vendredi 25 mars 2011

Inquiétude & Certitudes - vendredi 25 mars 2011



Vendredi 25 Mars 2011

Prier
[1] l’Annonciation, le personnage central paraît Marie, le thème semble celui d’une disponibilité totale ménagée ou préparée comment ? effet d’une profonde liberté, alors que ce qui va suivre a été prophétisé depuis des siècles. Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel, c’est-à-dire, Dieu avec nous. Raccourci du problème, du débat (surtout intellectuel, car la vie ne le pose ni en fait ni en anticipation-angoisse-intuition) : problème de la liberté et de la grâce, de la prédétermination (un texte de saint Bernard auquel fait souvent allusion Denis M. pour le critiquer : le suspense, et si Marie n’acceptait pas, n’avait pas accepté ?). Dans le livre, est écrit pour moi ce que tu veux que je fasse. L’auteur de l’épître aux Hébreux ouvre une piste, la question du corps (commentaire de Tertullien, la chair du Christ, thème d’intuition mais finalement ni d’approfondissement ni d’écrit de mon cher JL qui en avait pourtant fait le thème-titre d’une retraite de quelques jours). Jésus, à la suite de sa mère, donne son corps, plus précisément que sa vie. Paraphrase du psaume ? non, addition paulinienne : tu m’as fait un corps… nous sommes sanctifiés, grâce à l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps, une fois pour toutes. Le texte-même de Luc, pris sans doute directement de la bouche de Marie. Ce n’est pas l’ange (dont elle dit le nom) qui l’effraie mais cette salutation…. Ce que pouvait signifier cette salutation, qui est suprême, surtout si elle sait la recevoir d’un ange ! Interrogation de Marie, réconfort par l’ange qui récite alors Isaïe. Le concret du dialogue : comment cela va-t-il se faire ? … Car rien n’est impossible à Dieu. La leçon n’est pas de foi, mais de nature. La nature de Marie est physiologiquement celle d’une jeune vierge, et spirituellement d’une servante du Seigneur : que tout se passe pour moi selon ta parole. Le Christ reprendra, pour presque chacun de ses miracles, cette formule, la parole de Dieu devenue foi et confiance de l’homme. On ne démêle plus le souhait humain du dessein divin. Pas d’épisode évangélique davantage trinitaire : le Seigneur est avec toi… tu vas concevoir et enfanter un fils … l’Esprit saint viendra sur toi… et une Trinité se manifestant à la créature humaine la plus achevée, Marie (une femme, une vierge qui cependant enfantera, où est le machisme ? puisque ce n’est pas l’homme qui est le héros et qu’il n’a pas part à la conception). A lire, le texte, on ressent que chaque personne de la Trinité, que Dieu donc, se donne, se consacre complètement à cette jeune fille, mystérieuse, car une telle prédilection, de telles dispositions semblent naturelles, natives, sans cause qu’une extraordinaire anticipation, et cependant le consentement est requis. L’Ange parle au mode futur, mais la conclusion de Marie change rétrospectivement tout et pourrait opposer le conditionnel : je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole. On dirait dans l’affreux langage de maintenant, qu’elle donne le feu vert.

matin

Les débats qui nous gaspillent.

Les quota féminins ou l’égalité homme-femme, alors qu’il y a différence à tous égards, et qu’il s’agit pour les femmes mésestimées dans leurs exigences de mère ou dans la rétribution de leur travail, d’être simplement protégées. Quant à l’accès aux responsabilités, je ne vois pas qu’elles soient d’un apport différent de celui des hommes : ce que je regrette, les femms jusqu’à présent ne changent pas la politique quand elles en font.

Les peurs et fantasmes que porte le Front national, ce qui – quoiqu’à l’extrême – le distingue de l’ancien Parti communiste caractérisé par la puissance d’analyse et par l’espérance du « grand soir. Un parti aussi qui savait former ceux qu’ils faisaient élire. Fiasco des gestions municipales par le Front national, réussite communiste peu contestée.
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début d’après-midi

En relations internationales quand les compte-rendus et commentaires font état d’évolutions complexes et de discussions acharnées, c’est signe que la réalité est refusée, qu’on la camoufle. Pour la question de Libye, c’est tout simple. Organigramme : les Etats-Unis veulent comme toujours le commandement avec deux arguments, l’un datant de Suez, nous pouvons tout empêcher, l’autre auquel l’Europe a tous les moyens et a eu tout le temps depuis cinquante ans de répliquer, ce qu’elle n’a pas fait, la technologie de pointe. Donc, l’opération jusques-là tripartite pour tirer parti de cette résolution 1973 du Conseil de sécurité : protection des civils libyens, passe sous commandement OTAN. Si Sarkozy et son compère Cameron parviennent à sauver l’apparence d’un directoire politique indépendant auquel asasocier les quelques Arabes qui viennent avec nous, c ela ne change rien à cette réalité. Les Etats-Unis moins que jamais veulent s’enliser et s’ils pouvaient se retirer après quelques jours, ils le feraient déjà, mais au moins commander, en l’espèce : contrôler et limiter.

Sur le terrain – depuis le ciel… c’est tout à fait clair en cinq jours de frappe, tableau de chasse ridicule : une batterie anti-aérienne et un avion, tandis que les rebelles, les insurgés, on n’ose dire les démocrates, n’avancent pas d’un centimètre. Le temps travaille donc pour Kadhafi, nous avons perdu, nous avons joué trop tard. Personne ne commente ou remarque que le passage de main à l’OTAN, malgré nos réserves à la française, tient à la pression turque. Erdogan se venge des camouflets que lui a infligés Sarkozy : le refus de l’adhésion turque, les deux-trois heures à peine de visite à Ankara il y a un mois. Il y a quatre-cinq jours, il s’agit de quelques jours, maintenant de trois mois. Dixit notre chef d’état-major des armées.

Front français, Claude Guéant, une phrase par jour. Pourquoi ne se tait-il pas ? Son travail est de faire fonctionner l’administration du territoire et les outils sécuritaires, pas de coller des affiches.

nuit

Je classe des Monde sur dix-huit mois. Le sur-place sur tous les sujets de l’an dernier : guerres économiques et guerres des monnaies, alors même qu’au ras de la terre, travailleurs, chômeurs et consommateurs n’anticipent que l’approfondissement de la crise et une durée imprévisible. Je tombe sur d’autres documents ou articles. Un papier de Vespirini pensant, à propos de la crise grecque de l’an dernier, que la sortie de l’Allemagne de la zone euro, serait la meilleure solution : il est du conseil d’analyse économique à Matignon ! Il y a belle lurette que les journaux – en tout cas le mien : Le Monde – ne titrent plus sur les faits, mais sur les intentions, les volontés, les programmes.


[1] - Isaïe VII 10.14 à VIII 10 ; psaume XL ; lettre aux Hébreux X 4 à 10 ; évangile selon saint Luc I 26 à 38

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