vendredi 2 septembre 2011

Inquiétude & Certitudes - vendredi 2 septembre 2011


Vendredi 2 Septembre 2011


Prier… [1] Il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves. Jamais celui celui qui a bu du vieux ne désire du nouveau. Car il dit : « c’est le vieux qui est bon ». Ce charpentier de père en fils qui recrute chez les gens de mer et qui a pour parabole celles du vin et du blé, ce célibataire qui raconte des histoires et des légendes de noces, des banquets où l’on est invité ou d’où l’on est exclu, qui ests censé selon la tradition et l’expression de la tradition de l’Eglise n’avoir pas de frère de sang ou de lait mais qui abonde en traits sur la fratrie (en fait, ce sont ses disciples et nous, plus que lui qui en faisons mention, pour le Christ, c’est le prochain qui compte et non l’alliance de classe ou de famille). Les dialectiques aussi – changeantes – qui privilégient tantôt l’ancien, tantôt le nouveau. Réflexions de bon sens, la couture, la conservation du vin. Un homme pratique et pourtant des évocations, des allusions qui ne pouvaient que paraître mystérieuses et dont les évangélistes ont retenu sans doute le verbatim puisqu’elles reviennent si souvent sous leur plume : Est-ce que vous pouvez faire jeûner les invités de la nonce, pendant que l’Epoux est avec eux ? Un temps viendra où l’Epoux leur sera enlevé : ces jours-là, ils jeûneront. Des paraboles et des enseignements relationnels, notre relation à Dieu est par Celui-ci-même enseignée selon la relation que nous avons avec nos proches, avec autrui. Il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix. La paix… le Nouvel An juif à quelques jours près coincide cette année avec l’Aïd-el-Fitr. Acclamez le Seigneur, terre entière.

fin d'après-midi



La France des attitudes et le monde des réalités.


Premier ministre et président de la République en campagne, à la campagne. Français, vous êtes formidables, s'écrie Fillon certain, dans l'Orne, d'être applaudi, il est avec les paysans, comme à Lanester, au printemps de 2007 le candidat Sarkozy était avec les pêcheurs. Le chômage - alors que Frédéric Lefebvre a osé le rapprocher de la natalité française, le président de la République renchérit, oui, notre vitalité démographique (toute relative) nous complique les choses. S'ils n'étaient qu'ennuyeux ou corrompus, nos dirigeants resteraient passables, mais penser et dire de telles choses : qu'un pays serait gêné par sa natalité. En Chine, peut-être, et encore. Des gouvernants inconséquents : inspection générale des Finances à Bercy et Cahuzac, successeur de Migaud à la commission parlementaire compétente, deux socialistes, font chorus, des rapports commandés par le gouvernement donnaient depuis des mois toutes les économies possibles et surtout quasi-indolores. Ignorance totale quand les décisions furent prises dans l'angoisse de ne pas déplaire à la mi-Août aux agences de notation. Trouver dix milliards quand on en doit près de deux mille... L'expression de raboter est juste : le gouvernement ne sculpte pas, n'érige pas une forme. Il fait des copeaux, des épluchures. Du travail bâclé, mais de la communication au défi. Les thèses sont essayées par les seconds couteaux, puis validées par le chef. Estrosi, les députés de la Côte d'Azur, Hortefeux, Guéant bien entendu, qui passerait plutôt après, pour alourdir et préciser le sillage.

Si Borloo n'était pas Borloo, mais avait de la consistance, on voit le débauchage à l'UMP et même l'éclatement du parti. Sarkozy est si incontinent en réunion, si vantard comme le fortiche en cour de récréation des petits, qu'il collectionne les ennemis à coups de gaffe. Il y a dix-huit mois ce fut par Laurence Parisot la critique en règle de sa manière d'animer une réunion. Maintenant, c'est Jean-Pierre Raffarin qui sachant que la présidence du Sénat, ne lui reviendra jamais, quitte le navire qu'il n'avait gagné qu'à lentes brasses au printemps de 2007 : maintenant, j'ai confiance, avait-il écrit dans un livre tardivement laudateur.

Tout cela n'a aucune importance. Les querelles - inhérentes à un débat démocratique, quand il est de personnes, de rivalités et pas de mises au point d'une plate-forme comme furent constitués les grands programmes de gauche de 1971 et de 1972 - entre socialistes vont certainement faire évoluer les intentions de vote au moins pour les "primaires" : Hollande et son anticipation de l'Elysée, en sorte qu'il doit être plus large, plus haut, etc... qu'un simple candidat à l'investiture... Aubry qui était supposée soutenir DSK dans sa candidature puis n'aller à la course qu'à contre-coeur, sinon à contre-emploi, lâche et relâche maintenant DSK. J'ai soutenu Ségolène Royal en 2007, je pensais ne pas le faire pour 2012. Je me rallie à elle pour ces primaires.

Le monde des réalités. En accumulant les démentis sur les 35% du pétrole libyen que le gouvernement français se serait fait concéder, on croit à Paris faire illusion qu'effectivement, c'est fait. Les Libyens, ceux qui n'étaient pas à Paris, font savoir qu'ils sont assez grands pour gérer leur pays. Quelques avisés - dont un ancien diplomate mauritanien, mais que je ne connais pas personnellement, qui a surtout fait des Nations Unie, ces dix dernières années - soutiennent que la chute de Kadhafi va éradiquer les divers trafics au Sahel et les soutiens à tout ce qui est insurrectionnel. Ce me paraît une complète erreur. Kadhafi peut survivre dans le désert, il a de l'argent, il garde des alliés, pas seulement à Damas, mais en Afrique du sud et potentiellement en Russie et en Chine, qui ne feront pas de "cadeaux" ni à l'Occident ni à la France en particulier. Le désordre et le terrorisme vont s'organiser. Ben Laden pourrait même trouver sa succession et bien plus proche que de l'Afghanistan.

Je prends au sérieux les kamikazes en Algérie, et les rixes du sud-tunisien. Cette région du petit pays (Medenine et vers les confins libyens) semble n'avoir jamais été vraiment contrôlée, je l'ai ressentie comme l'opposé de Tunis, Bizerte, Sfax et Sousse, quand je l'ai traversée en 1967... je ne crois pas que cela ait changé

soir

Le monde des réalités. Nouveau bras de fer entre la Russie et l’un de ses anciens satellites : l’Ukraine. Poutine, qui en est le propriétaire personnel… voudrait que Gasprom avale le gaz de Kiev, là … on se dégend mieux qu’en Russie-même, arbitrage contractuellement prévu du tribunal de Stockholm, et scissiparité juridique de l’entreprise pour la rendre moins vulnérable et digestible… A nouveau, le blocus maritime de Gaza que ne contestent pas les Nations Unies mais qu’entend forcer la Turquie.

Sur je ne sais quelle chaîne, Raymond Soubie, casé dès la réforme des retraites acquise, au Conseil économique et social, cumuls divers et retraite conséquente pour ne rien faire. Il était déjà en selle au cabinet de Chirac en Juin 1974. Les lèvres molles et colorées, le visage glabre, le cheveu rare et teint, l’homme est encore plus lisse de sentiments et de cœur, que de cet affreux visage à la peau trop fine et régulière. Qui refuserait un certain recul de son niveau de vie, si c’était le lot de tous, mais précisément ce ne l’est pas. Chaque année, les rapports ad hoc soulignent que « les écarts s’aggravent ». pas que chez nous, une quinzaine d’entreprises aux Etats-Unis paieraient davantage leurs dirigeants qu’elles ne payent d’impôts.

Justement, Obama – parce qu’il devine qu’il a perdu sa réélection ? – entend faire payer aux banques les causes lointaines de la crise des « subprimes », mais son plan pour l’emploi et son indocilité présumée a fait chuter la bourse de New-York et donc l’ensemble des bourses dans le monde. On sent bien que cela va davantage, bien davantage encore… craquer, mais quand ? assez vite, questions de semaines, dirai-je, et comment ? imprévisiblement. La petite chose dont on ne parlait pas, que certains savaient, mais peu, la petite chose qui fait que tout s’enraye. Comme il pleut des politiques nationales et des mesures ponctuelles sans concertation ni cohérence cherchées au préalable, ce sont probablement des effets secondaires mais très pervers, et irrépressibles, que devraient produire, sans qu’on les ait prévu, ces mouvements browniens, qui vont tout faire p… Chez nous, impertuebablement, on ne fait rien. On est occupé à contredire les observateurs et Christine Lagarde pour assurer que notre système bancaire est à l’abri de tout, et à se vanter de la Libye, mieux programmée, ficelée et réduite que l’Irak, version américaine il y a huit ans déjà.


[1] - Paul aux Colossiens I 15 à 20 ; psaume C ; évangile selon saint Luc V 33 à 39


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