jeudi 21 avril 2011

dossier du procès d'Adolf Eichman (cinquantenaire de son ouverture) - notes de télévision France 2 . 22 heures 50


Le procès d’Adolf Eichmann
France 2 . 22 heures 50
cameras de Leo Hurwitz


notes prises pendant la diffusion – sans discussion
elles n’identifient pas ceux qui parlent : témoins ou commentateurs off



22 heures 58 + Documentaire sur le procès EICHMANN. Annonçant sa capture, BEN GOURION le désigne comme le principal responsable. Avocat, celui de SAUCKEL et de BRANDT (homonyme) à Nuremberg Arrêté en Mai 1960, en attendant l’avion d’El Al, au secret de ses ravisseurs avait signé un document d’acceptation d’être jugé en Israël par un tribunal israëlien : il a mis deux jours à accepter de le signer. Cinquante-cinq ans Travaille comme bûcheron jusqu’en 1948-1949. Embarque en Juillet 1950 à Gênes. Kidnappé le 11 Mai 1960, il reconnaît immédiatement qu’il est bien Adolf EICHMANN. L’homme tombé entre leurs mains n’était pas le monstre qu’ils avaient imaginé. Pas une forte personnalité. Fait pour obéir. Il obéit sous le Reich, il obéit à ses ravisseurs. Il passe les contrôles étant drogué. On l’a soutenu pour monter les escaliers, c’était comme si… il s’est réveillé – Déclaration de BEN GOURION, veston, col ouvert, les cheveux légendaires. On ne le voit que pour la déclaration, noir et blanc, visage et buste. On ne le voit donc pas petit. Il ne me semble pas sympathique, comme il me l’était jusqu’à ces images. – Débat : Israël a-t-il le droit de représenter les Juifs, il n’existait pas pendant la Shoah. Le kidnapping empêche-t-il le procès ? Protestation de l’Argentine aux Nations Unies, déploiement de l’accusation, elle n’a pas insisté. Pas de télévision à l’époque en Israël. Séances filmées à condition de n’être pas visibles ni audibles dans le prétoire. Installation sans précédent de quatre cameras avec bascule de l’une à l’autre, Milton FRUCHMAN. Envoi à 56 pays ayant déjà la télévision, et à 36 poour en faire du cinéma d’actualité.


Joseph KESSEL et Anna HARENDT parmi ceux qui assistent. But du procureur général, faire sortir les rescapés d’une chape de silence où les a confinés le jeune Etat ((donc à l’époque pas fondé sur la Shoah, comme aujourd’hui)). – Il fait jeune, attentif, calme.


Difficile de trouver des témoins, épisode enfoui et familles pas au courant. Trouver quelqu’un par pays. Fond des témoignages et essentiel du procès reposent sur les documents : il a signé des centaines de papiers. HEUSS et l’un de ses subordonnés l’avaient désigné comme principal responsable, au procès de Nuremberg. Quand EICHMANN l’a su, il a été furieux. – Avait préparé la conférence de Wandsee. – Visage presque juif, souriant, détendu. La Pologne refuse de coopérer. Authentification d’une dénonciation par lettre dactylographiée par recherche des émigrants portant leur numéro tatoué.


EICHMANN explique qui’il n’a fait que suivre les ordres d’HIMMLER et de MÜLLER. La voix – celle des interrogatoires – est nette, pas vilaine. Les témoins. Sous son regard presque ironique. Le génocide n’était qu’une circonstance aggravante. Au procès de Nuremberg, les rescapés n’avaient pas comparu. Au procès d’EICHMANN, incompréhension et humiliation pour les témoins. Les gens dans la salle ne croyaient pas aux témoignages. Visage curieusement disssymétrique d’EICHMANN. – Un médecin qui avait compté les quatre-vingt coups de fouet sur un jeune homme. Pourquoi n’as-tu pas raconté ? j’ai reçu le quatre-vingt-et-unième coup quand j’ai entendu qu’on ne me croyait pas. Les jeunes arrivés dans les années 20 ne voulaient pas entendre parler de l’holocauste. Ils ne pouvaient comprendre que des millions de juifs se soient laissés mener à l’abattoir snas résistance. Contraire de l’héroisme des résistants aux Britanniques puis aux armées arabes. Faire désormais coincider deux bravoures. Israël né de la bravoure de ses défenseurs. Mettre en évidence la même dans la résistance des ghettos. Bravoure réelle mais secondaire par rapport à la catastrophe. En fait, les rescapés étaient surtout des victimes.


Première période : les fusillades et les camions à gaz. Description par un journaliste français d’EICHMANN, de son calme, de sa détente. – Première fois que le monde entendait des témoins dire des choses terribles, raconter la Shoah. Débats sur les collaboareturs juifs des Nazis, vg. la négociation de Budapest en Avril 1944, des vies contre des camions. Deux mois pour cent onze témoins.


Défense. Il raconte ce qu’il a vu, vg. à Minsk, un enfant tué dans les bras de samère. N’était qu’un finctionnaire de sa hiérarchie, attribution : seulement les transports. Le reste n’était pas de sa compétence. La responsabilité d’EICHMANN n’est pas établie par l’aaccusation dans les fusillades en Ukraine. Le procureur se rabat sur son rôle dans la conférence de Wannsee. EICHMANN assure qu’il n’a été que preneur de notes. Il dit n’avoir jamais entendu parler de gaz. Mais le procureur met en évidence son acharnement à faire rouler les trains, l’acheminement des enfants de la rafle du Vel-d’hiv’ est un tournant du procès. Description en français des enfants descendant des autobus, dormant par terre les uns contre les autres, hurlements de chambrées entières, des nuits entières. EICHMANN reconnaît avoir donné l’ordre de faire rouler les trains, mais transmettait ceux de HIMMLER.


Autobiographie de Rudolf HEUSS, commandant d’Auschwitz – exécuté en 1948, l’a rédigée avant. Un millier d’enfants tués par jour. Je me sentais toujours honteux de ma faiblesse. EICHMANN me disait la logique, d’abord les enfants. C’est en lisant cela que l’adjoint au procureur se fait demander pour la première fois par EICHMANN. Ligne de défense : j’admets les faits, mais je ne suis pas coupable, j’ai obéi aux ordres.


Filmé, comment EICHMANN pouvait-il ne pas réagir ? à ces choses Impassible. Icône de la machine allemande. C’est dans sa phase finale qu’apparaît le visage d’EICHMANN. En Avril 1944, à Budapest, EICHMANN organise le départ des 474.000 juifs de Hongrie vers Auschwitz : HIMMLER lui avait demandé de cesser les transports, la guerre étant perdue. WILEMSASEN, journaliste de propagande dans la SS l’interroge, il se vante de son rôle et regrette de n’avoir pas anéanti la totalité des 11,6 millions de Juifs de l’époque. A Berlin en 1945, il se dit prêt à sauter joyeusement dans sa tombe, fier de ce qu’il avait accompli, regrettant de n’avoir pu faire plus. – EICHMANN était quelqu’un d’intelligent, décision de quelqu’un qui savait très bien ce qu’il faisait. Dire contemporain de l’adjoint du procureur. « Ce que me dicte ma conscience, je n’ai pas à le dire … je ne révèlerai pas mes sentiments les plus intimes », quand on lui demande s’il considérait tel comme un criminel. « Un homme peut subitement se trouver sans une situation. Je peux seulement dire ce que j’aurais fait, c’est affaire de conscience de chacun… j’ai continué mon travail en accord avec la tâche inflexible qui m’avait été imposée. Je ne considérais pas cette solution violente comme justifiée. »


11 Décembre 1961 : verdict, crimes contre le peuple juif, contre l’humanité et crimes de guerre
29 Mars 1962 : condamnation à mort confirmée en appel
31 Mai 1962 : refus de la grâce.


N‘était pas architecte de la solution finale, n’était pas.. Energie et intelligence de sa défense, pas d’empathie pour les victimes. Le procès EICHMANN a fait entrer la parole des victimes dans l’Histoire. On l’a placé sous la potence. Vive l’Allemagne, vive l’Auitriche, vive l’Argentine, les trois pays auxquels je dois quelque chosoe. La cendre sortie du crematorium construit spécialement pour lui. Une montagne de cendres à Birkenau, le crématorium pas loin, le feu en sortait. Quand j’ai vu combien peu restait d’EICHMANN, j’ai compris combien il y avait de cendres de personnes humaaines à Birkenau, des centaines de milliers. – Dispersion de ces cendres en mer, retour au port, la vie continue, le cauchemar de la nuit à Birkenau est terminé.

Minuit vingt + A ma surprise, le procès paraît juridiquement correct. L’accusé, dans des circonstances il est vrai qui ne sont pas dites et certainement sous la contrainte au moins morale, a accepté la juridiction d’Israël et du coup son enlèvement. L’Argentine, au vu de l’acte d’accusation, s’est désistée de sa protestation aux Nations Unies pour cet enlèvement. La défense a eu sa chance puisqu’il n’a pas été établi que l’accusé avait participé aux fusillades. L’accusation n’a enlevé le verdict que sur deux documents, pas contestables matériellement, les protocoles de la conférence de Wannsee, des entretiens accordés par EICHMANN lui-même à un journaliste sympathisant. – Une information importante, Isarël de 1960 et sous BEN GOURION se considérait fondée par la bravoure des Juifs déjà installés en Palestine sous le mandat britannique, bravoire face aux Anglais, puis face aux armées arabes. Ce n’est qu’à partir du procès, que la Shoah est connue et que sont acceptés les rescapés, jusques là ostracisés ou méprisés pour n’avoir pas résisté. Le procès est aussi la première fois que les témoins parlent. C’est donc un fait et une date absolument décisifs non seulement pour les personnes, mais pour le statut psychologique de l’Etat d’Israël parmi les nations.

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