Kadhafi sont dites loyalistes semblent remporter leurs premiers succès militaires en reprenant deux villes qui peuvent commander les routes vers Benghazi ; mais le front politique ou diplomatique – qui est double, relations interalliées et relations avec le personnage dont on veut se débarrasser – est trouble. Cessez-le-feu, porte de sortie, dialogues, tout cela signifie que Kadhafi resterait en place. Ce dernier a un sens de la propagande que multiplie son cynisme : les boucliers humains évidemment, entassés dans sa caserne, ppur opérer le chantage aux victimes civils dont la protection est l’objet littéral de la résolution 1973.

BHL… sans doute à l’origine de notre engagement pour les rebelles libyens de Benghazi, mais avec comme point d’appui dans la psyché de Sarkozy la nécessité pour ce dernier d’effacer les images de l’automne de 2007. Je connais un peu l’homme à ses origines, nos repas à l’automne de 1976 puis un an ou deux plus tard, la rencontre fortuite à l’Astir-Vouliagmeni. Le personne, très affecté et construit, dont je crois n’avoir jamais rien lu puisque je l’avais entendu m’expliquer son projet (le livre s’appelait encore La philosophie dans tous ses états, et le titre qui fit la vente et la date n’était pas encore trouvé) et que je l’ai écouté en conférence, puis vu-entendu à la télévision ( le FPÖ de Haider, et l’Autriche chroniquement taxée de nazisme). L’ensemble fait toc, mais je reconnais que souvent il met ses introductions au service de causes belles, parce que directement humaines, idéologique seulement au énième degré : c’est donc bien.

Reste cette émergence – signe de plus de nos décadences et indigences – d’une profession ou d’un rôle : ceux d’intellectuel, label déposé. Une grosse dizaine qu’on voti et qu’on lit partout, nostalgiques de Sartre, Malraux, voire Bernanos, Montherlant. Liste faisant sentir la différence, décisive en matière d’autorité morale : il manque aux intellectuels d’aujourd’hui tout simplement le talent d’écrivain ou d’orateur, celui du romancier qui n’entre en politique qu’occasionnellement mais souverainement parce qu’il n’en vit pas, qui ne prêche pas l’intelligence et qui est seulement intelligent. – Alors… les déjeuners d’intellectuels à l’Elysée. Et ces actualisations, d’une part, des Edgar Morin ou des Bourdieu, voire Paul Ricoeur ont des disciples, des étudiants, mais pas de public chez les politiques, et d’autre part, s’il y avait de génération en génération ce rôle (bouffon ? au grand sens du terme, qui n’est pas un faiseur de rire ou de dérision, mais un faiseur de réflexion, de retour à la réflexion) d’intellectuel, la caricature était celle de l’intellectuel (forcément) de gauche. Aujourd’hui, ces intellectuels si tolérants envers le pouvoir en place sont de droite, mais ce n’est pas péjoratif, comme l’était la qualification de gauche, il y a quarante-cinquante ans.

[1] - Michée VII 14 à 20 ; psaume CIII ; évangile selon saint Luc XV 1 à 32

vendredi 25 mars 2011

Inquiétude & Certitudes - vendredi 25 mars 2011



Vendredi 25 Mars 2011

Prier
[1] l’Annonciation, le personnage central paraît Marie, le thème semble celui d’une disponibilité totale ménagée ou préparée comment ? effet d’une profonde liberté, alors que ce qui va suivre a été prophétisé depuis des siècles. Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel, c’est-à-dire, Dieu avec nous. Raccourci du problème, du débat (surtout intellectuel, car la vie ne le pose ni en fait ni en anticipation-angoisse-intuition) : problème de la liberté et de la grâce, de la prédétermination (un texte de saint Bernard auquel fait souvent allusion Denis M. pour le critiquer : le suspense, et si Marie n’acceptait pas, n’avait pas accepté ?). Dans le livre, est écrit pour moi ce que tu veux que je fasse. L’auteur de l’épître aux Hébreux ouvre une piste, la question du corps (commentaire de Tertullien, la chair du Christ, thème d’intuition mais finalement ni d’approfondissement ni d’écrit de mon cher JL qui en avait pourtant fait le thème-titre d’une retraite de quelques jours). Jésus, à la suite de sa mère, donne son corps, plus précisément que sa vie. Paraphrase du psaume ? non, addition paulinienne : tu m’as fait un corps… nous sommes sanctifiés, grâce à l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps, une fois pour toutes. Le texte-même de Luc, pris sans doute directement de la bouche de Marie. Ce n’est pas l’ange (dont elle dit le nom) qui l’effraie mais cette salutation…. Ce que pouvait signifier cette salutation, qui est suprême, surtout si elle sait la recevoir d’un ange ! Interrogation de Marie, réconfort par l’ange qui récite alors Isaïe. Le concret du dialogue : comment cela va-t-il se faire ? … Car rien n’est impossible à Dieu. La leçon n’est pas de foi, mais de nature. La nature de Marie est physiologiquement celle d’une jeune vierge, et spirituellement d’une servante du Seigneur : que tout se passe pour moi selon ta parole. Le Christ reprendra, pour presque chacun de ses miracles, cette formule, la parole de Dieu devenue foi et confiance de l’homme. On ne démêle plus le souhait humain du dessein divin. Pas d’épisode évangélique davantage trinitaire : le Seigneur est avec toi… tu vas concevoir et enfanter un fils … l’Esprit saint viendra sur toi… et une Trinité se manifestant à la créature humaine la plus achevée, Marie (une femme, une vierge qui cependant enfantera, où est le machisme ? puisque ce n’est pas l’homme qui est le héros et qu’il n’a pas part à la conception). A lire, le texte, on ressent que chaque personne de la Trinité, que Dieu donc, se donne, se consacre complètement à cette jeune fille, mystérieuse, car une telle prédilection, de telles dispositions semblent naturelles, natives, sans cause qu’une extraordinaire anticipation, et cependant le consentement est requis. L’Ange parle au mode futur, mais la conclusion de Marie change rétrospectivement tout et pourrait opposer le conditionnel : je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole. On dirait dans l’affreux langage de maintenant, qu’elle donne le feu vert.

matin

Les débats qui nous gaspillent.

Les quota féminins ou l’égalité homme-femme, alors qu’il y a différence à tous égards, et qu’il s’agit pour les femmes mésestimées dans leurs exigences de mère ou dans la rétribution de leur travail, d’être simplement protégées. Quant à l’accès aux responsabilités, je ne vois pas qu’elles soient d’un apport différent de celui des hommes : ce que je regrette, les femms jusqu’à présent ne changent pas la politique quand elles en font.

Les peurs et fantasmes que porte le Front national, ce qui – quoiqu’à l’extrême – le distingue de l’ancien Parti communiste caractérisé par la puissance d’analyse et par l’espérance du « grand soir. Un parti aussi qui savait former ceux qu’ils faisaient élire. Fiasco des gestions municipales par le Front national, réussite communiste peu contestée.
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début d’après-midi

En relations internationales quand les compte-rendus et commentaires font état d’évolutions complexes et de discussions acharnées, c’est signe que la réalité est refusée, qu’on la camoufle. Pour la question de Libye, c’est tout simple. Organigramme : les Etats-Unis veulent comme toujours le commandement avec deux arguments, l’un datant de Suez, nous pouvons tout empêcher, l’autre auquel l’Europe a tous les moyens et a eu tout le temps depuis cinquante ans de répliquer, ce qu’elle n’a pas fait, la technologie de pointe. Donc, l’opération jusques-là tripartite pour tirer parti de cette résolution 1973 du Conseil de sécurité : protection des civils libyens, passe sous commandement OTAN. Si Sarkozy et son compère Cameron parviennent à sauver l’apparence d’un directoire politique indépendant auquel asasocier les quelques Arabes qui viennent avec nous, c ela ne change rien à cette réalité. Les Etats-Unis moins que jamais veulent s’enliser et s’ils pouvaient se retirer après quelques jours, ils le feraient déjà, mais au moins commander, en l’espèce : contrôler et limiter.

Sur le terrain – depuis le ciel… c’est tout à fait clair en cinq jours de frappe, tableau de chasse ridicule : une batterie anti-aérienne et un avion, tandis que les rebelles, les insurgés, on n’ose dire les démocrates, n’avancent pas d’un centimètre. Le temps travaille donc pour Kadhafi, nous avons perdu, nous avons joué trop tard. Personne ne commente ou remarque que le passage de main à l’OTAN, malgré nos réserves à la française, tient à la pression turque. Erdogan se venge des camouflets que lui a infligés Sarkozy : le refus de l’adhésion turque, les deux-trois heures à peine de visite à Ankara il y a un mois. Il y a quatre-cinq jours, il s’agit de quelques jours, maintenant de trois mois. Dixit notre chef d’état-major des armées.

Front français, Claude Guéant, une phrase par jour. Pourquoi ne se tait-il pas ? Son travail est de faire fonctionner l’administration du territoire et les outils sécuritaires, pas de coller des affiches.

nuit

Je classe des Monde sur dix-huit mois. Le sur-place sur tous les sujets de l’an dernier : guerres économiques et guerres des monnaies, alors même qu’au ras de la terre, travailleurs, chômeurs et consommateurs n’anticipent que l’approfondissement de la crise et une durée imprévisible. Je tombe sur d’autres documents ou articles. Un papier de Vespirini pensant, à propos de la crise grecque de l’an dernier, que la sortie de l’Allemagne de la zone euro, serait la meilleure solution : il est du conseil d’analyse économique à Matignon ! Il y a belle lurette que les journaux – en tout cas le mien : Le Monde – ne titrent plus sur les faits, mais sur les intentions, les volontés, les programmes.


[1] - Isaïe VII 10.14 à VIII 10 ; psaume XL ; lettre aux Hébreux X 4 à 10 ; évangile selon saint Luc I 26 à 38

mercredi 23 mars 2011

Inquiétude & Certitudes - jeudi 24 mars 2011


Jeudi 24 Mars 2011

Prier…[1] l’enseignement du Christ par paraboles, son genre majeur, car le « discours sur la montagne » rappelle le Décalogue. Le genre parabole ne me paraît pas avoir sa réplique dans l’Ancien Testament, ni dans les épîtres apostoliques ? Jésus s’y plaît, la pédagogie des contes moraux (pas ceux de Rohmer, chefs d’œuvre classiques, ni les immoraux de Borowicz, brûlants mais somptueux). Le Christ conteur, le talent évident : portraits, celui du riche est visuel, celui du pauvre est de comportement, Lazare (je crois que le nom a une importance décisive, et pour nous il fait évidemment écho depuis la résurrection du frère de Marthe et de Marie, un prénom donc affectionné par Jésus). Accélération du récit : les deux meurent. La suite est du point de vue du riche, elle n’est que dialogue, alors que du vivant des deux protagonistes, il n’y en avait pas. Leçon habituelle sur la réciprocité des comportements et le fruit à en recueillir, en positif et en négatif. Avec une conclusion inattendue. Genre aussi de Jésus avec cette obsession, pas du tout angoissée mais donnant toute la tonalité au ministère du public du Christ qui est de parole certes, mais de parcours surtout, une montée vers Jérusalem : quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts, ils ne seront pas convaincus. Nous sommes une religion d’annonce, aussi bien en pratique « missionnaire » qu’en reçu de la révélation laquelle n’est pas un tableau, un état des lieux, une somme d’indications selon nos curiosités ou interrogations ou un dévoilement d’une réalité jusques là obscure : c’est une promesse, c’est une action, c’est un sauvetage, un rachat. Les trois ans pendant lesquels Jésus nourrit la haine de ceux qui le mettront à mort, ce qu’il sait par avance mais il en rajoute, sont une annonce permanente de la Passion, de la mort et de la Résurrection. Le christianisme n’est que Pâque, que passage. La parabole donnée ce matin indique le contraire : un grand abîme a été mis entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient aller vers vous ne le puisssent pas, et que, de là-bas non plus, on ne vienne pas vers nous. Le relationnel au possible (la Trinité…) et la séparation absolue. Mon cher JL faisait souvent remarquer : la Bible dit tout et son contraire. En cela, d’inspiration divine (notre salut), elle est bien de main humaine, et surtout elle est pour le cœur humain, l’oreille humaine : nous sommes à nous-mêmes notre contraire, notre empêchement, notre poids mais tout autant notre propension à la lumière et à l’épanouissement. – Comme toujours, le mouvement de la prière, de la méditation, précédant chronologiquement le texte que je prends en tous sens, m’y introduit, m’y emmène : tout juste. Le cœur de l’homme est compliqué et malade ! Qui peut le connaître ? moi, le Seigneur, qui pénètre les cœurs et qui scrute les reins, afin de rendre à chacun selon ses actes, selon les fruits qu’il porte, mais heureusement selon la miséricorde. Le Seigneur connaît le chemin des justes, mais le chemin des méchants se perdra. Etre connu de Dieu, c’est notre salut.

matin

Les deux jeux méconnus : celui de la Russie, celui d’Israël. Ce qui fait songer à deux autres d’importance mais sans lien dialectique comme ceux des deux premiers : l’Inde et l’Allemagne. développer

De Gaulle, pour décider, n’était pas particulièrement informé, mais il était, par lui-même, organisation du mental et organisation de son temps et de l’agenda, réfléchi. Ce que n’est pas Sarkozy, surinformé en solutions, beaucoup moins en diagnostic et attentif aux conséquences d’opinion, presque uniquement, et d’image personnelle. De Gaulle, parce qu’il était indépendant de l’opinion (opinion du moment : j’étais minoritaire, j’en conviens, mais je savais que je ne le serai pas toujours, le Général à Malraux, Les chênes qu’on abat…)

Je n’ai pas le regard de Sarkozy pour regarder, analyser et synthétiser les événements. En réunion, ces jours-ci à la piscine pour pallier mes bientôt soixante-huit ans, en dialogue, la psychologie, les autres me passionnent en tant que tels. J’observe et souvent avec empathie, je reconstitue ou imagine l’autre, pour éventuellement l’accompagner. Je n’ai pas un regard utilitaire – si j’ai eu le regard prédateur pendant mes quatre décennies plus ou moins donjuanesques – et je ne cherche pas le profit à tirer de ce que j’analyse. Sarkozy ne fait pas attention à l’interlocuteur ni aux faits, il y voit seulement les avantges personnels qu’il peut en tirer : l’arrivisme, la domination. Sinon, il est cassé en deux (comme Hitler faisant le baise-bain aux femmes, ou parlant à un enfant – photos célèbres) : ainsi, devant le président chinois, il est vrai imité par Barak Obama. – Lui est président de la République, selon un parcours minutieux gouverné et servi par ce regard utilitaire et égocentré (cf. Catherine Nay pour la biographie, de plus en plus intéressante puisqu’avouée par le portraituré et antérieure à l’élection), et moi je ne le suis pas : non seulement, je n’ai pas su faire carrière mais je n’ai même pas su protéger le peu que j’en faisais. En revanche, quel bonheur d’avoir vu et de comprendre. De voir et d’avoir compris, événements, gens. En sorte de circonscrire ce que je ne comprends pas, ne sais pas ou ignore, et donc de continuer d’exercer constamment une curiosité presque tous azimuts. Les morts-vivants ne sont pas des sujets de fiction, ils sont beaucoup de nos politiques. Nicolas Sarkozy frappe par la tristesse de son regard, surtout quand – au pupitre importé d’Amérique – il se met en scène et ne comprend plus qu’il perd ainsi le peu d’attention que lui accordaient encore public et partenaires homologues.


fin de matinée

Nous « calons » pour le commandement OTAN. Il n’y a pas que la France qui y perde, mais l’Europe, et du fait qu’il n’y a pas d’entente franco-allemande. Le « style » Sarkozy ne peut qu’indisposer l’Allemagne complexée devant toute prétention française et sachant faire les comptes, cartes en mains, ce qui la décomplexe : jeu de toujours depuis 1949. Retrait de la marine de guerre allemande en Méditerranée là où elle est utile, appoints aériens en relais sur le théâtre afghan de ce que les Américains déplacent très provisoirement vers la Libye. Merkel a parfaitement compris qu’Obama se f… de la Libye, a passé l’Irak aux profits et pertes et, cf. son livre programme avant son élection, est entièrement dans la dialectique du Pentagone qui n’a de souci que l’Afghanistan. Merkel plaît à Obama, tandis que l’ambassade américaine à Paris rien que par la lecture hebdomadaire du Canard entretient le président dans les sentiments que lui porte Sarkozy. Chef d’œuvre…
Quant à l’éventuel chantage américain aux diverses logistiques ou technologies de pointe, cela fait cinquante ans que l’Europe a pris conscience de la nécessité d’une industrie d’armement de pointe et qui se susbtitue à termes à nos dépendances américaines, au lieu de nous consacrer chacun dans notre coin à de la vente (et à de la délocalisation) pour des marchés dont les gouvernements ne nous sont pas fondamentalement amicaux, vg. la Chine, vg. Kadhafi…

Qui dit OTAN dit commandement américain, et le commandement américain a fait la preuve de son impéritie malgré – ou à cause de – ses énormes budgétaires, technologiques et autres en ressources humaines, en analystes, en services de renseignements : Vietmam, Afghanistan, Irak.


[1] - Jérémie XVII 5 à 10 ; psaume I ; évangile selon saint Luc XVI 19 à 31