samedi 21 mai 2011

Inquiétude & Certitudes - samedi 21 mai 2011


Samedi 21 Mai 2011


Hier soir

Vivement impressionné hier soir, avant de descendre me coucher, j’étais remonté à notre grande salle-de-bains … mon corps dans la glace, selon la glace. J’ai failli il y a deux-trois ans retrouver un ventre quasiment plat, il ballonne et pend comme une baudruche d’enfant se dégonflant, accroché je ne sais où, j’ai des mamelles affalées, le haut du dos arrondi parfaitement ce qui n’est pas nouveau, mais de face je tenais encore : c’est fini, les épaules décharnées, la suspension des épaules et des bras, le positionnement du cou m’ont fait penser – par ce décharnement – à ces dessins d’anatomie, ou à ces figures de la mort : pas le squelette, mais la peau diaphane, fripée comme un tissu de médiocre qualité jeté sur une structure innommable. Ni os ni peau, résidu pas même de cadavre, seulement ce qu’il en reste après… Mais il faut que je fasse avec cela, avec « moi ». Ce n’est que changement de peau, c’est le cas de l’écrire, je suis autre, ou plutôt je ne suis pas cette apparence, ou que cette apparence. Qu’elle soit parfois belle ou l’ait été, qu’elle soit moche voire répugnante. Je crois qu’il en est aussi ainsi des âmes. Nous sommes plus. Bien plus. Nous sommes promis. Et puis je vis oublieux de ce que je viens de voir. Utile rappel.

Ce matin

Prier
[1]… englouti dans mes sensations et le souvenir de mes sensations. M’en sortir, avancer, joindre les mains c’est commencer de faire quelque chose, redevenir un être. Complet. La terre tout entière a vu la victoire de notre Dieu. Pour se décentrer de soi, il faut trouver-retrouver un autre centre, le vrai. C’est le Père qui demeure en moi, et qui accomplit ses propres œuvres. En deçà ou à côté du spirituel, il y a – dans ce dire – certainement soit une percée philosophique, ce qui me paraît, soit la reprise d’une approche contemporaine, d’une école contemporaine du Christ mais singulièrement adventiste et complexe. Il y a aussi une vérité psychologique, une intuition sur ce que nous sommes, sur la réalité spirituelle de notre être qui serait à creuser, l’a sûrement été mais que je n’ai jamais lue ou entendue. Enfin, il y a cette révélation de Dieu sur Lui-même par son Fils incarné, qui vaut révélation sur l’homme. Peut-être, cette expression Fils de l’homme, que je peine à saisir et comprendre depuis des années, est-elle tout simplement l’énoncé que le Christ est l’homme abouti, et en cela autant que le Fils du Père, il est le fils de toute l’humanité, le fils parfait, pas tant comme fils, que comme produit de toute l’humanité, de toute l’histoire, de Dieu-même qu’Il est, Lui par qui tout a été fait, et rien sans Lui. … Fils de l’homme. … A force de se répéter, face à nos visages à bouche bée et à nos âmes distraites ou décentrées de Dieu, Jésus en serait à bafouiller (si j’ose écrire… que j’en sois pardonné !) Croyez ce que je vous dis : je suis dans le Père, et le Père est en moi. La preuve alors avancée est sidérante, les œuvres et ce que nous-mêmes par la foi pouvons accomplir : celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. Il en accomplira même de plus grandes. Lien qui laisse perplexe si ce doit être de causalité … de plus grandes puisque je pars vers le Père. La conclusion – il en fallait une – des jours et nuits après Pâques : l’Ascension, forme spectaculaire d’un départ qui ne peut plus être la mort (notre fille hier inventait une comptine qui se terminait par : j’irai mourir dans Dieu) et qui n’est donc pas du tout indifférente. Ce n’est pas la forme du départ qui a importé, qui importe, mais le départ-même qui permet le commencement. C’est déjà immense que la vie ait pour chance la mort, je veux dire cette extrême indulgence de la vie, car nos mouvements browniens, succès ou insuccès, chance ou malchance, ont leur indulgence finale, nous mourons pardonné, bilan fait quelqu'il soit et enfin au repos. Mais l’Ascension du Seigneur signifie bien plus. Les relevailles, l’action suprême, l’être en totalité, la communion qu’est tout ensemble la vie éternelle. Cette place préparée.

fin d’après-midi

La lâcheté et les jalousies : Christine Ockrent fait partie des comités protestant contre le « sexisme » de certains des défenseurs de Dominique Strauss-Kahn. Je l’avais défendue comme j’avais pu dans les années 1990 quand elle fut mise en cause pour je ne sais quelle direction d’hebdomadaire : L’Express peut-être, c’est d’ailleurs à cette occasion que je fis la connaissance tête de Bernard Kouchner dans un petit bureau de sous-ministre, avenue Charles Floquet. – fébrilité de l’accusation pour faire de D.S.K. l’obsédé donc l’agresseur certain : la réceptionniste de l’hôtel etc… ce sera facile, tandis que coincer la Guinéenne, qui a déjà menti plusieurs fois sur son parcours : elle ne rejoignait aucun mari aux Etats-Unis, elle n’a jamais séjourné durablement à Paris, son frère n’existe pas, c’est son petit ami ou son concubin, et quelqu’un de trente deux qui a une fille de quinze ans, a donc eu une vie sexuelle plutôt précoce.

Doctrine Sarkozy sur l’Afrique, acclamée à Port-Bouet devant les troupes de l’opération Licorne et la « commaunauté » française. Les troupes vont rester, elles ne sont là pour soutenir « quelque régime que cela soit », mais pour veiller à la sécurité des Français. Un chef d’œuvre : elles étaient là par mandat des Nations Unies, elles ne peuvent rester que par accord des autorités locales et le procédé dénie aux Ivoiriens la capacité de maintenir l’ordre chez eux et la sécurité des biens et des personnes. Bravo le juriste ! quant au candidat, évidemment les voix des Français d’Afrique. – L’essentiel se joue au contraire en Haïti, la francophonie, la solidarité : Sarkozy doit y aller pour l’inauguration du nouveau président.

Début de quelque chose ? manifestations au Hâvre contre le G 8, manifestations à Madrid contre l’austérité et les manières de ne pas attaquer au fond les causes de la crise en en reportant les médications sur les salariés, dont les efforts sont chroniquement gaspillés par égoisme des nantis ou par incapacité des dirigeants à poser les diagnostics. Les rébellions grecques pouvaient être regardées comme grecques, mais l’Espagne : non ! elle a été bien dirigée, elle est sérieuse, elle était en bonne croissance depuis les années 60, même et surtout sous Franco.



soir

Deux questions dirigent notre époque et ses dérèglements. Elles sont obsessivres. La première est d’intitulé difficile : problème juif ou question de l’Etat d’Israël. Dans le cas de la France, la population arabo-musulmane est dix fois plus nombreuse que la communauté juive, mais elle n’exprime jamais rien – sauf quelques moments trop scnadaleux à Gaza – sur le conflit israëlo-arabe qu’il vaudrait mieux appeler les exactions israëliennes, tandis que la communauté juive pèse d’un poids considérable sur la politique française de soutien à Israël. La seconde est pour le moment appelée : parité homme/femme. Elle au eu et elle aura d’autres appellations. Ainsi, l’affaire D.S.K a-t-elle dérivé en manifestations de femmes, chez nous, protestant contre les déclarations de soutien au possible candidat socialiste à l’élection présidentielle. Or cette parité est une politique de quota, dont le principe est détestable et l’effet diviseur et non consensuel, d’autant que les femmes « promues » se conduisent en hommes et n’introduisent rien de neuf, constructif et pacifiant qui soient vraiment œuvre de femme. Or, ces deux questions sont devenues dogmatiques, et le doute ou la contestation sont en passe d’être « criminalisés ».

[1] - Actes des Apôtres XIII 44 à 52 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Jean XIV 7 à 14

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