mercredi 12 octobre 2011

Inquiétude & Certitudes - mercredi 12 octobre 2011

Mercredi 12 Octobre 2011

Prier…
[1] vous êtes comme ces tombeaux qu’on ne voit pas et sur lesquels on marche sans le savoir… Le Christ argumente sa condamnation non en droit mais en psychologie, il ne peut qu’éveiller les haines les plus terribles, d’ailleurs il n’a été accueilli favorablement au Temple qu’à ses douze ans, ensuite il y a multiplié les scandales et les commentaires.. Maître, en parlant ainsi, c’est nous aussi que tu insultes. Le portrait est total. Les pharisiens : vous aimez les premiers rangs dans les synagogues, et les salutations sur les places publiques… Vous aussi, les docteurs de la Loi… vous chargez les gens de fardeaux impossibles à porter, et vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux d’un seul doigt. Mon ami Chaïkenov, éminent juriste soviétique et ministre de la Justice du Kazakhstan indépendant, il y a vingt ans bientôt… converti à la lecture de Paul sur l’esclavage et au commentaire, à la simple récitation de textes de ce genre-ci… Oui, détresse et angoisse pour tout homme qui fait le mal, d’abord le Juif, et aussi le païen, mais gloire, honneur et paix pour tout homme qui fait le bien, d’abord le Juif, et aussi le païen. Car Dieu ne fait pas de différences quand il juge les hommes…. Comptez sur lui en tous temps, vous, le peuple. Devant lui épanchez votre cœur. Un tel langage et la croix pour le maître, la hâche pour l’infatigable disciple.

Conclusions à la suite du débat Aubry/Hollande

D’abord un sentiment – neuf. L’écoute de ce débat conforte l’impression que m’avait déjà produite samedi soir, l’émission de Ruquier… donnant une heure avec Nicolas Dupont-Aignan. De nouveau le possible enthousiasme, une certaine joie pas tant à écouter et à regarder, qu’à éprouver que tout cela est juste, bien venu, sans doute ajustable, sans doute soumis aux circonstances qui à sept mois de date d’une prise de pouvoir probable mais pas encore certaine. C’est si nouveau après l’extraordinaire abus de communication au point que tout ce qui n’était pas « Nicolas Sarkozy » était de fait réduit au silence par comparaison à une formidable et constante occupation des lieux audio-visuels accompagnée par une propagation des dogmes, cynisme et certitudes du président régnant, d’un parvenu dominant tout et rapetissant, avilissant tout. A commencer part son personnel politique, car quel que soit l’état du textte constitutionnel, si les partenaires du président de la République sont tous couchés – ou en donnent l’impression au public qui n’est plus même opinion publique – rien ne peut jouer des mécanismes de contrôle ou d’équilibre. Et c’est ce qu’il s’est passé, ce que nous avons vécu depuis quatre ans et demi. Spectacle affreux en même temps que sur-place au mieux sur tous les sujets, et en fait un trompe-l’œil de moins en moins effiace. Une situation effroyable du pays. Chacun le sait et le vit. Mais ce débat de deux heures, ce soir et la bonne heure avec Nicolas Dupont-Aignan, et je peux le suppose l’heure que nous urions passé avec Ségolène Royal ou avec Arnaud Montebourgh, ont été un bon moment de télévision, pas ennuyeux, et vivant, et surtout – audelà du constat de ntre situaiton déjà très bien établi par les trois débats d’avant le premier tour, et par quelques observations très ajustées de Nicolas Dupont-Aignan sur la relation entre nos gouvernants et l’idéologie dominante, pas seulement les dogmatiques libérales, mondialistes enfermant aussi bien les dirigeants nationaux qu’européens – il y au une sorte d’enthousiasle, la sensation de toucher le possible, tellement possible qu’il faut absolument l’obtenir. Du texte, des personnalités prenantes, convaincantes et dans le cas d’Aubry et de Hollande, des personnalités ayant de fortes chances d’être nos dirigeants dans sept mois. Je suis satisfait de ce qu’ils sont et satisfait de ce qu’ils proiposent en analyses et en programmes de gouvernement.

Pourquoi ma satisfaction ? Je raisonne sur le débat de ce soir, étant posé que Nicolas Dupont-Aignan mérite mon aide et mon vote au premier tour pour que son parcours d’honnêteté, de pureté et aussi d’analyse libératrice de nos situations psychologiques (pas seulement l’Europe, qui peut être un cas d’école mais pas exclusif) et que je n’y reviens plus dans cette réflexion maintenant, se portant déjà sur le second tour, et surtout sur l’exercice du pouvoir dans sept mois.
1° le premier tour des primaires avait fait connaître la posture socialiste en termes de gouvernement de façon détaillée et nuancée, puisque donnée par six voix différentes. Le constat de notre situation aussi, avec un effet imprévu, de pousser la droite à la seule défensive d’un ordre repoussé par une majorité de Français, j’en suis sûr, et par le bon sens puisque c’est cet ordre – déjà mis en demeure de s’amender considérablement en 2008 – qui nous a conduits où nous sommes. Ce second tour, sans doute va désigner, le candidat, mais il a renforcé la proposition démocratique et son illustration que constituaient et le fait des primaires et le déroulement de la campagne du premier tour : déroulement salué positivement par le nombre de participants au premier scrutin… il l’a renforcé d’une façon inattendue : miraculeuse, ou bien tenant à ce qui n’est pas tellement évident dans l’image extérieure du Parti socialiste, de véritables liens de camaraderie dépassant les ambitions (légitimes) de chacun de ces grands talents.


En effet, ce soir – et très nettement puisque les journalistes n’ont pas tenté d’appuyer sur la chanterelle et de pousser aux oppositions – Aubry et Hollande sont parvenus à se montrer différents de tempéramentset de manière d’aborder les problèmes, sans s‘opposer l’un à l’autre, sans chercher à se démolir mutuellement. Ils ont essentiellement parlé chacun d’eux-mêmes, et ont donc donné, pour une fois rarissime en France, l’exemple qu’un débat est possible dans l’écoute et l’amitié ou presque. Méritoirement car l’enjeu personnel pour chacun était immense, gagner la primaire, probablement l’Elysée et entrer dans l’Histoire… et une certaine immortalité… faire passer dans la réalité des articles de foi, des rencontres et des travaux ayant totalement requis celle et celui qui les ont rappelés ce soir. Il n’y a guère d’exemple dans la politique contemporaine d’un tel débat, éminemment constructif, donc, chacun prolongeant l’autre ou le confirmant. Ce témoignage d’une qualité possible de relations entre dirigeants permet d’espérer une vraie collégialité, système de gouvernement attendu et souhaitable depuis des décennies.


Non seulement, on rêve mais l’on y croit. Je ne pense pas que Sarkozy puisse s’en relever, même avec la naissance chez Carla et quelques coups en conclusion du G 20. Les affaires le plombent et l’exemple ou les suggestions de ce qu’il aurait pu faire et n’a pas fait, sont saisissants.

2° Nicolas Sarkozy, son exercice exclusif du pouvoir, le fond de ses plaidoyer, sa manière d’être, de parler, d’imposer ses raisons d’autodidacte niant toute alternative à ce qu’il est et ce qu’il fait, était poérimé ce soir, et paraissait pour ce qu’il est : le discoureur sans cohérence, sans hiérarchie et organisation des actions, sans rythme depuis quatre ans et demi qu’une collection de réactions aux circonstances, aux affaires, aux postes à pourvoir. Un homme aussi minoré et tributaire mentalement de son propre comportement si court et répétitif. Pendant deux ans, la magie des allumettes du conte d’Andersen : Sarkozy avait disparu, plus d’emprise sur le présent, un mauvais rêve. L’effet Dupont-Aignan était le parler et le penser libres, l’effet du débat Aubry/Sarkozy est que le souhaitable est possible techniquement, avis d’experts, avis d’expérience de gouvernement ce qui convainc de mensonge le président encore régnant. Le travail n’a été fait ni en enrichissement du pays par l’approfondissement de ses valeurs, héritages et acquis, ni en imagination des parades aux différents défis de ces années, sans doute latents depuis plus longtemps, mais clairement perçus aujourd’hui. Un pouvoir très bien caractérisé en creux des propositions socialistes : un pouvoir du court terme, sans prise sur les cœurs, sans éthique ni esthétique. Sans cohérence.

3° sur le fond, les deux socialistes ont décrit de façon très convergente ce qu’ils feront de leur élection. En termes de gouvernement, la réforme fiscale immédiatement, le rétablissement de l’école, une étape nouvelle de la décentralisation, des retouches constitutionnelles pour mieux encadrer le président de la République (y compris la diminution de son traitement), le retour en gros des régimes de retraite selon ce qu’ils étaient avant la réforme Woerth. Selon ce que je professe – et qui est de l’ordre des moyens – depuis des années, lacunes : pas de réinstauration de l’outil que sont la planification par concertation de tous les acteurs et obligation nationale de concourir à ce qui aura été mis au point par ces partenaires et consacré par le Parlement ; rien sur le referendum, l’emprunt direct soit les deux formes du vote de confiance et du respect de la souveraineté, de la liberté populaire ; presque rien sur l’Europe puisque – j’ai assez écrit là-dessus il y a quarante et trente ans – c’est le système de l’Europe à la carte, des coopérations renforcées et en somme ce que l’on tenta et proposa sous Giscard d’Estaing, sans brio ni imagination. Raisonner l’Europe sans en appeler aux peuples pour en faire un peuple où le commun l’emporte sur le différent, et la faire fonctionner selon un simple dépassement des règles d’unanimité, c’est mal connaître les traités successifs et les potentialités des textes, même actuels (le traité de Lisbonne) sans oser un organe la représentant vraiment. François Hollande reste aux « cercles concentriques » et au moteur franco-allemand, et Martine Aubry ne voit qu’une élection du président de la Commission européenne par le seul Parlement européen.

4° les deux personnalités elles-mêmes ne se distinguent pas beaucoup que les apports de chacun au fonds commun qu’est le programme socialiste adopté en congrès au printemps dernier (je n’ai d’ailleurs pas lu ce texte, sinon ce qu’en donnait pour la politique extérieure, Le Monde et qui était d’une étouffante banalité, un quasi-calque de ce que nous faisons actuellement. En les écoutant, cependant, il m’est apparu que :
– la plus investigatrice et perssonne de rencontres et de contacts, est bien Martine Aubry. Ses voyages à l’étranger, sa mobilisation de tous ses anciens homologues, chefs du parti socialiste dans chaque Etat-membre. Ses égards marqués pour les syndicats, le dialogue avec les partenaires sociaux, l’expérience qu’elle a de ce qu’ils prisent ou refusent. Elle semble avoir déjà réussi une sorte de coalition des partis socialistes européens, l’ensemble adoptant une ligne dure vis-à-vis des impuissances actuelles, voulues par les droites des principaux pays. Elle peut même targuer de propositions faites nommément au président régnant.
– les titres d’expérience se valent, l’art de communiquer n’est pas le même et celui de François Hollande ne s’impose pas. Contrairement au jugement général des médias depuis un an… j’ai au contraire trouvé davantage de bonheur dans la formule chez Martine Aubry et du vieux jeu chez Hollande quand il croit la péroraison possible et attendue.
- le peu d’expérience diplomatique et financière propre est manifeste. Ce sont des personnes dont aucune connaissance n’est directe ou d’expérience, sauf l’art d’organiser et de gouverner. Pas d’expertise personnelle, ce qui n’est pas un désavantage, c’est au contraire gage d’ouverture avec cependant un bon outil intime pour cribler le conseil ou les informations.
Deux noms propres seulement, cmme référence éventuelle : Martine Aubry et son père, François Hollande et Lionel Jospin, ce qui n’avait rien de malsonnant. Mais de Gaulle et Mitterrand auraient pu être appelés contre Sarkozy.

5° aucun n’a le charisme, l’autorité, le sens de la souveraineté personnelle qui étaient ceux de François Mitterrand. Bien évidemment le général de Gaulle est hors de pair. Faut-il que je le regrette ? ce sera autre chose et réussir notre redressement pratique, ce retour à la France que nous aimons (formule diversement articulée mais souvent par Martine Aubry) peut grandir décisivement, dès les premiers pas réussis, celui qui nous les aura fait faire.


Je ne vois pas comment Nicolas Sarkozy pourra « étaler »… sauf par l’oubli, le temps passant, de ce qui a été démontré pendant ces campgnes et débats pour l’investiture socialiste. Je ne vois pas non plus comment il va continuer d’intéresser. Tout indique actuellement qu’il n’aura pas de défection même si le temps du non-dit a commencé. Quant aux projets pour cinq nouvelles années, cela continuer en mesures ponctuelles et répressives. La riposte consistant à contester point par point les propositions et les abrogations socialistes suppose un instrument de travail et une expertise qu’il s’est aliéné : la haute fonction publique. Les dernières trouvailles que sont les exigences de niveau linguistique pour obtenir notre nationalité et une défausse partielle de l’administration pénitentiaire sur l’armée lui aliènent des concours dans des milieux où il en avait déjà peu. Il ne peut compter sur l’appareil d’Etat ni sur un légitimisme service public pour le défendre ou l’illustrer, puisqu’il a tout fait pour les détruire.

[1] - Paul aux Romains II 1 à 11 ; psaume LXII ; évangile selon saint Luc XI 42 à 46

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