dimanche 19 juin 2011

Inquiétude & Certitudes - dimanche 19 juin 2011


Dimanche 19 Juin 2011

Courriels reçus, chacun dans la dépression – identifiée ou pas – et qu’il croit sa dépression. Notre condition humaine. Dieu seul me réconcilie avec moi-même, me sauve de me séparer de moi-même, de la vie et de Lui. La Rédemption – majuscule ou pas – n’est pas un conte, mais un besoin de chaque instant. Il y va de tout, de la vie personnelle, des équilibres de chacun, de la fécondité d’une société et d’une génération où personne ne se défaussera plus sur la responsbailité ou la médiocrité ou le non-sens des autres, mais à sa place fera et sera tout ce qu’il sait bien qu’il peut être et faire, mais n’ose que si rarement. On n’ose pas seul, mais avec autrui, et quel Autre plus autre et plus proche que Dieu ? Frères, soyez dans la joie, cherchez la perfection, encouragez-vous, soyez d’accord entre vous, vivez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous. Comme presque chaque jour, le bilan de mes états d’âme ou la communion avec ceux qui me rencontrent ou avec ceux que j’aime (les mêmes, mais de visages différents, de strates différentes, de proxmité différente) se fait en forme de débarras, de décapage avant de monter à l’autel intime de la liturgie universelle, accès et place intimes, mais textes et Dieu universels. Et chaque fois, cette préparation – qui est demande implicite ou explicite – trouve écho, réalisation, elle est exaucée dès que la Parole de Dieu, donnée par les textes et assimilée, comprise, appropriée par la prière, ma prière à répandre et à recevoiur d’autres… Tous les fidèles vous disent leur amitié [1] Pourquoi et comment ? Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Le musulman, notre frère, fils d’Abraham, ne peut se confier qu’en la miséricorde de Dieu, miséricorde qui est vraiment l’identité divine. Le juif, notre frère, notre compagnon d’Exode et d’écoute des prophètes Isaïe, Jérémie, et de tant, ne peut qu’espérer, attendre. Le chrétien que je suis, a reçu inetsimablement le gage de cette miséricorde et la certitude que l’attente et l’espérance sont fondées, ne sont pas vaines : Dieu a tant aimé le monde son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas mais il obtiendra la vie éternelle. Mais nous tous avons entendu qu’il proclama lui-même son nom ; il passa devant Moïse et proclama : ‘Yahvé, le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité.¨’ Aussitôt, Moïse se prosterna jusqu’à terre et il dit : ‘S’il est vrai, Seigneur, que j’ai triuvé grâce devant toi, daigne marcher au milieu de nous ? Oui, c’est un peuple à la tête dure ; mais tu pardonneras nos fautes et nos péchés, et tu feras de nous un peuple qui t’appartienne’.


matin

L’ambition n’est pas une école, pas une formation non plus. Je ne verrai pas La conquête parce que je l’ai trop vue et vécue, et que si Sarkozy est le paroxysme – actuel – du parcours arriviste, inspiré en partie par sa fréquentation de Chirac et de Balladur, et inspirant maintenant Jean-François Copé, il est probablement encore davantage le simple reflet des façons de parvenir au culot. Ses prédécesseurs ne sont devenus ambitieux – sauf sans doute François Mitterrand que par situation. Proximité du pouvoir suprême pour Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Chirac ce qui donne l’idée de le conquérir, les deux premiers se croyant, à des degrés divers, supérieurs à leur prédécesseur. Pour de Gaulle, l’ambition, guère discernable dans la partie militaire de profession de sa carrière, n’est venue que pour défendre et illustrer ce dont les circonstances lui avaient donné la responsabilité. Il en était serviteur, ce qui ne veut pas dire que Pompidou, V.G.E. et Mitterrand n’aient pas eu, chacun, de la conscience professionnelle (la remarque très fine de Giscard d’Estaing sur le Général) et le sens de la France, mais ils ont été chacun marqué par leur ambition, celle de Mitterrand m’a particulièrement touché parce qu’elle s’est confondu avec quelque chose dépassant le personnage : faire gagner une certaine moitié de la France qui avait de moins en moins la parole politique au train où la Cinquième République continuait après de Gaulle.

Le capitalisme a raison du social pas seulement à propos des hiérarchies entre économie et politique, entre patronat et travailleurs, mais parce qu’il « marchandise » ce qui ne devrait pas l’être : la sécurité, l’éducation, la santé. C’est frappant avec le « soutien scolaire » privé et couteux, c’est évident avec la part de plus en plus grande des mutuelles et des assurances payées en complément du système de répartitition. Le cœur du système de solidarité et de la technique de répartition n’est pas tant l’impôt que le service public, et en somme l’Etat (financés par l’impôt). On y renonce manifestement sauf improbable revirement si la gauche prend en charge la volonté d’Etat et de service public qui reste au cœur des Français.

Les auto-didactes et les sans éducation. J’entends ma fille avec des logiques imparables et des réparties génialement justes. Les autodidactes aussi, mais ils ne progressent et ne font pas progresser. Les enfants, si ! Les parvenus… leur manque d’aisance et d’éducation : la manière de se courber devant un hôte ou une personnalité aussi bien d’un grand type comme Obama que d’un homme de petite taille comme Sarkozy est celle de Hitler faisant le baise-main. La courbette est beaucoup trop accentuée, elle n’est pas un don, elle est un empressement, qui révèle l’arrivisme se faufilant, étonné d’être où il se trouve. La combinaison est fréquente du manque de « branche » et de l’inculture. Cela n’a rien à voir avec le milieu social ou même l’origine culturelle et ethnique. Il y a beaucoup de seigneurs à revenus et habitat modestes.

fin d’après-midi

Paroxysme de la crise grecque. Il faut cent milliards pour éviter la faillite mais avec les notations et le système actuel, les besoins croissent de façon logarythmique. Il faut casser les thermomètres, ne plus donner satisfaction aux faiseurs de diagnostic, et travailler directement. La Grèce ne peut donner ce qu’on lui demande de donner sauf à se détruire elle-même, privatiser et vendre du bien public à tour de bras, qui sera acquis par qui ? c’est détruire un Etat plutôt moins structuré et doté que la plupart des Etats européens, c’est spolier un peuple dont le nationalisme a des motifs tant il a été peu accompagné par l’Europe occidentale notamment depuis … un millénaire. Avoir chiffré ce que produirait la casse qu’elle s’infligerait à elle-même : quelques soixante milliards est d’un cynisme inouï. – Je ne suis pas à jour sur ce pays ni sur les procédures du F.M.I. qui ne sont plus seules en cause depuis l’adhésion à l’Union il y a trente ans et à l’euro. dès l’adoption de la monnaie unique, mais j’y ai servi à l’arrivée du Pasok au pouvoir : deux ans et demi. Ce pays peut être sérieux, ce pays n’ est pas directement responsable de certaines de ses acune structurelles, et il a en revanche un rôle décisif pour l’ensemble de l’Union vis-à-vis du Proche et du Moyen Orient, dont les Grecs sont experts (depuis Alexandre…). Deux partenaires stratégiques de l’Union : l’Egypte et la Turquie leur sont familialement connus depuis toujours.

La Syrie boucle ses frontières, la Turquie ouvre les siennes et va même chercher les candidats au refuge.


----- Original Message -----
From:
Bertrand Fessard de Foucault
To:
Alain Juppé abs Quai d'Orsay ; Christian Frémont, directeur du cabinet du président de la République
Cc:
Franck Robine - Matignon
Sent: Sunday, June 19, 2011 7:39 PM
Subject:
Syrie et adéquation de la Turquie

A l'évidence, nous avons manqué les deux-trois jours où Kadhafi était abattable, surtout moralement - cela s'est daté - et nous sommes "enlisés". Et nous en tirons prétexte pour ne rien faire à propos de la Syrie : honteuse collusion de la Russie et de la Chine pour un statu quoi soi-disant anti-inconnu de ce qu'il adviendrait à la place des Assad et de ceux qui les manipulent. Peur de l'Iran, calculs d'Israël qui a abattu la carte décisive : le refus d'un Etat palestinien à l'ONU montre bien qu'il n'y a effectivement plus de processus de paix... depuis des années.

Les Syriens, la France les connaît depuis des siècles. Puisque nous ne faisons rien pour eux, et que personne ne semble vouloir faire quelque chose, aidons à fond la Turquie. Couvrons-la si nécessaire, complétons sa logistique s'il le faut pour qu'elle accueille au maximum les réfugiés et éventuellement ceux qui - à l'abri chez elle - déstabiliseront le pouvoir syrien jusqu'à ce que l'armée soit placée devant le choix tunisien ou égyptien.

La Turquie n'a qu'une tache, le Kurdistan. La libération d'Oçalan est un test, nous l'obtiendrons en étant habiles. La Syrie nous en donne l'occasion. L'adhésion ensuite règlera la question kurde, même en termes d'identité : la maison commune européenne inventera les combinaisons fédératives.

L'avenir vient à nous, la question de Proche-Orient n'est pas que la question sécuritaire israëlienne telle qu'elle a été posée depuis 1967. Elle est celles de plusieurs peuples, qui sont maintenus sans Etat : Palestiniens et Kurdes, principalement. L'initiative humanitaire turque nous permet une intervention politique en grand pour regarder l'ensemble des questions dans cette région - sans tabou, puisque nous y prétendons. Nous ne pouvons - à la fois - nous ruiner et faire tuer nos soldats en Afghanistan et en Libye (cela va arriver), ne rien faire en Syrie, tout comprendre et admettre d'Israël, ne rien comprendre ni admettre de l'Iran au point de motiver ses armements et ses alliances occultes. Nous avons ces jours-ci une "fenêtre de tir" politique.

Erdogan réélu aussi bien qu'il l'est, a une longévité politique prévisible très supérieure à celle de tous les dirigeants "occidentaux". Il serait temps de cesser d'avoir peur de la Turquie parce qu'elle est trop grosse tout en considérant son principal dirigeant comme un minus.

[1] - Exode XXXIV 4 à 9 ; cantique Dt III 52 à 56 ; 2ème lettre de Paul aux Corinthiens XIII 11 à 13 ; évangile selon saint Jean III 16 à 18

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