vendredi 6 mai 2011

Inquiétude & Certitudes - vendredi 6 mai 2011






Vendredi 6 Mai 2011


Prier… [1] la mort des autres, quand ils sont proches, intimes, aimés, nous prépare à la nôtre. Ces mois-ci, cette préparation me paraît l’essentiel. Elle est forcément une prière et rien que cela, une évaluation de ce qui importe dans la vie déjà vécue, quant à ce qu’il reste à faire et à vivre, c’est forcément et uniquement le souci de celles et ceux dont j’ai la responsabilité. Les œuvres sont plus souvent posthumes que contemporaines, surtout aujourd’hui dans nos sociétés et pays. Mais l’amour est urgent. Se préparer à ce passage qui n’a d’inconnu que ses modalités, la date à quelques années près quand on a vieilli devient secondaire. La mort est au présent. Mais je réalise et comprends que me préparer à ma mort, c’est me préparer à la vie. D’atrophié, j’atteindrai ma dimension et tant d’exemples m’auront été donnés. Autant de certitudes. Jésus était passé de l’autre côté du lac… Jésus gagna la montagne, et là il s’assit avec ses disciples. Repos et détente interrompus. Disponibilité et puissance. La multiplication des pains. Jésus ne souhaite aucune de ces reconnaissances factices dont toute société est prodigue passant de l’exécration à l’adoration et vice-versa. Alors de nouveau il se retira tout seul, dans la montagne. Protagoniste du miracle, ce Philippe qui pose la grande question lors de la dernière Cène. L’un de ces disciples, polyvalents, que Jésus dût particulièrement apprécier. Il disait cela pour le mettre à l’épreuve. Sollicitude divine, nous sommes sans cesse « en formation ». Résultat, si Dieu veut et si c’est notre mission : tous les jours, au Temple et dans leurs maisons, sans cesse, ils enseignaient cette Bonne Nouvelle : Jésus est le Messie.

début de matinée

France-Infos. La « valorisation du bilan » de Sarkozy, voyages hebdomadaires en province, le rythme aura été celui de tout le mandat. Non pour écouter, mais pour parler. Encadré de C.R.S. et pour le petit écran. Le gouvernement chargé de valoriser. Commentaire peu pugnace de Hollande : Sarkozy est unréactif, il a bien réagi la crise, mais pas agi. Avec ce genre d’intervention, les Français ne peuvent que se sentir représentés et exprimés dans leur opposition, leur honte, leur mépris et leurs difficultés matérielles et financières de toutes sortes. Relais par François Baroin, redisant ce que l’A.F.P. rapaportait hier déjà… les sondages ne veulent rien dire, un an d’ici la réélection c’est l’éternité, d’ailleurs tous les autres gouvernements, du fait de la crise, sont mal reçus. Il faut comparer les réponses de chacun de ces gouvernements à la crise, et le nôtre, etc… façon d’admettre qu’il n’y aura eu aucune coordination, aucune intégration à cette splendide occasion de nous faire ressentir la solidarité de toutes les économies… façon aussi de se contredire : nous ne sommes nullement en sortie de crise, même si les banques et les pétroliers s’engraissent.

Valéry Giscard d’Estaing (gratification de Sarkozy à quelqu’un qui peut opiner avec poids l’an prochain, et l’avait fait sans nommer personne, avec beaucoup de justesse, pour 2007) chargé de plancher sur l’affectation futur de l’Hôtel de la Marine, place de la Concorde : menacé d’acheteurs russes ou chinois.

Réconciliant avec la vie, les médias et indiquant ce qu’est la France et où elle doit être cherchée-trouvée, un excellent « texte » d’une Chantal Collot du Mont (orthographe ?), conservateur du château de Chaumont : description de la Loire, de sauvagerie, des végétations changeantes. Unicité de ce fleuve, unique, exceptionnel et berceau de civilisation (la nôtre équilibrée, atavique, esthétique) comme sans doute aucun autre à part le Nil. Unicité parce que un monisme et un modèle politique, engendrant une diversité architecturale que n’ont suscitée ni le Danube ni le Rhin. Le Nil agricole, civilisation statique et qui mourut de ce statisme, tandis que la Loire est un outil de transport autant que le lieu et le moment du rêve. Plus me plaît mon Loir gaulois que le Tibre latin. La Chantal C. ne dit que le paysage et l’enchantement qu’il continue de nous donner. La monarchie française et l’une de ses apogées, le summum en tout cas de sa souplesse, bien nécessaire au moment de la grande crise spirituelle et intellectuelle des guerres de religion, monarchie ligérienne.
[1] - Actes des Apôtres V 34 à 42 ; psaume XXVII ; évangile selon saint Jean VI 1 à 15

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