dimanche 14 août 2011

Inquiétude & Certitudes - dimanche 14 août 2011

Dimanche 14 Août 2011


Prier…
[1] il ne lui répondit rien. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Donne-lui satisfaction car elle nous poursuit de ses cris »… Eux, qui chassaient les enfants venant simplement au Christ, sourire, mains tranquilles, ne sollicitant rien. Parabole du juge selon le Christ, qui ne donne satisfaction à la veuve que pour avoir la paix. La Cananéenne s’est infiltrée, ce n’est pas à elle, mais aux disciples que Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues d’Israël ». Elle a entendu : elle vint se prosterner devant lui. Elle gagne : Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! Ces admonestations du Christ à ses disciples : Si vous aviez la foi rien que… cette montagne irait se jeter dans la mer. Démonstration-type de la puissance de la foi. Jésus accompagne la foi, la foi est notre liberté, peut devenir notre identité, l’entier de notre relationnement aux autres, à la vie, à nous-mêmes, par Dieu bien sûr. Paul, l’Apôtre des gentils, dialogue avec les Romains, pas les Juifs établis à Rome, mais les Romains en tant que tels qu’il semble parvenir mieux à convertir que ses coreligionnaires : je vous le dis à vous qui étiez païens. Mais il se console : Dieu, en effet, a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous les hommes. … Les étrangers qui se sont attachés au service du Seigneur pour l’amour de son nom…je les rendrai heureux dans ma maison de prière, je ferai mon accueil sur mon autel… ma maison s’appellera ‘maison de prière pour tous les peuples’… Leitmotiv des deux Testaments : la proximité de Dieu et du Royaume, l’ouverture à tous. Ton chemin sera connu sur toute la terre, ton salut, parmi toutes les nations.

matin

Le Monde encore. Sans radio dans la voiture qui m’est prêtée, je ne suis plus France-Infos. Mon journal, tout à fait à la hauteur de ce que nous vivons. Papier sur les émeutes de Londres rappelant les précédents en Grande-Bretagne sur trente ans et donnant en peu de mots les successions de politiques, communautarismes, cohésion nationale, relations ou pas de la police avec les gens, etc… singularité de chaque pays pour ce qui est des émeutes. Papier sur l’Egypte (Alexandre Kateb), rôle de l’armée depuis le renversement de Farouk, une situation arbitrale qu’elle perdait si elle ne lâchait pas Moubarak, distinction entre un procès ad personam et une introspection nationale demandant plusieurs années : nous en savons quelque chose avec Vichy, et nous conduisons de plus en plus mal une introspection triop décalée dans le temps et imposée à des générations peu préparées à l’exercice en forme et pour le fond.

La crise, papier lumineux de Jacques Attali et schéma d’un article d’un des banquiers du Vatican (Ettore Gotti Tedeschi). L’endettement ne sert depuis quelques années, en tout cas depuis 2008, qu’à payer l’endettement et pas du tout la croissance. L’emprunt – je combine les deux schémas – si l’on en faisait à l’échelle européenne, puisque l’Union en tant que telle n’est pas endettée, devrait être affecté directement au financement des entreprises. L’évidence est que la France est la plus désignée, ayant les mêmes ratios que les Etats-Unis, pour perdre son AAA. Un courrier des lecteurs – astucieux – questionne : et si Allemagne, France et Grande-Bretagne, ensemble, renonçaient à leur AAA, ne périmeraient-ils pas d’un coup, quoique chèrement, les agences de notation. Attali introduit deux choses auxquelles je ne pensais pas : démocratie certes, et la France n’en est plus une, mais crise de gouvernance manifeste aux Etats-Unis et qui est en partie responsable de la crise, du moins dans les difficultés et retards pour les mesures à prendre. Autre notion : le critère du montant de la dette d’un pays en nombre d’années fiscales pour la rembourser. Ce qu’en revanche, il ne développe pas, c’est la relation entre l’inflation et les salaires. Il semble en rendre responsables les salaires (si on augmente ceux-ci…). Ce ne fut pas le cas en 1968.

Il se dégage de ce que je lis ou entends ces jours-ci que ce n’est pas du tout la spéculation, la « financiarisation » de l’économie, les banques ou les agences de notation qui ont eu raison des politiques et veulent leur extinction en même temps que l’éradication des Etats et de la démocratie… c’est tout le contraire, ce sont les politiques qui – imprudemment, sans esprit de synthèse, sans expérience des effets pratiques de leurs décisions ou des nouveaux cadres qu’ils donnaient à l’économie et à la circulation des capitaux – ont mis en selle tout ce qui nous tue actuellement, avec les clés du coffre et en coupant toute communication avec le dehors pour qu’arrivent quelque secours : le démontage intellectuel du processus, qui n’est toujours pas envisagé… par les politiques. Ce n’est pas la faute à l’économie et à ses accapareurs ou dévoyeurs, c’est la faute aux politiques. Le changement de cap est évidemment plus difficile à opérer que ne le furent les mises en place des diverses innovations des années 80 et 90, dont nous vivons aujourd’hui les résultats et conséquences.

Jean-David Lévitte, conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy et important bien plus que le ministre quel qu’il soit, s’attribue à lui seul et sans avoir pu téléphoner à Paris, la paternité du nouveau cours juridique ayant permis le 11 Septembre 2001 un nouveau cours politique dans les relations internationales : le terrorisme qualifié acte de guerre et permettant donc la légitime défense, la contre-attaque et surtout la mise en cause des Etats supposés donner la main aux terroristes. Nous y sommes… cause peut-être de la rencontre des deux hommes, la résolution 13.68.


[1] - Isaïe LVI 1 à 7 ; psaume LVII ; Paul aux Romains XI 13 à 32 ; évangile selon saint Matthieu XV 21 à 28


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